(Tribune de Genève 19/12/2011)
Présidentielle | L’opposant congolais, battu à l’élection présidentielle qu’il dit truquée, s'est déclaré dimanche président élu et a
promis une récompense pour la capture de Joseph Kabila.
L’opposant congolais Etienne Tshisekedi, battu à l’élection présidentielle qu’il dit truquée, s’est présenté dimanche comme le président élu. Il a appelé l’armée à lui obéir et promis une récompense pour la capture de Joseph Kabila.
Un proche du président Kabila, réélu officiellement avec 49% des voix contre 32% pour son principal adversaire, a jugé qu’il s’agissait d’une mise au scène et affirmé que M. Tshisekedi en faisait de même du temps de l’ancien président Mobutu Sese Seko.
Les menaces de ce vétéran de la politique en République démocratique du Congo (RDC) font cependant planer la menace d’affrontements après l’élection présidentielle du 28 novembre, que des observateurs internationaux disent entachée de fraudes.
«Je vous demande, à vous tous, de rechercher ce monsieur (Kabila) partout où il est dans le territoire national et de me l’amener ici vivant», a dit Etienne Tshisekedi à l’occasion de sa première conférence de presse depuis la publication des résultats.«Celui qui m’amènera Kabila ici ligoté aura une récompense très importante», a-t-il ajouté depuis le jardin de sa maison à Kinshasa.
«De même le gouvernement de M. Kabila est démis depuis ce jour. Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de l’armée nationale congolaise, je vous enjoins de n’obéir qu’à l’autorité légitime. La police nationale souveraine, vous ferez de même», a dit M. Tshisekedi d’un ton comminatoire.
Kabila soutenu par l’armée
Le président Kabila, réputé être à Kinshasa dimanche soir, jouit du soutien de l’armée même si la capitale est majoritairement favorable à son rival. Une vingtaine de personnes ont été tuées dans des affrontements avant et après le scrutin, lorsque des opposants à Kabila ont manifesté et accusé le gouvernement d’avoir truqué le vote.
La Cour suprême a validé vendredi les résultats de l’élection. La mission d’observation du Centre Carter, chargée de surveiller le processus électoral, a estimé que les résultats donnant la victoire à M. Kabila n’offraient pas la crédibilité requise.
Joseph Kabila a admis la semaine problème qu’il y avait eu des «problèmes» durant l’élection mais affirmé que la légitimité du résultat ne pouvait être mise en doute.
Le scrutin du 28 novembre, le premier organisé par les autorités congolaises elles-mêmes depuis la guerre civile de 1998-2003 qui a fait plus de cinq millions de morts, était censé ramener la stabilité dans ce pays, l’un des plus pauvres au monde.
ATS |
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