(L'Avenir Quotidien 28/01/2013)
*C’est dans la nuit du jeudi 24 janvier qu’une délégation
constituée des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) a été reçue en audience
par le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, dans sa résidence privée de
Kasese. En réalité, les rebelles entendaient charger le gouvernement congolais
d’accusations portant notamment sur le refus de Kinshasa d’aborder les questions
politiques aux négociations
* Sur la question de divergences des vues, le
ministre Kiyonga a souligné qu’il s’agit simplement d’une difficulté
d’interprétation des matières figurant à l’ordre du jour. Les uns y collant
leurs propres attentes et les autres s’attachant à l’esprit de leur propre
conviction
* Dans sa réponse aux différents rapports des travaux, le
président ougandais a rappelé au M23 que les discussions en cours sont la
résultante des résolutions et recommandations du sommet des chefs d’Etat des
trois pays à savoir le Rwanda, l’Ouganda et la RD Congo. Et que dans cette
approche, il est avant tout question pour la délégation du gouvernement de la RD
Congo, d’écouter les doléances des rebelles. D’où l’obligation faite à toute la
délégation du M23 de retourner sans condition à la table des discussions afin de
vider tous les différends qui les opposent aux dirigeants légitimes de la RD
Congo.
*Selon des sources proches de la facilitation, le président
Museveni a tiré les oreilles de Roger Lumbala afin qu’il cesse de proférer des
propos indélicats contre la personne du président de la RD Congo étant entendu
que la légitimité du président Joseph Kabila n’a jamais fait l’objet d’une
contestation officielle.
Selon des sources sûres, c’est dans la nuit du
jeudi 24 janvier qu’une délégation constituée des rebelles du Mouvement du 23
Mars (M23) a été reçue en audience par le président ougandais, Yoweri Kaguta
Museveni, dans sa résidence privée de Kasese.
En réalité, les rebelles
entendaient charger le gouvernement congolais d’accusations portant notamment
sur le refus de Kinshasa d’aborder les questions politiques aux
négociations.
D’entrée de jeu, le président ougandais a demandé à son
délégué à la médiation des discussions, le ministre Crispus Kiyonga de lui faire
un état de situation. Dans son explication, il a fait savoir qu’il y a eu des
avancées notables nonobstant quelques points de divergences qui divisent
actuellement les deux parties. Kiyonga a noté qu’en plus du règlement intérieur
adopté par les deux délégations aux pourparlers de Kampala, un agenda détaillé a
été convenu et que des discussions sérieuses ont été entamées dans le cadre du
premier point figurant à l’ordre du jour.
A ce sujet justement,
soulignera-t-il, les délégués du gouvernement de la RDC ont déjà produit un
rapport dûment déposé à la facilitation dans lequel sont relevés les éléments
d’analyse sur la question de l’accord du 23 mars 2009 signé jadis entre le CNDP
et le Gouvernement de la RD Congo. Sur la question de divergences des vues, le
ministre Kiyonga a souligné qu’il s’agit simplement d’une difficulté
d’interprétation des matières figurant à l’ordre du jour. Les uns y collant
leurs propres attentes et les autres s’attachant à l’esprit de leur propre
conviction. Museveni contraint les rebelles…
Dans sa réponse aux
différents rapports des travaux, le président ougandais a rappelé à l’attention
des rebelles du M23 que les discussions en cours sont la résultante des
résolutions et recommandations du sommet des chefs d’Etat des trois pays à
savoir le Rwanda, l’Ouganda et la RD Congo. Et que dans cette approche, il est
avant tout question pour la délégation du gouvernement de la RD Congo, d’écouter
les doléances des rebelles.
D’où l’exhortation faite à toute la
délégation du M23 de retourner sans condition à la table des discussions afin de
vider tous les différends qui les opposent aux dirigeants légitimes de la RD
Congo. Peu importe le temps que cela prendra, dira-t-il. Selon des sources
proches de la facilitation, le président Museveni a tiré les oreilles de Roger
Lumbala afin qu’il cesse de proférer des propos indélicats contre la personne du
président de la RD Congo étant entendu que la légitimité du président Joseph
Kabila n’a jamais fait l’objet d’une contestation officielle.
De leur
côté, les rebelles ont sollicité des autorités ougandaises, un soutien politique
afin que l’accord attendu jouisse d’une base crédible de suivi des faits. Ils
ont en outre réitéré leur souci de voir le gouvernement ougandais peser de son
poids afin que les sanctions internationales qui ciblent gravement certains
dirigeants du M23 soient adoucies, sinon, revues afin qu’ils jouissent d’une
certaine crédibilité politique à l’étranger. A ces sollicitations, nous
apprend-t-on, le président ougandais n’a pas répondu publiquement.
Du
coup, Roger Lumbala, Kambasu Ngeve, Séraphin Mirindi reviennent dans la
salle…
Le vendredi 25 janvier 2013, quelques têtes d’affiche du M23 sont
revenues en vitesse aux travaux à l’hôtel Munyonyo. Il s’agit d’une évaluation
en solo, n’incluant pas la délégation du gouvernement mais avec le soutien du
secrétariat de la facilitation. Les rebelles ont donc entamé la relecture des
conclusions et considérations du facilitateur. Roger Lumbala, le numéro 2 de la
délégation du M23, a confirmé à notre source que le gouvernement avait déjà fini
depuis jeudi son évaluation.
A la question de savoir comment était leur
rencontre avec le président Yoweri Museveni le jeudi 24 janvier 2012 à Mbarara,
il a dit : « Nous avons vu le président de l’Ouganda, Yoweri Kaguta Museveni
pour lui dire qu’il y avait un petit problème de non respect de la décision de
la plénière sur l’ordre du jour. Il a demandé le respect de l’ordre du jour.
Nous allons continuer l’ordre du jour jusqu’au mécanisme de la mise en œuvre de
l’accord. »
Lumbala prudent sur la question du départ ou non de
Kabila
A la question plus précise sur les attentes qu’il y a lieu de se
faire de cette rencontre entre le M23 et le président Museveni et s’ils ont
précisément discuté du départ du président Joseph Kabila, Roger Lumbala a
précisé : « Pas du tout. Le président Kaguta Museveni n’a pas dit qu’il faut
aller discuter de la chute du président Joseph Kabila. Il ne faut pas faire de
l’amalgame. Il a posé la question (avez-vous voté l’ordre du jour ?). Le
ministre Crispus Kiyonga a répondu : Oui. Il n’a pas évoqué cette question-là.
C’est un grand homme d’Etat, il faut lui épargner quelques petites niaiseries.
»
En reprenant les travaux après deux jours de blocage, les rebelles
semblent poussés par le poids de leur interlocuteur pour nuancer le chantage
balancé par Roger Lumbala au sujet de la légitimité des institutions de la
République Démocratique du Congo, même si Bertrand Bisimwa, un des porte-paroles
du M23 reconnaît qu’il y a beaucoup de points de convergences entre le M23 et le
gouvernement au sujet de l’accord du 23 mars 2009.
Museveni met un terme
au débat électoral
Dans sa déclaration faite le 17 janvier 2013 à
Kampala, la délégation du gouvernement de la République était plus que clair,
lorsqu’il répondait à celle du M23. Ici, Raymond Tshibanda a démontré qu’après
l’organisation des scrutins du 28 novembre 2011 par la CENI en Rdc, plusieurs
réactions avaient été enregistrées de la part des missions d’observations
nationales et internationales. Ces dernières avaient toutes attiré l’attention
sur un calendrier électoral contraignant avec une nouvelle administration
électorale non expérimentée, les difficultés d’ordre logistique, une certaine
mauvaise localisation des bureaux de vote, certaines irrégularités constatées çà
et là, et qui avaient perturbé les scrutins dans un certain nombre de centres de
vote.
Toutes avaient de même insisté sur la nécessité de restructurer et
de renforcer les capacités de la CENI dans plusieurs domaines, d’engager
certaines réformes après évaluation du processus électoral, de mieux respecter
les exigences du cycle électoral, notamment celles relatives à la planification,
au financement à temps des opérations électorales, à la gestion rigoureuse du
contentieux, à l’éducation électorale et à la promotion de l’intégrité
électorale.
Cependant, la quasi totalité des missions d’observation
avaient noté que ces irrégularités n’étaient pas de nature à compromettre les
résultats de l’élection présidentielle, étant entendu que, pour les élections
législatives, le contentieux se règle au cas par cas. Bien plus, la plus
critique d’entre elles, le Centre Carter, dans sa déclaration postélectorale,
avait reconnu que les irrégularités constatées n’étaient pas de nature à
remettre en cause l’ordre des résultats de l’élection présidentielle tels
qu’annoncés par la CENI.
C’est dire que les dysfonctionnements dénoncés
appelaient des réformes électorales, et non l’annulation des scrutins. En
conséquence, aucune dissolution des institutions nationales ou provinciales
n’est envisageable. Il sied également de noter que le processus de
restructuration de la CENI est en cours de réalisation et va s’accélérer à
présent que la loi y afférente a été votée par le Parlement.
En ce qui
concerne les élections provinciales, urbaines, municipales et locales, tous les
acteurs politiques de l’opposition comme de la majorité ont souhaité qu’elles
soient organisées après cette restructuration. Et si les locales n’avaient pas
été organisées après 2006, c’était pour des raisons financières évidentes, que
tous ceux qui s’intéressent réellement à la consolidation de la démocratie dans
notre pays connaissent bien.
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