(L'Avenir Quotidien 09/11/2011)
Le président de l’Udps, Union pour la démocratie et le progrès social, Etienne Tshisekedi regagne le pays ce matin par Kisangani, en provenance de l’Afrique du Sud. Ce, en vue de démarrer sa campagne électorale, une campagne lancée officiellement par la Céni depuis le 28 octobre et qui se clôture dans 17 jours. * Mais comment le lidermaximo, président autoproclamé lors de sa dernière sortie médiatique orageuse peut – il encore se lancer dans la campagne électorale, tant il est vrai qu’on ne cherche pas ce qu’on a déjà obtenu ? * A moins que M. Tshisekedi dise une chose et son contraire, certains analystes le disculpent déjà des propos malveillants entendus sur la Rltv, et qui relèvent probablement de la tactique politique traditionnelle au vieil opposant.
Pourtant autoproclamé « président de la République », Etienne Tshisekedi va curieusement débuter sa campagne ce mercredi 9 novembre 2011 par Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale. Quelle est la signification de cette auto proclamation ? Est-ce pour amuser la galerie ? Est-ce une stratégie de campagne pour faire tiquer ses adversaires ? Si c’est une stratégie de campagne, les analystes politiques pensent que c’est une stratégie de mauvais aloi. Les propos d’Etienne de dimanche soir sur la Rltv ont rendu perplexes et ont même chagriné les esprits équilibrés au sein de ce parti. Ils pourraient lui faire perdre de l’estime de plusieurs de ses sympathisants, surtout qu’il est juriste de formation.
Pas d’engouement à Kisangani
Mais, sur place, selon des informations nous parvenues de bonne source, l’on ne signale aucun engouement particulier quant à ce. La Police nationale est déployée depuis le lancement de la campagne dans tous les lieux stratégiques de la ville. Le Gouverneur Autsai a regagné Kisangani hier en fin de matinée,… mais aucun décor d’éclat.
Tard dans la soirée, les combattants de l’Udps avaient mis en place certaines stratégies pour que le rendez – vous de Kisangani soit un succès pour porter leur candidat à la magistrature suprême, partant de cette ville riche en histoire des opposants.
UDPS divisée à Kisangani
La campagne dans laquelle va se lancer le patron de l’Udps dans le chef-lieu de la Province Orientale pourrait se révéler être un coup d’épée dans l’eau. Selon une source sur place, le parti cher à Etienne Tshisekedi est sérieusement menacé de l’intérieur par un démon de la division. Deux ailes udpsiennes se démarquent : l’une du côté de la ville, l’autre dite loyaliste, dans la commune de la Tshopo.
Cette bipolarisation semble affaiblir le parti déterminé à organiser son grand meeting à l’esplanade de la Grand’ Poste le jour même de l’arrivée du candidat N°11 qui, contrairement aux premières prévisions, ne passera que deux jours dans cette partie de la République.
Après Kisangani, Etienne Tshisekedi sera à Kinshasa le vendredi 11 novembre, au stade des Martyrs, pour le lancement officiel de la campagne de l’Opposition fidèle à Kinshasa. L’occasion faisant le larron, le programme commun de l’Opposition autour de Tshisekedi y sera présenté. Sa trajectoire va donc devoir changer car, dans les 48 heures qui suivent, le candidat N° 11 devra poursuivre la campagne dans d’autres provinces, le calendrier étant trop serré.
Justification de l’autoproclamation
Au cours d’un point de presse du lundi 7 novembre à la permanence nationale de l’UDPS à Limete, le Secrétaire général de ce parti, Jacquemain Shabani a tenté de donner la signification de cette autoproclamation, liée à une soi-disant volonté de la majorité dans une démocratie. « Cette volonté voudrait que son leader soit le chef. Etienne Tshisekedi nous appelle à prendre nos responsabilités et à cesser de nous lamenter », a-t-il laissé entendre, promettant la démonstration de cette réalité, au travers les urnes au 28 novembre. C’est là que devait intervenir un distinguo entre les intentions, la détermination et la prise du pouvoir à l’issue de cette mandature. Les explications de Jacquemain Shabani n’ont pas du tout convaincu l’opinion. On remarquera qu’il est resté très superficiel et n’a pas dit grand’chose de logique et de compréhensive.
Malheureusement, lorsque Tshisekedi s’enrhume, plusieurs acteurs politiques se mettent à éternuer. Pourtant, dans ses stratégies légendaires, le Sphinx de Limété a toujours cherché noise en certaines périodes dites particulières de l’histoire congolaise. En lieu et place de lire les signes du temps, quelques ténors de la Majorité Présidentielle se sont époumonés, pendant des heures, pour interpréter ce qui, en réalité, vaut un non-lieu. Si réellement Tshisekedi avait de quoi prendre effectivement la présidence comme entendu dans ladite communication sur la Rltv, une chaîne de l’opposition qui soutient le candidat de l’Udps, il le ferait comme Mzee Kabila à Lubumbashi en 1997. D’autre part, contrairement au boycott de 2006, pourquoi s’engagerait-il dans un processus électoral, allant de l’enrôlement jusqu’à la campagne aujourd’hui, cap vers le scrutin que l’Udps tient à gagner, malgré ses moyens très limités ?
Le parti cher à Tshisekedi, rassure M. Shabani, est bel et bien dans le processus et croit en la victoire finale, même si, selon lui, les zones d’ombre persistent encore. Et d’interpeller : « L’UDPS constate avec beaucoup d’amertume qu’une grande hypocrisie émaille le processus électoral. « Ceci est constaté par des violations systématiques des libertés d’opinion, d’expression et de manifestations. Au nom de l’UDPS et du président Tshisekedi, nous interpellons une fois de plus l’opinion et appelons le peuple congolais à prendre ses responsabilités pour garantir au Congo nouveau un processus transparent », a-t-il déclaré en substance lors dudit point de presse. Mais au regard des dérapages constatés dans le chef des uns et des autres autour de ce dossier qui n’en est pas un du tout, la justice, la Céni et le CSAC sont habiletés à en tirer les conséquences qui en découlent, au regard de la loi. C’est dans cette optique du reste que l’organe de régulation vient d’infliger des sanctions à certaines personnes physiques ou morales concernées, allant d’une mise en garde à une suspension pure et simple pour une période bien déterminée.
L’Udps et la magie du chiffre 11
Le parti d’Etienne Tshisekedi compte sur la magie de chiffres dans cette élection présidentielle. Si les spiritualistes croient que le monde invisible soutient le monde visible, il est pourtant des domaines qui échappent à cette logique, comme c’est le cas des matières électorales. Plusieurs autres paramètres entrent en ligne de compte, tels l’argent, un programme convaincant, ...
Parlant du chiffre 11, l’Udps voit Etienne Tshisekedi, ce candidat N° 11 sur les 11 en lice, dans une élection qui intervient au 11ème mois de l’année, sur une étendue de 11 provinces composant la Rdc. Voilà qui justifie le meeting de Kinshasa pour le vendredi 11/11/2011.
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