Les Congolais sont appelés ce lundi aux urnes pour élire leur président. Mais le scrutin est placé sous le signe de la violence, tant les affrontements entre les partisans de Joseph Kabila et de son opposant, Etienne Tshisekedi, sont devenues monnaie courante.
C’est sous un climat tendu que 32 millions de Congolais sont appelés à élire ce lundi leur futur président et 500 députés. La campagne électorale a été émaillée par les violences qui ont opposé le président sortant, Joseph Kabila, aux partisans de son principal opposant, Etienne Tshisekedi.
Samedi, les deux camps se sont livrés à une féroce bataille à Kinshasa, faisant deux morts. Une situation qui met à mal le scrutin, dont l’organisation est déjà branlante. Près de 64 000 bureaux de vote doivent être installés dans un pays grand comme l’Europe de l’Est dans son ensemble et miné par deux guerres. Le défi est réel pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui doit parvenir à distribuer le matériel électoral dans tout le pays. Mais à Lubumbashi, les agents de la CENI attendaient toujours ce matin vers 5h du matin les bulletins de vote, les isoloirs et les urnes, selon RFI.
Kabila donné favori
Onze candidats se disputent la magistrature suprême. Mais Joseph Kabila, 40 ans, est donné favori du scrutin. Le président sortant dispose d’importants moyens financiers et des médias d’Etat. Ses affiches électorales témoignent de sa confiance en sa réélection à travers le slogan « 100% sûr ». Ses chances de conserver le fauteuil présidentiel ne font aucun doute face à une opposition dispersée, qui n’a pas su sortir de ses rivalités pour désigner un candidat unique. Le mobutiste Léon Kengo, 76 ans, président du Sénat, et Vital Kamerhe, 51 ans, ex-président de l’Assemblée nationale et ancien proche de Joseph Kabila, qui s’est déclaré opposant en 2010, ont refusé de se ranger sous la bannière d’Etienne Tshisekedi. Cette situation avantageuse pour le pouvoir « est la vraie chance du chef de l’État », rapporte un diplomate au Figaro, qui n’imagine pas une défaite du président.
Une opposition éclatée
Agé de 78 ans, Etienne Tshisekedi, chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), n’a pas dit son dernier mot. « Kabila ne peut pas gagner », selon le coordinateur de sa campagne, Alexis Mutanda. L’opposant historique à tous les régimes, dont celui de Mobutu, compte sur le soutien de ses multiples fiefs, notamment dans l’immense Kinshasa et les provinces des Kasaï.
Très virulent durant la campagne à l’encontre du pouvoir, les déclarations troubles d’Etienne Tshisekedi ont marqué les esprits. Le 5 novembre, lors d’une interview accordée à Radio Lisanga Télévision (RLTV), une chaîne privée proche de l’opposition émettant de Kinshasa, le leader de l’UPDS s’est autoproclamé « président de la République démocratique du Congo ». Il a également appelé ses militants à « corriger les militants des autres partis de la majorité présidentielle », et invité les membres de son parti à « casser les portes des prisons pour en libérer les détenus de l’opposition ». Malgré le nombre important de ses partisans, il a très peu de marge pour remporter le scrutin, qui est désormais passé à un tour. Evitant de prendre le moindre risque, la présidence a modifié en janvier 2010 la Constitution pour réduire le scrutin à un seul tour. Une mesure qu’elle a justifiée en invoquant des économies. Mais ce nouveau schéma politique risque de faire naître de vives contestations à la publication des résultats provisoires du scrutin, prévue le 6 décembre.
afrik.com
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