(Le Potentiel 27/12/2012)
« Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s'y joue. En ce moment même. Avec déjà des millions de morts et d'autres millions de vies dévastées ». Ce sont les phrases contenues dans l’appel lancé, mardi à partir Paris, par 20 grandes personnalités du monde, toutes nationalités confondues, pour interpeller le monde – l’ONU en premier – pour le drame humanitaire qui s’abat depuis plus d’une décennie sur l’Est de la RDC. Des morts se comptent par millions – cinq millions, selon le département d’Etat américain et plus de six millions pour d’autres sources. Jamais le monde n’a connu pareilles atrocités. Curieusement, la communauté internationale garde toujours son silence, se gênant à condamner ce qui s’apparente clairement à un génocide.
L’échantillon de personnalités réunies autour de la tribune publiée le mardi 25 décembre 2012, le jour de Noël, dans les colonnes du journal français Le Monde, est bien relevé pour passer inaperçu. Vingt personnalités de notoriété mondiale ont porté à voix audible la cause des populations meurtries de l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis plus d’une décennie, un drame humanitaire y a élu domicile.
A côté de l'ancien président français, Jacques Chirac, de l’ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand, Valérie Trierweiler par ailleurs compagne du président François Hollande, du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, et bien d’autres célébrités, un seul Congolais de la RDC s’est associé à la tribune. Il s’agit du très célèbre médecin directeur de l’hôpital général de Panzi dans le Sud-Kivu, le docteur Daniel Mukwege. Il a gagné sa réputation en soignant avec abnégation les femmes violées.
Cet aréopage de personnalités venues de tous les horizons a unanimement appelé le monde, particulièrement l’ONU, à « remplir son mandat » en RDC. Cela pour empêcher le chaos.
Plus de six millions de paisibles citoyens congolais ont péri, victimes d’une guerre injuste, inutile et imposée par deux voisins de l’Est du pays. Six millions de morts ignorés par la communauté internationale. Celle-ci s’obstine à fermer les yeux devant le drame récurrent du Kivu. En deux décennies de conflits, l’instabilité de la partie Est de la RDC a déjà fait plus de victimes que les deux guerres mondiales réunies. Pendant ce temps les grandes puissances se complaisent dans l’expectative, à la manière des gamins médusés. Silence coupable et complice.
Face à l’injustice et devant ce qui s’apparente clairement à un génocide, les signataires de la tribune, reprise dans Le Monde, sont montés au créneau. Ils ont haussé le ton pour qu’enfin justice soit faite en faveur des millions de morts de la RDC. Le génocide congolais est bien là et l’on ne peut plus se voiler la face devant des évidences détaillées dans plusieurs rapports d’experts des Nations unies.
Tout récemment, la diplomatie américaine a reconnu, sans ambages, dans une mise au point adressée à la rédaction du quotidien Le Potentiel, que la guerre dans l’Est de la RDC a déjà fait cinq millions de morts. La comptabilité macabre importe peu. Qu’il s’agisse de 5 ou 6 millions de morts, selon toute vraisemblance, ce chiffre dépasserait déjà les six millions. L’essentiel est que les Etats-Unis, première puissance mondiale, ont franchi le Rubicon en dénonçant enfin les millions de morts de Kivu.
Alors questions : qu’est-ce qui empêche encore les autres puissances à reconnaître le « génocide congolais » ? Y aurait-il des forces obscures qui retarderaient cette reconnaissance ?
Le cri de cœur
Les signataires de la tribune du journal Le Monde abondent également dans ce sens. « Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s'y joue. (...) Avec déjà des millions de morts et d'autres millions de vies dévastées. Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l'instant. Il lui suffirait de donner l'ordre aux dix-sept mille soldats (en mission pour l'ONU, NDLR) de faire leur métier et de remplir leur mandat », écrivent-ils dans cette tribune.
« Faute d'application réelle de son mandat pour intervenir », les 17000 soldats de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) « regardent et constatent ». Ils « attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d'agir », regrettent les auteurs.
« L'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur dans sa périphérie », déplorent-ils. « Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population », poursuivent-ils.
Les signataires de la tribune entendent voir l’ONU agir sur le terrain pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus d’une décennie. Pour une mission qui compte plus de 17 000 hommes, dotée d’un important budget et de moyens nécessaires pour une action de maintien de paix, il ne peut être retenu des circonstances atténuantes. La requalification du mandat de l’ONU passe pour une urgence afin de laver les troupes onusiennes de l’opprobre qui les couvre.
Deux pays voisins de la RDC, en l’occurrence le Rwanda et l'Ouganda, ont été nommément cités dans le dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies pour la RDC, comme principal soutien au M23. Au Conseil de sécurité, où siège le Rwanda comme membre non permanent, l’on hésite à prendre des sanctions exemplaires contre les coupables bien identifiés. Certains membres sont soupçonnés d’avoir facilité au cœur de l’Afrique le pire génocide que le monde n’ait jamais connu.
Par devoir et surtout par respect aux millions de morts du Kivu, justice doit être faite pour la RDC. Et, la première étape est celle de la reconnaissance au niveau de plus hautes instances du monde, spécialement les Nations unies, du génocide commis sur le sol de la RDC. C’est la cause défendue dans la tribune reprise mardi dans le journal Le Monde.
Lire, en encadré l’intégralité de la déclaration des personnalités internationales de haut niveau sur la guerre d’agression du Rwanda au Nord-Kivu avec, en annexe, les noms des signataires.
Déclaration des personnalités internationales de haut niveau sur la guerre d’agression du Rwanda au Nord-Kivu
« Au Kivu, on viole et massacre dans le silence »
A l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), soit au cœur de l'Afrique, cette région est l'une des plus belles du monde. Autour d'un lac, des cultures montent en terrasses jusqu'au sommet des collines. Eau, soleil, terres fertiles, le Kivu aurait tout pour vivre heureux.
Hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières. Principalement la cassitérite, un minerai dont on tire l'étain. Mais aussi le coltan, autre minerai recherché. Et bientôt le pétrole, qui vient d'être découvert. Attirées par ces richesses faciles, des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes écument le territoire depuis des décennies et martyrisent les populations.
De temps en temps, des voix s'élèvent. De temps en temps, le calme revient. Et puis recommence le silence. Et reprennent les viols et les massacres. Pour tenter de limiter ces atrocités, l'ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix qui compte aujourd'hui dix-sept mille soldats. Rappelons que ces dix-sept mille casques bleus y sont au nom de la communauté internationale, c'est-à-dire en notre nom.
Mais, faute d'application réelle de son mandat pour intervenir, ces dix-sept mille soldats regardent et constatent. L'horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur dans sa périphérie. Ils portent de beaux uniformes et brandissent des armes neuves.
D'où viennent-ils ? Ils ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu'ils n'ont pas massacrés, ils les enrôlent de force.
Et, pendant ce temps-là, les dix-sept mille soldats de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) attendent une résolution du Conseil de sécurité qui leur permettrait d'agir. Connaissez-vous le Kivu ? Un drame s'y joue. En ce moment même. Avec déjà des millions de morts et d'autres millions de vies dévastées.
Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l'instant. Il lui suffirait de donner l'ordre aux dix-sept mille soldats de faire leur métier et de remplir leur mandat. Leur métier de soldat. Et leur mission de garantir la paix et la dignité de l'espèce humaine.
Signataires
1. Muhammad Ali, Afro-américain, ancien champion du monde toutes catégories de boxe. Fondateur du Muhammad Ali Center ;
2. Valérie Trierweiler, épouse du président de la République française et ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand.
3. Jacques Chirac, ancien président de la République française
4. Abdou Diouf, ancien président de la République du Sénégal et secrétaire général de la Francophonie ;
5. Federico Mayor, ancien Directeur général de l'Unesco ;
6. Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel de France
7. Yamina Benguigui, ministre française de la Francophonie ;
8. Rosario Dawson, comédienne ;
9. Jonathan Demme, réalisateur ;
10. Eve Ensler, auteur et créatrice des V-Day ;
11. Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011 ;
12. Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France ;
13. Angélique Kidjo, chanteuse ;
14. Claude Lanzmann, écrivain et réalisateur ;
15. Denis Mukwege, Congolais, gynécologue et prix des droits de l'Homme des Nations unies ;
16. Thandie Newton, comédienne;
17. Erik Orsenna, écrivain ;
18. Atiq Rabini, écrivain ;
19. Jean Christophe Ruffin, écrivain ;
20. Mahamat Saleh Haroun, réalisateur ;
Écrit par Le Potentiel
© Copyright Le Potentiel
jeudi 27 décembre 2012
RDC : « Au Kivu, on viole et massacre dans le silence »
(Afrik.com 27/12/2012) Dans une tribune intitulée "Au Kivu, on viole et massacre dans le silence", publiée dans Le Monde daté de mercredi, une vingtaine de personnalités, dont Mohamed Ali, Jacques Chirac, Denis Mukwege et Abdou Diouf, enjoint l’ONU d’élargir les prérogatives de la Monusco (Mission de l’ONU en RDC) en donnant aux casques bleus l’autorisation d’intervenir directement dans le conflit au Kivu, où au Nord les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) s’opposent depuis mai à l’armée régulière congolaise et massacrent au Sud la population et violent les femmes. Contactés par Afrik.com, les spécialistes africains de la République démocratique du Congo jugent cette pétition illusoire et, selon eux, il s’agit d’une mascarade visant à protéger le président Joseph Kabila qui ne bénéficiera pas à la population.
Interrogée ce mercredi par Afrik.com, une journaliste basée au Nord-Kivu nous a confirmé les massacres et viols perpétrés la semaine dernière au Sud-Kivu par « des militaires incontrôlés ». « Ils ont pillés des camps des déplacés. Dans le village de Mugunga, des militaires incontrôlés ont par ailleurs violé six femmes. A Minova, d’autres femmes ont été violées », nous confie-t-elle. Même si la tribune, publiée dans Le Monde datée de mercredi, n’a pas fait écho dans cette région du Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), l’ONU est la cible de toutes les critiques la-bas aussi : « Les casques bleus sont présents mais ils n’interviennent pas. Ils font des patrouilles dans la ville, là où il y a de la lumière c’est-à-dire là où il ne se passe rien. Ils ont refusé de secourir les habitants du Kivu massacrés et les femmes violées, ils disent que ce n’est pas leur mandat d’intervenir (dans un conflit, ndlr), (et qu’) ils ne peuvent que maintenir la paix », ajoute-t-elle.
D’où la tribune d’une vingtaine de personnalités, dont l’ancien boxeur américain Mohamed Ali, l’ex-président français Jacques Chirac, le gynécologue congolais et prix des droits de l’Homme des Nations Unies Denis Mukwege et l’ancien chef d’Etat du Sénégal Abdou Diouf. Dans ce texte, intitulé "Au Kivu, on viole et massacre dans le silence" et daté de ce mercredi, les signataires soulignent « la faute d’application réelle (du) mandat (des Nations unies) pour intervenir », signalant que « L’horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur [...] Ils (les rebelles) ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu’ils n’ont pas massacrés, ils les enrôlent de force ». Avant d’enjoindre l’ONU d’élargir les prérogatives des casques bleus, au nombre de 17 000 en République démocratique du Congo : « Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l’instant. Il lui suffirait de donner l’ordre aux dix-sept mille soldats de faire leur métier et de remplir leur mandat. Leur métier de soldat. Et leur mission de garantir la paix et la dignité de l’espèce humaine ». Contactés par Afrik.com, les spécialistes africains de la RDC jugent cette pétition illusoire et, selon eux, il s’agit d’une mascarade visant à protéger le président Joseph Kabila et qui ne bénéficiera pas à la population.
« C’est l’arbre qui cache la forêt »
Depuis plus de 10 ans, le Nord-Kivu est en proie à des conflits. Ces affrontements sont souvent liés à des questions de partage des ressources minières rares qu’abritent cette région du Nord-Est de la RDC, tels que : la cassitérite, le coltan, voire le pétrole. L’ONU a, d’ailleurs, envoyé en 1999 la plus grande force de paix déployée à l’étranger à raison de 17 000 mille hommes. Ce qui n’a pas réglé le conflit car les casques bleus ne peuvent pas employer la force. D’où les réticences des spécialistes africains de la RDC qui trouvent cette tribune « illusoire » et soulignent qu’il s’agit de « l’arbre qui cache la forêt ».
« C’est l’arbre qui cache la forêt. Ça fait combien de temps que les Congolais dénoncent l’élection présidentielle entachée de fraudes de 2011 remportée officiellement par Joseph Kabila or c’est Etienne Tshisekedi qui devait être élu, et la communauté internationale ne monte pas au créneau pour dénoncer les infractions aux droits de l’homme résultantes de ce scrutin », déclare à Afrik.com Jean-Louis Tshimbalanga, président de l’association Convergence pour l’émergence du Congo. Et de préciser. « Je ne dis pas que ça (la tribune publiée dans Le Monde) ne sert à rien, toute démarche dénonçant la crise en RDC est la bienvenue, mais ce n’est pas le peuple qu’on veut sauver mais Kabila ». Avant de conclure : « Est-ce à l’avantage des Congolais ? On veut donner l’impression qu’on se soucie du sort de ces populations ; si c’était vraiment une réelle volonté pourquoi on ne médiatise pas ce conflit comme on n’a pu le faire pour les manifestations contre la Constitution en Egypte ou pour la Syrie... ».
Même son de cloche de la part de Michel Galy, politologue et sociologue. « Je crains que ce soit une nouvelle version de la charité internationale plutôt qu’une analyse politique. Il y a peu d’intellectuels, c’est surtout du people et politique. Pourquoi ils ne s’indignent pas du devenir de la démocratie suite à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo de 2011. Cette tribune laisse entendre que la communauté internationale saurait régler un conflit en Afrique, ce qui est inexacte », constate le spécialiste de la RDC. « C’est illusoire de tout mettre sur le dos des forces internationales, les casques bleus. Le M23 est soutenu par le Rwanda. Cette tribune est remplie de bonnes intentions, de toute incompétence : ces personnalités veulent sortir les casques bleus de leur rôle. Or, ils n’ont pas à mener des coups d’Etat comme en Côte d’Ivoire ni d’imposer une puissance coloniale », conclut-il.
Selon nos informations, la Monusco (Mission de l’ONU en RDC), dotée d’un budget de 1,5 milliards de dollars par an, est mal vue et même accusée d’être de mèche avec les mutins du M23. Ces derniers, toujours repliés à 30 km de Goma, la capitale du Nord-Kivu, ont cessé de négocier avec les autorités congolaises en vue d’un accord de paix. La reprise des tractions, qui devaient se poursuivre jusqu’au 31 décembre, est prévue pour le mois de janvier 2013. Pendant ce temps, massacres et viols continuent au Kivu. Au total, ce conflit aurait causé la mort des millions de personnes et fait plus de 500.000 déplacés. Tous les espoirs sont désormais tournés vers le Conseil de sécurité de l’ONU.
par Sébastien Badibanga
© Copyright Afrik.com
Interrogée ce mercredi par Afrik.com, une journaliste basée au Nord-Kivu nous a confirmé les massacres et viols perpétrés la semaine dernière au Sud-Kivu par « des militaires incontrôlés ». « Ils ont pillés des camps des déplacés. Dans le village de Mugunga, des militaires incontrôlés ont par ailleurs violé six femmes. A Minova, d’autres femmes ont été violées », nous confie-t-elle. Même si la tribune, publiée dans Le Monde datée de mercredi, n’a pas fait écho dans cette région du Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), l’ONU est la cible de toutes les critiques la-bas aussi : « Les casques bleus sont présents mais ils n’interviennent pas. Ils font des patrouilles dans la ville, là où il y a de la lumière c’est-à-dire là où il ne se passe rien. Ils ont refusé de secourir les habitants du Kivu massacrés et les femmes violées, ils disent que ce n’est pas leur mandat d’intervenir (dans un conflit, ndlr), (et qu’) ils ne peuvent que maintenir la paix », ajoute-t-elle.
D’où la tribune d’une vingtaine de personnalités, dont l’ancien boxeur américain Mohamed Ali, l’ex-président français Jacques Chirac, le gynécologue congolais et prix des droits de l’Homme des Nations Unies Denis Mukwege et l’ancien chef d’Etat du Sénégal Abdou Diouf. Dans ce texte, intitulé "Au Kivu, on viole et massacre dans le silence" et daté de ce mercredi, les signataires soulignent « la faute d’application réelle (du) mandat (des Nations unies) pour intervenir », signalant que « L’horreur, ces derniers jours, a franchi un nouveau degré. Des escadrons, dont le groupe baptisé M23, font des incursions à Goma et sèment la terreur [...] Ils (les rebelles) ravagent et ils tuent. Et ils violent. Ils violent par centaines de milliers les femmes et les enfants pour terroriser la population. Ils violent pour détruire. Ils violent pour arracher à jamais les identités. Et les enfants qu’ils n’ont pas massacrés, ils les enrôlent de force ». Avant d’enjoindre l’ONU d’élargir les prérogatives des casques bleus, au nombre de 17 000 en République démocratique du Congo : « Un drame que la communauté internationale pourrait arrêter. A l’instant. Il lui suffirait de donner l’ordre aux dix-sept mille soldats de faire leur métier et de remplir leur mandat. Leur métier de soldat. Et leur mission de garantir la paix et la dignité de l’espèce humaine ». Contactés par Afrik.com, les spécialistes africains de la RDC jugent cette pétition illusoire et, selon eux, il s’agit d’une mascarade visant à protéger le président Joseph Kabila et qui ne bénéficiera pas à la population.
« C’est l’arbre qui cache la forêt »
Depuis plus de 10 ans, le Nord-Kivu est en proie à des conflits. Ces affrontements sont souvent liés à des questions de partage des ressources minières rares qu’abritent cette région du Nord-Est de la RDC, tels que : la cassitérite, le coltan, voire le pétrole. L’ONU a, d’ailleurs, envoyé en 1999 la plus grande force de paix déployée à l’étranger à raison de 17 000 mille hommes. Ce qui n’a pas réglé le conflit car les casques bleus ne peuvent pas employer la force. D’où les réticences des spécialistes africains de la RDC qui trouvent cette tribune « illusoire » et soulignent qu’il s’agit de « l’arbre qui cache la forêt ».
« C’est l’arbre qui cache la forêt. Ça fait combien de temps que les Congolais dénoncent l’élection présidentielle entachée de fraudes de 2011 remportée officiellement par Joseph Kabila or c’est Etienne Tshisekedi qui devait être élu, et la communauté internationale ne monte pas au créneau pour dénoncer les infractions aux droits de l’homme résultantes de ce scrutin », déclare à Afrik.com Jean-Louis Tshimbalanga, président de l’association Convergence pour l’émergence du Congo. Et de préciser. « Je ne dis pas que ça (la tribune publiée dans Le Monde) ne sert à rien, toute démarche dénonçant la crise en RDC est la bienvenue, mais ce n’est pas le peuple qu’on veut sauver mais Kabila ». Avant de conclure : « Est-ce à l’avantage des Congolais ? On veut donner l’impression qu’on se soucie du sort de ces populations ; si c’était vraiment une réelle volonté pourquoi on ne médiatise pas ce conflit comme on n’a pu le faire pour les manifestations contre la Constitution en Egypte ou pour la Syrie... ».
Même son de cloche de la part de Michel Galy, politologue et sociologue. « Je crains que ce soit une nouvelle version de la charité internationale plutôt qu’une analyse politique. Il y a peu d’intellectuels, c’est surtout du people et politique. Pourquoi ils ne s’indignent pas du devenir de la démocratie suite à l’élection présidentielle en République démocratique du Congo de 2011. Cette tribune laisse entendre que la communauté internationale saurait régler un conflit en Afrique, ce qui est inexacte », constate le spécialiste de la RDC. « C’est illusoire de tout mettre sur le dos des forces internationales, les casques bleus. Le M23 est soutenu par le Rwanda. Cette tribune est remplie de bonnes intentions, de toute incompétence : ces personnalités veulent sortir les casques bleus de leur rôle. Or, ils n’ont pas à mener des coups d’Etat comme en Côte d’Ivoire ni d’imposer une puissance coloniale », conclut-il.
Selon nos informations, la Monusco (Mission de l’ONU en RDC), dotée d’un budget de 1,5 milliards de dollars par an, est mal vue et même accusée d’être de mèche avec les mutins du M23. Ces derniers, toujours repliés à 30 km de Goma, la capitale du Nord-Kivu, ont cessé de négocier avec les autorités congolaises en vue d’un accord de paix. La reprise des tractions, qui devaient se poursuivre jusqu’au 31 décembre, est prévue pour le mois de janvier 2013. Pendant ce temps, massacres et viols continuent au Kivu. Au total, ce conflit aurait causé la mort des millions de personnes et fait plus de 500.000 déplacés. Tous les espoirs sont désormais tournés vers le Conseil de sécurité de l’ONU.
par Sébastien Badibanga
© Copyright Afrik.com
La situation dans l’Est du Congo ne cesse de se détériorer
(EuroNews 27/12/2012)
Des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes se sont réfugiés dans des camps dressés à la hâte pour l’ONU pour faire face aux déplacements massifs de population consécutifs aux troubles entre la rebellion et l’armée congolaise.
Des violences qui touchent en priorité les femmes. Une d’entres elles témoigne courageusement :
“Je travaillais dans une ferme. Ils sont venus m’intimider avec leurs armes. Ils m’ont dit, si tu ne le fais pas, on va te violer, tu veux qu’on te tue ? Et ils m’ont forcé, ils m’ont violé et puis ils m’ont laissé”, témoigne courageusement cette femme.
Le HCR, le Haut Commissariat aux Réfugiés mobilise ses ressources en créant notamment des cliniques de campagne pour tenter de venir aux aides à ses femmes traumatisées :
“Aux victimes de violences sexuelles, nous donnons un traitement express sous 72 heures. Pour les jeunes filles et les femmes, s’il y a des complications on les envoie à l’hôpital le plus proche”, explique le médecin de ce camp.
Les viols ne sont pas l’apanage d’une seule partie. Qu’il s’agisse des rebelles du M23 ou de l’armée régulière, tous ont recourt à ces horreurs. Hier, de nombreuses personnalités françaises comme l’ancien président Chirac ou la première dame
Valérie Trierweiler ont appelé l’ONU à remplir son mandat en RDC dans une tribune publiée dans Le Monde.
Plus d'actualités sur : Crimes sexuels, Guerre civile, RD Congo, Réfugiés, Violence contre les femmes
Copyright © 2012 euronews
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Des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes se sont réfugiés dans des camps dressés à la hâte pour l’ONU pour faire face aux déplacements massifs de population consécutifs aux troubles entre la rebellion et l’armée congolaise.
Des violences qui touchent en priorité les femmes. Une d’entres elles témoigne courageusement :
“Je travaillais dans une ferme. Ils sont venus m’intimider avec leurs armes. Ils m’ont dit, si tu ne le fais pas, on va te violer, tu veux qu’on te tue ? Et ils m’ont forcé, ils m’ont violé et puis ils m’ont laissé”, témoigne courageusement cette femme.
Le HCR, le Haut Commissariat aux Réfugiés mobilise ses ressources en créant notamment des cliniques de campagne pour tenter de venir aux aides à ses femmes traumatisées :
“Aux victimes de violences sexuelles, nous donnons un traitement express sous 72 heures. Pour les jeunes filles et les femmes, s’il y a des complications on les envoie à l’hôpital le plus proche”, explique le médecin de ce camp.
Les viols ne sont pas l’apanage d’une seule partie. Qu’il s’agisse des rebelles du M23 ou de l’armée régulière, tous ont recourt à ces horreurs. Hier, de nombreuses personnalités françaises comme l’ancien président Chirac ou la première dame
Valérie Trierweiler ont appelé l’ONU à remplir son mandat en RDC dans une tribune publiée dans Le Monde.
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Le Kivu, un conflit occulté
(Le JDD.fr 27/12/2012)
DECRYPTAGE – La communauté internationale doit mettre fin à "l'horreur" qui touche la région du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo : tel est le message d'une tribune parue dans Le Monde, signée notamment par Jacques Chirac et Valérie Trierweiler. Dans ce conflit chronique, l'ONU reste pour l'heure impuissante et ses principaux acteurs impunis. Explications.
La mission de l'ONU en question
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté de mardi, une vingtaine de personnalités - parmi lesquelles Jacques Chirac, Valérie Trierweiler et la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui - affirme qu'il suffirait à la communauté internationale de "donner l'ordre aux 17.000 soldats" de la Monusco - la mission de l'organisation des Nations unies en République démocratique du Congo - pour mettre un terme au "drame" qui a lieu dans la région du Kivu, à l'Est du pays. Or, cette mission n'intervient pas, "faute d'application réelle de son mandat", écrivent les auteurs de cette tribune.
La mission de l'ancienne Monuc, rebaptisée Monusco, est définie par la résolution 1925 du Conseil de Sécurité des Nations unies, adoptée le 1er juillet 2010. Celle-ci permet principalement de "garantir la protection des civils" en République démocratique du Congo, et particulièrement dans la région du Kivu. Une mission qui reste toutefois "trop passive", comme l'explique au JDD.fr Makita Kasongo, spécialiste de la région. En effet, dans le cas d'une offensive des rebelles dans le Nord-Kivu, comme ce fut le cas en novembre dernier, l'action des forces de l'ONU reste très limitée. "Pour que cette mission soit efficace, il faudrait une redéfinition plus précise de son mandat, qui ne se contenterait pas d'être dans la gestion du conflit mais bien dans la résolution de la crise", indique le docteur en science politique. Pour l'heure, la rébellion - qui s'est retirée le 1er décembre de la capitale de la province, Goma - reste campée à 20km de la ville et menace toujours. Les exactions contre la population se poursuivent quotidiennement.
La communauté internationale fébrile
Peu impliqué sur cette question, le Conseil de Sécurité de l'ONU reste pour l'heure muet. "Les grandes puissances sont peu engagées pour ce genre d'opération, c'est le cas surtout pour les Etats-Unis, membre permanent de l'instance onusienne, ou encore de l'Inde et du Pakistan", relève Makita Kasongo, pour qui la faible exposition médiatique de ce conflit fait également le jeu des rebelles. "C'est un conflit occulté, plus qu'oublié, car on le sait présent mais on n'en parle pas", affirme le spécialiste. Le génocide du Rwanda, en 1994, a laissé de profondes séquelles dans la région, entraînant par la suite les deux guerres du Congo (1996-1998, 1998-2003) et la guerre du Kivu (2004-2009), et une situation diplomatique aujourd'hui encore très sensible.
Au final, le manque d'action coercitive facilite la crise du Nord-Kivu. "Il y a une forme d'impunité qui se greffe à l'impuissance de la Monusco, ce qui fait perdurer cette situation", indique Makita Kasongo. Selon lui, il n'y aura pas de sortie de crise "sans un engagement net de la communauté internationale". La dernière offensive des rebelles du M23, mouvement composé de mutins de l'armée congolaise, a toutefois fait bouger un peu les lignes. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est "personnellement engagé" dans cette crise et travaille sur un plan qui créerait une unité d'intervention rapide de 2.000 soldats africains. Cette force viendrait compléter la Monusco et pourrait permettre de stabiliser la région.
Des voisins juges et parties
Dans cette province, le contrôle des ressources minières (coltan, cuivre, or…) est au cœur du conflit. Aussi, le rôle des pays voisins de la région, comme le Rwanda et l'Ouganda, est double. Le Rwanda, qui chercherait à maintenir son accès aux ressources du Nord-Kivu, dont il est exportateur, est directement accusé par Kinshasa et la communauté internationale de soutenir le M23 en lui fournissant armes et argent. "Le M23 n'est pas puissant en soi, mais il est régulièrement grossi d'éléments des armées rwandaise, burundaise et ougandaise et mieux équipé que la force nationale congolaise", assure Makita Kasongo, qui rappelle toutefois que "la Monusco a indiqué ne pas disposer de preuves matérielles" accusant formellement le Rwanda.
L'Ouganda a lui aussi ses propres intérêts dans la région. Et pourtant, depuis le début du mois de décembre, il assure la médiation du conflit en accueillant dans sa capitale Kampala les représentants de la rébellion du M23 et du gouvernement de Kinshasa, qui ont entamé des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu. Des discussions ajournées à janvier. "Comment le gouvernement congolais a pu accepter une médiation menée par un acteur qui est partie prenante dans ce conflit?", s'interroge Makita Kasongo, qui précise que l'Ouganda est aujourd'hui "appuyé par la communauté internationale pour participer à ce double-jeu".
Pour le spécialiste, les pourparlers de Kampala ne pourront déboucher sur aucune solution concrète pour la région. En revanche, l'issue du conflit dépendra davantage de la volonté des acteurs de la région à s'engager sur des principes, comme celui de non-ingérence. Mais le docteur en science politique prévient : "Il existe peu de chances d'y arriver sans une pression plus forte de la communauté internationale." Sans cela, le Nord-Kivu aura de grandes difficultés pour mettre un terme à son instabilité chronique.
Arnaud Focraud - leJDD.fr
mercredi 26 décembre 2012
© Copyright Le JDD.fr
DECRYPTAGE – La communauté internationale doit mettre fin à "l'horreur" qui touche la région du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo : tel est le message d'une tribune parue dans Le Monde, signée notamment par Jacques Chirac et Valérie Trierweiler. Dans ce conflit chronique, l'ONU reste pour l'heure impuissante et ses principaux acteurs impunis. Explications.
La mission de l'ONU en question
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté de mardi, une vingtaine de personnalités - parmi lesquelles Jacques Chirac, Valérie Trierweiler et la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui - affirme qu'il suffirait à la communauté internationale de "donner l'ordre aux 17.000 soldats" de la Monusco - la mission de l'organisation des Nations unies en République démocratique du Congo - pour mettre un terme au "drame" qui a lieu dans la région du Kivu, à l'Est du pays. Or, cette mission n'intervient pas, "faute d'application réelle de son mandat", écrivent les auteurs de cette tribune.
La mission de l'ancienne Monuc, rebaptisée Monusco, est définie par la résolution 1925 du Conseil de Sécurité des Nations unies, adoptée le 1er juillet 2010. Celle-ci permet principalement de "garantir la protection des civils" en République démocratique du Congo, et particulièrement dans la région du Kivu. Une mission qui reste toutefois "trop passive", comme l'explique au JDD.fr Makita Kasongo, spécialiste de la région. En effet, dans le cas d'une offensive des rebelles dans le Nord-Kivu, comme ce fut le cas en novembre dernier, l'action des forces de l'ONU reste très limitée. "Pour que cette mission soit efficace, il faudrait une redéfinition plus précise de son mandat, qui ne se contenterait pas d'être dans la gestion du conflit mais bien dans la résolution de la crise", indique le docteur en science politique. Pour l'heure, la rébellion - qui s'est retirée le 1er décembre de la capitale de la province, Goma - reste campée à 20km de la ville et menace toujours. Les exactions contre la population se poursuivent quotidiennement.
La communauté internationale fébrile
Peu impliqué sur cette question, le Conseil de Sécurité de l'ONU reste pour l'heure muet. "Les grandes puissances sont peu engagées pour ce genre d'opération, c'est le cas surtout pour les Etats-Unis, membre permanent de l'instance onusienne, ou encore de l'Inde et du Pakistan", relève Makita Kasongo, pour qui la faible exposition médiatique de ce conflit fait également le jeu des rebelles. "C'est un conflit occulté, plus qu'oublié, car on le sait présent mais on n'en parle pas", affirme le spécialiste. Le génocide du Rwanda, en 1994, a laissé de profondes séquelles dans la région, entraînant par la suite les deux guerres du Congo (1996-1998, 1998-2003) et la guerre du Kivu (2004-2009), et une situation diplomatique aujourd'hui encore très sensible.
Au final, le manque d'action coercitive facilite la crise du Nord-Kivu. "Il y a une forme d'impunité qui se greffe à l'impuissance de la Monusco, ce qui fait perdurer cette situation", indique Makita Kasongo. Selon lui, il n'y aura pas de sortie de crise "sans un engagement net de la communauté internationale". La dernière offensive des rebelles du M23, mouvement composé de mutins de l'armée congolaise, a toutefois fait bouger un peu les lignes. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est "personnellement engagé" dans cette crise et travaille sur un plan qui créerait une unité d'intervention rapide de 2.000 soldats africains. Cette force viendrait compléter la Monusco et pourrait permettre de stabiliser la région.
Des voisins juges et parties
Dans cette province, le contrôle des ressources minières (coltan, cuivre, or…) est au cœur du conflit. Aussi, le rôle des pays voisins de la région, comme le Rwanda et l'Ouganda, est double. Le Rwanda, qui chercherait à maintenir son accès aux ressources du Nord-Kivu, dont il est exportateur, est directement accusé par Kinshasa et la communauté internationale de soutenir le M23 en lui fournissant armes et argent. "Le M23 n'est pas puissant en soi, mais il est régulièrement grossi d'éléments des armées rwandaise, burundaise et ougandaise et mieux équipé que la force nationale congolaise", assure Makita Kasongo, qui rappelle toutefois que "la Monusco a indiqué ne pas disposer de preuves matérielles" accusant formellement le Rwanda.
L'Ouganda a lui aussi ses propres intérêts dans la région. Et pourtant, depuis le début du mois de décembre, il assure la médiation du conflit en accueillant dans sa capitale Kampala les représentants de la rébellion du M23 et du gouvernement de Kinshasa, qui ont entamé des négociations pour parvenir à un cessez-le-feu. Des discussions ajournées à janvier. "Comment le gouvernement congolais a pu accepter une médiation menée par un acteur qui est partie prenante dans ce conflit?", s'interroge Makita Kasongo, qui précise que l'Ouganda est aujourd'hui "appuyé par la communauté internationale pour participer à ce double-jeu".
Pour le spécialiste, les pourparlers de Kampala ne pourront déboucher sur aucune solution concrète pour la région. En revanche, l'issue du conflit dépendra davantage de la volonté des acteurs de la région à s'engager sur des principes, comme celui de non-ingérence. Mais le docteur en science politique prévient : "Il existe peu de chances d'y arriver sans une pression plus forte de la communauté internationale." Sans cela, le Nord-Kivu aura de grandes difficultés pour mettre un terme à son instabilité chronique.
Arnaud Focraud - leJDD.fr
mercredi 26 décembre 2012
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Face au drame du Kivu. Requalifier le mandat de la Monusco. A. Diouf, J. Chirac, Muhammad Ali, Valérie Trierweiler,… haussent le ton
(L'Avenir Quotidien 27/12/2012) Une vingtaine de personnalités internationales de haut niveau viennent de faire une déclaration massue, dénonçant le drame qui se joue dans la partie Est de la République démocratique du Congo : « Au Kivu, on viole et massacre dans le silence », dénoncent-elles
Parmi ces personnalités figurent Muhammad Ali, Valérie Trierweiler, Jacques Chirac, Abdou Diouf, Federico Mayor, Yamina Benguigui, Denis Mukwege,… reconnaissant en outre que la Monusco, pourtant présente en Rd Congo depuis bientôt 13 ans, regarde et constate ces atrocités faute d’application réelle de son mandat
Et comme la communauté internationale peut arrêter l’hémorragie à l’instant, par une simple résolution du Conseil de sécurité, lesdites personnalités proposent que l’ordre soit donné aux 17. 000 soldats de la mission onusienne de remplir leur mission de garantir la paix et la dignité des Congolais, en utilisant la force ; ce qui rime heureusement avec le chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies
Qu’est-ce qui empêche la Communauté internationale à requalifier, toutes affaires cessantes le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) afin que cesse la guerre qui sévit dans la partie Est la Rdc qui a atteint le seuil de l’intolérable ? Des voix montent de toutes parts pour dénoncer ce drame que vivent présentement les populations du grand Kivu, surtout avec le nouveau phénomène dit M23. Ce mouvement rebelle sème terreur et désolation dans le coin depuis aujourd’hui 268 jours, et la communauté internationale le sait pertinemment bien.
Cette situation réveille tous les amis du Congo épris de justice et de paix. Les derniers en date, ce sont des personnalités internationales, issues du monde politique, social, culturel voire sportif. Elles condamnent fermement l’attitude de la Communauté internationale dont elles font partie du reste, quant à la léthargie qu’elle semble acquiescer, traînant du pied, hésitant, pour statuer une fois pour toutes sur le drame congolais. Est-ce le moment d’aller dans le sens de celui qui a dit que celui qui ne dit mot consent ?
Ce que doit devenir la Monusco
Dans une déclaration rendue publique, 20 (vingt) personnalités et non des moindres, montent au créneau. Elles s’insurgent toutes contre la passiveté des Nations Unies et veulent que soit, à l’instant même, requalifié le mandat de la Monusco afin de mettre fin à la tragédie qui conduit à des millions de morts déjà enregistrés. Que celle-ci soit à pied d’œuvre en tant que soldat face à l’ennemi de la Rd Congo, où cette force onusienne est d’ailleurs appelée à garantir la paix et la stabilité. A moins que ce ne soit que des mots creux, l’enfer étant pavé de bonnes intentions.
Les signataires de cette déclaration sont Muhammad Ali, Afro-américain, ancien Champion du monde toutes catégories de boxe ; Valérie Trierweiler, compagne du Président de la République Française, Ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand ; Jacques Chirac, Ancien Président de la République Française ; Abdou Diouf, Ancien Président de la République du Sénégal et Secrétaire Général de la Francophonie ; Federico Mayor, Ancien Directeur Général de l’Unesco ; Me Robert Badinter, Avocat et Ancien Président du Conseil Constitutionnel de France ; Yamina Benguigui, Ministre française déléguée de la Francophonie ; Rosario Dawson, Comédienne ; Jonathan Demme, Réalisateur ; Eve Ensler, Auteur et Créatrice des V-Day ; Leymah Gbowee, Prix Nobel de la Paix 2011 ; Stéphane Hessel, Ancien Ambassadeur de France ; Angélique Kidjo, Chanteuse ; Claude Lanzmann, Ecrivain et Réalisateur ; Dr Denis Mukwege, Congolais, Gynécologue, Prix des droits de l’Homme des Nations Unies ; Thandie Newton, Comédienne ; Erik Orsenna, Ecrivain ; Atiq Rahimi, Ecrivain ; Jean Christophe Ruffin, Ecrivain ; Mahamat Saleh Haroun, Réalisateur,
Cependant, pour confirmer la disponibilité des casques bleus en Rdc, le Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous avait affirmé le 19 décembre dernier que « la Monusco était en alerte et que des renforts seraient envoyés si nécessaires ».
Le M23 est essentiellement formé d’ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l’armée congolaise, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l’armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, sont accusés par l’ONU de soutenir les rebelles, ce qu’ils ont toujours démenti malgré les preuves palpables de leur soutien. Le M23 n’est qu’un avatar du Rwanda et de l’Ouganda, vrais agresseurs du Congo.
Nous osons croire que cette déclaration massue (lire ci-dessous) de ces vingt personnalités pèsera lourdement dans la balance et amènera le Conseil de Sécurité à se prononcer dans les meilleurs délais en faveur de la requalification du mandat de la Monusco que tous les Congolais attendent avec impatience. Et ce, pour qu’elle soit in fine une force d’interposition capable d’éradiquer toutes les forces négatives dont le M 23 qui tourment l’Est du pays.
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Parmi ces personnalités figurent Muhammad Ali, Valérie Trierweiler, Jacques Chirac, Abdou Diouf, Federico Mayor, Yamina Benguigui, Denis Mukwege,… reconnaissant en outre que la Monusco, pourtant présente en Rd Congo depuis bientôt 13 ans, regarde et constate ces atrocités faute d’application réelle de son mandat
Et comme la communauté internationale peut arrêter l’hémorragie à l’instant, par une simple résolution du Conseil de sécurité, lesdites personnalités proposent que l’ordre soit donné aux 17. 000 soldats de la mission onusienne de remplir leur mission de garantir la paix et la dignité des Congolais, en utilisant la force ; ce qui rime heureusement avec le chapitre 7 de la Charte des Nations-Unies
Qu’est-ce qui empêche la Communauté internationale à requalifier, toutes affaires cessantes le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) afin que cesse la guerre qui sévit dans la partie Est la Rdc qui a atteint le seuil de l’intolérable ? Des voix montent de toutes parts pour dénoncer ce drame que vivent présentement les populations du grand Kivu, surtout avec le nouveau phénomène dit M23. Ce mouvement rebelle sème terreur et désolation dans le coin depuis aujourd’hui 268 jours, et la communauté internationale le sait pertinemment bien.
Cette situation réveille tous les amis du Congo épris de justice et de paix. Les derniers en date, ce sont des personnalités internationales, issues du monde politique, social, culturel voire sportif. Elles condamnent fermement l’attitude de la Communauté internationale dont elles font partie du reste, quant à la léthargie qu’elle semble acquiescer, traînant du pied, hésitant, pour statuer une fois pour toutes sur le drame congolais. Est-ce le moment d’aller dans le sens de celui qui a dit que celui qui ne dit mot consent ?
Ce que doit devenir la Monusco
Dans une déclaration rendue publique, 20 (vingt) personnalités et non des moindres, montent au créneau. Elles s’insurgent toutes contre la passiveté des Nations Unies et veulent que soit, à l’instant même, requalifié le mandat de la Monusco afin de mettre fin à la tragédie qui conduit à des millions de morts déjà enregistrés. Que celle-ci soit à pied d’œuvre en tant que soldat face à l’ennemi de la Rd Congo, où cette force onusienne est d’ailleurs appelée à garantir la paix et la stabilité. A moins que ce ne soit que des mots creux, l’enfer étant pavé de bonnes intentions.
Les signataires de cette déclaration sont Muhammad Ali, Afro-américain, ancien Champion du monde toutes catégories de boxe ; Valérie Trierweiler, compagne du Président de la République Française, Ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand ; Jacques Chirac, Ancien Président de la République Française ; Abdou Diouf, Ancien Président de la République du Sénégal et Secrétaire Général de la Francophonie ; Federico Mayor, Ancien Directeur Général de l’Unesco ; Me Robert Badinter, Avocat et Ancien Président du Conseil Constitutionnel de France ; Yamina Benguigui, Ministre française déléguée de la Francophonie ; Rosario Dawson, Comédienne ; Jonathan Demme, Réalisateur ; Eve Ensler, Auteur et Créatrice des V-Day ; Leymah Gbowee, Prix Nobel de la Paix 2011 ; Stéphane Hessel, Ancien Ambassadeur de France ; Angélique Kidjo, Chanteuse ; Claude Lanzmann, Ecrivain et Réalisateur ; Dr Denis Mukwege, Congolais, Gynécologue, Prix des droits de l’Homme des Nations Unies ; Thandie Newton, Comédienne ; Erik Orsenna, Ecrivain ; Atiq Rahimi, Ecrivain ; Jean Christophe Ruffin, Ecrivain ; Mahamat Saleh Haroun, Réalisateur,
Cependant, pour confirmer la disponibilité des casques bleus en Rdc, le Secrétaire Général Adjoint de l’ONU et chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous avait affirmé le 19 décembre dernier que « la Monusco était en alerte et que des renforts seraient envoyés si nécessaires ».
Le M23 est essentiellement formé d’ex-rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l’armée congolaise, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l’armée régulière dans la région du Kivu. Deux pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda, sont accusés par l’ONU de soutenir les rebelles, ce qu’ils ont toujours démenti malgré les preuves palpables de leur soutien. Le M23 n’est qu’un avatar du Rwanda et de l’Ouganda, vrais agresseurs du Congo.
Nous osons croire que cette déclaration massue (lire ci-dessous) de ces vingt personnalités pèsera lourdement dans la balance et amènera le Conseil de Sécurité à se prononcer dans les meilleurs délais en faveur de la requalification du mandat de la Monusco que tous les Congolais attendent avec impatience. Et ce, pour qu’elle soit in fine une force d’interposition capable d’éradiquer toutes les forces négatives dont le M 23 qui tourment l’Est du pays.
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Le Lac Albert: la poule aux oeufs d’or
(Les Afriques 27/12/2012) «Pour comprendre une partie de la guerre de l’Est de la RDC, il faut s’arrêter sur le lac Albert».Anciennement appeler Lac Mobutu Sese Seko, le lac Albert est l’un des plus grands lac d’Afrique, il se trouve dans la région dite des Grands Lacs, sur la chaine des lacs de la vallée du grand rift, à la frontière entre l’Ouganda et la république Démocratique du Congo. Le lac Albert est bordé au nord ouest par les montagnes bleus qui forment la ligne de partage entre les eaux du bassin du Nil et celle du bassin du Congo. Au Sud-Est, il est limité par le lac Victoria, l’une de ses sources provenant du Nil, et au Sud-ouest par la rivière Semliki en provenance du lac Edouard. A l’extrémité nord, il y a le Nil Albert, connu sous le nom de Nil des montagnes, lorsqu’il pénètre au Soudan.
L’Ouganda possède 57% du lac Albert, alors que la RDC n’en possède que 43%, il est l’un des lacs les plus poissonneux au monde, du côté ougandais par exemple, les captures de poissons sont évaluées à 22 000 tonnes/an dont 60% sont des tilapias (le lac Albert a un nombre important d’espèces de poissons, mais 50% sont en voie de disparition), la flotte de pêche sur le lac est passée de 760 bateaux au milieu des années 1960 à près de 6 000 en 2011.
Le lac Albert est une poule aux oeufs d’or noir, puisque se trouvant sur le bassin sédimentaire du Graben Albertine qui contient près de 2 milliards de barils d’hydrocarbures et de gaz naturels qui de ce fait, se trouve au centre d’une grande querelle entre la RDC et l’Ouganda à cause de la limite maritime des deux états . Cette querelle est l’un des grands enjeux de la situation dans la région des grands lacs, l’une des épines dorsales de la guerre de l’Est de la RDC. La présence de pétrole sur le lac Albert a été décelée depuis longtemps. Le côté ougandais a été exploré, dès 1938 par Shell et entre 1952 et 1954 du côté congolais.
Il a fallu attendre 1997 et la signature d’un premier contrat d’exploration entre le gouvernement ougandais et Heritage Oil et ensuite avec le gouvernement congolais, le 02 juin 2002 portant sur l’exploration d’un immense périmètre de 30 000 km2, allant de la ville de Rutshuru au sud du lac Edouard jusqu’à Mahagi à la pointe nord du lac Albert.
L’Ouganda étant très avancé dans la phase d’exploration, le gouvernement congolais accuse les sociétés travaillant en Ouganda de forer dans la nappe pétrolière congolaise, donc de voler le pétrole congolais, de son côté Kampala accuse Kinshasa de violer son territoire, les autorités ougandaises reprochent, à Kinshasa d’avoir établi un poste sur la rive transfrontalière du lac Albert. GOLI par exemple, dans le territoire de Mahagi (en Ituri, RDC) limitrophe du district ougandais de Nebri, fait l’objet d’un contentieux entre les deux pays, car la RDC y a établi un poste frontière. Les deux pays convoitent également l’île de Rukwanzi à la pointe sud du lac, une véritable éponge saturée de pétrole.
Selon un expert ougandais, les inquiétudes émises par le gouvernement congolais qui accuse l’Ouganda de forer sur sa nappe pétrolière ne sont pas techniquement fondées, car le pétrole du Graben Albertine n’est pas une nappe souterraine unique sur un champ, mais plutôt plusieurs blocs qui regorgent chacun une quantité bien évaluée, l’exploration et l’exploitation des blocs qui se trouvent sur la zone de démarcation font toujours l’objet d’un accord entre les deux Etats concernés, selon une législation internationale bien connue de tous les opérateurs pétroliers. Malgré ces affirmations, des intellectuels congolais parlent de pompage criminel du brut congolais sur le bassin commun du Graben Albertine par l’Ouganda.
Tant bien et malgré, un face à face officieux à exister et existe entre les armées des deux pays. Début août 2007, un ingénieur Britannique qui prospectait pour Heritage Oil, sur la partie ougandaise du lac a été retrouvé mort, Kampala avait accusé l’armée congolaise d’être l’auteur, du meurtre et quelques temps après, les forces armées congolaises (Fardc) ont fait prisonniers 4 soldats des forces de défense patriotique ougandaise (UPDF), deux jours plus tard, les deux armées, se sont affrontées autour d’une embarcation de la compagnie pétrolière Heritage Oil. Le 08 septembre 2007 Joseph Kabila Kabangue et Yoweri Kaguta Museveni signent un accord «Les Accords De Ngordoto (Tanzanie) «pour le respect des frontières hérités de la colonisation et prévoir, l’exploitation commune des nappes pétrolières du lac Albert. Le 25 Septembre, 17 jours seulement après les accords, un accrochage mortel entre Fardc et UPDF à eu lieu, un véritable échec pour le dialogue Ougando-congolais, mise en scène ou oiseau de mauvais augure pour les deux Etats, En tous cas, le président Joseph Kabila est accusé de haute trahison par l’opposition en étant de mèche avec le Rwanda et l’Ouganda (avec une main noire occidentale derrière) dans la déstabilisation de l’Est de la RDC, une déclaration de l’opposition existe et parle de preuve de complicité. L’ancien ministre de la justice de Laurent Désiré Kabila Père : Mwenze Kongolo dans son point de presse du 13 aout 2012 à corroborer cette accusation. A côté de cela, il y a une attitude commune au niveau des deux gouvernements, c’est celle d’écarter systématiquement la société civile, des activités liées au domaine pétrolier, les deux gouvernements ont, par le passé, été accusés de secrets et de mise en oeuvre des politiques d’exclusions de la société civile. En 2007, des membres de la société civile ont été exclus des commissions mixtes de sécurité entre les deux pays et des négociations des accords de pétrole. Pour preuve, un groupe de journalistes et d’activistes de la société civile de l’Afrique de l’Est qui ont accompagné des membres de l’Assemblée législative dans la visite des puits de pétrole dans le comté de Tonya Kaiso du côté ougandais furent impitoyablement refoulés, ce qui a fait croire que le gouvernement ougandais avait quelque chose à cacher dans l’exploitation des sites. Il faut noter aussi que ces sites sont gardés par Saracen Uganda une compagnie de sécurité proche du général Salim Saleh, le frère de Museveni.
Les territoires de Rutshuru et Lubero, autour du lac Albert côté RDC sont les zones à forte densité miliciennes où les groupes armées se battent régulièrement entre eux. C’est un véritable sanctuaire de milices. Déjà en mars 2003 Amnesty International avait accusé l’Ouganda d’instrumentaliser le conflit ethnique dans cette zone et que tous les groupes armés présents étaient, d’une manière ou d’une autre, des protégés du gouvernement ougandais et rwandais pour des raisons liées à l’exploitation des richesses. Certains observateurs pensent également que le président ougandais c’est immensément enrichi dans le pillage de l’or, autres minéraux précieux et l’exploitation du bois rares et précieux de cette zone de la RDC. Le 08 juillet 2012, la rébellion du M23 s’était emparé de la ville de Rutshuru et y a établi sa base. Le nouveau rapport de l’ONU sur la guerre de l’Est de la RDC, qui été publié en novembre 2012 et dont les principaux points ont été commentés par l’agence Reuters, accuse l’Ouganda et le Rwanda de soutenir la milice M23 depuis avril 2012, l’armée ougandaise aide ce mouvement à étendre son contrôle sur ce riche territoire, elle aurait également appuyé le M23 dans une série d’attaques autours desquelles un casque bleu a été tué en juillet 2012. Le gâteau du lac Albert, côté ougandais est subdivisé en 5 blocs, évalués autour de 1,1 milliards de barils. Les blocs 1, 2, 3 et 4 réputés potentiellement rentables sont partagés entre 3 grandes compagnies à savoir : Tullow Oil, Cnooc et Total. C’est Tullow Oil qui a signé le contrat de partage de la production avec le gouvernement ougandais et a cédé pour 2,9 milliards de dollar américain, un tiers de ses actifs à Cnooc et Total. Un oléoduc passera par le nord du Kenya pour atteindre la côte Est (Port de Mombassa), Les travaux sont estimés entre 2,5 et 5 milliards de dollars, Tullow Oil, Cnooc et Total joignent leurs forces sur un projet de développement composés de 3 centres pétro-gaziers : Buliisa, Kaiso Tonya et Kingfisher. La production visée, totalise 200 000 barils /jours sur 700 puits, pendant 30 ans. Le coût de développement sera compris entre 8 et 12 millions de dollars.
Le côté congolais du lac est subdivisé en 5 blocs, les données sismiques, évaluent les réserves pétrolières dans les entrailles du côté RDC, à 800 millions de barils soit 150 000 barils/jours et le gouvernement congolais envisage de construire un oléoduc de plus de 6500 km reliant l’Est du pays à la côte Atlantique «hydrocarbures du coeur de l’Afrique à l’Atlantique», un projet irréaliste.
Les blocs 1 et 2 qui couvrent la rive ouest du lac sont les plus convoités, d’abord par Tullow Oil en 2006, mais le Président Joseph Kabila a refusé de donner à Tullow Oil l’autorisation d’exploration et le 18 juin 2010, il avait approuvé le contrat de partage de production en faveur de Caprikat Ltd et Foxwhelp Ltd contrôlé par le très influent et jeune homme d’affaire Israélien Dan Gertler (il est née en 1973), également présent dans le diamond et le cuivre en RDC, président de DGI (Dan Gertler International) l’un des plus grands vendeurs de diamants au monde.
Lors de la signature du contrat, Caprikat Ltd a été représenté par l’un de ses actionnaires Clive Zuma Khulubuse, neveu du Président Sud Africain Jacob Zuma et Foxwhelp Ltd par Michael Hulley, l’avocat privé de Jacob Zuma qui d’ailleurs a été accusé d’avoir été très actif dans la signature du dit contrat.
Les bonus versés par Caprikat Ltd et Foxwhelp s’élève à 3 millions de dollars US par blocs, alors qu’une estimation de la valeur du seul bloc II est de 20 millions de dollars. Le 21 Septembre 2010, la Haute Cour de Justice des Îles Vierges, dans une décision temporaire, a opté pour le gel des activités de Capriktat Ltd et de Foxwhelp Ltd qui sont domiciliés aux Îles Vièrges, suite à une plainte de Tullow Oil, domicilié également aux Îles Vierges. La même année Capriptat Ltd et Foxwhelp Ltd avaient dépensé 50 millions de dollar pour des études sismiques 2D. Cette année, les 2 sociétés ont conduit à des études sismiques 3D et foré 2 forages d’exploration pour un coût de 50 millions de dollars et négocié un partenariat avec Total et Cnooc. Le bloc III a été accordé à Total et ce dernier est en partenariat avec la société Sud Africaine Sac Oil. Le bloc IV a été accordé fin 2011 à Albatros Oil DRC filiale congolaise d’un consortium canado-américain basé à Houston (USA). Cette société a injecté pour les deux premières années pour la phase de prospection un peu plus de 700 millions d’USD, y compris pour le permis octroyé sur le Graben Tanganyka au nord de la Ruzizi et Kigoma. Le bloc V a été attribué le 05 Décembre 2007 à Dominion Petroleum Congo, une société sud africaine, SOCO PLC et Cohydro, le bloc couvre 50% de la superficie du Parc National des VIRunga, le plus vieux parc d’Afrique, patrimoine mondial de l’humanité. En octobre 2011, SOCO a été autorisée à mener des activités d’exploration dans le Parc National des Virunga, se confrontant à deux logiques contradictoires, celle du profit généré par l’Or noir et celle de la conservation de la nature.
En somme, un minimum de 5 années séparent,l’Ouganda et la RDC en matières de recherches et d’exploitation proprement dite, l’Ouganda compte débuter sa production d’ici 2014. La situation de sanctuaire de plusieurs groupes armés et de jungle politique du côté de la RDC, organisé de main de maître par l’Ouganda qui deviendra bientôt un producteur de «pétrole du sang» pour prendre l’expression d’Edward Zwick, le réalisateur du film «le Diamond de sang», la fait traîner. Georges Clemenceau, n’avait-il pas dit «qu’une goutte de pétrole vaut une goutte de sang». Quand au pétrole congolais du Lac Albert,il sera produit aux prix des larmes et du risque de la disparition de 200 espèces de mammifères dont plus d’un quart de la population mondiale des gorilles, 700 espèces d’oiseaux, près de 2000 plantes dont 10% sont endémiques à cette zone, donc la perte du statut de patrimoine mondial de l’Humanité du Parc National des Virunga.
Enfin, en ouvrant grand mon oeil sur l’Est de la RDC, nous constatons que les Etats Unis entretiennent une très importante ambassade à Goma dans le KIVU (comme à l’époque, le Camp Bondsteel à l’Est du Kosovo avec sa «Task Force East»). Serontils, comme pour le Kosovo, les premiers à reconnaître 2 nouveaux états, à savoir le Kivu et l’Ituri ? Nous nous souviendrons que dans une brève histoire de l’avenir, édition Fayard 2006, Jacques Attali avait parlé de la disparition de la RDC d’ici 2020, en d’autres termes, la balkanisation de la RDC, par les puissances occidentales via l’Ouganda et le Rwanda qui tiennent cette zone avec des tenailles pour s’assurer l’accès illimité de ses immenses richesses minières pour les prochaines décennies avec la complicité des multinationales anglo-américaines.
La récente offensive militaire du M23, qui s’est soldée par la prise de Goma, en dit long sur la complexité de la crise et des enjeux géostratégiques de la région des Grands Lacs, où se développe, au grand dam des Nations Unies qui dispose de l’une des plus importantes missions militaire, soit 19000 hommes, un courtage militaro-minier et politique dont le peuple de la RDC paie le plus lourd tribut. Devrons-nous comprendre, malgré les appels et la réaffirmation l’intangibilité des frontières, que l’avenir de la RDC est entrain d’être une fois de plus scellée par les firmes occidentales qui profitent du chaos permanent entretenu par les groupes armées à la solde du Rwanda pour mettre en exergue le plan de la balkanisation de la RDC ?
En se rappel, lors de l’avancée du mouvement de Laurent Désiré Kabila, encadré par le Rwanda et l’Ouganda, avait révélé au grand jour l’ambition démesuré du Rwanda d’envahir une partie du Congo pour les cause d’espace vitale. Et on s’en souvient en son temps que le président Kagamé avait demandé clairement la révision des tracés frontaliers hérité de la colonisation. Plus tard, il demande à Nicolas Sarkozy de demander la gestion régionale des richesses de la RDC. Face a toutes ces pistes, si les congolais n’y prennent garde, cette situation conduira lentement mais sûrement le pays vers le morcellement, planifié par les puissances du mal qui opèrent dans l’Est de la RDC. Le président Kabila devrait revoir son positionnement diplomatique dans la région et consulté l’ensemble des forces vives de la RDC pour éviter au pays un psychodrame car le pays de Lumumba ne mérite pas cette humiliation. Ce dernier l’avait perçu au lendemain des indépendances, c’est ce qui l’avait emmené à opter pour l’Etat unitaire au détriment de l’Etat fédéral souhaité par les belges et les occidentaux qui n’avaient pas hésité un seul instant de soutenir la sécession de Moise Tchombé. La RDC devrait se rappeler du message de Henri Kissinger au sujet du Soudan. Ce dernier déclarait en 1960 que «tôt ou tard le Soudan du sud se détachera du Soudan du nord et nous nous y emploierons». Quelque 50 ans plus tard ce voeux machiavélique de l’axe qui imposa au monde le nouvel ordre mondial actuel se réalisa.
C’est dans ce contexte qu’il est impérieux d’instaurer un dialogue régional entre le Rwanda, l’Ouganda et la RDC avec l’implication de la Belgique, des Etats Unis, de la Grande Bretagne, de la France, en vue de trouver une issue a la crise qui secoue l’Est de la RDC.
Les groupes armées, qui opèrent dans à l’Est de la RDC, ne sont que des marionnettes téléguidés par le Rwanda qui met en exergue sa politique de la légitime défense préventive dans laquelle elle se camouffle pour continuer à maintenir son influence dans une partie de la RDC dont il dispose de puissantes ramifications à travers les congolais d’origine rwandophones connu sous le vocable de Banian Mulengué, qui constituent l’ossature du M23.
Arsene Frankeur Nganga et Rodrigue Fénelon Massala
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L’Ouganda possède 57% du lac Albert, alors que la RDC n’en possède que 43%, il est l’un des lacs les plus poissonneux au monde, du côté ougandais par exemple, les captures de poissons sont évaluées à 22 000 tonnes/an dont 60% sont des tilapias (le lac Albert a un nombre important d’espèces de poissons, mais 50% sont en voie de disparition), la flotte de pêche sur le lac est passée de 760 bateaux au milieu des années 1960 à près de 6 000 en 2011.
Le lac Albert est une poule aux oeufs d’or noir, puisque se trouvant sur le bassin sédimentaire du Graben Albertine qui contient près de 2 milliards de barils d’hydrocarbures et de gaz naturels qui de ce fait, se trouve au centre d’une grande querelle entre la RDC et l’Ouganda à cause de la limite maritime des deux états . Cette querelle est l’un des grands enjeux de la situation dans la région des grands lacs, l’une des épines dorsales de la guerre de l’Est de la RDC. La présence de pétrole sur le lac Albert a été décelée depuis longtemps. Le côté ougandais a été exploré, dès 1938 par Shell et entre 1952 et 1954 du côté congolais.
Il a fallu attendre 1997 et la signature d’un premier contrat d’exploration entre le gouvernement ougandais et Heritage Oil et ensuite avec le gouvernement congolais, le 02 juin 2002 portant sur l’exploration d’un immense périmètre de 30 000 km2, allant de la ville de Rutshuru au sud du lac Edouard jusqu’à Mahagi à la pointe nord du lac Albert.
L’Ouganda étant très avancé dans la phase d’exploration, le gouvernement congolais accuse les sociétés travaillant en Ouganda de forer dans la nappe pétrolière congolaise, donc de voler le pétrole congolais, de son côté Kampala accuse Kinshasa de violer son territoire, les autorités ougandaises reprochent, à Kinshasa d’avoir établi un poste sur la rive transfrontalière du lac Albert. GOLI par exemple, dans le territoire de Mahagi (en Ituri, RDC) limitrophe du district ougandais de Nebri, fait l’objet d’un contentieux entre les deux pays, car la RDC y a établi un poste frontière. Les deux pays convoitent également l’île de Rukwanzi à la pointe sud du lac, une véritable éponge saturée de pétrole.
Selon un expert ougandais, les inquiétudes émises par le gouvernement congolais qui accuse l’Ouganda de forer sur sa nappe pétrolière ne sont pas techniquement fondées, car le pétrole du Graben Albertine n’est pas une nappe souterraine unique sur un champ, mais plutôt plusieurs blocs qui regorgent chacun une quantité bien évaluée, l’exploration et l’exploitation des blocs qui se trouvent sur la zone de démarcation font toujours l’objet d’un accord entre les deux Etats concernés, selon une législation internationale bien connue de tous les opérateurs pétroliers. Malgré ces affirmations, des intellectuels congolais parlent de pompage criminel du brut congolais sur le bassin commun du Graben Albertine par l’Ouganda.
Tant bien et malgré, un face à face officieux à exister et existe entre les armées des deux pays. Début août 2007, un ingénieur Britannique qui prospectait pour Heritage Oil, sur la partie ougandaise du lac a été retrouvé mort, Kampala avait accusé l’armée congolaise d’être l’auteur, du meurtre et quelques temps après, les forces armées congolaises (Fardc) ont fait prisonniers 4 soldats des forces de défense patriotique ougandaise (UPDF), deux jours plus tard, les deux armées, se sont affrontées autour d’une embarcation de la compagnie pétrolière Heritage Oil. Le 08 septembre 2007 Joseph Kabila Kabangue et Yoweri Kaguta Museveni signent un accord «Les Accords De Ngordoto (Tanzanie) «pour le respect des frontières hérités de la colonisation et prévoir, l’exploitation commune des nappes pétrolières du lac Albert. Le 25 Septembre, 17 jours seulement après les accords, un accrochage mortel entre Fardc et UPDF à eu lieu, un véritable échec pour le dialogue Ougando-congolais, mise en scène ou oiseau de mauvais augure pour les deux Etats, En tous cas, le président Joseph Kabila est accusé de haute trahison par l’opposition en étant de mèche avec le Rwanda et l’Ouganda (avec une main noire occidentale derrière) dans la déstabilisation de l’Est de la RDC, une déclaration de l’opposition existe et parle de preuve de complicité. L’ancien ministre de la justice de Laurent Désiré Kabila Père : Mwenze Kongolo dans son point de presse du 13 aout 2012 à corroborer cette accusation. A côté de cela, il y a une attitude commune au niveau des deux gouvernements, c’est celle d’écarter systématiquement la société civile, des activités liées au domaine pétrolier, les deux gouvernements ont, par le passé, été accusés de secrets et de mise en oeuvre des politiques d’exclusions de la société civile. En 2007, des membres de la société civile ont été exclus des commissions mixtes de sécurité entre les deux pays et des négociations des accords de pétrole. Pour preuve, un groupe de journalistes et d’activistes de la société civile de l’Afrique de l’Est qui ont accompagné des membres de l’Assemblée législative dans la visite des puits de pétrole dans le comté de Tonya Kaiso du côté ougandais furent impitoyablement refoulés, ce qui a fait croire que le gouvernement ougandais avait quelque chose à cacher dans l’exploitation des sites. Il faut noter aussi que ces sites sont gardés par Saracen Uganda une compagnie de sécurité proche du général Salim Saleh, le frère de Museveni.
Les territoires de Rutshuru et Lubero, autour du lac Albert côté RDC sont les zones à forte densité miliciennes où les groupes armées se battent régulièrement entre eux. C’est un véritable sanctuaire de milices. Déjà en mars 2003 Amnesty International avait accusé l’Ouganda d’instrumentaliser le conflit ethnique dans cette zone et que tous les groupes armés présents étaient, d’une manière ou d’une autre, des protégés du gouvernement ougandais et rwandais pour des raisons liées à l’exploitation des richesses. Certains observateurs pensent également que le président ougandais c’est immensément enrichi dans le pillage de l’or, autres minéraux précieux et l’exploitation du bois rares et précieux de cette zone de la RDC. Le 08 juillet 2012, la rébellion du M23 s’était emparé de la ville de Rutshuru et y a établi sa base. Le nouveau rapport de l’ONU sur la guerre de l’Est de la RDC, qui été publié en novembre 2012 et dont les principaux points ont été commentés par l’agence Reuters, accuse l’Ouganda et le Rwanda de soutenir la milice M23 depuis avril 2012, l’armée ougandaise aide ce mouvement à étendre son contrôle sur ce riche territoire, elle aurait également appuyé le M23 dans une série d’attaques autours desquelles un casque bleu a été tué en juillet 2012. Le gâteau du lac Albert, côté ougandais est subdivisé en 5 blocs, évalués autour de 1,1 milliards de barils. Les blocs 1, 2, 3 et 4 réputés potentiellement rentables sont partagés entre 3 grandes compagnies à savoir : Tullow Oil, Cnooc et Total. C’est Tullow Oil qui a signé le contrat de partage de la production avec le gouvernement ougandais et a cédé pour 2,9 milliards de dollar américain, un tiers de ses actifs à Cnooc et Total. Un oléoduc passera par le nord du Kenya pour atteindre la côte Est (Port de Mombassa), Les travaux sont estimés entre 2,5 et 5 milliards de dollars, Tullow Oil, Cnooc et Total joignent leurs forces sur un projet de développement composés de 3 centres pétro-gaziers : Buliisa, Kaiso Tonya et Kingfisher. La production visée, totalise 200 000 barils /jours sur 700 puits, pendant 30 ans. Le coût de développement sera compris entre 8 et 12 millions de dollars.
Le côté congolais du lac est subdivisé en 5 blocs, les données sismiques, évaluent les réserves pétrolières dans les entrailles du côté RDC, à 800 millions de barils soit 150 000 barils/jours et le gouvernement congolais envisage de construire un oléoduc de plus de 6500 km reliant l’Est du pays à la côte Atlantique «hydrocarbures du coeur de l’Afrique à l’Atlantique», un projet irréaliste.
Les blocs 1 et 2 qui couvrent la rive ouest du lac sont les plus convoités, d’abord par Tullow Oil en 2006, mais le Président Joseph Kabila a refusé de donner à Tullow Oil l’autorisation d’exploration et le 18 juin 2010, il avait approuvé le contrat de partage de production en faveur de Caprikat Ltd et Foxwhelp Ltd contrôlé par le très influent et jeune homme d’affaire Israélien Dan Gertler (il est née en 1973), également présent dans le diamond et le cuivre en RDC, président de DGI (Dan Gertler International) l’un des plus grands vendeurs de diamants au monde.
Lors de la signature du contrat, Caprikat Ltd a été représenté par l’un de ses actionnaires Clive Zuma Khulubuse, neveu du Président Sud Africain Jacob Zuma et Foxwhelp Ltd par Michael Hulley, l’avocat privé de Jacob Zuma qui d’ailleurs a été accusé d’avoir été très actif dans la signature du dit contrat.
Les bonus versés par Caprikat Ltd et Foxwhelp s’élève à 3 millions de dollars US par blocs, alors qu’une estimation de la valeur du seul bloc II est de 20 millions de dollars. Le 21 Septembre 2010, la Haute Cour de Justice des Îles Vierges, dans une décision temporaire, a opté pour le gel des activités de Capriktat Ltd et de Foxwhelp Ltd qui sont domiciliés aux Îles Vièrges, suite à une plainte de Tullow Oil, domicilié également aux Îles Vierges. La même année Capriptat Ltd et Foxwhelp Ltd avaient dépensé 50 millions de dollar pour des études sismiques 2D. Cette année, les 2 sociétés ont conduit à des études sismiques 3D et foré 2 forages d’exploration pour un coût de 50 millions de dollars et négocié un partenariat avec Total et Cnooc. Le bloc III a été accordé à Total et ce dernier est en partenariat avec la société Sud Africaine Sac Oil. Le bloc IV a été accordé fin 2011 à Albatros Oil DRC filiale congolaise d’un consortium canado-américain basé à Houston (USA). Cette société a injecté pour les deux premières années pour la phase de prospection un peu plus de 700 millions d’USD, y compris pour le permis octroyé sur le Graben Tanganyka au nord de la Ruzizi et Kigoma. Le bloc V a été attribué le 05 Décembre 2007 à Dominion Petroleum Congo, une société sud africaine, SOCO PLC et Cohydro, le bloc couvre 50% de la superficie du Parc National des VIRunga, le plus vieux parc d’Afrique, patrimoine mondial de l’humanité. En octobre 2011, SOCO a été autorisée à mener des activités d’exploration dans le Parc National des Virunga, se confrontant à deux logiques contradictoires, celle du profit généré par l’Or noir et celle de la conservation de la nature.
En somme, un minimum de 5 années séparent,l’Ouganda et la RDC en matières de recherches et d’exploitation proprement dite, l’Ouganda compte débuter sa production d’ici 2014. La situation de sanctuaire de plusieurs groupes armés et de jungle politique du côté de la RDC, organisé de main de maître par l’Ouganda qui deviendra bientôt un producteur de «pétrole du sang» pour prendre l’expression d’Edward Zwick, le réalisateur du film «le Diamond de sang», la fait traîner. Georges Clemenceau, n’avait-il pas dit «qu’une goutte de pétrole vaut une goutte de sang». Quand au pétrole congolais du Lac Albert,il sera produit aux prix des larmes et du risque de la disparition de 200 espèces de mammifères dont plus d’un quart de la population mondiale des gorilles, 700 espèces d’oiseaux, près de 2000 plantes dont 10% sont endémiques à cette zone, donc la perte du statut de patrimoine mondial de l’Humanité du Parc National des Virunga.
Enfin, en ouvrant grand mon oeil sur l’Est de la RDC, nous constatons que les Etats Unis entretiennent une très importante ambassade à Goma dans le KIVU (comme à l’époque, le Camp Bondsteel à l’Est du Kosovo avec sa «Task Force East»). Serontils, comme pour le Kosovo, les premiers à reconnaître 2 nouveaux états, à savoir le Kivu et l’Ituri ? Nous nous souviendrons que dans une brève histoire de l’avenir, édition Fayard 2006, Jacques Attali avait parlé de la disparition de la RDC d’ici 2020, en d’autres termes, la balkanisation de la RDC, par les puissances occidentales via l’Ouganda et le Rwanda qui tiennent cette zone avec des tenailles pour s’assurer l’accès illimité de ses immenses richesses minières pour les prochaines décennies avec la complicité des multinationales anglo-américaines.
La récente offensive militaire du M23, qui s’est soldée par la prise de Goma, en dit long sur la complexité de la crise et des enjeux géostratégiques de la région des Grands Lacs, où se développe, au grand dam des Nations Unies qui dispose de l’une des plus importantes missions militaire, soit 19000 hommes, un courtage militaro-minier et politique dont le peuple de la RDC paie le plus lourd tribut. Devrons-nous comprendre, malgré les appels et la réaffirmation l’intangibilité des frontières, que l’avenir de la RDC est entrain d’être une fois de plus scellée par les firmes occidentales qui profitent du chaos permanent entretenu par les groupes armées à la solde du Rwanda pour mettre en exergue le plan de la balkanisation de la RDC ?
En se rappel, lors de l’avancée du mouvement de Laurent Désiré Kabila, encadré par le Rwanda et l’Ouganda, avait révélé au grand jour l’ambition démesuré du Rwanda d’envahir une partie du Congo pour les cause d’espace vitale. Et on s’en souvient en son temps que le président Kagamé avait demandé clairement la révision des tracés frontaliers hérité de la colonisation. Plus tard, il demande à Nicolas Sarkozy de demander la gestion régionale des richesses de la RDC. Face a toutes ces pistes, si les congolais n’y prennent garde, cette situation conduira lentement mais sûrement le pays vers le morcellement, planifié par les puissances du mal qui opèrent dans l’Est de la RDC. Le président Kabila devrait revoir son positionnement diplomatique dans la région et consulté l’ensemble des forces vives de la RDC pour éviter au pays un psychodrame car le pays de Lumumba ne mérite pas cette humiliation. Ce dernier l’avait perçu au lendemain des indépendances, c’est ce qui l’avait emmené à opter pour l’Etat unitaire au détriment de l’Etat fédéral souhaité par les belges et les occidentaux qui n’avaient pas hésité un seul instant de soutenir la sécession de Moise Tchombé. La RDC devrait se rappeler du message de Henri Kissinger au sujet du Soudan. Ce dernier déclarait en 1960 que «tôt ou tard le Soudan du sud se détachera du Soudan du nord et nous nous y emploierons». Quelque 50 ans plus tard ce voeux machiavélique de l’axe qui imposa au monde le nouvel ordre mondial actuel se réalisa.
C’est dans ce contexte qu’il est impérieux d’instaurer un dialogue régional entre le Rwanda, l’Ouganda et la RDC avec l’implication de la Belgique, des Etats Unis, de la Grande Bretagne, de la France, en vue de trouver une issue a la crise qui secoue l’Est de la RDC.
Les groupes armées, qui opèrent dans à l’Est de la RDC, ne sont que des marionnettes téléguidés par le Rwanda qui met en exergue sa politique de la légitime défense préventive dans laquelle elle se camouffle pour continuer à maintenir son influence dans une partie de la RDC dont il dispose de puissantes ramifications à travers les congolais d’origine rwandophones connu sous le vocable de Banian Mulengué, qui constituent l’ossature du M23.
Arsene Frankeur Nganga et Rodrigue Fénelon Massala
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Contentieux FEC-Gouvernement : Matata joue sa crédibilité
(Le Potentiel 27/12/2012) La Fédération des entreprises du Congo et le gouvernement se regardent désormais en chiens de faïence. Des tirs croisés sont orientés dans tous les sens, par presse interposée. Chacun cherche à tirer la couverture de son côté pour se dédouaner de l’échec du PEG 2. Au gouvernement, on est convaincu que la Gecamines passe pour le principal responsable de ce naufrage. Mais on hésite, pour des raisons non encore élucidées, à sanctionner les coupables. Au nom du rétablissement de la puissance publique, le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, doit prendre des sanctions qui s’imposent pour écarter de sa bergerie des brebis galeuses qui « plombent l’élan de son gouvernement ».
La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a été la première à dégainer dans un communiqué publié vendredi dernier par voie de presse. Dans le communiqué signé par son président, Albert Yuma Mulimbi, le patronat congolais dénonçait, sans porter des gants, « la détérioration brutale du climat des affaires en RDC ». Les termes choisis ont été si durs que le gouvernement n’a pas tardé à réagir. 24 heures ont suffi à pour sa première réplique.
C’est le ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi, qui a joué le rôle au travers d’un communiqué repris le samedi 23 décembre par l’essentiel de la presse paru ce jour-là. Contrairement à la FEC, le ministre délégué aux Finances a usé d’un ton conciliant, n’hésitant pas cependant à condamner la Générale des carrières et des mines (Gecamines), responsable, selon lui, du naufrage du second programme économique du gouvernement (PEG 2).
Mais, bien avant cette réplique du gouvernement, le président de la FEC et président du Conseil d’administration de la Gecamines, n’est pas allé par le dos de la cuillère dans un communiqué censé, sauf avis contraire, engager tout le patronat congolais.
Dans le texte signé de sa main, Albert Yuma faisait mention des « actes et comportements » des autorités fiscales « en totale contradiction » avec l’objectif d’amélioration du climat des affaires. Comme solution, le président de la FEC exprimait l’urgence de « mettre fin immédiatement à cette course effrénée à la taxation et à l’injonction de pénalités aussi injustifiées ».
Et, comme la réplique du ministre délégué aux Finances ne suffisait pas, le gouvernement a récidivé hier mercredi, toujours par voie de presse, dans un communiqué signé, cette fois-ci, par le ministre de l’Economie et Commerce. Comme pour corriger le précédent communiqué de son collègue des Finances, Jean-Paul Nemoyato n’a pas usé de la langue de bois. Que la Gecamines, la même qui a fait chavirer le Peg 2, donne aujourd’hui des leçons de bonne gouvernance dans l’amélioration du climat des affaires, le ministre a trouvé que c’en était un peu trop.
Il écrit à ce propos : « Le gouvernement a du mal à recevoir des leçons de la FEC, dirigée par le président du Conseil d’administration de la Gecamines impliquée dans la mauvaise gouvernance des ressources minières de son entreprise ». En plus, il a trouvé presque irresponsable qu’on ait embarquée la FEC dans une affaire qui n’avait pour seul lien que la Gecamines. A cet effet, il dit « en appeler au bon sens de la FEC qui doit décider professionnellement de sa direction ».
Dans son communiqué, le ministre rappelle, après avoir passé en revue toutes les actions menées par le gouvernement dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, que « l’obscurantisme et la mauvaise gouvernance qui caractérisent certains contrats miniers, en l’occurrence ceux conclus par la Gecamines, plombent l’élan du gouvernement, ternissent l’image du pays et mettent ce dernier en très mauvaise position vis-à-vis de ses partenaires au développement ».
Si le communiqué du ministre de l’Economie et Commerce s’adresse, sans le citer, à Albert Yuma, président de la FEC et président du Conseil d’administration de la Gecamines, le ministre n’aborde pas clairement le vrai problème. Il fait semblant d’évoquer le sujet sans aller dans le détail. Ce qui suscite des interrogations dans les milieux des affaires de la RDC. Pourquoi le gouvernement hésite à sanctionner les coupables, notamment ceux qui ont contribué, selon lui, à l’arrêt brutal du PEG 2 ?
S’il est établi que la Gecamines est le responsable de l’arrêt du Peg 2, ça ne sert à rien d’agiter la presse. La voie idéale serait celle menant à des sanctions exemplaires contre des mandataires fautifs.
Albert Yuma est certes président de la FEC. Mais, c’est à titre de mandataire public, donc nommé par l’Etat congolais qu’il préside le Conseil d’administration de la Gecamines. Si le gouvernement a réellement la gestion de l’Etat congolais en main et si, entre-temps, il a des preuves irréfutables de la culpabilité du Conseil d’administration de la Gecamines, qu’est-ce qui l’empêche alors de prendre des sanctions contre des mandataires clairement identifiés ?
S’inspirer de KasweshiIl s’agit pour l’instant de protéger la crédibilité et surtout l’honneur du gouvernement. Au lieu de multiplier des communiqués dans la presse comme c’est le cas actuellement, le gouvernement ferait mieux de sanctionner et de diligenter, par la suite, une enquête pour établir les faits.
Le directeur général de l’OVD et le secrétaire général à l’Urbanisme viennent d’être suspendus de leurs fonctions à titre conservatoire, sur une décision du ministre Kasweshi. Pourquoi n’en serait-il pas le cas pour les dirigeants de la Gecamines ? Quelle est finalement cette tour indétrônable derrière laquelle se sont abrités les dirigeants de la Gecamines ?
Le Premier ministre doit prendre le devant dans cette affaire qui risque de décrédibiliser son action. Pire, c’est son autorité qui est en jeu. Seule la sanction le rétablira dans son rôle et prouvera à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’il a véritablement le contrôle de la gestion du pays.
Le défi lui a été lancé. Et c’est à lui et lui seul de le relever en mettant hors d’état de nuire tous ceux qui veulent torpiller son action à la tête du gouvernement.
Écrit par F.K.
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C’est le ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi, qui a joué le rôle au travers d’un communiqué repris le samedi 23 décembre par l’essentiel de la presse paru ce jour-là. Contrairement à la FEC, le ministre délégué aux Finances a usé d’un ton conciliant, n’hésitant pas cependant à condamner la Générale des carrières et des mines (Gecamines), responsable, selon lui, du naufrage du second programme économique du gouvernement (PEG 2).
Mais, bien avant cette réplique du gouvernement, le président de la FEC et président du Conseil d’administration de la Gecamines, n’est pas allé par le dos de la cuillère dans un communiqué censé, sauf avis contraire, engager tout le patronat congolais.
Dans le texte signé de sa main, Albert Yuma faisait mention des « actes et comportements » des autorités fiscales « en totale contradiction » avec l’objectif d’amélioration du climat des affaires. Comme solution, le président de la FEC exprimait l’urgence de « mettre fin immédiatement à cette course effrénée à la taxation et à l’injonction de pénalités aussi injustifiées ».
Et, comme la réplique du ministre délégué aux Finances ne suffisait pas, le gouvernement a récidivé hier mercredi, toujours par voie de presse, dans un communiqué signé, cette fois-ci, par le ministre de l’Economie et Commerce. Comme pour corriger le précédent communiqué de son collègue des Finances, Jean-Paul Nemoyato n’a pas usé de la langue de bois. Que la Gecamines, la même qui a fait chavirer le Peg 2, donne aujourd’hui des leçons de bonne gouvernance dans l’amélioration du climat des affaires, le ministre a trouvé que c’en était un peu trop.
Il écrit à ce propos : « Le gouvernement a du mal à recevoir des leçons de la FEC, dirigée par le président du Conseil d’administration de la Gecamines impliquée dans la mauvaise gouvernance des ressources minières de son entreprise ». En plus, il a trouvé presque irresponsable qu’on ait embarquée la FEC dans une affaire qui n’avait pour seul lien que la Gecamines. A cet effet, il dit « en appeler au bon sens de la FEC qui doit décider professionnellement de sa direction ».
Dans son communiqué, le ministre rappelle, après avoir passé en revue toutes les actions menées par le gouvernement dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, que « l’obscurantisme et la mauvaise gouvernance qui caractérisent certains contrats miniers, en l’occurrence ceux conclus par la Gecamines, plombent l’élan du gouvernement, ternissent l’image du pays et mettent ce dernier en très mauvaise position vis-à-vis de ses partenaires au développement ».
Si le communiqué du ministre de l’Economie et Commerce s’adresse, sans le citer, à Albert Yuma, président de la FEC et président du Conseil d’administration de la Gecamines, le ministre n’aborde pas clairement le vrai problème. Il fait semblant d’évoquer le sujet sans aller dans le détail. Ce qui suscite des interrogations dans les milieux des affaires de la RDC. Pourquoi le gouvernement hésite à sanctionner les coupables, notamment ceux qui ont contribué, selon lui, à l’arrêt brutal du PEG 2 ?
S’il est établi que la Gecamines est le responsable de l’arrêt du Peg 2, ça ne sert à rien d’agiter la presse. La voie idéale serait celle menant à des sanctions exemplaires contre des mandataires fautifs.
Albert Yuma est certes président de la FEC. Mais, c’est à titre de mandataire public, donc nommé par l’Etat congolais qu’il préside le Conseil d’administration de la Gecamines. Si le gouvernement a réellement la gestion de l’Etat congolais en main et si, entre-temps, il a des preuves irréfutables de la culpabilité du Conseil d’administration de la Gecamines, qu’est-ce qui l’empêche alors de prendre des sanctions contre des mandataires clairement identifiés ?
S’inspirer de KasweshiIl s’agit pour l’instant de protéger la crédibilité et surtout l’honneur du gouvernement. Au lieu de multiplier des communiqués dans la presse comme c’est le cas actuellement, le gouvernement ferait mieux de sanctionner et de diligenter, par la suite, une enquête pour établir les faits.
Le directeur général de l’OVD et le secrétaire général à l’Urbanisme viennent d’être suspendus de leurs fonctions à titre conservatoire, sur une décision du ministre Kasweshi. Pourquoi n’en serait-il pas le cas pour les dirigeants de la Gecamines ? Quelle est finalement cette tour indétrônable derrière laquelle se sont abrités les dirigeants de la Gecamines ?
Le Premier ministre doit prendre le devant dans cette affaire qui risque de décrédibiliser son action. Pire, c’est son autorité qui est en jeu. Seule la sanction le rétablira dans son rôle et prouvera à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’il a véritablement le contrôle de la gestion du pays.
Le défi lui a été lancé. Et c’est à lui et lui seul de le relever en mettant hors d’état de nuire tous ceux qui veulent torpiller son action à la tête du gouvernement.
Écrit par F.K.
Toute la vérité sur Kampala / Opposition : Christian Badibangi éventre le boa !
(La Prospérité 27/12/2012) Une nation sans une véritable Opposition Politique ressemble à un tribunal sans juge, dit un vieil adage. Les dernières révélations de Badibangi, Président National de l’USC, sur les méandres cachés de discussions de Kampala, confirment cette acception des choses. L’homme a du vent en poupe, depuis son retour à Kinshasa. Il développe de la ‘’nausée’’, pour certains de ses collègues Opposants qui, le jour, s’en prennent au régime alors que la nuit, ils lui monnayent, paradoxalement, les verbes et stratagèmes. Christian Badibangi dit avoir accepté librement de s’y rendre. Autrement dit, insiste-t-il, ‘’l’Opposition aurait tort (…) de ne pas observer ces pourparlers entre le M23 et les autorités de Kinshasa’’. Pour lui, en effet, certains de ses amis de l’Opposition parlementaire auraient exigé jusqu’à la hauteur d’une rondelette somme de 30.000 USD au régime, s’il fallait qu’ils consentent d’aller à Kampala. Tout le reste, y compris des déclarations tonitruantes faites sur dos, n’est que duperie et baliverne d’Ali Baba. Qui dirait mieux ? Revoici Christian Badibangi. Invité par le Gouvernement congolais à observer les pourparlers de Kampala, en sa qualité de Vice-président de la commission PAJ de l’Assemblée Nationale, l’élu de Dimbelenge, a fait la restitution à mi-parcours de ces assises. Sa communication a reposé sur 3 questions essentielles. Il s’agit de l’environnement de l’opposition congolaise ainsi que celui des assises de Kampala, la nature des revendications des rebelles du M23 et, les cerveaux moteurs de la guerre dans l’Est de la RDC. Le face-à-face Badibangi-Médias était également une occasion, pour le Président de l’Union Socialiste Congolaise (USC), de répondre à ses compères de l’opposition restés à Kinshasa, après l’avoir blackboulé. « Les groupes parlementaires ne sont pas de partis politiques qui doivent décider à la place de toute l’opposition congolaise. Même chez les fourmis, il y a de l’organisation », a-t-il lâché. Cette sortie du bois, rassure-t-il, ne vise pas à atomiser l’opposition politique congolaise mais de la rappeler à l’ordre. « On aurait tort de ne pas aller à Kampala. En tant qu’observateur, je crois que les assises de Kampala ont sauvé les meubles », a-t-il soutenu. La salle de conférence du Centre interdiocésain, à la Gombe, a servi de cadre à une conférence de presse animée par l’Honorable Badibangi. En liminaire, le Président national de l’USC a jugé le personnel politique congolais de ‘’défaillant’’ de part et d’autre, avant de répondre à ses compères de l’opposition qui l’ont récusé, pour avoir effectué le déplacement de Kampala. A entendre Badibangi, ces derniers ne pouvaient pas faire le déplacement de Kampala non pas pour des raisons avancées officiellement au cours des multiples conférences de presse et interviews mais parce que certains d’entre eux seraient de mèches avec le Rwanda. Sans les citer nommément, le Président national de l’USC a fait savoir que ces opposants avaient exigé du Gouvernement une enveloppe de 30.000 USD, pour faire le déplacement. Faute d’argent, ils ont refusé d’aller à Kampala. « C’est ça la vraie raison ! », a-t-il révélé. Inscrivant en faux la thèse des présidents de groupes parlementaires qui tenaient à participer aux assises de Kampala et non à s’y présenter en observateurs, Christian Badibangi a détruit cette thèse par un argumentaire logique. « L’opposition qui n’a jamais tué ou participé à une quelconque guerre. Comment va-t-elle participer à la réévaluation des accords dont elle n’est pas signataire, si ce n’est que d’observer ? », a-t-il réfléchi, à haute et intelligible voix. Et d’ajouter que le MLC, le RCD et le CNDP n’avaient pas de places aux assises de Kampala car ils ont été nourris par Kigali et Kampala. Il n’y a rien de national à Kampala S’exprimant sur ce qu’ont été les assises de Kampala jusqu’alors, l’élu de Dimbelenge note qu’il n’y a rien de national. Les rebelles rwandophones à consonance Tutsi sont, en réalité, au service du pouvoir de Kigali. Ils utilisent abusivement les noms de Tshisekedi et des prisonniers politiques, à Kinshasa, pour s’attirer la sympathie de l’Opposition congolaise et de toute la population. Et, les rwandophones à consonance Hutu sont victimisés. Il a également déballé les opposants qui manipulent l’opposition à Kinshasa et qui jouent le jeu du M23. En attendant l’aboutissement heureux des assises de Kampala, l’Honorable Christian Badibangi a dit mettre une sourdine sur certaines questions, pour permettre l’aboutissement heureux des négociations. Elles seront développées après la signature des accords, si cela aura lieu, espère-t-il. La Pros.
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Franco Tosi pour l’amélioration de la desserte électrique en RDC
(L'Avenir Quotidien 27/12/2012) Les problèmes d’électricité vont bientôt se terminer. Dixit une firme italienne dont le défi est d’améliorer la desserte en énergie électrique à travers toute la République démocratique du Congo. Franco Tosi Meccanica (c’est le nom de cette firme italienne) s’arrange avec le comité de gestion de la Société nationale d’électricité (SNEL) afin que tout Congolais accède facilement à l’électricité, et cela, avec un coût abordable qui doit-être conforme aux exigences et aux attentes de la RDC. Ce partenaire privilégié du secteur de l’énergie a donc le désir de continuer à accompagner la RDC dans le développement de la révolution de la modernité dans ce secteur.
Vendredi 21 décembre dernier au salon Lubumbashi du Grand hôtel Kinshasa, la firme italienne Franco Tosi Meccanica, partenaire de la RDC depuis 2006 pour des travaux de réhabilitation du Groupe 3 de la Centrale 2 du barrage d’Inga, a organisé un atelier de présentation de toutes ses activités en République démocratique du Congo. Avec cet atelier, Franco Tosi a également répondu aux défis de la réhabilitation et de la réalisation des travaux dans le site du barrage hydroélectrique d’Inga dans la province du Bas-Congo. Signalons que cet atelier a été animé par les responsables de cette firme dont le directeur commercial et marketing, M. Giuliano Celin, le directeur des recherches et développement, M. Pesatori et M. Shiva Duggirala, le directeur manager. Le secrétaire général à l’Energie, l’administrateur délégué de la SNEL et le directeur de cabinet adjoint du Ministère des Ressources hydrauliques et de l’Electricité avaient également rehaussé de leur présence cet atelier de Franco Tosi.
Franco Tosi Meccanica, quidCréée en 1941, cette firme est l’une des plus grandes entreprises italiennes qui œuvrent dans le secteur de l’Energie. Elle est spécialisée dans le domaine de la construction des barrages. Mais aussi pour le transport et distribution de l’Energie.
Le Groupe Gammon dont Franco Tosi fait partie s’est confirmé à travers le monde entier pour les grandes installations et dans l’ingénierie civile. Et la firme Franco Tosi est bien installée dans le monde et ses machines sont bien considérées.
C’est depuis 2006 qu’elle est arrivée en RDC pour accompagner le Gouvernement dans le développement du secteur de l’énergie. Sa devise : « Professionnalisme, qualité de travail, partenariat gagnant-gagnant ». Parmi les projets d’exécution de Franco Tosi en RDC, il y a la réhabilitation de la tribune INGA – M18 avec un coût total de 13 millions d’euros. Dans cet atelier, il y a eu également l’exposé sur ce projet de réhabilitation en plus de la présentation du groupe Gammon et FTM.
Il sied d’indiquer que Franco Tosi Meccanica installe son bureau à Kinshasa l’année prochaine. Nous vous épargnons de certaines actions humanitaires et philanthropiques que Franco Tosi mène dans la cité d’Inga dans le Bas-Congo.
Lepetit Baende
© Copyright L'Avenir Quotidien
Vendredi 21 décembre dernier au salon Lubumbashi du Grand hôtel Kinshasa, la firme italienne Franco Tosi Meccanica, partenaire de la RDC depuis 2006 pour des travaux de réhabilitation du Groupe 3 de la Centrale 2 du barrage d’Inga, a organisé un atelier de présentation de toutes ses activités en République démocratique du Congo. Avec cet atelier, Franco Tosi a également répondu aux défis de la réhabilitation et de la réalisation des travaux dans le site du barrage hydroélectrique d’Inga dans la province du Bas-Congo. Signalons que cet atelier a été animé par les responsables de cette firme dont le directeur commercial et marketing, M. Giuliano Celin, le directeur des recherches et développement, M. Pesatori et M. Shiva Duggirala, le directeur manager. Le secrétaire général à l’Energie, l’administrateur délégué de la SNEL et le directeur de cabinet adjoint du Ministère des Ressources hydrauliques et de l’Electricité avaient également rehaussé de leur présence cet atelier de Franco Tosi.
Franco Tosi Meccanica, quidCréée en 1941, cette firme est l’une des plus grandes entreprises italiennes qui œuvrent dans le secteur de l’Energie. Elle est spécialisée dans le domaine de la construction des barrages. Mais aussi pour le transport et distribution de l’Energie.
Le Groupe Gammon dont Franco Tosi fait partie s’est confirmé à travers le monde entier pour les grandes installations et dans l’ingénierie civile. Et la firme Franco Tosi est bien installée dans le monde et ses machines sont bien considérées.
C’est depuis 2006 qu’elle est arrivée en RDC pour accompagner le Gouvernement dans le développement du secteur de l’énergie. Sa devise : « Professionnalisme, qualité de travail, partenariat gagnant-gagnant ». Parmi les projets d’exécution de Franco Tosi en RDC, il y a la réhabilitation de la tribune INGA – M18 avec un coût total de 13 millions d’euros. Dans cet atelier, il y a eu également l’exposé sur ce projet de réhabilitation en plus de la présentation du groupe Gammon et FTM.
Il sied d’indiquer que Franco Tosi Meccanica installe son bureau à Kinshasa l’année prochaine. Nous vous épargnons de certaines actions humanitaires et philanthropiques que Franco Tosi mène dans la cité d’Inga dans le Bas-Congo.
Lepetit Baende
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Mazembe, les Corbeaux Tout Puissant
(Afrik.com 27/12/2012) En République Démocratique du Congo, trois clubs se battent pour la suprématie nationale, le Daring Club Motema Pembe, l’AS Vita Club et le TP Mazembe qui compte quatre Ligues des Champions et 11 titres de champion. Depuis 2000, les Corbeaux ont installé leur suprématie sur le plan national et continental. Afrik-Foot revient sur la vie de cette équipe.
Le Tout Puissant Mazembe voit le jour en 1939. Des missionnaires bénédictins décident cette année-là de fonder un club de football à Elisabethville, citée aujourd’hui appelée Lubumbashi, afin de diversifier les activités des élèves qui ne se consacraient qu’au scoutisme. Dans un premier temps, la formation se nomme Saint-Georges et participe à la première division de la Fédération Royale des Associations Sportives Indigènes (FRASI). A la fin de la saison 1939, l’équipe termine 3e. Mais en 1944, l’équipe change de nom pour s’appeler Saint Paul F.C. Puis quelques années plus tard à la suite du départ des missionnaires qui cèdent la tête du club à des étrangers, l’équipe prend le nom d’ Englebert, une marque de pneus, alors sponsor du club. A l’issue de cette saison, la formation finit première en étant invaincue. Pour immortaliser cet exploit, les nouveaux dirigeants décident d’ajouter le qualificatif de "Tout Puissant" à Englebert Mazembe.
Après avoir changé de nom à plusieurs reprises, le Tout Puissant Englebert connaît une première restructuration en 1966 en renouvelant son effectif. Au passage, le club réalise un triplé et cela après l’indépendance du Congo en 1960. Et ça ne s’arrête pas là, le club du Katanga est finaliste quatre fois successivement en Ligue des Champions entre 1967 et 1970. Dans cette période, les Corbeaux glanent leur deux premiers titres continentaux en 1967 et 1968. Une régularité au sommet qui prend fin dans les années 1970. Les Corbeaux rentrent dans le rang, pire encore, ils accumulent les saisons blanches. Une traversée de désert qui s’achève en 1976 avec un titre de champion et quelques trophées dans les coupes nationales. Mais on retiendra surtout le sacre en 1980 dans la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, 18 ans après leur dernière participation à une compétition continentale. Le TP Mazembe goûte à nouveau au succès sur la scène africaine grâce à Moise Katumbi Chapwe, son actuel président.
Double participation au Mondial des clubs
Sous la houlette du dirigeant, le club va changer de dimension et reproduire les exploits du passé. Mais cela va prendre du temps, après une nouvelle période de disette dans les années 90, le TP Mazembe reprend les commandes sur le plan nationale en ajoutant 5 titres de champion entre 2000 et 2010. Dans cette même période et comme en 1967 et 1968, les Corbeaux brillent à nouveau sur le plan continental en atteignant la finale de la Ligue des Champions en 2009 et 2010 avec à la clé deux victoires face aux Nigérians d’Heartland et aux Tunisiens de l’Espérance de Tunis. Ces deux titres en Ligue des Champions permettent aux Corbeaux de disputer le Mondial des clubs. Après une élimination en quarts de finale en 2009 au Emirats Arabes Unis, lors de l’édition suivante au Japon, le club du Katanga étonne les spécialistes en se qualifiant cette fois-ci pour la finale en éliminant les Brésiliens de Porto Alegre (2-0) et devenant ainsi le premier club africain à atteindre ce stade de la compétition. L’Inter Milan du Camerounais Samuel Eto’o met fin au fabuleux parcours de l’équipe en remportant la rencontre 3-0.
Après ce parcours au Japon, les Corbeaux s’adjugent une deuxième Surpercoupe d’Afrique après celle de 2010 face aux Marocains du Fus de Rabat (0-0, 9-8 aux tab) en janvier 2011. Alors que tout se passe bien sportivement, une affaire secoue le club. Le latéral congolais Janvier Besala Bokungu qui évoluait à l’Espérance de Tunis a disputé les 16es et 8es de finale de la Ligue des Champions sans être qualifié. Sur ce fait, les Corbeaux sont éliminés de la compétition par la CAF qui reproche au club d’avoir aligné un joueur non qualifié. Malgré cet incident extra-sportif, le TP Mazembe est resté compétitif car il s’est hissé en demi-finale de la Ligue des champions 2012. Dans cette même année,le club a inauguré son nouveau stade qui fait 19 500 places assises avec des équipements de hauts gamme présents autour du stade. Grand fournisseur de joueurs pour la sélection nationale avec notamment Trésor Mputu, Robert Muteba Kidiaba, le TP Mazembe est devenu sans aucun doute le club phare du Congo compte tenu des derniers exploits réalisés par les Corbeaux.
jeudi 27 décembre 2012 / par Abou Cissé
© Copyright Afrik.com
Le Tout Puissant Mazembe voit le jour en 1939. Des missionnaires bénédictins décident cette année-là de fonder un club de football à Elisabethville, citée aujourd’hui appelée Lubumbashi, afin de diversifier les activités des élèves qui ne se consacraient qu’au scoutisme. Dans un premier temps, la formation se nomme Saint-Georges et participe à la première division de la Fédération Royale des Associations Sportives Indigènes (FRASI). A la fin de la saison 1939, l’équipe termine 3e. Mais en 1944, l’équipe change de nom pour s’appeler Saint Paul F.C. Puis quelques années plus tard à la suite du départ des missionnaires qui cèdent la tête du club à des étrangers, l’équipe prend le nom d’ Englebert, une marque de pneus, alors sponsor du club. A l’issue de cette saison, la formation finit première en étant invaincue. Pour immortaliser cet exploit, les nouveaux dirigeants décident d’ajouter le qualificatif de "Tout Puissant" à Englebert Mazembe.
Après avoir changé de nom à plusieurs reprises, le Tout Puissant Englebert connaît une première restructuration en 1966 en renouvelant son effectif. Au passage, le club réalise un triplé et cela après l’indépendance du Congo en 1960. Et ça ne s’arrête pas là, le club du Katanga est finaliste quatre fois successivement en Ligue des Champions entre 1967 et 1970. Dans cette période, les Corbeaux glanent leur deux premiers titres continentaux en 1967 et 1968. Une régularité au sommet qui prend fin dans les années 1970. Les Corbeaux rentrent dans le rang, pire encore, ils accumulent les saisons blanches. Une traversée de désert qui s’achève en 1976 avec un titre de champion et quelques trophées dans les coupes nationales. Mais on retiendra surtout le sacre en 1980 dans la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, 18 ans après leur dernière participation à une compétition continentale. Le TP Mazembe goûte à nouveau au succès sur la scène africaine grâce à Moise Katumbi Chapwe, son actuel président.
Double participation au Mondial des clubs
Sous la houlette du dirigeant, le club va changer de dimension et reproduire les exploits du passé. Mais cela va prendre du temps, après une nouvelle période de disette dans les années 90, le TP Mazembe reprend les commandes sur le plan nationale en ajoutant 5 titres de champion entre 2000 et 2010. Dans cette même période et comme en 1967 et 1968, les Corbeaux brillent à nouveau sur le plan continental en atteignant la finale de la Ligue des Champions en 2009 et 2010 avec à la clé deux victoires face aux Nigérians d’Heartland et aux Tunisiens de l’Espérance de Tunis. Ces deux titres en Ligue des Champions permettent aux Corbeaux de disputer le Mondial des clubs. Après une élimination en quarts de finale en 2009 au Emirats Arabes Unis, lors de l’édition suivante au Japon, le club du Katanga étonne les spécialistes en se qualifiant cette fois-ci pour la finale en éliminant les Brésiliens de Porto Alegre (2-0) et devenant ainsi le premier club africain à atteindre ce stade de la compétition. L’Inter Milan du Camerounais Samuel Eto’o met fin au fabuleux parcours de l’équipe en remportant la rencontre 3-0.
Après ce parcours au Japon, les Corbeaux s’adjugent une deuxième Surpercoupe d’Afrique après celle de 2010 face aux Marocains du Fus de Rabat (0-0, 9-8 aux tab) en janvier 2011. Alors que tout se passe bien sportivement, une affaire secoue le club. Le latéral congolais Janvier Besala Bokungu qui évoluait à l’Espérance de Tunis a disputé les 16es et 8es de finale de la Ligue des Champions sans être qualifié. Sur ce fait, les Corbeaux sont éliminés de la compétition par la CAF qui reproche au club d’avoir aligné un joueur non qualifié. Malgré cet incident extra-sportif, le TP Mazembe est resté compétitif car il s’est hissé en demi-finale de la Ligue des champions 2012. Dans cette même année,le club a inauguré son nouveau stade qui fait 19 500 places assises avec des équipements de hauts gamme présents autour du stade. Grand fournisseur de joueurs pour la sélection nationale avec notamment Trésor Mputu, Robert Muteba Kidiaba, le TP Mazembe est devenu sans aucun doute le club phare du Congo compte tenu des derniers exploits réalisés par les Corbeaux.
jeudi 27 décembre 2012 / par Abou Cissé
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Pourquoi le roi Albert II s’inquiète à propos de l’intégrité du Congo ?
(Le Potentiel 27/12/2012) Que le roi Albert II soit sensible aux souffrances du peuple congolais et qu’il admire le Dr Mukwege, qui soigne les femmes du Kivu victimes de violences sexuelles, ne représente pas une grande surprise. A plusieurs reprises, le roi des Belges avait déjà exprimé son intérêt personnel pour le Congo et rappelé discrètement aux Belges à quel point ce pays fait partie de son histoire et de son devoir de solidarité.Mais cette fois, dans un discours que d’aucuns présentent déjà comme l’un des derniers du genre, le souverain va plus loin : il assure que « l’intégrité du Congo n’est pas respectée ». En termes soigneusement pesés, -qui ont reçu l’aval du gouvernement-, le roi, qui est aussi le lointain descendant de Léopold II qui fonda le Congo dans ses frontières actuelles, défend ainsi l’intégrité territoriale de notre ancienne colonie et donc sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire.
Ne serait-ce pas une évidence ? Des menaces pèseraient elles, une fois encore, sur l’unité du Congo, sur le droit qu’ont ses populations, diverses mais unies, à bénéficier au premier chef de ressources immenses et convoitées ?
Force est de constater que l’inquiétude d’Albert II se fonde sur des faits réels : la nouvelle guerre qui a éclaté au Nord Kivu au printemps dernier ne représente pas une simple « mutinerie » de militaires rwandophones refusant d’être affectés dans d’autres provinces ou récusant le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale à l’encontre de certains officiers, dont le général Bosco Ntaganda.
Au fil des mois, des évidences se sont fait jour. Les « mutins » dont le nombre ne dépassait guère les 800 hommes au départ, ont été renforcés par des éléments neufs, des hommes en grande partie recrutés au Rwanda ou appartenant aux forces armées rwandaises. Ces troupes, bien pourvues en armements, munitions et combattants aguerris, se sont emparées de la ville de Goma, humiliant autant l’armée congolaise que la force des Nations unies, et n’ont consenti à évacuer la capitale du Nord Kivu que moyennant l’ouverture de négociations à Kampala, le président ougandais Museveni, allié au Rwanda, étant curieusement présenté comme un médiateur.
A Kampala, les négociations, qui doivent reprendre début janvier, dépassent de loin les revendications initiales. Le « M23 » s’est doté d’une représentation politique, dirigée par le pasteur Buniga, il tente de séduire l’opposition congolaise en reprenant certaines de ses revendications, il met en cause la légitimité du président Kabila tandis que ses hommes, qui n’ont pas quitté la périphérie de Goma, multiplient agressions et actes de déstabilisation, afin de démontrer que les autorités de Kinshasa ne contrôlent guère la situation et qu’il vaudrait donc mieux pour elles que Kinshasa passe la main.
Du reste, les porte paroles des rebelles ont été jusqu’à exiger l’administration de Goma et réclamer le départ du gouverneur de la province du Nord Kivu, Justin Paluku, comme si ce dernier, même si sa gestion peut être critiquée, n’avait pas été élu par l’Assemblée provinciale ! Comble du cynisme : alors que les troupes du M23, à Goma, ont volé les voitures, pillé les administrations, attaqué les banques, emporté les équipements de la commission électorale et que, dans la province, ils ont provoqué l’exode de centaines de milliers de déplacés, recruté des enfants soldats et multiplié les viols, les porte parole politiques du mouvement exigent à Kampala des garanties de « bonne gouvernance » !
Steve Hege, qui a dirigé le groupe des experts chargé de déterminer si le M23 avait ou non bénéficié de soutiens extérieurs, a publié trois rapports accablants, démontrant avec témoignages, photos, graphiques, chiffres, combien le Rwanda soutenait et téléguidait le mouvement rebelle. Persistant dans ses dénégations, Kigali a insulté et dénigré Steve Hege, nié les évidences. Sans réussir cependant à convaincre des pays qui furent ses principaux alliés, les Britanniques, qui assurent disposer de nombreuses preuves en plus des rapports des experts, et surtout les Américains, à tel point que le président Obama téléphona lui-même à Paul Kagame pour le dissuader d’encore soutenir le M23 !
Analyste pointu, Steve Hege a témoigné devant le Congrès américain et pulvérisé toutes les raisons « objectives » qui auraient pu amener le Rwanda à intervenir au Congo : protection des Tutsis rwandophones, traque des combattants hutus génocidaires, maintien d’une administration parallèle, contrôle des régions minières. Tous ces atouts, observe-t-il, le Rwanda en jouissait déjà avant le début de la guerre et aurait aisément pu les préserver…
Pourquoi alors une telle obstination, qui risque même de priver Kigali d’une partie de l’aide internationale dont le développement du pays a tant besoin ?
La conclusion de l’analyste américain rejoint l’inquiétude du roi des Belges. Pour lui, « l’implication du Rwanda et son orchestration de la rébellion du M23 devient plus compréhensible lorsqu’elle est comprise comme un vecteur déterminé et calculé pour frayer un chemin à la création d’un Etat fédéral autonome dans l’Est du Congo. » Et de citer l’exemple du Sud Soudan, qui a finalement choisi de se détacher définitivement de Khartoum…
Autrement dit, l’objectif réel de la rébellion et de ses commanditaires serait d’aboutir, tôt ou tard, à un Etat autonome du « Congo oriental », lié à l’Afrique de l’ Est et à ses voisins, et par conséquent délié d’un Etat central présenté comme gourmand, inefficient voire illégitime…
Un tel fédéralisme, imposé de l’extérieur, ouvrirait ainsi la voie à la désintégration du Congo. Un pays qu’ à la fin du 19ème siècle déjà, d’aucuns jugeaient trop vaste et surtout trop riche pour être administré par le seul roi Léopold II puis par la petite Belgique.
Un pays qui, au lendemain de son indépendance, fut miné par les rébellions et les tentatives de sécession. Un pays dont l’intégrité territoriale et la souveraineté sont aujourd’hui défendues par le roi Albert II, au nom de l’histoire, au nom surtout des populations congolaises qui ont toujours démontré qu’elles refusaient le démembrement de leur héritage…
Le Carnet de Colette Braeckman
© Copyright Le Potentiel
Ne serait-ce pas une évidence ? Des menaces pèseraient elles, une fois encore, sur l’unité du Congo, sur le droit qu’ont ses populations, diverses mais unies, à bénéficier au premier chef de ressources immenses et convoitées ?
Force est de constater que l’inquiétude d’Albert II se fonde sur des faits réels : la nouvelle guerre qui a éclaté au Nord Kivu au printemps dernier ne représente pas une simple « mutinerie » de militaires rwandophones refusant d’être affectés dans d’autres provinces ou récusant le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale à l’encontre de certains officiers, dont le général Bosco Ntaganda.
Au fil des mois, des évidences se sont fait jour. Les « mutins » dont le nombre ne dépassait guère les 800 hommes au départ, ont été renforcés par des éléments neufs, des hommes en grande partie recrutés au Rwanda ou appartenant aux forces armées rwandaises. Ces troupes, bien pourvues en armements, munitions et combattants aguerris, se sont emparées de la ville de Goma, humiliant autant l’armée congolaise que la force des Nations unies, et n’ont consenti à évacuer la capitale du Nord Kivu que moyennant l’ouverture de négociations à Kampala, le président ougandais Museveni, allié au Rwanda, étant curieusement présenté comme un médiateur.
A Kampala, les négociations, qui doivent reprendre début janvier, dépassent de loin les revendications initiales. Le « M23 » s’est doté d’une représentation politique, dirigée par le pasteur Buniga, il tente de séduire l’opposition congolaise en reprenant certaines de ses revendications, il met en cause la légitimité du président Kabila tandis que ses hommes, qui n’ont pas quitté la périphérie de Goma, multiplient agressions et actes de déstabilisation, afin de démontrer que les autorités de Kinshasa ne contrôlent guère la situation et qu’il vaudrait donc mieux pour elles que Kinshasa passe la main.
Du reste, les porte paroles des rebelles ont été jusqu’à exiger l’administration de Goma et réclamer le départ du gouverneur de la province du Nord Kivu, Justin Paluku, comme si ce dernier, même si sa gestion peut être critiquée, n’avait pas été élu par l’Assemblée provinciale ! Comble du cynisme : alors que les troupes du M23, à Goma, ont volé les voitures, pillé les administrations, attaqué les banques, emporté les équipements de la commission électorale et que, dans la province, ils ont provoqué l’exode de centaines de milliers de déplacés, recruté des enfants soldats et multiplié les viols, les porte parole politiques du mouvement exigent à Kampala des garanties de « bonne gouvernance » !
Steve Hege, qui a dirigé le groupe des experts chargé de déterminer si le M23 avait ou non bénéficié de soutiens extérieurs, a publié trois rapports accablants, démontrant avec témoignages, photos, graphiques, chiffres, combien le Rwanda soutenait et téléguidait le mouvement rebelle. Persistant dans ses dénégations, Kigali a insulté et dénigré Steve Hege, nié les évidences. Sans réussir cependant à convaincre des pays qui furent ses principaux alliés, les Britanniques, qui assurent disposer de nombreuses preuves en plus des rapports des experts, et surtout les Américains, à tel point que le président Obama téléphona lui-même à Paul Kagame pour le dissuader d’encore soutenir le M23 !
Analyste pointu, Steve Hege a témoigné devant le Congrès américain et pulvérisé toutes les raisons « objectives » qui auraient pu amener le Rwanda à intervenir au Congo : protection des Tutsis rwandophones, traque des combattants hutus génocidaires, maintien d’une administration parallèle, contrôle des régions minières. Tous ces atouts, observe-t-il, le Rwanda en jouissait déjà avant le début de la guerre et aurait aisément pu les préserver…
Pourquoi alors une telle obstination, qui risque même de priver Kigali d’une partie de l’aide internationale dont le développement du pays a tant besoin ?
La conclusion de l’analyste américain rejoint l’inquiétude du roi des Belges. Pour lui, « l’implication du Rwanda et son orchestration de la rébellion du M23 devient plus compréhensible lorsqu’elle est comprise comme un vecteur déterminé et calculé pour frayer un chemin à la création d’un Etat fédéral autonome dans l’Est du Congo. » Et de citer l’exemple du Sud Soudan, qui a finalement choisi de se détacher définitivement de Khartoum…
Autrement dit, l’objectif réel de la rébellion et de ses commanditaires serait d’aboutir, tôt ou tard, à un Etat autonome du « Congo oriental », lié à l’Afrique de l’ Est et à ses voisins, et par conséquent délié d’un Etat central présenté comme gourmand, inefficient voire illégitime…
Un tel fédéralisme, imposé de l’extérieur, ouvrirait ainsi la voie à la désintégration du Congo. Un pays qu’ à la fin du 19ème siècle déjà, d’aucuns jugeaient trop vaste et surtout trop riche pour être administré par le seul roi Léopold II puis par la petite Belgique.
Un pays qui, au lendemain de son indépendance, fut miné par les rébellions et les tentatives de sécession. Un pays dont l’intégrité territoriale et la souveraineté sont aujourd’hui défendues par le roi Albert II, au nom de l’histoire, au nom surtout des populations congolaises qui ont toujours démontré qu’elles refusaient le démembrement de leur héritage…
Le Carnet de Colette Braeckman
Les Kinois ont fêté la Noël malgré la conjoncture
(L'Avenir Quotidien 27/12/2012)
La ville-province de Kinshasa a connu une grande ambiance le mardi 25 décembre, date commémorative de la Nativité du Christ redempteur sauveur du monde, du moins pour une certaine catégorie des chrétiens.
Il y a eu une forte engouement dans les places publiques malgré la crise financière, la hausse de prix de certains articles sur le marché. Ce sont plutôt les vendeurs des produits alimentaires et de vestimentaires qui se sont frottés les mains.
La veille, l’on a constaté des embouteilleges monstres. Les avenues menant vers le grand marché grouillaient de monde à telle enseigne que la circulation était extrêmement difficile.
Bon nombre de Kinois ont envahi la Place du 30 juin à la gare centrale. De même, un monde fou (hommes, femmes, petits, grands, …) a envahi la Place du Cinquantenaire , l’esplanade du Palais du peuple et le Boulevard triomphal dans la commune de Kinshasa pour fêter la Noël.
A douze heures déjà, toutes ces places précitées étaient noires de monde. Cet engouement a fait penser que les Kinois qui se plaignent toujours de la crise qui les ronge parviennent néanmoins à festoyer comme si la conjoncture n’était pas mauvaise. Les enfants attendaient ces jours meilleurs pour fêter la Noël comme il se doit au prix d’énormes sacrifices consentis par les parents.
« On a essayé de serrer la ceinture pour leur offrir une belle fête de Noël. C’est ce qu’on fait aussi pour préparer la rentrée scolaire », témoigne une mère de famille.
Dans les rues de la ville de Kinshasa, les rejouissances étaient dans le chef des enfants qui arboraient leurs habits neufs. Des sapins de Noël et autres décorations étaient visibles sur les vitrines de quelques magasins au centre ville, des restaurants, des bars et bistrots, des boutiques. Contrairement aux années précédentes où les jeunes décorraient les grandes artères et se donnaient la peine d’embellir leurs qurtiers et maisons, on n’a rien vu de pareil cette fois. Kinshasa paraissqant plus belle qu’avant. Il semble parce qu’ils ne seraient plus motivés.
Cependant, certains quartiers de la ville de Kinshasa étaient dépourvus d’électricité en pleine Noël.
C’est à cause de cela que les populations qui, par crainte de fêter dans l’obscurité, se sont dirigées la Place du Cinquantenaire où il y avait de la lumière et un décors attrayant pour tirer des photos-souvenirs de la Noël 2012.
Un couac cependant à déplarer. Les enfants qui sont venus feter ont vu leur joie s’interrrompre brutalement pendant quelques minutes quand les lampes qui ont été éteintes à la Place du Cinquantenaire. C’était une désolation générale pour des parents qui y avaient amenés les plus petits. Cette obscurité a mis la vie des enfants en insécurité.
Cette place touristique que les étrangers admirent fait la beauté de la ville et partant du pays. Il faut que les responsables prennent des précautions en vue de securiser les jeux de lumière. Et pourtant, le Palais du Peuple ne manque pas d’agents de sécurité.
L’autorité compétente doit résoudre le problème lié aux délestages et aux coupures intempestives d’électricité. Car, la lumière épargne des paisibles citoyens de l’arbitrage causé par des kuluna et à l’insécurité.
RTM
© Copyright L'Avenir Quotidien
La ville-province de Kinshasa a connu une grande ambiance le mardi 25 décembre, date commémorative de la Nativité du Christ redempteur sauveur du monde, du moins pour une certaine catégorie des chrétiens.
Il y a eu une forte engouement dans les places publiques malgré la crise financière, la hausse de prix de certains articles sur le marché. Ce sont plutôt les vendeurs des produits alimentaires et de vestimentaires qui se sont frottés les mains.
La veille, l’on a constaté des embouteilleges monstres. Les avenues menant vers le grand marché grouillaient de monde à telle enseigne que la circulation était extrêmement difficile.
Bon nombre de Kinois ont envahi la Place du 30 juin à la gare centrale. De même, un monde fou (hommes, femmes, petits, grands, …) a envahi la Place du Cinquantenaire , l’esplanade du Palais du peuple et le Boulevard triomphal dans la commune de Kinshasa pour fêter la Noël.
A douze heures déjà, toutes ces places précitées étaient noires de monde. Cet engouement a fait penser que les Kinois qui se plaignent toujours de la crise qui les ronge parviennent néanmoins à festoyer comme si la conjoncture n’était pas mauvaise. Les enfants attendaient ces jours meilleurs pour fêter la Noël comme il se doit au prix d’énormes sacrifices consentis par les parents.
« On a essayé de serrer la ceinture pour leur offrir une belle fête de Noël. C’est ce qu’on fait aussi pour préparer la rentrée scolaire », témoigne une mère de famille.
Dans les rues de la ville de Kinshasa, les rejouissances étaient dans le chef des enfants qui arboraient leurs habits neufs. Des sapins de Noël et autres décorations étaient visibles sur les vitrines de quelques magasins au centre ville, des restaurants, des bars et bistrots, des boutiques. Contrairement aux années précédentes où les jeunes décorraient les grandes artères et se donnaient la peine d’embellir leurs qurtiers et maisons, on n’a rien vu de pareil cette fois. Kinshasa paraissqant plus belle qu’avant. Il semble parce qu’ils ne seraient plus motivés.
Cependant, certains quartiers de la ville de Kinshasa étaient dépourvus d’électricité en pleine Noël.
C’est à cause de cela que les populations qui, par crainte de fêter dans l’obscurité, se sont dirigées la Place du Cinquantenaire où il y avait de la lumière et un décors attrayant pour tirer des photos-souvenirs de la Noël 2012.
Un couac cependant à déplarer. Les enfants qui sont venus feter ont vu leur joie s’interrrompre brutalement pendant quelques minutes quand les lampes qui ont été éteintes à la Place du Cinquantenaire. C’était une désolation générale pour des parents qui y avaient amenés les plus petits. Cette obscurité a mis la vie des enfants en insécurité.
Cette place touristique que les étrangers admirent fait la beauté de la ville et partant du pays. Il faut que les responsables prennent des précautions en vue de securiser les jeux de lumière. Et pourtant, le Palais du Peuple ne manque pas d’agents de sécurité.
L’autorité compétente doit résoudre le problème lié aux délestages et aux coupures intempestives d’électricité. Car, la lumière épargne des paisibles citoyens de l’arbitrage causé par des kuluna et à l’insécurité.
RTM
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mercredi 26 décembre 2012
lundi 24 décembre 2012
Guerre en RDC : Barack OBAMA rappel à l’ordre Paul KAGAME
Longtemps acculé par sa classe politique et son opinion publique pour ce qui paraissait comme une indifférence au drame de l’Est de la République démocratique du Congo, le président américain, Barack Obama, a finalement rompu le silence en sermonnant le président rwandais, Paul Kagame. Un coup de fil parti de la Maison Blanche a suffi pour ramener l’homme fort de Kigali sur le droit chemin. Les Etats-Unis ne tolèrent plus son aventure dans l’Est de la RDC. Selon un communiqué de presse de la Maison Blanche, le chef de l'exécutif américain a presque rappelé à l’ordre le président rwandais. Il a insisté sur « l'importance de mettre définitivement fin à tout soutien aux groupes armés en RD Congo », en conformité avec les récents engagements pris par Paul Kagame à Kampala avec le Congolais Joseph Kabila et l’Ougandais Yoweri Museveni. Au cours de la conversation téléphonique, Barack Obama a souligné que « tout soutien au groupe rebelle M23 est contradictoire au désir rwandais de stabilité et de paix ». Au-delà de simples engueulades, l’opinion congolaise attend voir l’administration américaine peser de tout son poids pour obtenir les sanctions recommandées par le groupe d’experts des l’Onu.
Interpellé par les congresmen américains puis par une coalition d’organisations non gouvernementales occidentales, le président américain, Barack Obama, n’a pas résisté trop longtemps à la pression de son opinion publique. Il s’est senti dans l’obligation de sortir de son mutisme et donner de la voix sur le drame qui s’abat sur la partie Est de la République démocratique du Congo. D’autant que le soutien du Rwanda au M23 n’est plus qu’un secret de polichinelle.
Aux dernières nouvelles, l’appel semble avoir été entendu. Barack Obama a obligé Paul Kagame à mettre fin à tout soutien de son régime au M23.
Selon un communiqué de presse de la Maison Blanche, le chef de l'exécutif américain a presque rappelé à l’ordre le président rwandais. Il a insisté sur « l'importance de mettre définitivement fin à tout soutien aux groupes armés en RD Congo », en conformité avec les récents engagements pris par Paul Kagame à Kampala avec le Congolais Joseph Kabila et l’Ougandais Yoweri Museveni. Au cours de la conversation téléphonique, Barack Obama a souligné que « tout soutien au groupe rebelle M23 est contradictoire au désir rwandais de stabilité et de paix ».
Le communiqué ajoute qu'une telle mesure serait également conforme aux tentatives d’« arriver à un accord politique transparent et crédible comprenant la fin de l'impunité pour les chefs militaires et les autres responsables du M23 impliqués dans de graves violations des droits humains ».
Le président américain a également fait part à son correspondant au bout du fil de son souhait de voir émerger un accord politique qui prenne en charge les problèmes sous-jacents liés à la sécurité régionale, à l'économie et à la bonne gouvernance, et qui préserve « la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RD Congo ».
Toujours selon le communiqué de la Maison Blanche, du reste relayé par plusieurs médias internationaux, le président américain aurait envoyé le même message au président Joseph Kabila.
Il y a bien anguille sous roche. Cela rappelle des propos tenus par l’ex-secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires africaines, Herman Cohen, qui, dans une émission diffusée depuis les Etats-Unis, avait nettement vanté la mainmise du Rwanda sur les grands dossiers se rapportant à la RDC. C’est dire qu’aux Etats-Unis, le Rwanda passe pour l’interlocuteur valable chaque fois qu’il faut parler de la RDC.
En outre, le communiqué de la Maison Blanche rendant compte de la conversation téléphonique entre les présidents américain et rwandais précise en des termes clairs que Barack Obama et Paul Kagame ont aussi mis à profit leur entretien pour aborder la lancinante question de la gouvernance en RDC. Qu’y avait-il à se référer au Rwanda pour trouver réponse à cette question de gouvernance en RDC ? Est-ce à dire que Paul Kagame en détiendrait la clé ? En voilà une perception qui laisse pantoise l’opinion congolaise.
Pour des observateurs, cette façon de voir les choses de l’autre côté de l’Atlantique expliquerait le prisme déformant qui empêche les Etats-Unis de prendre au sérieux le drame congolais. Il faut briser la glace et se faire une meilleure idée du piège sans fin dans lequel est prise la RDC.
La tâche revient non seulement aux politiques congolais, mais surtout à l’opinion publique pour inverser cette tendance, extrêmement dangereuse pour l’avenir du pays. Car c’est cette thèse, longtemps véhiculée dans l’opinion occidentale, sur l’incapacité des Congolais à gouverner leur pays, qui sous-tend aussi le projet de balkanisation de la RDC. Il est temps d’y mettre fin en coupant le « cordon ombilical ».
Pour y arriver, une mobilisation générale s’impose en vue de chasser de l’imaginaire occidental cette perception déformée de la RDC. Les problèmes du Congo ne peuvent pas être résolus sous la soi-disant « clairvoyance » du Rwanda. Lequel prend ses vessies pour des lanternes en faisant croire à la communauté internationale qu’il disposerait d’une certaine expertise à faire prévaloir pour expliquer aux autres les problèmes de la RDC.
Aujourd’hui, il est prouvé que la plupart des problèmes que connaît la RDC dans sa partie orientale ont pour origine le Rwanda, qui en est le principal instigateur ; et qu’il est aussi établi qu’il agit à son tour sous mandat de certaines puissances occidentales.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a, pour sa part, salué l'appel lancé par le président américain à son homologue rwandais. « Je crois que l'engagement du président Obama est important dans le dossier » de la crise dans la région des Grands Lacs », a-t-il affirmé à l'agence Belga depuis le Koweït, où il est en visite.
M. Reynders voit dans les propos du président américain « une unicité de vues et de messages » avec ceux exprimés par l'Union européenne - qui a également condamné le M23 et appelé "tous ceux qui sont concernés à mettre fin immédiatement à ce soutien et à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC. Sans jamais citer le Rwanda ni l'Ouganda ni explicitement la possibilité de sanctions contre ces deux pays.
Le chef de la diplomatie belge attend cependant voir la démarche américaine être soutenue par l’ONU : « J'espère que cette démarche (de M. Obama) va se traduire par une démarche du Conseil de sécurité de l'ONU », qui étudie un renforcement du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) et examine la possibilité de renforcer les sanctions frappant des responsables du M23, voire d'en imposer au Rwanda et à l'Ouganda pour leur soutien à cette rébellion, a ajouté Didier Reynders.
L’ampleur des dégâts causés sur le terrain est telle que l’Occident – avec les Etats-Unis en tête – ne peut plus se limiter aux exhortations ni aux simples condamnations. Au contraire, elle doit sanctionner les coupables dont la mauvaise foi n’est plus à démontrer. D’aucuns sont convaincus que seules les sanctions paraissent comme l’arme la plus efficace pour ramener le Rwanda et l’Ouganda aux bons sentiments.
Pourquoi devra-t-on sanctionner les agresseurs de la RDC ? Pour trois raisons principales. Primo, plus de six millions de Congolais sont morts du fait d’affrontements armés. Secundo, le nombre de déplacés internes, condamnés à l’errance perpétuelle, avoisine les deux millions. Tertio, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en RDC sont des plus exécrables. C’est, notamment, le cas des viols massifs sur femmes et filles congolaises.
Barack Obama le sait. Jusques à quand le monde attendra-t-il pour agir ? Il ferait mieux de faire usage du bâton que de la carotte.
[Le Potentiel]
Nous avons lu l’article dans Le Potentiel hier intitulé « Paul Kagame dans le collimateur d’Obama ». Nous vous proposons cette déclaration de l’ambassadeur Entwistle en réponse à l'article, car nous pensons que l'ambassadeur Carson a, en effet, clairement indiqué les mesures prises par les Etats-Unis pour améliorer la situation dans l'Est du Congo.
La situation actuelle en République Démocratique du Congo est la plus violente en Afrique aujourd'hui. Environ cinq millions de gens ont perdu leurs vies depuis 1998, avec des millions traumatisés plus par le conflit. Comme le secrétaire adjoint d’Etat des Affaires africaines, Johnnie Carson, a dit lors de son témoignage au Congrès hier (Ndlr : jeudi 20 décembre), « aux plus hauts niveaux du gouvernement américain, nous sommes commis à aider la RDC et ses voisins à mettre fin à ce cycle de violence et d'instabilité… ».
Le gouvernement américain a fait appel aux pays concernés de la région pour démontrer leur engagement à atteindre une stabilité régionale viable. Ceci inclut que le Rwanda cesse tout soutien au M23 et que le gouvernement de la RDC entreprend une réforme complète de leur secteur de sécurité en professionnalisant son armée.
Nous exhortons aussi le secrétaire général des Nations unies à déployer une Commission spéciale des Nations unies pour aider les pays concernés de la région à atteindre une résolution politique durable et garantissent l'implémentation réussie de cette résolution sur le long terme.
La crise d'aujourd'hui est une tragédie profonde, mais il pousse aussi nos partenaires et nous de redoubler nos efforts pour aider la RDC et la région à déterminer un chemin plus viable vers la paix, la prospérité, et la sécurité à long terme.
Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite joyeuses fêtes et une bonne année.
Ellen B. Masi
Public affairs officer/Conseillère aux affaires publiques
498, Avenue colonel Lukusa
Gombe - Kinshasa
Democratic Republic of Congo/République Démocratique du Congo
TEL: (243) 81 556 0151, FAX: (243) 81 556 0175
Chapeau bas à l’administration américaine ! Le pas effectué est bon, c’est déjà un point positif. Mais, il en faut davantage. Car au-delà de cette reconnaissance, le diplomate américain en poste à Kinshasa aurait fait œuvre utile en désignant le chat par son nom. Les coupables du drame congolais qui se décline en termes de millions de morts, des milliers de femmes voilées, des pillages systématiques des ressources naturelles de la RDC, sont connus. Deux rapports d’experts de l’Onu en font foi
L’autre reconnaissance attendue par l’opinion nationale, c’est celle du génocide congolais que le monde entier cherche, l’on ne sait pour quelle raison, à éluder. Les Congolais ont une seule prière : un procès pour établir les responsabilités et faire éclater la vérité. L’écrivain américain Adam Hochschild a, dans son brillant ouvrage « L’holocauste oublié. Le fantôme de Léopold II », dénoncé un génocide de 10 millions de morts commis par le Roi des Belges, Léopold II, à l’époque de l’Etat indépendant du Congo (EIC). Face à ce que l’auteur présente comme évidence, le monde s’est curieusement tu. Il n’y a eu ni procès ni condamnation, alors que les coupables étaient connus, en l’occurrence Léopold II et diverses multinationales qui ont appuyé son action d’extermination. En ce temps-là, en lieu et place du procès, l’EIC fut cédé à la Belgique. But : effacer les traces du génocide. Et partant couper le lien qui remonte jusqu’à l’instigateur. Le peuple congolais refuse la réédition de l’opération « effacez le tableau ». Le monde actuel– avec les Etats-Unis en tête de peloton, de par son statut de première puissance mondiale – ne doit pas oublier le génocide qui se commet en RDC depuis les années 1990 ; génocide auquel ont pris une part active le Rwanda et l’Ouganda, soutenus par des multinationales anglo-saxonnes.
La rédaction du journal Le Potentiel salue la mise au point de l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, à travers laquelle ce dernier réitère le soutien de son gouvernement au peuple congolais. Toutefois, elle espère que les recommandations formulées par le groupe d’experts de l’Onu seront prises en compte par l’administration Obama. Si d’aventure, celle-ci fermait les yeux sur le génocide congolais, elle se rendrait coupable de non assistance à peuple en danger.
Interpellé par les congresmen américains puis par une coalition d’organisations non gouvernementales occidentales, le président américain, Barack Obama, n’a pas résisté trop longtemps à la pression de son opinion publique. Il s’est senti dans l’obligation de sortir de son mutisme et donner de la voix sur le drame qui s’abat sur la partie Est de la République démocratique du Congo. D’autant que le soutien du Rwanda au M23 n’est plus qu’un secret de polichinelle.
Aux dernières nouvelles, l’appel semble avoir été entendu. Barack Obama a obligé Paul Kagame à mettre fin à tout soutien de son régime au M23.
Le coup de fil d’Obama à Kagame
Un coup de fil, parti mardi dernier de la Maison Blanche a suffi pour remettre les pendules à l’heure. A première vue, le chef de l’administration américaine a décidé de s’impliquer davantage pour une sortie rapide et durable de la situation de guerre dans la partie Est de la RDC. C’était, par ailleurs, l’une des recommandations lui adressées par la coalition d’ONG occidentales. But de la démarche : stopper net les velléités belliqueuses de Kigali à l’endroit de Kinshasa.Selon un communiqué de presse de la Maison Blanche, le chef de l'exécutif américain a presque rappelé à l’ordre le président rwandais. Il a insisté sur « l'importance de mettre définitivement fin à tout soutien aux groupes armés en RD Congo », en conformité avec les récents engagements pris par Paul Kagame à Kampala avec le Congolais Joseph Kabila et l’Ougandais Yoweri Museveni. Au cours de la conversation téléphonique, Barack Obama a souligné que « tout soutien au groupe rebelle M23 est contradictoire au désir rwandais de stabilité et de paix ».
Le communiqué ajoute qu'une telle mesure serait également conforme aux tentatives d’« arriver à un accord politique transparent et crédible comprenant la fin de l'impunité pour les chefs militaires et les autres responsables du M23 impliqués dans de graves violations des droits humains ».
Le président américain a également fait part à son correspondant au bout du fil de son souhait de voir émerger un accord politique qui prenne en charge les problèmes sous-jacents liés à la sécurité régionale, à l'économie et à la bonne gouvernance, et qui préserve « la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RD Congo ».
Toujours selon le communiqué de la Maison Blanche, du reste relayé par plusieurs médias internationaux, le président américain aurait envoyé le même message au président Joseph Kabila.
La RDC vue des Etats-Unis
D’autres révélations tirées de la conversation téléphonique entre les présidents Obama et Kagame traduisent la perception que les Etats-Unis se font de la République démocratique du Congo. Tout porte à croire que, vue des Etats-Unis, la RDC passe pour un protectorat rwandais. Sinon, comment expliquer que Barack Obama se réfère à Paul Kagame pour traiter des problèmes de gouvernance en RDC. En vertu de quel principe reconnaît-on au régime de Kigali cette expertise à rendre compte, mieux que Kinshasa, des problèmes de la RDC ?Il y a bien anguille sous roche. Cela rappelle des propos tenus par l’ex-secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires africaines, Herman Cohen, qui, dans une émission diffusée depuis les Etats-Unis, avait nettement vanté la mainmise du Rwanda sur les grands dossiers se rapportant à la RDC. C’est dire qu’aux Etats-Unis, le Rwanda passe pour l’interlocuteur valable chaque fois qu’il faut parler de la RDC.
En outre, le communiqué de la Maison Blanche rendant compte de la conversation téléphonique entre les présidents américain et rwandais précise en des termes clairs que Barack Obama et Paul Kagame ont aussi mis à profit leur entretien pour aborder la lancinante question de la gouvernance en RDC. Qu’y avait-il à se référer au Rwanda pour trouver réponse à cette question de gouvernance en RDC ? Est-ce à dire que Paul Kagame en détiendrait la clé ? En voilà une perception qui laisse pantoise l’opinion congolaise.
Pour des observateurs, cette façon de voir les choses de l’autre côté de l’Atlantique expliquerait le prisme déformant qui empêche les Etats-Unis de prendre au sérieux le drame congolais. Il faut briser la glace et se faire une meilleure idée du piège sans fin dans lequel est prise la RDC.
La tâche revient non seulement aux politiques congolais, mais surtout à l’opinion publique pour inverser cette tendance, extrêmement dangereuse pour l’avenir du pays. Car c’est cette thèse, longtemps véhiculée dans l’opinion occidentale, sur l’incapacité des Congolais à gouverner leur pays, qui sous-tend aussi le projet de balkanisation de la RDC. Il est temps d’y mettre fin en coupant le « cordon ombilical ».
Pour y arriver, une mobilisation générale s’impose en vue de chasser de l’imaginaire occidental cette perception déformée de la RDC. Les problèmes du Congo ne peuvent pas être résolus sous la soi-disant « clairvoyance » du Rwanda. Lequel prend ses vessies pour des lanternes en faisant croire à la communauté internationale qu’il disposerait d’une certaine expertise à faire prévaloir pour expliquer aux autres les problèmes de la RDC.
Aujourd’hui, il est prouvé que la plupart des problèmes que connaît la RDC dans sa partie orientale ont pour origine le Rwanda, qui en est le principal instigateur ; et qu’il est aussi établi qu’il agit à son tour sous mandat de certaines puissances occidentales.
Kinshasa exige plus, Bruxelles salue
Réagissant à l’action amorcée par le président Obama, le gouvernement congolais a souhaité hier mercredi que les Etats-Unis « accentuent les pressions » sur des pays comme le Rwanda qui appuient le M23. Interrogé par l’AFP, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, s’est particulièrement réjoui « de tout effort qui viendrait de la première puissance mondiale en faveur de la stabilisation de la situation dans la région des Grands Lacs », souhaitant voir les Etats-Unis passer vite à l’action.Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a, pour sa part, salué l'appel lancé par le président américain à son homologue rwandais. « Je crois que l'engagement du président Obama est important dans le dossier » de la crise dans la région des Grands Lacs », a-t-il affirmé à l'agence Belga depuis le Koweït, où il est en visite.
M. Reynders voit dans les propos du président américain « une unicité de vues et de messages » avec ceux exprimés par l'Union européenne - qui a également condamné le M23 et appelé "tous ceux qui sont concernés à mettre fin immédiatement à ce soutien et à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC. Sans jamais citer le Rwanda ni l'Ouganda ni explicitement la possibilité de sanctions contre ces deux pays.
Le chef de la diplomatie belge attend cependant voir la démarche américaine être soutenue par l’ONU : « J'espère que cette démarche (de M. Obama) va se traduire par une démarche du Conseil de sécurité de l'ONU », qui étudie un renforcement du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) et examine la possibilité de renforcer les sanctions frappant des responsables du M23, voire d'en imposer au Rwanda et à l'Ouganda pour leur soutien à cette rébellion, a ajouté Didier Reynders.
User du bâton et non de la carotte
Concernant le dossier de l’Est de la RDC, tout a été dit sur l’implication du Rwanda et de l’Ouganda a été formellement prouvé par divers rapports, dont celui du groupe d’experts de l’ONU sur la RDC. Plus rien ne devait dès lors bloquer la voie à des sanctions contre ces deux pays agresseurs de la RDC.L’ampleur des dégâts causés sur le terrain est telle que l’Occident – avec les Etats-Unis en tête – ne peut plus se limiter aux exhortations ni aux simples condamnations. Au contraire, elle doit sanctionner les coupables dont la mauvaise foi n’est plus à démontrer. D’aucuns sont convaincus que seules les sanctions paraissent comme l’arme la plus efficace pour ramener le Rwanda et l’Ouganda aux bons sentiments.
Pourquoi devra-t-on sanctionner les agresseurs de la RDC ? Pour trois raisons principales. Primo, plus de six millions de Congolais sont morts du fait d’affrontements armés. Secundo, le nombre de déplacés internes, condamnés à l’errance perpétuelle, avoisine les deux millions. Tertio, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en RDC sont des plus exécrables. C’est, notamment, le cas des viols massifs sur femmes et filles congolaises.
Barack Obama le sait. Jusques à quand le monde attendra-t-il pour agir ? Il ferait mieux de faire usage du bâton que de la carotte.
[Le Potentiel]
L’ambassade des USA en RDC écrit au Potentiel
Cher Monsieur Freddy,Nous avons lu l’article dans Le Potentiel hier intitulé « Paul Kagame dans le collimateur d’Obama ». Nous vous proposons cette déclaration de l’ambassadeur Entwistle en réponse à l'article, car nous pensons que l'ambassadeur Carson a, en effet, clairement indiqué les mesures prises par les Etats-Unis pour améliorer la situation dans l'Est du Congo.
La situation actuelle en République Démocratique du Congo est la plus violente en Afrique aujourd'hui. Environ cinq millions de gens ont perdu leurs vies depuis 1998, avec des millions traumatisés plus par le conflit. Comme le secrétaire adjoint d’Etat des Affaires africaines, Johnnie Carson, a dit lors de son témoignage au Congrès hier (Ndlr : jeudi 20 décembre), « aux plus hauts niveaux du gouvernement américain, nous sommes commis à aider la RDC et ses voisins à mettre fin à ce cycle de violence et d'instabilité… ».
Le gouvernement américain a fait appel aux pays concernés de la région pour démontrer leur engagement à atteindre une stabilité régionale viable. Ceci inclut que le Rwanda cesse tout soutien au M23 et que le gouvernement de la RDC entreprend une réforme complète de leur secteur de sécurité en professionnalisant son armée.
Nous exhortons aussi le secrétaire général des Nations unies à déployer une Commission spéciale des Nations unies pour aider les pays concernés de la région à atteindre une résolution politique durable et garantissent l'implémentation réussie de cette résolution sur le long terme.
La crise d'aujourd'hui est une tragédie profonde, mais il pousse aussi nos partenaires et nous de redoubler nos efforts pour aider la RDC et la région à déterminer un chemin plus viable vers la paix, la prospérité, et la sécurité à long terme.
Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite joyeuses fêtes et une bonne année.
Ellen B. Masi
Public affairs officer/Conseillère aux affaires publiques
498, Avenue colonel Lukusa
Gombe - Kinshasa
Democratic Republic of Congo/République Démocratique du Congo
TEL: (243) 81 556 0151, FAX: (243) 81 556 0175
NDLR
La rédaction du journal Le Potentiel prend acte de la réaction de l’ambassadeur des Etats-Unis en République démocratique du Congo. Elle se félicite de la reconnaissance, par les Etats-Unis, des cinq (5) millions de Congolais morts du fait des conflits armés commandités par ceux qui ne jurent que sur la partition de l’ex-colonie belge.Chapeau bas à l’administration américaine ! Le pas effectué est bon, c’est déjà un point positif. Mais, il en faut davantage. Car au-delà de cette reconnaissance, le diplomate américain en poste à Kinshasa aurait fait œuvre utile en désignant le chat par son nom. Les coupables du drame congolais qui se décline en termes de millions de morts, des milliers de femmes voilées, des pillages systématiques des ressources naturelles de la RDC, sont connus. Deux rapports d’experts de l’Onu en font foi
L’autre reconnaissance attendue par l’opinion nationale, c’est celle du génocide congolais que le monde entier cherche, l’on ne sait pour quelle raison, à éluder. Les Congolais ont une seule prière : un procès pour établir les responsabilités et faire éclater la vérité. L’écrivain américain Adam Hochschild a, dans son brillant ouvrage « L’holocauste oublié. Le fantôme de Léopold II », dénoncé un génocide de 10 millions de morts commis par le Roi des Belges, Léopold II, à l’époque de l’Etat indépendant du Congo (EIC). Face à ce que l’auteur présente comme évidence, le monde s’est curieusement tu. Il n’y a eu ni procès ni condamnation, alors que les coupables étaient connus, en l’occurrence Léopold II et diverses multinationales qui ont appuyé son action d’extermination. En ce temps-là, en lieu et place du procès, l’EIC fut cédé à la Belgique. But : effacer les traces du génocide. Et partant couper le lien qui remonte jusqu’à l’instigateur. Le peuple congolais refuse la réédition de l’opération « effacez le tableau ». Le monde actuel– avec les Etats-Unis en tête de peloton, de par son statut de première puissance mondiale – ne doit pas oublier le génocide qui se commet en RDC depuis les années 1990 ; génocide auquel ont pris une part active le Rwanda et l’Ouganda, soutenus par des multinationales anglo-saxonnes.
La rédaction du journal Le Potentiel salue la mise au point de l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, à travers laquelle ce dernier réitère le soutien de son gouvernement au peuple congolais. Toutefois, elle espère que les recommandations formulées par le groupe d’experts de l’Onu seront prises en compte par l’administration Obama. Si d’aventure, celle-ci fermait les yeux sur le génocide congolais, elle se rendrait coupable de non assistance à peuple en danger.
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