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vendredi 30 décembre 2011

Elections en RDC : la Société civile plaide pour la prise en compte de l’aspect sécuritaire

(Le Potentiel 30/12/2011)

Le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) s’est appesanti sur le monitoring sécuritaire des élections sur l’ensemble de la République démocratique du Congo, et a relevé, non seulement des éléments forts, mais aussi beaucoup de points à améliorer du côté de la Police nationale congolaise. Le mercredi 28 décembre 2011, le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ), a présenté le plaidoyer de la Société civile pour la prise en compte de l’aspect sécuritaire des élections en République démocratique du Congo. Les orateurs du jour étaient MM. Emmanuel Kabengele, Christian Tshombe et Clovis Kadda.
Concernant les éléments forts et points à améliorer, M. Emmanuel Kabengele, coordonnateur national du RRSSJ, a déclaré que l’appréciation de certains points a permis la collecte et l’orientation des données sur base de quatre catégories ci-après : le degré d’intégrité, de professionnalisme et d’impartialité de la Police nationale ; le degré de libertés, de pacifisme et de tolérance de différentes parties prenantes (populations, hommes politiques, forces de l’ordre…) ; l’occurrence d’incidents susceptibles de porter atteinte à la sécurité des élections ; le degré de pacifisme et de tolérance des citoyens.
Sur les éléments forts du monitoring, les observateurs du RRSSJ ont noté plusieurs points positifs liés à l’aspect sécuritaire des élections et les ont ainsi résumés : la présence de la Police nationale congolaise a été visible pendant la campagne électorale; le bon encadrement par la Police des candidats à l’élection présidentielle en campagne dans les onze provinces de la République; les agents de la Police nationale congolaise récemment formés sur la doctrine de la police de proximité et en stage à Kananga et à Matadi se sont distingués dans leur travail et dans leur approche, comparativement à leurs collègues qui n’ont pas suivi une telle formation; la Police nationale congolaise a bénéficié d’une logistique plus adaptée pendant la période électorale.
Quant aux points à améliorer, le RRSSJ note qu’en dépit des signes encourageants identifiés sur le terrain avant, pendant et après les élections, des points méritant une amélioration de la part de la Police nationale congolaise ont été relevés, notamment : le non respect du principe « d’apolitisme et de neutralité » de la Police nationale congolaise ; l’insuffisance d’effectifs des agents de la Police nationale sur les sites de vote, avec comme conséquence des cas de débordement dans la gestion des files d’attente ; le refus d’accès aux témoins et aux observateurs dans certains bureaux de vote par certains agents de police; des menaces et autres agressions physiques infligées aux électeurs et parfois, aux agents de la CENI par certains agents de police ; la distribution – par certains officiers supérieurs de la Police nationale congolaise – des supports de campagne d’un des candidats à la présidentielle; le recours à l’armée, en lieu et place de la police nationale, pour rétablir l’ordre public; le recours abusif aux armes à feu et l’utilisation des balles réelles, de grenades et autres engins ; des menaces proférées par certains commissaires principaux de la Police nationale congolaise, brandissant des armes à la télévision, alors qu’ils présentaient un message relatif à la sécurisation de la population et du processus électoral.
Fort de tout cela, le RRSSJ a fait un certain nombre de recommandations au ministre de l’Intérieur et Sécurité, au commissaire général de la Police nationale congolaise, à l’inspecteur général de la Police nationale congolaise, à la Commission électorale nationale indépendante et aux organisations de la Société civile.
En effet, cette structure de la Société civile prie le ministre de veiller à la stricte observance de l’article 183 de la Constitution de la République démocratique du Congo qui stipule : « La Police nationale congolaise est apolitique. Elle est au service de la nation congolaise. Nul ne peut la détourner de ses fins propres ». Le RRSSJ recommande aussi au ministre de l’Intérieur et Sécurité de faire respecter et faire appliquer les normes préétablies, afin que le recours à l’armée et des autres services de sécurité, en lieu et place de la Police nationale, ne soit qu’en cas d’absolue nécessité. Et enfin, d’exploiter rigoureusement les rapports des observateurs de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise qui ont collaboré étroitement avec les observateurs indépendants du RRSSJ, et d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
Quant au commissaire général de la Police nationale congolaise, il a le devoir de rappeler les missions de la Police nationale qui, aux termes de l’article 182 de la Constitution, est « chargée de la sécurité publique, de la sécurité des personnes et de leurs biens ».
De son côté, l’inspecteur général de la PNC devra obtenir de juridictions compétentes des sanctions sévères et exemplaires contre les auteurs de violences et autres abus pendant la période électorale ; et organiser des missions conjointes de suivi du comportement des policiers avec le RRSSJ.

Par Donatien Ngandu Mupompa

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