En République démocratique du Congo, pays de la rumba, les chanteurs populaires n'hésitent pas à prêter leur voix et lancer des tubes à la gloire de candidats à la présidentielle ou aux législatives.
Depuis le début de la campagne pour les scrutins du 28 novembre, de nombreux musiciens de renom, stars du théâtre populaire ou artistes anonymes ont composé des chansons appelant à "voter massivement" pour le président Joseph Kabila, qui brigue un second mandat et dispose d'un plus gros budget de campagne que ses concurrents."
J'ai choisi Joseph Kabila pour la continuité (...) C'est moi Lofombo, et j'ai choisi Kabila, faites comme moi", clame Godé Lofombo, se trémoussant dans le clip de sa chanson sur "le vrai candidat".
Son titre passe en boucle dans les médias, pour beaucoup proches de la majorité présidentielle. Même scénario pour les créations d'autres pointures de la rumba, comme Papa Wemba, Koffi Olomide, JB Mpiana, Werrason et Felix Wazekwa, qui avaient déjà fait ce choix en 2006.
"La musique occupe une place prépondérante dans les moeurs des Congolais, elle a toujours accompagné la vie politique de ce pays depuis l'indépendance", explique Papa Wemba, de retour d'une tournée en Guinée.
Une place si importante que le message des musiciens passe pour parole d'évangile. "Ces artistes sont de vrais leaders. Si Werrason fait une pub pour une bière ou un tee-shirt, le lendemain, c'est un succès fou" pour le produit venté, commente Thierry Kambundi, rédacteur en chef de la radio Top Congo.
Selon lui, les "jeunes qui sont des fanatiques aveugles" peuvent être "influencés par la consigne de vote des artistes". Le soutien de chanteurs connus peut donc se révéler une redoutable arme de campagne pour les politiques.
Encore faut-il en avoir les moyens: les chanteurs, qui se disent souvent plus artistes que militants, refusent de dévoiler leur cachet, qui peut atteindre jusqu'à 500.000 dollars, hors frais de studio, selon plusieurs sources.
"Je suis d'abord un artiste, un commerçant, et il n'y a rien pour rien", explique, pragmatique, Papa Wemba.
Des artistes moins connus offrent aussi leurs services ou sont directement démarchés par les candidats moins fortunés, pour un cachet entre "3.000 et 5.000 dollars", d'après M. Kambundi.
"Les candidats ou leurs représentants paient en plus environ un dollar par minute de diffusion" aux radios, précise Rigobert Malalako, secrétaire exécutif national de la Fédération des radios de proximité du Congo (FRPC).
Mais le phénomène des chanteurs-griots divise. "Le fait qu'ils chantent pour un candidat les discrédite", estime Marie-Claire Sana, une chômeuse de 30 ans, tout en comprenant que la "précarité" puisse mener à chanter pour le plus offrant.
Le choix de soutenir un homme politique "n'est pas fondé sur les convictions. Le jour où vous n'avez pas d'argent, ils (les musiciens) vous abandonnent", regrette Serge Mayamba, secrétaire national de l'Union pour le démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition qui a aussi ses chanteurs.
Supporter un opposant n'est pas sans risque. Début novembre à Goma (est), le chanteur Fabrice Mufirista, connu dans la région et réputé proche des partisans de Vital Kamerhe, candidat à la présidentielle, a été enlevé deux jours par des hommes armés non identifiés, et agressé physiquement.
Après sa libération et alors qu'il était hospitalisé, le camp Kabila a annoncé qu'il allait prendre en charge les soins de l'artiste.
© Agence France-Presse
J'ai choisi Joseph Kabila pour la continuité (...) C'est moi Lofombo, et j'ai choisi Kabila, faites comme moi", clame Godé Lofombo, se trémoussant dans le clip de sa chanson sur "le vrai candidat".
Son titre passe en boucle dans les médias, pour beaucoup proches de la majorité présidentielle. Même scénario pour les créations d'autres pointures de la rumba, comme Papa Wemba, Koffi Olomide, JB Mpiana, Werrason et Felix Wazekwa, qui avaient déjà fait ce choix en 2006.
"La musique occupe une place prépondérante dans les moeurs des Congolais, elle a toujours accompagné la vie politique de ce pays depuis l'indépendance", explique Papa Wemba, de retour d'une tournée en Guinée.
Une place si importante que le message des musiciens passe pour parole d'évangile. "Ces artistes sont de vrais leaders. Si Werrason fait une pub pour une bière ou un tee-shirt, le lendemain, c'est un succès fou" pour le produit venté, commente Thierry Kambundi, rédacteur en chef de la radio Top Congo.
Selon lui, les "jeunes qui sont des fanatiques aveugles" peuvent être "influencés par la consigne de vote des artistes". Le soutien de chanteurs connus peut donc se révéler une redoutable arme de campagne pour les politiques.
Encore faut-il en avoir les moyens: les chanteurs, qui se disent souvent plus artistes que militants, refusent de dévoiler leur cachet, qui peut atteindre jusqu'à 500.000 dollars, hors frais de studio, selon plusieurs sources.
"Je suis d'abord un artiste, un commerçant, et il n'y a rien pour rien", explique, pragmatique, Papa Wemba.
Des artistes moins connus offrent aussi leurs services ou sont directement démarchés par les candidats moins fortunés, pour un cachet entre "3.000 et 5.000 dollars", d'après M. Kambundi.
"Les candidats ou leurs représentants paient en plus environ un dollar par minute de diffusion" aux radios, précise Rigobert Malalako, secrétaire exécutif national de la Fédération des radios de proximité du Congo (FRPC).
Mais le phénomène des chanteurs-griots divise. "Le fait qu'ils chantent pour un candidat les discrédite", estime Marie-Claire Sana, une chômeuse de 30 ans, tout en comprenant que la "précarité" puisse mener à chanter pour le plus offrant.
Le choix de soutenir un homme politique "n'est pas fondé sur les convictions. Le jour où vous n'avez pas d'argent, ils (les musiciens) vous abandonnent", regrette Serge Mayamba, secrétaire national de l'Union pour le démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'opposition qui a aussi ses chanteurs.
Supporter un opposant n'est pas sans risque. Début novembre à Goma (est), le chanteur Fabrice Mufirista, connu dans la région et réputé proche des partisans de Vital Kamerhe, candidat à la présidentielle, a été enlevé deux jours par des hommes armés non identifiés, et agressé physiquement.
Après sa libération et alors qu'il était hospitalisé, le camp Kabila a annoncé qu'il allait prendre en charge les soins de l'artiste.
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