KINSHASA (AFP) - 28.11.2011 10:18
A Kinshasa, comme dans le reste du pays, premières émotions, premiers énervements aussi, à la hauteur de l'enjeu: élire, si possible démocratiquement, le prochain président et 500 députés.
Des électrices attendent l'arrivée du matériel électoral le 28 novembre 2011 à l'école Jean Calvin à Kinshasa
A Kinshasa, comme dans le reste du pays, premières émotions, premiers énervements aussi, à la hauteur de l'enjeu: élire, si possible démocratiquement, le prochain président et 500 députés.
AFP - Phil Moore
Des électeurs s attendent l'arrivée du matériel électoral le 28 novembre 2011 à l'école Jean Calvin à Kinshasa
Ca coince à l'école Jean Calvin. Les agents de la Céni n'ont pas encore reçu le matériel électoral. "On est là depuis 05H00 du matin", témoigne dépité le chef du bureau Jean-Clément Tshibangu.
AFP - Phil Moore
A Kinshasa, comme dans le reste du pays, premières émotions, premiers énervements aussi, à la hauteur de l'enjeu: élire, si possible démocratiquement, le prochain président et 500 députés.
Décalage horaire oblige dans ce pays équatorial gigantesque, grand comme 4 fois la France, c'est Lubumbashi, la capitale de la province minière du Katanga (sud-est) qui a ouvert le bal électoral à 04H00 GMT. Plus de 32 millions de Congolais sont appelés à voter.
C'est là que l'unique incident sérieux s'est produit à l'aube: un convoi de camionnettes remplies de bulletins a été attaqué par des hommes armés, a constaté un photographe de l'AFP.
Visiblement, l'ombre de la fraude plane toujours sur ce scrutin préparé dans la douleur depuis des mois par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Au complexe scolaire Imara les opérations ont débuté à 06H02 (04H02 GMT). Dehors une douzaine d'électeurs attendaient déjà.
En revanche, ça coince à l'école Jean Calvin. Les agents de la Céni n'ont pas encore reçu le matériel électoral. "On est là depuis 05H00 du matin", témoigne dépité le chef du bureau Jean-Clément Tshibangu.
L'abbé Benoit Tambwe, 50 ans a plus de chance: une demi-heure après l'ouverture de son bureau il sort le pouce noir d'encre indélébile anti-fraude. "Il n'y a pas eu de problème, tout se passe bien. J'avais repéré mon candidat page 13, j'ai fait une croix en face de sa figure".
Plus au nord, au Kasaï Oriental, le fief du leader d'opposition Etienne Tshisekedi, ça grogne aussi à Mbuji Mayi, la capitale provinciale. Dans un bureau Patrick Kalombo Tshilobo vitupère: "Il y a des centaines de gens qui attendent, mais pas de bulletins, pas d'urnes, pas d'isoloirs!".
A Kinshasa détrempée, les gens pataugent à l'extérieur des bureaux. A l'intérieur aussi.
Au centre de vote 10189 du collège Saint-Georges, Hélène Manbanda, une agente de la Céni de 22 ans et haute comme trois pommes, s'affaire à guider ceux qui cherchent leurs noms sur les listes. "Il fallait faire ça hier!" lance-t-elle à une dame.
Les listes auraient dû être affichées depuis un mois, elles l'ont été seulement ces derniers jours.
Avant de démarrer, tel un magicien qui retourne une boîte pour montrer qu'elle n'est pas truquée, le président du bureau a montré sous toutes les coutures une urne transparente aux premiers votants.
Après son propre nom, il faut arriver à trouver celui de son candidat dans l'énorme bulletin législatif: un pavé de 14 pages, format journal avec 1.424 noms et autant de photos en couleur !
Au bureau de Kakambaré, toujours à Kinshasa, un vieillard ne s'en sort pas. Il épluche le document, trouve, plie enfin son "bulletin journal" en deux, n'arrive pas à le glisser dans l'urne, le re-plie, et ça rentre. Il est content... sauf qu'il s'est trompé. Il a utilisé un seul bulletin pour la présidentielle et les législatives. Il recommence tout en bougonnant.
Un couple âgé ne s'en tire pas mieux avec ce "méga-bulletin". Agacé un agent électoral leur demande de se presser.
Retour au bureau Saint-Georges, pour une guéguerre ubuesque entre témoins des partis politiques. Une table seule table est prévue pour deux témoins, mais une quinzaine de personnes exigent une place. Le chef du bureau propose un roulement de 30 minutes chacun. Rien à faire. "Moi, je suis venu pour mon candidat, pas pour celui des autres!", lance l'un d'eux. A l'extérieur la foule grossit et s'énerge. "Ca va commencer quand? Quel cafouillage!" rouspète Jules, un fonctionnaire de 40 ans.
Arrivé le premier à six heures moins le quart, il a voté une heure et demie plus tard.
© 2011 AFP
tv5.org
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