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mardi 29 novembre 2011

Elections en RDCongo : L'enjeu est législatif

(L'Observateur Paalga 29/11/2011) 32 millions d'électeurs, 64 000 bureaux de vote, 11 candidats à la présidentielle et 19 000 pour les 500 sièges au Parlement, 200 millions de dollars... Les chiffres des élections générales de la RDCongo sont à l'image du pays : gigantesques.Hier 28 novembre 2011, et 5 ans après la dernière élection, les Congolais ont voté. Une élection à haut risque tant dans ce pays-continent les violences font partie du quotidien. Alors un jour de compétition électorale...
"Qu'il pleuve ou qu'il neige, Joseph Kabila sera candidat", avait lâché Olivier Kamilatu en 2006, alors qu'il était président de l'Assemblée nationale. A peine n'a-t-il pas ajouté "Et il gagnera".
Un quinquennat après, le même pronostic peut-être énoncé, car politiquement, les lignes n'ont véritablement pas bougé. Comme nous l'avons écrit dans notre Commentons l'événement du 28 novembre dernier, "l'élection de Kabila ne souffre pas l'ombre d'un doute, l'homme est aux commandes de l'Etat depuis une bonne dizaine d'années, il a disposé de moyens logistiques et humains pour battre campagne ; Kabila fils a en face de lui une opposition désunie, émiettée, constituée de mastodontes, politiquement plus lourds les uns que les autres, certes, mais qui auront péché par excès d'ambition, le mode de scrutin lui-même, un seul tour est synonyme d'un coup K.-O.".
Il y a en effet, d'abord la fameuse prime au sortant. Quoiqu'on dise, le jeune président peut se targuer d'avoir un bilan, fût-il mitigé. Sous les tropiques, le fait d'être au pouvoir a valeur déjà de semi-victoire à une élection, le légitimisme des populations ayant la vie dure.
En outre, le contrôle de l'appareil d'Etat par le fils de Mzee, ses moyens colossaux et la dispersion des forces de l'opposition font que l'identité du locataire du palais de la Nation ne devrait pas changer à l'issue de la présente présidentielle.
Entre un Etienne Tchichékedi qui a son avenir politique derrière lui, un Léon Kengo Wadondo, président du Sénat qui est aussi un homme du passé, et un Vital Kamhéré qui devra ancrer davantage son assise électorale, Kabila est sur un boulevard.
Les choses pourraient plutôt se corser aux législatives. Il s'agit d'une élection de proximité, et si sur le plan national, il y a des candidats qui sont des nains et pèsent peu, à l'échelle locale, ils sont des nababs, qui discutent pied-à-pied avec les grands candidats.
Faute de gravir la grande marche, l'opposition serait donc bien inspirée de se tailler une grande part à l'hémicycle.
Ainsi, à défaut d'être majoritaire, elle pourra obtenir une minorité visible au Parlement, ce qui sera autant de gagné dans cette démocrature.
Car, si cette opposition n'y prend garde, bientôt ayant tous les leviers en mains, il ne restera plus au président Kabila qu'à faire sauter tous les cadenas constitutionnels pour demeurer ad vitam aeternam au pouvoir.
En tout cas sur beaucoup de plans, on désespère de cette RDCongo, ce géant endormi. Et tout comme la Chine au niveau planétaire, on a cru que la RDCongo se réveillerait un jour. Hélas non jusqu'à présent et, c'est une question de gouvernance politique. Après les errements des indépendances, la dictature de Mobutu et l'instabilité chronique qui s'en est suivie, la RDCongo vogue aujourd'hui comme un radeau de récif en récif.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana


© Copyright L'Observateur Paalga

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