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mercredi 16 novembre 2011

Autour des élections 2011/ RDC : le grand enjeu du moment

(Le Potentiel 16/11/2011)

La vie semble s’arrêter. Plus on avance vers la date du 28 novembre, plus on retient son souffle dans plusieurs pays, tant la campagne électorale continue de susciter des inquiétudes. Compte tenu, surtout, du grand défi que la RDC est appelée à relever à l’issue de prochaines élections : stabilité à l’intérieur de ses frontières et dans la région des Grands Lacs, relance de l’activité économique pour contenir la récession.

Plus la campagne électorale s’anime, plus les regards se tournent vers la République démocratique du Congo. Des échos, en provenance de tous les coins de la planète, parviennent à Kinshasa. Les uns encouragent le travail abattu jusqu’ici par la CENI, les autres appellent les acteurs politiques à plus de responsabilité pour des élections apaisées. Tous ont en commun : l’appel à la réussite à tout prix des élections 2011 en RDC.
L’inquiétude est particulièrement aggravée par les incidents de plus en plus quotidiens et qui augurent des lendemains incertains pour la République démocratique du Congo, avec effets d’entraînement sur l’Afrique et le monde.
Au plan national, la Société civile en général, l’Eglise catholique en particulier, est passée en avant-plan pour condamner tout acte de violence qui empêcherait le peuple congolais à voter librement. Le moment est donc venu de bâtir une République de valeurs pour tendre vers des jours merveilleux. Et ce ne sont pas les atouts qui manquent à la RDC. Il suffit seulement d’en faire une exploitation rationnelle, conclut-on.
Aussi, après les élections 2006, celles de 2011 constituent une opportunité idéale en vue de maintenir la RDC sur les rails afin qu’elle serve de rampe de lancement au développement de l’Afrique entière. Et par ricochet, servir de déclic aux pays industrialisés aujourd’hui confrontés à cette récession économique à la base de la décadence en Grèce, en Italie, au Portugal, donc en Europe. Mais aussi à cette crise de la dette aux Etats-Unis. Il y a crise financière dans les pays industrialisés. Leurs caisses sonnent vides et les contraints à se tourner vers la Chine et l’Afrique.
Une RDC stable, une Afrique stable, un monde stable
Cette perception de choses est bien rendue par le secrétaire d’Etat britannique, Andrew Mitchell : «Nous n’aurons jamais une Afrique stable, si la RDC ne devient pas stable». C’est dire que la République démocratique du Congo est le grand enjeu du moment. Au propre comme au figuré. En témoignent les deux guerres imposées à la RDC. De par sa position géostratégique, la RDC était auparavant au centre des confrontations hégémoniques entre l’Ouest et l’Est aux temps forts de la Guerre froide. Déjà à cette époque, la RDC était au centre des enjeux internationaux. Elle l’est encore avec ces «guerres de conquête des espaces économiques» en Afrique et en Asie pour le contrôle des minerais (coltan, cassitérite, nickel), en ce qui concerne le continent africain, le pétrole ainsi que le gaz pour les pays asiatiques.
Les élections 2011, une fois de plus, sont un moment déterminant de l’histoire de la RDC. Mais aussi de l’Afrique et du monde.
Il est important de rappeler que le monde vit des moments extrêmement importants marqués par des mutations tant politiques qu’économiques. Le changement de régime politique en Irak, le printemps arabe, la mort de Ben Laden et Kadhafi, la crise économique et financière internationale, la dette de l’Europe, des Etats-Unis, sont autant de signes précurseurs du déclin du capitalisme. Ils constituent des faits majeurs qui touchent tous les pays du monde.
Or, jusqu’à ce jour, seule l’Afrique, bien que frappée, dispose de ressources nécessaires et susceptibles de relancer l’économie mondiale. Outre les minerais, l’Afrique possède des forêts, mais surtout de l’eau. Cette dernière ressource est le nerf de la prochaine guerre mondiale. Tout pourrait partir de la République démocratique du Congo qui possède 70% de l’essence forestière d’Afrique et le deuxième fleuve du monde en débit après l’Amazone, au Brésil.
A cause de ces deux richesses, l’on assiste à un engouement international à travers ces pillages du bois congolais et cette tendance à désapproprier la RDC de ses eaux pour en faire un patrimoine universel. Bien avant cela, des faiseurs de guerre ont mis le pays à feu et à sang pour piller les minerais : or, diamant, coltan, cobalt… et nous en passons.
Le spectre de la balkanisation
Tous ces faits sont sous-tendus par ce vaste complot de balkanisation de la RDC. L’on va d’une initiative à l’autre, le «Marché commun des Grands Lacs», pour ne citer que cette initiative visant à «commercialiser en commun les richesses congolaises» pour précipiter la balkanisation sur le plan économique d’abord, administrative ensuite.
Si jusqu’ici le peuple congolais résiste à tous ces complots diaboliques, les commanditaires n’ont pas encore jeté l’éponge. Bien au contraire, ils sont en train de changer de tactique et de terrain pour aboutir au même objectif : balkaniser la RDC afin de contrôler ses richesses.
Il nous revient que l’option levée est celle d’un travail de sape à l’intérieur avant de porter l’estocade. Les élections sont donc l’une de ces opportunités pour réaliser ce dessein obscur. C’est-à-dire, pousser les Congolais à l’erreur avec des élections chaotiques avant de prendre acte de «leur incapacité de se comporter en toute responsabilité», de «gérer leur pays». Puisque l’Afrique ne doit pas demeurer éternellement instable à cause d’une RDC toujours instable, les faiseurs de guerre et de paix décideront en conséquence.
Voilà pourquoi les FDLR, la LRA, l’ADL, ces forces négatives rwandaise et ougandaise ont la peau dure. Elles résistent devant des armées régulières congolaise, rwandaise, ougandaise, soudanaise, centrafricaine, onusienne et bientôt américaine. Fait incroyable s’il n’existait pas un complot international.
Voilà qui explique la résistance des milices internes dans les deux Kivu et en Province Orientale. Ce sont des pions, le fonds de commerce des Etats parias qui sous-tendent ces complots de balkanisation de la RDC.
Aux Congolais, plus particulièrement à la classe politique, de prendre conscience de ces évidences qui mettent en péril l’existence d’un Etat et d’une Nation : la RDC. Les élections 2011 offrent une belle opportunité de livrer l’ultime combat de préserver les attributs de la souveraineté nationale.

Par Le Potentiel

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