(Direct.cd 02/01/2013)
BUKAVU (RDCongo) – Une dizaine de groupes armés du Sud-Kivu,
dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont demandé à être
associés aux discussions entre le gouvernement et les rebelles du M23, a-t-on
appris lundi auprès de leur porte-parole.
Les Maï Maï (groupes armés
locaux) ont plusieurs revendications fondées (…) Nous voulons et devons être
associés aux pourparlers, a déclaré à l’AFP Joseph Assanda, porte-parole de 11
groupes Maï Maï de la province du Sud-Kivu.
Les discussions entre
Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23) se sont engagées à Kampala (Ouganda)
début décembre, une fois les rebelles retirés de Goma, la capitale de la
province du Nord-Kivu qu’ils avaient prise le 20 novembre avant d’en partir 11
jours plus tard.
Le dialogue, orchestré par la Conférence internationale
sur la région des Grands Lacs (CIRGL), ne devrait pas se dérouler à Kampala car
l’Ouganda est un pays cité comme probable soutien au M23, a souligné Joseph
Assanda, faisant allusion aux experts de l’ONU qui accusent l’Ouganda et le
Rwanda voisins de soutenir les rebelles, ce que les deux pays
récusent.
Nous sommes des Congolais et l’accord a été signé au Congo.
Nous voulons que des pourparlers où nous serons associés se fassent au Congo, a
précisé Joseph Assanda.
Les discussions de Kampala doivent
essentiellement porter sur l’application de l’accord de paix signé le 23 mars
2009 entre le gouvernement congolais et plusieurs dizaines de groupes armés
alors actifs dans l’est du pays. Selon le M23, cet accord n’est pas pleinement
appliqué, une accusation qu’a plusieurs fois réfutée Kinshasa.
Autorités
légales et rebelles ne se sont jusque-là entendues que sur certains
préliminaires. Le dialogue a été suspendu le 21 décembre et devrait reprendre le
4 janvier.
Le M23 est une émanation du CNDP (Congrès national pour la
défense du peuple, un ancien groupe armé), alors on ne comprend pas pourquoi on
peut lui donner les avantages de négociations pendant que nous, nous restons à
l’écart, a estimé Longangi Kanyere, responsable du groupe Maï Maï
Kirikicho.
Le gouvernement congolais doit avoir une attention
particulière aux autres groupes armés qui ont signé les accords, a ajouté
Longangi Kanyere, dont le groupe basé à Kalehe – à 100 km au nord de Bukavu,
capitale du Sud-Kivu – a signé les accords avec dix autres groupes Maï Maï de la
province.
Nous avons besoin de plus de considération, a-t-il affirmé (…)
Les grades de nos militaires qui sont encore dans la brousse (…) doivent être
reconnus. Nous avons fait tout pour que cela soit le cas (…) mais jusqu’ici on
n’a pas encore obtenu gain de cause.
Si cette condition est réunie,
a-t-il ajouté, plusieurs groupes armés du Sud-Kivu et même du Nord-Kivu ne
ménageront aucun effort pour aider le gouvernement congolais à ramener une paix
durable dans l’est de la RDC. (…) Nous avons tous les atouts pour aider le
gouvernement dans cette guerre contre l’ennemi.
Lors de sa défaite à Goma
en novembre, l’armée régulière avait déjà reçu l’aide d’un groupe armé pour
arrêter le M23 à Sake, quelques dizaines de kilomètres plus loin.
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