KINSHASA — A cinq jours de la présidentielle en RD Congo, l’opposant Jean-Pierre Bemba, détenu à la Cour pénale internationale, a appelé mercredi à voter pour le candidat d’opposition qui « garantira » l’alternance, parmi les trois principaux en lice, en l’absence de candidature commune.
« J’ai rencontré à plusieurs reprises » Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Léon Kengo, en les appelant « à se ranger en front commun autour d’un seul candidat pour garantir l’alternance au régime actuel », a dit le leader Mouvement de libération du Congo (MLC), dans un message lu dans la soirée à une télévision pro-MLC par le secrétaire général du parti, Thomas Luaka.
« Chacun d’eux s’est engagé (…) à poursuivre un dialogue constructif devant utilement aboutir à des désistements au profit d’un seul », et « il n’est pas encore trop tard », a poursuivi M. Bemba.
« A défaut, je demande au peuple congolais de porter unanimement ses voix (sur) un seul candidat, celui qui a le plus de chances de garantir le changement et l’alternance (…) et qui ne pourra pas trahir le peuple congolais », poursuit M. Bemba, battu à la présidentielle de 2006 par le chef de l’Etat Joseph Kabila, qui brigue un second mandat.
M. Tshisekedi est « porteur d’une vision d’espérance, basée sur la permanence d’une lutte que tous nous reconnaissons comme importante dans l’histoire de notre démocratie », a dit M. Bemba.
Vital Kamerhe, passé dans l’opposition en 2010, « fait preuve d’une percée, d’un dynamise et d’une vision qui ouvrent des perspectives prometteuses pour la RDC », a-t-il jugé à l’endroit de l’ex-président de l’Assemblée.
Enfin, le mobutiste Léon Kengo, actuel président du Sénat, « a une connaissance avérée et une expérience éprouvée dans les affaires de l’Etat », a expliqué le chef du MLC.
Interrogé par l’AFP pour savoir quel candidat pouvait le plus « garantir l’alternance », M. Luaka a répondu: « S’il n’y a pas de compromis (pour une candidature commune), moi je voterai Tshisekedi ».
Onze candidats se présentent à la présidentielle, qui se tient lundi en même temps que les législatives. Les deux scrutins sont à un tour.
Jean-Pierre Bemba est détenu depuis 2008 par la CPI où il est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre octobre 2002 et mars 2003 par sa milice en Centrafrique où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, en butte à une rébellion du général François Bozizé.
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