L'ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, a exhorté le gouvernement congolais à "mettre fin aux tripatouillages" lors des législatives de 2012 afin de "préserver" le pays des "dommages d'un conflit", selon un communiqué reçu par l'AFP vendredi."
Il faut absolument mettre fin au tripatouillage électoral, cette pratique éhontée qui fait élire des députés non choisis par les populations", indique le communiqué signé par le directeur de cabinet du Pasteur Ntumi, qui dirige le Conseil national des républicains (son parti politique issu de son ancien mouvement armé le Conseil national de la résistance).
"Tenant compte des attentes déjà exprimées par les acteurs (opposition et société civile), le CNR exhorte le gouvernement à préserver notre pays des dommages d'un conflit pouvant naître d'une mauvaise organisation du scrutin (législatif) de 2012", toujours selon le communiqué.
Le CNR conteste également l'organisation à Ewo (nord du Congo) par les autorités d'une concertation devant regrouper le pouvoir, l'opposition et la société civile dans les prochains mois et "propose" qu'elle se tienne à "Brazzaville".
Pour les législatives de 2012, l'opposition et la société civile réclament la mise en place d'une Commission électorale indépendante en remplacement de la Commission nationale d'organisation des élections (Conel), dont elles mettent en cause l'impartialité. Les législatives de 2007 ont été marquées par des fraudes et des dysfonctionnements dénoncés par les observateurs de l'Union africaine (UA).
Le CNR avait qualifié de "mascarade" le scrutin législatif partiel du 18 juillet 2010 que le Pasteur Ntumi avait perdu dans son ancien fief du Pool (sud).
A partir de 1993, l'apparition de milices armées ont précipité le Congo dans une spirale de guerres civiles dont le pays porte encore les stigmates. Le premier conflit interne a eu lieu en 1993-1994 suivi par un autre en 1997 et enfin de 1998 à 2003 dans le Pool (sud), provoquant des violences qui ont fait des milliers de victimes.
Les combattants du Pasteur Ntumi, les Ninjas, avaient affronté l'armée gouvernementale entre 1998 et 2003 dans son fief du Pool, voisin de Brazzaville.
© Agence France-Presse
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