(L'Avenir Quotidien 16/11/2011)
A 12 jours des scrutins présidentiel et législatif national, les propos de Jacques Djoli, vice-président de la CENI ont semé le doute dans le chef de l’opinion nationale et internationale. Ces propos, il les a tenus lundi dernier en Belgique. Si son Institution n’est pas prête, disait-il, elle va demander quelques jours (de délai) et organiser les élections le 2 ou le 5 décembre 2011. Et ce, avant de se dire convaincu « à 99,9% » du respect de la date du 28 novembre, en dépit des énormes difficultés logistiques qui restent encore à résoudre. *Contredisant ces informations relayées par Afp et l’Agence Belga, le vice-président de la CENI dit que son Institution ne peut pas travailler sur base de suppositions et de supputations ». Mais ce double langage n’est pas de nature à rassurer la communauté internationale et le peuple congolais qui attendent fiévreusement la tenue des élections dans le délai indiqué. *Et pourtant, Daniel Ngoy Mulunda estime pour sa part que reporter les élections, ce n’est pas un problème de honte et ce n’est pas une affaire du pasteur Mulunda seul, mais de l’Etat Congolais. Pour lui, seule la pluie torrentielle qui s’abattrait du 26 jusqu’au 28 novembre pourra exiger le report des élections.
Qu’est-ce qui se passe réellement entre le président de la CENI, le pasteur Daniel Ngoy Mulunda et son vice-président, Jacques Djoli. De l’avis de plusieurs personnes, il y aurait divergence d’opinions entre le Bureau de la CENI et son président quant à la tenue effective des élections présidentielles et législatives le 28 novembre prochain. Pour preuve, certaines langues ont annoncé il y a peu la position du Bureau de la CENI, qui envisageait un report des élections, au vu du défi logistique à surmonter. Une position que le président ne pouvait pas cautionner, lui qui ne rêve qu’à la tenue des élections dans le délai légal. Surtout, lorsqu’on sait que le Gouvernement de la République a déjà rempli sa part d’obligations, on ne peut que comprendre ces pressions qui sont exercées sur le président de la CENI.
Pendant que l’on pensait que la vague du Bureau de la CENI était dépassée, voilà une autre controverse qui trouve sa source dans les propos du vice-président de la CENI tenus lors d’un point de presse en Belgique, rapportés par l’Agence Belga et traités par Afp. A une question lui posée, Jacques Djoli a indiqué : « Si nous ne sommes pas prêts, nous allons demander quelques jours (de délai) et organiser les élections le 2 ou le 5 décembre », a-t-il déclaré selon l’agence Belga. Non sans se dire convaincu « à 99,9% » du respect de la date du 28 novembre, en dépit des énormes difficultés logistiques qu’il reste encore à résoudre. Voilà des propos qui ont mis la poudre au feu. Et ceci, avant d’ajouter que « tout le matériel [des centaines de tonnes de kits électoraux, d’urnes et de bulletins de vote, NDLR] sera déployé le 25 novembre », affirme le numéro deux de la Ceni, qui admet cependant qu’il s’agit d’un « pari énorme ».
Même si le scénario idéal voudrait que les résultats soient compilés le 5 décembre et publiés le lendemain, jour de la fin du mandat du président sortant Joseph Kabila. Il s’agit des propos qui entrent en contradiction avec la position qu’a toujours affichée son président, qui ne jure qu’à la tenue des élections dans le délai, soit le 28 novembre 2011. Et d’ailleurs, si Radio Okapi ne l’avait pas appelé, il n’aurait pas démenti ses propos qui n’ont pas du tout été bien interprétés dans les différentes chancelleries. C’est ici qu’il convient de dire que nos hommes politiques devront s’assumer quant à leurs propos et éviter d’avoir un double langage : l’un à Kinshasa et l’autre lorsqu’on est en face des partenaires des élections.
Pas de commentaires pour Ngoy Mulunda
Dans un point de presse organisé au siège de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda s’est refusé tout commentaire quant aux propos supposés appartenir à son vice-président, qui s’est contenté de dire qu’on ne peut pas travailler sur base de suppositions et de supputations. Pour la CENI, seule une pluie torrentielle pourra empêcher la tenue des élections en date du 28 novembre. « Tout est au point pour que les élections aient lieu en date du 28 novembre prochain et nous allons faire tout pour que cette date soit respectée. Seule, une pluie torrentielle, qui s’abattra du 26 jusqu’au 28 novembre pourra reporter les élections. Mais, je suis en train de prier pour qu’il ne pleuve pas ce jour- là. S’il pleut pendant ces jours, je me dis, c’est la volonté de Dieu, alors, nous allons reporter les élections. Ce qui va permettre aux candidats encore en retard de continuer de battre campagne », a-t-il indiqué. Ici, le président oublie que selon la loi électorale, la campagne doit s’arrêter quelques jours avant l’organisation des scrutins. Le pasteur s’est abstenu de tout autre commentaire sur cette dépêche brandie à la presse.
Cependant, dans ce que le vice- président aurait dit, le président de la Ceni estime qu’il n’y a rien d’anormal. Parce que, précise-t-il, ce que la Ceni fait est un travail humain. « De toutes les façons si on reporte les élections, ce n’est pas un problème de honte. Ce n’est pas une affaire de Pasteur Mulunda seul, c’est une affaire d’Etat. Je prie Dieu pour qu’il n’y ait pas de report », a ajouté le pasteur. « Et donc, le bureau ne se gênera pas pour dire qu’il faut reporter les élections », a-t-il renchéri.
Ainsi pour dire que le report des élections n’est pas du tout exclu, mais il doit être justifié par une raison autre que financière. Et même si les élections sont reportées pour quelques jours, certains candidats n’auront pas toujours parcouru tout le territoire national. Mais pourquoi, s’est interrogé le président, « nous devrions avoir des constitutions élastiques ou encore des textes élastiques. Demander aujourd’hui le report des élections, cela ressemble à une trahison. Il n’y aura pas de report, il y aura des élections », a martelé le président de la Ceni. C’était sur un ton monté. Pour lui, le processus est tellement avancé qui il est tard pour évoquer un quelconque report. Au jour d’aujourd’hui, signale-t-il, les 16 vols ramenant des urnes en provenance de la Chine viennent de se terminer. Et donc, cette question est désormais résolue.
Le plus gros bulletin de vote du monde
Les bulletins de vote du 28 novembre prochain seront les plus gros du mode. Un record que la Rd Congo va réaliser, avec 56 pages, un logo du parti, la photo du candidat, etc. Le président de la Ceni a rendu hommage à tous les experts de la Ceni, pour avoir fait un travail remarquable. Il a rappelé ici que l’impression des bulletins des candidats présidents de la République avait déjà pris fin et sont déjà arrivés au pays. Cependant, des bulletins de vote des députés nationaux, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a dit que leur impression a pris fin lundi soir. Aujourd’hui mercredi, deux vols sont programmés pour ramener ces bulletins à Kisangani, Goma et Gemena. Demain jeudi 17 novembre, deux autres vols sont prévus. Cette-fois sur la capitale de la province de l’Equateur, Mbandaka, et trois sur Kisangani, alors que le samedi 19 novembre, il y a un vol sur Lubumbashi, Gbadolite, … Le lundi 21 novembre, a rassuré le président de la Ceni, c’est la date de clôture du déploiement des bulletins de vote.
Outre l’apport de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la Rdc (Monusco), le pasteur Mulunda a rappelé la contribution des Fardc, qui alignent 4 hélicoptères et 2 avions. « Pour le moment, le rapporteur Matthieu Mpita séjourne en Angola où il est allé chercher 10 hélicoptères, que le gouvernement nous donne dans le cadre de la Sadc. Nous même, nous allons louer 6 hélicoptères, avec nos propres frais », a-t-il indiqué. Rappelons ici que la loi prévoit l’arrivée des bulletins de vote 48 heures avant le vote. Ces bulletins seront gardés dans les entrepôts de la Monusco.
Au plus tard le 25 novembre, tous les bureaux seront équipés
Ngoy Mulunda veut être cru sur parole, car au plus tard le 25 novembre prochain, tous les bureaux de vote devront être équipés. Cependant, s’il y a des citoyens qui n’ont pas vu leurs noms sur les listes, le pasteur leur demande de se présenter aux Brtc pour avoir l’autorisation de voter. « Ils vont voter », a-t-il martelé. De même pour ceux qui ont perdu leurs cartes d’enrôlement.
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