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mardi 20 décembre 2011

R.D.C - REELECTION DE KABILA: la messe est définitivement dite

(Le Pays 19/12/2011)
Enfin, le président Joseph Kabila a empoigné sa chose. Sans surprise, le Conseil constitutionnel l’a proclamé vainqueur avec près de 48% des suffrages exprimés à l’issue du scrutin contesté du 28 novembre dernier en RD Congo. La messe est donc définitivement dite. Et, c’est le contraire qui aurait étonné, d’autant que, sous nos tropiques, les hautes juridictions qui donnent un cachet authentique aux élections, ne sont rien moins que des instruments au service des régimes en place. De fait, à peine les résultats définitifs ont-ils été proclamés en RD Congo, que de nombreuses voix, à travers le monde, se sont élevées pour dénoncer un scrutin non conforme aux principes universels.

La France dit avoir pris bonne note pendant que la Belgique, ancienne puissance coloniale, tout en ne remettant pas en cause les résultats, annonce qu’elle ne prendra pas part à l’investiture du président Kabila, qui, en principe, interviendra le 20 décembre prochain ; histoire de lui envoyer un signal diplomatique fort. Coup de bluff ou réelle volonté de condamnation ? Comment peut-on reconnaître indirectement la victoire d’un chef d’Etat, et refuser de lui apporter son onction ? Pareille fioriture diplomatique ressemble fort à de l’hypocrisie. En vérité, la célérité dont fait montre le pouvoir de Kinshasa est symptomatique d’une grande frilosité qui renforce davantage la thèse d’un hold-up électoral.
Car, on se rappelle qu’en Côte d’Ivoire également, à peine les résultats avaient-ils été validés par ce que l’on pouvait appeler conseil constitutionnel, que le margoulin Gbagbo s’était fait investir à la bonne franquette, croyant ainsi pouvoir mettre tout le monde devant le fait accompli. Erreur, car même investi, il a été désinvesti et transféré à la Cour pénale internationale, après neuf mois de galère à Korogho, au Nord de la Côte d’Ivoire. Pour tout dire, Kabila se doit vite de se raviser, lui qui s’enorgueillit d’avoir le soutien de ses pairs de la sous-région, qui, avant même les résultats définitifs du Conseil constitutionnel, s’étaient fendus d’un communiqué dans lequel ils déclaraient que les élections du 28 novembre en RD Congo s’étaient très bien déroulées, et que le président Joseph Kabila en était le vainqueur.
De quoi faire sourire plus d’un, puisque, à l’analyse, on se rend compte que tous les chefs d’Etat qui soutiennent Kabila ont été élus dans des conditions que l’on sait. Et, ce n’est pas le Congolais Sassou N’Guesso qui osera lever le petit doigt pour rappeler Kabila à l’ordre, encore moins le Rwandais Paul Kagamé qui, on s’en souvient, a été aussi récemment élu dans des conditions chaotiques. Bref, la liste est longue ; et on en oublie.
Le seul chef d’Etat du groupe, Jacob Zuma, qui cristallisait admiration et considération, apparaît aussi désormais comme un saltimbanque politique dont les propos ne pèsent pas plus qu’un jonc qui tremble au vent. En tout cas, en attendant l’onction officielle de l’Union africaine, Kabila se gausse de ses détracteurs, convaincu qu’il finira par avoir tout le monde à l’usure.

Boundi OUOBA
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