RDC - Elections 2011 : les ONGDH sont contre l’effusion de sang

(Le Potentiel 07/12/2011)
Les organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme de la République démocratique du Congo exhortent le gouvernement de la République à prendre ses responsabilités pour qu’il n’y ait pas effusion de sang, pour profiter d’acheminer des acteurs politiques à la CPI.Depuis le premier jour de la publication des résultats partiels des élections du 28 novembre 2011, le peuple congolais vit sous la hantise de la peur. Pour preuve, le centre-ville de la capitale congolaise ressemblait hier 6 décembre à une ville morte, les établissements scolaires n’ont pas ouvert leurs portes sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa. Et curieusement, les magasins et autres bureaux ont dû fermer en plein midi. En effet, les rumeurs les plus folles n’ont cessé de se rependre sur la bombe qu’allait déclencher la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec la publication des résultats provisoires, surtout en ce qui concerne l’élection présidentielle.
Pour prévenir le pire, la dynamique des organisations non gouvernementales de défense des droits de l’Homme de la République démocratique du Congo ont dû tirer la sonnette d’alarme en date du lundi 5 décembre 2011. Et cela, au cours d’une conférence de presse tenue dans la salle des réunions VIP de la paroisse Notre-Dame de Fatima. Les ONGDH en question sont : Les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains (ANMDH), Ligue des électeurs (LE), Œuvres sociales pour le développement (OSD), Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV), Association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO), Observatoire congolais des droits humains (OCDH), Toges noires, Ligue nationale pour les élections libres et transparentes (LINELIT), Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA), Forum des femmes ménagères (FORFEM), Cadre de concertation de la femme congolaise (CAFCO), Femmes des médias pour la justice au Congo (FMJC), Jeunes paysans en action (JPAction), Anges du ciel.
Parlant des élections du 28 novembre 2011 et de la situation des droits de l’Homme en RDC, les représentants de ces ONGDH ont déclaré au cours de cette rencontre : « Nous sommes tous partenaires du gouvernement, et non ses adversaires. Toujours est-il que nous n’avons pas besoin que des gens puissent tomber sous le coup des balles à cause des élections ».
A ce sujet, ils ont relevé que certains comportements liés aux élections peuvent amener le peuple à se révolter. Et ils ont souligné : « Le peuple a beaucoup souffert, il voulait avoir des dirigeants sérieux. Une manifestation peut exprimer la joie ou la colère ». Aussi, ils ont fait remarquer que les militants d’un parti politique ne voient pas clair dans la manière dont les résultats sont publiés. Or, ont-ils ajouté, le gouvernement est en train de se décharger pour laisser les gens manifester. Ces ONGDH ont même révélé qu’on prépare déjà des tee-shirts aux emblèmes d’un parti politique adverse pour habiller des complices préparés à provoquer des troubles, afin de faire endosser cela à ce parti politique.
Fustigeant la partialité de la Police, ils ont déclaré que les formations données à nos policiers par certains pays occidentaux sont des formations inutiles. Et l’un de ces hôtes de la presse a lâché : « Peut-être qu’il y a eu mélange, et que des militaires sont là-dedans… ». Pour appuyer leurs propos, ces ONGDH ont donné l’exemple de ces commandants qui ordonnent à leurs agents d’aller disperser les gens avec de l’eau chaude. Ils ont fini par poser cette question : « Cela est-il autorisé ? ».
Ils ont fini par préciser que les observateurs sont là pour nous donner la réalité des urnes. Quant aux défenseurs des droits de l’Homme, leur devoir est de rester au milieu du village. Et ils ont ainsi conclu : « Le 28 novembre 2011, le peuple a démontré de quoi il était capable. Il détient la vérité par rapport à ce qui a été publié. En plus, tous les rapports des observateurs mis ensemble donnent les chiffres, personne n’en a le monopole ».

Par Donatien Ngandu Mupompa
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