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jeudi 24 janvier 2013

Alors que les négociations piétinent à Kampala: Les forces panafricaines se mobilisent pour la paix en RDC

(Le Potentiel 23/01/2013)
Alors que les négociations entre le gouvernement et le M23 piétinent, les forces panafricaines se sont également donné rendez-vous dimanche dernier dans la même capitale ougandaise, Kampala, pour se mettre d’accord sur la stratégie à mettre au point en vue de neutraliser les forces négatives qui écument la région des Grands Lacs.
Les chefs des forces armées des pays de la région des Grands Lacs et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont rencontrés dimanche à Kampala, capitale de l’Ouganda, pour mettre au point une stratégie militaire visant à neutraliser les « forces négatives » de l’Est de la RDC, région déchirée par les conflits, rapporte l’Agence Chine nouvelle.
Dans un élan d’autodétermination panafricaniste, le ministre ougandais de la Défense Cyprus Kiyonga a signalé aux chefs d’états-majors qu’ils se devaient de rester unis et de s’en tenir au vieux principe selon lequel l’Afrique doit trouver elle-même des solutions à ses problèmes.
Suite à la flambée des combats dans l’Est de la RDC opposant les troupes gouvernementales aux rebelles du M23, les leaders politiques des pays de la région des Grands Lacs sont intervenus, invitant les pays membres à déployer une Force internationale neutre (FIN) forte de 4 000 soldats pour lutter contre les groupes rebelles congolais et étrangers retranchés dans le pays.
Les leaders politiques de la région des Grands Lacs ne cachent pas leurs critiques à l’égard de la force de maintien de la paix de l’ONU en RDC (MONUSCO), l’accusant de détourner le regard devant les centaines de milliers de civils congolais déplacés à l’intérieur des frontières ainsi qu’au Rwanda et en Ouganda, pays voisins.
M. Kiyonga a déclaré que la coopération entre la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la SADC doit se faire indépendamment de tout contrôle étranger, avec l’objectif de mettre un terme à la crise en RDC, citant, pour étoffer ses propos, une réunion entre le président ougandais Yoweri Museveni et trois pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU fin 2012.
Lors de cette réunion, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis cherchaient à déterminer comment s’impliquer dans les efforts militaires destinés à mettre fin à la crise en RDC.
L’Afrique ne peut pourtant pas court-circuiter complètement la communauté internationale, car l’approbation du mandat de la Force internationale passe obligatoirement par le Conseil de sécurité de l’ONU.
« C’est très difficile de trouver l’équilibre, nous manquons d’argent et le droit international nous oblige à travailler avec les partenaires internationaux. Nous ne devons pas leurs tendre les rênes, nous devons être indépendants », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Nous sommes dans une situation inédite, où les forces armées de la région ont déjà mobilisé des troupes, des fonds et du soutien logistique avant même que l’ONU ne s’implique complètement ».
Selon M. Kiyonga, le gouvernement congolais a déjà financé la FIN à hauteur de 20 millions USD. L’Afrique du Sud a promis d’apporter un soutien logistique, et la SADC fournira la majorité des troupes à la FIN. Hormis ces efforts militaires, des négociations sont également en cours entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du M23 pour parvenir à la paix. C’est le gouvernement ougandais qui est chargé de la médiation.
DERNIERE LIGNE DROITE
Alors que les chefs militaires de la CIRGL finalisent à Kampala le déploiement de la Force internationale neutre dans les Grands Lacs, juste à côté, le dialogue entre Kinshasa et le M23 marquent le pas. Les délégations du gouvernement de Kinshasa et du M23 entament peut-être la dernière semaine des négociations de Kampala débutées en décembre dernier. C’est en tout cas la volonté exprimée par quelques négociateurs des deux camps, comme le rapportent divers médias étrangers présents à Kampala. On n’est pourtant pas encore allé très loin dans l’ordre du jour.
Les négociateurs du M23 et du gouvernement ont fini le diagnostic de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été respecté après l’accord du 23 mars 2009 entre Kinshasa et le mouvement rebelle du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP).
Cette évaluation n’est pas encore rendue publique, elle doit être soumise à une assemblée plénière de deux délégations. C’est-à-dire qu’il faudra que tout le monde tombe d’accord pour constater ce qui va et ce qui ne va pas. Jusque-là, pas de difficulté insurmontable. Ensuite, cela devient plus difficile, il faudra trouver des solutions sous l’arbitrage du facilitateur : le ministre ougandais de la Défense.
Mais encore, après cette étape, la suite semble incertaine, quand il s’agira d’aborder les questions politiques. Kinshasa a l’attention d’écouter les revendications politiques du M23, de les écouter seulement
Mais le M23 attend plus qu’une simple oreille. Il veut entraîner le gouvernement vers un véritable débat sur les élections, la légitimité, les institutions. Un terrain sur lequel le pouvoir veut absolument éviter de s’aventurer.
La question des grades, par exemple, occupera les négociateurs pendant des heures. En cas d’accord qui, parmi les rebelles, sera reconnu dans son grade actuel dans l’armée régulière ? Au M23, on tient à ce que les grades des chefs, même acquis pendant la mutinerie, soient respectés.

Écrit par LP
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