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mardi 29 janvier 2013

Pourpalers de Kampala. Museveni oblige les rebelles à poursuivre les travaux

(L'Avenir Quotidien 28/01/2013)
*C’est dans la nuit du jeudi 24 janvier qu’une délégation constituée des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) a été reçue en audience par le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, dans sa résidence privée de Kasese. En réalité, les rebelles entendaient charger le gouvernement congolais d’accusations portant notamment sur le refus de Kinshasa d’aborder les questions politiques aux négociations

* Sur la question de divergences des vues, le ministre Kiyonga a souligné qu’il s’agit simplement d’une difficulté d’interprétation des matières figurant à l’ordre du jour. Les uns y collant leurs propres attentes et les autres s’attachant à l’esprit de leur propre conviction
* Dans sa réponse aux différents rapports des travaux, le président ougandais a rappelé au M23 que les discussions en cours sont la résultante des résolutions et recommandations du sommet des chefs d’Etat des trois pays à savoir le Rwanda, l’Ouganda et la RD Congo. Et que dans cette approche, il est avant tout question pour la délégation du gouvernement de la RD Congo, d’écouter les doléances des rebelles. D’où l’obligation faite à toute la délégation du M23 de retourner sans condition à la table des discussions afin de vider tous les différends qui les opposent aux dirigeants légitimes de la RD Congo.
*Selon des sources proches de la facilitation, le président Museveni a tiré les oreilles de Roger Lumbala afin qu’il cesse de proférer des propos indélicats contre la personne du président de la RD Congo étant entendu que la légitimité du président Joseph Kabila n’a jamais fait l’objet d’une contestation officielle.
Selon des sources sûres, c’est dans la nuit du jeudi 24 janvier qu’une délégation constituée des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) a été reçue en audience par le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, dans sa résidence privée de Kasese.
En réalité, les rebelles entendaient charger le gouvernement congolais d’accusations portant notamment sur le refus de Kinshasa d’aborder les questions politiques aux négociations.
D’entrée de jeu, le président ougandais a demandé à son délégué à la médiation des discussions, le ministre Crispus Kiyonga de lui faire un état de situation. Dans son explication, il a fait savoir qu’il y a eu des avancées notables nonobstant quelques points de divergences qui divisent actuellement les deux parties. Kiyonga a noté qu’en plus du règlement intérieur adopté par les deux délégations aux pourparlers de Kampala, un agenda détaillé a été convenu et que des discussions sérieuses ont été entamées dans le cadre du premier point figurant à l’ordre du jour.
A ce sujet justement, soulignera-t-il, les délégués du gouvernement de la RDC ont déjà produit un rapport dûment déposé à la facilitation dans lequel sont relevés les éléments d’analyse sur la question de l’accord du 23 mars 2009 signé jadis entre le CNDP et le Gouvernement de la RD Congo. Sur la question de divergences des vues, le ministre Kiyonga a souligné qu’il s’agit simplement d’une difficulté d’interprétation des matières figurant à l’ordre du jour. Les uns y collant leurs propres attentes et les autres s’attachant à l’esprit de leur propre conviction. Museveni contraint les rebelles…
Dans sa réponse aux différents rapports des travaux, le président ougandais a rappelé à l’attention des rebelles du M23 que les discussions en cours sont la résultante des résolutions et recommandations du sommet des chefs d’Etat des trois pays à savoir le Rwanda, l’Ouganda et la RD Congo. Et que dans cette approche, il est avant tout question pour la délégation du gouvernement de la RD Congo, d’écouter les doléances des rebelles.
D’où l’exhortation faite à toute la délégation du M23 de retourner sans condition à la table des discussions afin de vider tous les différends qui les opposent aux dirigeants légitimes de la RD Congo. Peu importe le temps que cela prendra, dira-t-il. Selon des sources proches de la facilitation, le président Museveni a tiré les oreilles de Roger Lumbala afin qu’il cesse de proférer des propos indélicats contre la personne du président de la RD Congo étant entendu que la légitimité du président Joseph Kabila n’a jamais fait l’objet d’une contestation officielle.
De leur côté, les rebelles ont sollicité des autorités ougandaises, un soutien politique afin que l’accord attendu jouisse d’une base crédible de suivi des faits. Ils ont en outre réitéré leur souci de voir le gouvernement ougandais peser de son poids afin que les sanctions internationales qui ciblent gravement certains dirigeants du M23 soient adoucies, sinon, revues afin qu’ils jouissent d’une certaine crédibilité politique à l’étranger. A ces sollicitations, nous apprend-t-on, le président ougandais n’a pas répondu publiquement.
Du coup, Roger Lumbala, Kambasu Ngeve, Séraphin Mirindi reviennent dans la salle…
Le vendredi 25 janvier 2013, quelques têtes d’affiche du M23 sont revenues en vitesse aux travaux à l’hôtel Munyonyo. Il s’agit d’une évaluation en solo, n’incluant pas la délégation du gouvernement mais avec le soutien du secrétariat de la facilitation. Les rebelles ont donc entamé la relecture des conclusions et considérations du facilitateur. Roger Lumbala, le numéro 2 de la délégation du M23, a confirmé à notre source que le gouvernement avait déjà fini depuis jeudi son évaluation.
A la question de savoir comment était leur rencontre avec le président Yoweri Museveni le jeudi 24 janvier 2012 à Mbarara, il a dit : « Nous avons vu le président de l’Ouganda, Yoweri Kaguta Museveni pour lui dire qu’il y avait un petit problème de non respect de la décision de la plénière sur l’ordre du jour. Il a demandé le respect de l’ordre du jour. Nous allons continuer l’ordre du jour jusqu’au mécanisme de la mise en œuvre de l’accord. »
Lumbala prudent sur la question du départ ou non de Kabila
A la question plus précise sur les attentes qu’il y a lieu de se faire de cette rencontre entre le M23 et le président Museveni et s’ils ont précisément discuté du départ du président Joseph Kabila, Roger Lumbala a précisé : « Pas du tout. Le président Kaguta Museveni n’a pas dit qu’il faut aller discuter de la chute du président Joseph Kabila. Il ne faut pas faire de l’amalgame. Il a posé la question (avez-vous voté l’ordre du jour ?). Le ministre Crispus Kiyonga a répondu : Oui. Il n’a pas évoqué cette question-là. C’est un grand homme d’Etat, il faut lui épargner quelques petites niaiseries. »
En reprenant les travaux après deux jours de blocage, les rebelles semblent poussés par le poids de leur interlocuteur pour nuancer le chantage balancé par Roger Lumbala au sujet de la légitimité des institutions de la République Démocratique du Congo, même si Bertrand Bisimwa, un des porte-paroles du M23 reconnaît qu’il y a beaucoup de points de convergences entre le M23 et le gouvernement au sujet de l’accord du 23 mars 2009.
Museveni met un terme au débat électoral
Dans sa déclaration faite le 17 janvier 2013 à Kampala, la délégation du gouvernement de la République était plus que clair, lorsqu’il répondait à celle du M23. Ici, Raymond Tshibanda a démontré qu’après l’organisation des scrutins du 28 novembre 2011 par la CENI en Rdc, plusieurs réactions avaient été enregistrées de la part des missions d’observations nationales et internationales. Ces dernières avaient toutes attiré l’attention sur un calendrier électoral contraignant avec une nouvelle administration électorale non expérimentée, les difficultés d’ordre logistique, une certaine mauvaise localisation des bureaux de vote, certaines irrégularités constatées çà et là, et qui avaient perturbé les scrutins dans un certain nombre de centres de vote.
Toutes avaient de même insisté sur la nécessité de restructurer et de renforcer les capacités de la CENI dans plusieurs domaines, d’engager certaines réformes après évaluation du processus électoral, de mieux respecter les exigences du cycle électoral, notamment celles relatives à la planification, au financement à temps des opérations électorales, à la gestion rigoureuse du contentieux, à l’éducation électorale et à la promotion de l’intégrité électorale.
Cependant, la quasi totalité des missions d’observation avaient noté que ces irrégularités n’étaient pas de nature à compromettre les résultats de l’élection présidentielle, étant entendu que, pour les élections législatives, le contentieux se règle au cas par cas. Bien plus, la plus critique d’entre elles, le Centre Carter, dans sa déclaration postélectorale, avait reconnu que les irrégularités constatées n’étaient pas de nature à remettre en cause l’ordre des résultats de l’élection présidentielle tels qu’annoncés par la CENI.
C’est dire que les dysfonctionnements dénoncés appelaient des réformes électorales, et non l’annulation des scrutins. En conséquence, aucune dissolution des institutions nationales ou provinciales n’est envisageable. Il sied également de noter que le processus de restructuration de la CENI est en cours de réalisation et va s’accélérer à présent que la loi y afférente a été votée par le Parlement.
En ce qui concerne les élections provinciales, urbaines, municipales et locales, tous les acteurs politiques de l’opposition comme de la majorité ont souhaité qu’elles soient organisées après cette restructuration. Et si les locales n’avaient pas été organisées après 2006, c’était pour des raisons financières évidentes, que tous ceux qui s’intéressent réellement à la consolidation de la démocratie dans notre pays connaissent bien.

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