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mardi 29 novembre 2011

A la Une : élections chaotiques en RDC

« Les dés sont jetés », constate Le Potentiel à Kinshasa. Le peuple congolais a donc voté hier, présidentielle et législatives. On attend maintenant les résultats provisoires le 6 décembre et les résultats définitifs le 17. « Mais hélas, s’exclame le quotidien kinois, le peuple congolais a continué à subir la pression tout au long de cette campagne électorale. Du début jusqu’à la fin, face à la boulimie du pouvoir, à l’intolérance politique (…). Le jeu a été en quelque sorte dénaturé par ces accrochages, cette escalade verbale ponctuée d’invectives et de violences qui s’est soldée par des morts d’hommes, déplore le quotidien congolais. Du début jusqu’à la fin. Preuve que la campagne électorale n’a pas été honorable. Au contraire, elle s’est révélée brutale et ensanglantée. »
Et Le Potentiel  d’en appeler à « une nouvelle aventure, celle qui doit consister à gouverner autrement. C’est-à-dire, à consolider le processus de démocratisation, affirme-t-il, à favoriser l’éclosion des valeurs, à combattre la corruption et le clientélisme, à prendre conscience des défis d’un Etat moderne dans un environnement international en pleine mutation, d’une Nation prospère et d’un peuple au centre de toutes les grandes actions nationales. »
Sinistre lundi…
Dans la presse du continent, on déplore les incidents et les morts… « Comme il fallait s’y attendre, ce fut une belle pagaille, s’exclame Le Pays au Burkina. Ce rendez-vous historique qui devait sceller le renouveau démocratique de ce pays s’est transformé en une vraie foire où bien des électeurs n’ont pu accomplir leur devoir citoyen. Tentatives de fraude, bulletins déjà cochés, bureaux de vote introuvables, violences électorales avec à la clé des morts, tel fut le lot de ce sinistre lundi. »
Pour Le Pays, « l’issue des votes est connue d’avance. Ce sera sans surprise Kabila. Reste la suite. Car c’est peu de dire que les contestations et les recours seront légion. Et il faut craindre que la violence, omniprésente pendant la campagne et le jour du scrutin, devienne le moyen d’expression des contestataires. » Analyse similaire pour Sidwaya, toujours au Burkina : la RDC « est à un doigt de basculer dans le chaos », affirme-t-il.
Pour le site d’informations Guinée Conakry Infos, « les premiers constats laissent croire que les partisans du report n’avaient pas tort. Car les insuffisances organisationnelles sont patentes. Qu’il s’agisse de retards dans l’ouverture de nombreux bureaux de vote, de fiches ne contenant pas les noms de certains candidats, d’urnes bourrés d’avance, etc. Pire, on a déploré des morts. La CENI et l’Etat congolais se sont entêtés et ont pris le risque d’aller au devant d’une véritable menace de déstabilisation du pays. Ils doivent en assumer les conséquences. »
Démocrature ?
« Quelles que soient l’issue de ces élections, elles auront été mal ficelées », renchérit Fasozine. « Pouvait-il en être autrement ? Force est de reconnaître que si le président sortant, Joseph Kabila, a eu le mérite de tenir ces élections, il ne s’est pas véritablement donné les moyens de les rendre pacifiques. De reports en durcissements, ces scrutins couplés, ont été organisés un peu en trompe-l’œil pour l’opinion congolaise et internationale. Tout a été mis en œuvre pour le plébiscite de Joseph Kabila et de sa clique. Par ailleurs, relève Fasozine, on s’attendait à un peu plus d’élégance et surtout à une certaine hauteur de la part de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi. Malheureusement, il a brillé par ses appels incongrus à la violence jusqu’à la veille du scrutin. »
Pour L’Observateur , la présidentielle étant pliée, l’opposition doit placer tous ses espoirs dans les législatives : « faute de gravir la grande marche, l’opposition serait donc bien inspirée de se tailler une grande part dans l’hémicycle, affirme le quotidien burkinabé. Ainsi, à défaut d’être majoritaire, elle pourra obtenir une minorité visible au Parlement, ce qui sera autant de gagné dans cette démocrature.
Car, si cette opposition n’y prend garde, bientôt ayant tous les leviers en mains, il ne restera plus au président Kabila qu’à faire sauter tous les cadenas constitutionnels pour demeurer ad vitam aeternam au pouvoir. En tout cas, conclut L’Observateur, sur beaucoup de plans, on désespère de cette RD Congo, ce géant endormi. (…) Après les errements des indépendances, la dictature de Mobutu et l’instabilité chronique qui s’en est suivie, la RDC vogue aujourd’hui comme un radeau de récif en récif. »

rfi.fr

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