RD Congo: La BCC maintient la stabilité du cadre macroéconomique

Economie - Yoyo du franc congolais par rapport au dollar américain - Depuis quelques jours, la parité monétaire entre le dollar américain et le franc congolais connaît une variation inattendue sur le marché de changes. Le dollar s'est échangé jusqu'à 790,80 Fc. En fait, la spéculation est forte et le taux n'est plus fixe. Mais ce recul du taux de change, visiblement circonstanciel, ne s'accompagne pas du tout de la révision à la baisse des prix des produits de première nécessité et autres, ainsi que des services.Cependant à la Banque centrale du Congo (BCC), le yoyo n'a pas été suivi, car le taux de change est maintenu à 916,16 Fc pour 1USD. Le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu, a expliqué les raisons de ce yoyo jugé du reste passager. Il s'agit, en réalité, d'une forte demande du franc congolais qui se fait rare sur le marché de changes. Les entreprises de la place disposant de dollars américains sont à la recherche du franc congolais pour payer les comptes provisionnels de l'impôt ; une opération qui s'effectue en franc congolais, a indiqué le gouverneur de la BCC. Il a également fait mention de différents candidats à la présidentielle et députation nationale à la recherche du franc congolais pour financer leur campagne électorale. Une autre raison de ce yoyo, selon Jean-Claude Masangu, serait l'empressement de certaines sociétés d'écouler des marchandises pour les festivités de fin d'année. Elles ont acheté ces marchandises en dollar pour les vendre en franc congolais. Et à partir de janvier, ces sociétés se mettront à nouveau à la recherche du dollar pour s'approvisionner en marchandises.
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo a cependant noté que son institution et le gouvernement maintiennent la stabilité du cadre macroéconomique en rachetant distraitement le franc congolais. De ce fait, la BCC contrôle donc sans problème les deux pôles dollar- franc congolais. Et le risque de dérapage demeure moindre, assure-t-on. L'on souligne que ce phénomène, à l'allure totalement improviste et passager, pourrait durer une quinzaine de jours avant le retour de la loi de l'offre et de la demande.
Dans une intervention dans Dépêches de Brazzaville, Donat Lenghu, consultant en matière de politique de change, a relevé ceci : «L'essentiel de la thésaurisation s'est fait en devises étrangères. Vous pensez bien que la BCC aurait songé à combler les besoins du marché en francs congolais pour faire face aux devises étrangères en circulation sur le marché».

Martin Enyimo
Le Potentiel/24/11/2011