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mardi 20 décembre 2011

R.D.C - En s’autoproclamant président de la République, Tshisekedi vous a bien eus : Centre Carter, Icg, Observateurs occidentaux, Monsengwo, Médias…

(Digitalcongo.net 19/12/2011)
Enfin, la démolition systématique du travail de la Céni, suivie de celle de la Cour suprême de justice, trouve son explication : le lider maximo ne s’est jamais inscrit dans la logique de la conquête du pouvoir par les urnes. Il s’était autoproclamé Président de la République bien avant les élections…

En faisant détruire par son « vaillant peuple » les preuves de fraude électorale (dont les bulletins pré-cochés) et en refusant de recourir au contentieux électoral, il savait, en 1er Docteur en Droit de l’Université de Lovanium, que la Cour suprême de justice ne peut statuer valablement que sur base de ces éléments-là !
En oubliant, parmi ses « décisions d’Etat à la Mpr », d’abroger la Constitution, il ne peut que s’appliquer cette loi fondamentale. Or, il la viole déjà en démissionnant d’office le gouvernement central et les gouvernements provinciaux, et même en voulant prêter le serment constitutionnel « devant le peuple réuni au stade » ! Tout indique une navigation à vue. Noyade garantie…
Etienne Tshisekedi-le-constant – le vrai s’entend – remonte à la surface en utilisant la vieille recette de l’auto-flagellation. De son bureau-résidence de Limete, il a démis Joseph Kabila de ses fonctions et lancé un mandat d’arrêt contre lui (promettant au passage une forte prime pour la personne qui va le lui amener vivant).
Il a démis les ministres nationaux et les gouvernements provinciaux ; les premiers remplacés par les secrétaires généraux, les seconds par les directeurs provinciaux, comme sous Mobutu. Il a enjoint les militaires et les policiers (qui devraient être rossés devant femmes et enfants par ses combattants même dans leurs casernes) de n’obéir désormais qu’à son autorité.
Déjà, le vendredi prochain, il va prêter serment devant le « peuple réuni » au stade des Martyrs ; de quoi rappeler le « peuple réuni en conférence » lors de la Cns.
La presse congolaise et étrangère qui a couvert sa conférence de presse a repris ces citations dont voici le florilège : « Le gouvernement de monsieur Kabila est démis depuis ce jour ». « Je demande à tous le Congolais de m'amener ici Joseph Kabila vivant pour qu'il soit jugé, celui qui va le faire aura une grande récompense ».
«Les départements ministériels seront dirigés par les secrétaires généraux, jusqu’à nouvel ordre. Les onze gouverneurs de province sont également démis et remplacés par les directeurs provinciaux et aucun gouverneur ne doit pas quitter le pays jusqu'à la remise et reprise ».
« Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats de l’armée nationale congolaise, je vous enjoins de n’obéir qu’à l’autorité légitime. La police nationale souveraine, vous ferez de même ».
« Tirant les leçons de la démocratie pour laquelle nous nous sommes battus 30 ans durant, c'est-à-dire le respect de la volonté du peuple souverain, je me suis considéré depuis lors comme président élu par le peuple congolais de la République démocratique du Congo ».
« Ils savent que c'est la première fois que leur président s'adresse à eux et que c'est la première fois que démarre l'Etat démocratique, l'Etat de droit pour lequel ils se sont battus 30 ans durant et c'est à eux de manifester leur sentiment de la manière qu'ils veulent ». « Je ne suis pas prêt à négocier avec Mulunda, ni avec Kabila ».
« Du climat d’entente qui va régner au pays dépendra la confiance que les investisseurs extérieurs peuvent faire à notre pays (…) Je vous demande donc de garder votre calme et votre sérénité…». « Je vais prêter serment vendredi prochain devant le peuple réuni au Stade des Martyrs ».
La confirmation de l’autoproclamation de la fonction présidentielle, faite le 6 novembre 2011 en pleine période de campagne électorale, et encore à partir d’Afrique du Sud où il avait du mal à négocier le dossier de ses aéronefs (avion et hélicoptère), n’a donc rien d’événementiel. C’est la seule voie de sortie qui lui restait jusque-là puisqu’il était par avance exclu de reconnaître sa défaite !
Il faut pénétrer l’homme pour cerner le drame intérieur qu’il vit : la suprême humiliation. En effet, en 51 ans de carrière politique – dont une vingtaine dans l’exercice du gouvernement de la République – c’est sa première participation à une élection présidentielle pluraliste.
La question est de savoir qui lui a mis dans la tête l’assurance, cette fois-ci, de gagner ? Seraient-ces les « Congologues » des Officines spécialisées occidentales, « soutenus » en cela par les « sous-traitants » congolais ?
Probablement, car personne ne voyait, au pays, un lider maximo au crépuscule de sa vie prendre le risque de compétir à ce niveau-là. D’abord pour sa santé. Ensuite pour son manque d’expérience avéré dans la gestion de l’Etat. Enfin par son souci de protéger son statut d’opposant irréductible.
Et voilà qu’il s’est jeté à l’eau, comme poussé par certaines « puissances » résolues soit à liquider Joseph Kabila, soit – tout au moins – à trouver à ce dernier un concurrent sérieux, juste pour évaluer son poids réel dans l’opinion. Question de ne plus commettre la bavure de 1998 lorsque les Congologues et les sous-traitants congolais avaient affirmé l’impopularité de Laurent-Désiré Kabila et lui ont suscité la guerre du 2 août 1998, guerre ayant produit le résultat contraire, c’est-à-dire la montée en puissance de Mzee.
Bref, Tshisekedi est venu, il a participé à l’élection proprement dite, et il a lamentablement échoué pour une raison, mais alors une seule : vouloir gagner seul, sans l’apport de l’Opposition.
L’humiliation qu’il ressent s’explique. Il aurait eu pour concurrent Léon Kengo wa Dondo – qui est presque de sa génération – que le choc serait vite amorti. Mais qu’il ait affronté Joseph Kabila - qui a l’âge de son fils - et de surcroît de la même descendance Luba, mais surtout Luba du Katanga : là, le choc reste entier. D’où les divagations relevées au cours de sa conférence de presse….
Constitution non abrogée reste en vigueur
Première divagation : la prestation du serment constitutionnel. L’enseignement à tirer d’emblée est que M. Etienne Tshisekedi, du moins par rapport aux extraits des médias, n’a pas déclaré l’abrogation de la Constitution de la République. Or, la Constitution du 18 février 2011, telle que modifiée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains de ses articles, dispose à son article 74 que c’est devant la Cour constitutionnelle – en l’espèce la Cour suprême de justice – que le Président de la République prête serment, et cela dans les dix jours qui suivent la « proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle».
A moins d’avoir une conception mperienne du Peuple, c’est illogique de soutenir que tout le peuple congolais a voté pour Etienne Tshisekedi pour que les 80.000 citoyens qui feront le déplacement du stade soient représentatifs de toute la Nation. Si tel est le cas, alors Tshisekedi se contredit puisque dans ses différentes déclarations antérieures, il a admis que Joseph Kabila a recueilli 27, 28 ou 30 % des voix (Rfi), pendant qu’il s’est dit non concerné par les voix récoltées par Vital Kamerhe au Kivu (Colette Braeckman).
D’ailleurs, dans la célébrissime Lettre des 13 Parlementaires, il avait bien dit à Mobutu : « Citoyen Président-Fondateur, En politicien chevronné, Vous savez certainement qu'il est impensable que les 25 millions de Zaïrois soient tous militants du MPR par conviction (…) C'est déjà contre la volonté divine ». 29 ans après, personne ne pouvait imaginer Tshisekedi-le-père-de-la-démocratie récupérant les travers du mobutisme !
A propos de la Cour suprême de justice, il est bon de rappeler qu’à son avènement à la magistrature suprême, Mzee Laurent-Désiré Kabila avait dissous toutes les institutions de la République. Mais, devant l’implacable logique de la légalité, il avait dû se soumettre à l’exercice de prêter le serment devant la Cour suprême de justice qu’une certaine Opposition, acquise à Etienne Tshisekedi, qualifiait déjà de mobutiste à l’époque, avec sa tête un certain Balanda Mikwim.
Cette première divagation d’Etienne Tshisekedi va en entraîner d’autres. Cas de la démission du gouvernement central et des gouvernements provinciaux. La Constitution, restée en vigueur, dispose que c’est le Président de la République qui nomme le Premier ministre « au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci » et « met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission de son gouvernement ». Ceci à l’alinéa 1 de l’article 78. A l’alinéa 4, il est dit aussi qu’il « nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre ». Or, du moment que M. Tshisekedi n’a pas dissous l’Assemblée nationale, la notion de majorité parlementaire est de mise.
S’agissant des gouvernements provinciaux, la Constitution indique à l’article 195 que les « institutions provinciales sont : l’Assemblée provinciale et le Gouvernement provincial ». Les députés provinciaux sont, aux termes de l’article 197, « élus au suffrage universel direct et secret ou cooptés pour un mandat de cinq ans renouvelable ».
L’Assemblée provinciale élit le gouverneur de province, et ce dernier compose son gouvernement. L’article 198 précise que « Le Gouverneur et le Vice-gouverneur sont élus pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois par les députés provinciaux ou en dehors de l’Assemblée provinciale ».
e même article ajoute que « Les membres du Gouvernement provincial peuvent être, collectivement ou individuellement, relevés de leurs fonctions par le vote d’une motion de censure ou de défiance de l’Assemblée provinciale ».
En termes clairs, faute d’avoir prononcé la dissolution des Assemblées provinciales, M. Etienne Tshisekedi ne peut ordonner la démission des gouverneurs de province. Sauf fait de prince.
S’agissant de la Police et de l’Armée, la Constitution consacre leur apolitisme. Ses articles 183 pour la première et 1888 pour la seconde interdisent leur détournement à des fins propres. L’autorité civile à laquelle elles sont soumises (articles 184 et 189) est celle investie par la Cour suprême de justice. Ce n’est pas le cas lider maximo qui devrait plutôt se gêner de s’adresser aux policiers et aux militaires après sa bourde du 6 novembre 2011 !
Dans cette ambiance voulue délétère, on ne sait par quelle magie des investisseurs viendraient nombreux en RDCongo, quand le président autoproclamé se livre, lui-même à la violation de la loi.
Tshisekedi Etienne les a bien eus !
S’il se trouve finalement des personnes physiques et morales à assumer la responsabilité du dédoublement de l’ordre institutionnel quel le lider maximo met en place, c’est bien le Centre Carter, suivi de l’Icg, des Missions d’observateurs occidentaux, des ONGDH dites internationales, mais aussi du prélat catholique Laurent Monsengwo.
Ils n’ont certes pas proclamé sa victoire, mais en participant à la diabolisation d’une Céni et d’une Cour suprême de justice que l’on ne devrait confondre que par la production des pièces matérielles, ils auront largement contribué à la confusion qui s’installe. Bien plus, tous ces organismes et le cardinal ont parlé irrégularités, fraudes etc., mais aucun n’a présenté une seule pièce à conviction en faveur de l’Opposition.
Pire, la tentative du cardinal de présenter les chiffres obtenus par Etienne Tshisekedi s’est révélé une grosse bourde. Depuis que la Céni a répondu point par point, la voix de Laurent Monsengwo est devenue inaudible !
Maintenant que le président autoproclamé (le 6 novembre et le 18 décembre 2011) annonce son « investiture », tous les observateurs avertis ont les yeux braqués sur le Centre Lindonge (résidence-bureau du cardinal), le Centre Carter, l’International crisis group, la Mission d’observation de l’Union européenne, Hrw et la nébuleuse d’ONGDH qui se sont découvert la vocation électorale et la Presse.
Ils sont pour beaucoup dans la dérive qui s’annonce et pour laquelle l’Icg, dans sa déclaration du 8 décembre 2011, c’est-à-dire faite avant la proclamation des résultats provisoires, en appelait déjà une médiation internationale, initiative récupérée par l’Opposition avant la saisine de la Cour suprême de justice.
Tshisekedi Etienne les a bien eus…
Omer Nsongo die Lema
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(TN/Yes)
Last edited: 19/12/2011 13:51:06
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