Pendant que les hommes se battent, les femmes s’organisent pour faire entendre leurs voix. Le Comité national femme et développement (Conafed), a lancé à Goma la capitale du Nord Kivu un programme permettant aux femmes candidates aux législatives de « défendre sur la place publique leur projet de société et celui de leur formation politique », rapporte Radio Okapi. Pour la secrétaire permanente de l’ONG , Jeanne Nzuzi , ces femmes ont de réelles chances de l’emporter et méritent donc qu’on les aide. Dans le même registre, la Conafed a lancé un autre projet intitulé « Genre et élections », avec l’appui des instances internationales d e l’ONU présentes en RDC, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et la Mission pour la stabilisation de la RDC (Monusco), entre autres. Le Pnud qui a par ailleurs publié le 2 novembre son classement annuel des pays en fonction de l’indice du développement humain, classe la RDC en dernière position.
Genre et élections qui entend promouvoir la participation des femmes, organise du 9 au 13 novembre à Kinshasa et dans la région, une campagne axée sur l’éducation civique et électorale de la population au cours de la quelle les femmes pourront prendre la parole en public. Depuis 2006, la Constitution autorise les femmes à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. Malgré cette apparence de parité elles sont encore peu nombreuses à se présenter aux législatives où 6524 candidats se disputent les 500 sièges du parlement. Quant au scrutin présidentiel, Angèle Makombo Eboum, une ancienne haute fonctionnaire de l’Onu qui avait caressé un temps le souhait de se présenter, n’est finalement pas candidate.
En ce qui concerne le sujet brûlant qui touche les femmes de RDC, à savoir les viols et les violences sexuelles dont elles ont été et continuent d’être massivement victimes, le quotidien Le Potentiel nous apprend que tous les acteurs politiques membres du comité de pilotage de l’Institut national pour la démocratie (NDI), les onze candidats à la magistrature suprême, les organisations de la société civile ont signé à Kinshasa le premier novembre une déclaration en vue d’éliminer ces violences du pays. Les signataires se sont engagés à soutenir une conférence internationale sur le sujet. Ils envisagent également l’adoption de solutions concrètes en luttant contre l’insécurité, la présence sur le territoire de groupes armés, l’exploitation illicite des ressources naturelles, l’absence d’institutions ainsi que l’impunité dont jouissent les auteurs de violences. La RDC est en effet le pire pays au monde pour ce type de violence. Dans un rapport publié en mars 2011, l’Unesco indique qu’un tiers des viols perpétrés dans les régions de conflits armés de l’est de la RDC, concerne des enfants dont 13% ont moins de 10 ans, ce qui les prive d’éducation et donc d’avenir. Le rapport note en outre que le nombre de viols est difficile à établir. Rien que pour l’année 2009 il oscille entre 130 000 et 260 000.
Il faut espérer que les bonnes intentions des décideurs et des futurs gouvernants ne restent pas lettre morte, Human Rights Watch dénonce la candidature à la députation d’un chef de guerre accusé de viols massifs dans l’est du pays. Le leader de la milice Maï maï, Ntabo Ntaberi Sheka, fait en effet campagne alors qu’il est recherché pour crimes contre l’humanité.
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