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lundi 14 novembre 2011

RDC: les propos de Tshisekedi loin d'être des appels à la violence

KINSHASA - Les propos de l'opposant Etienne Tshisekedi, qui a appelé ses partisans à casser des prisons si des militants emprisonnés n'étaient pas libérés, sont loin d'être des appels à la violence, a estimé lundi le secrétaire général de son parti.Les propos du président Tshisekedi sont loin d'être un appel à la violence. Nous sommes une organisation non violente (...) C'est un cri d'alarme et un ras le bol, a déclaré à la presse Jacquemin Shabani, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le leader est candidat à la présidentielle du 28 novembre.
Plus d'une vingtaine de militants de ce parti, arrêtés lors de manifestations à Kinshasa notamment, sont arbitrairement et illégalement détenus, nous exigons leur libération, a-t-il dit, affirmant qu'ils ont été sauvagement torturés (...) tabassés en détention.
Par deux fois ces derniers jours, M. Tshisekedi a appelé ses partisans à casser les prisons où ces militants sont détenus si le gouvernement ne les relâchait pas sous 48h00, et à terroriser les militaires et les policiers auteurs de tracasseries inutiles.
Ces propos, tenus en langue locale lingala, ont été condamnés par la Belgique, l'Union européenne, la France, la Grande-Bretagne et l'ONU, mais aussi par des ONG locales et l'église catholique congolaise.
Nous sommes dans une pseudo démocratie où le régime au pouvoir a cette souplesse de terroriser les populations, a accusé M. Shabani.
Nous sommes dans un processus électoral ou le maillon faible c'est l'opposition qui doit en toute justice et équité bénéficier de la solidarité de la communauté internationale, a-t-il jugé.
Partout ailleurs la communauté internationale va au secours du maillon faible, mais curieusement lorsque le maillon faible lance un cri d'alarme face à la terreur, face à la violence dont elle est victime, voici cette communauté internationnale qui veut terroriser le faible, a-t-il regretté.
M. Shabani a souhaité l'envoi le plus rapidement possible d'enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu'enfin le peuple congolais trouve protection et justice à travers cette institution.
Lundi, des ONG conglaises ont appelé la justice à être impartiale. S'il y a seulement des militants de l'opposition auxquels la justice s'intéresse, cela crée des frustrations. Lesquelles frustrations ne peuvent pas déboucher sur des élections apaisées, a déclaré Jean-Claude Katende, président de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme.
Depuis le lancement le 28 octobre de la campagne pour la présidentielle et les législatives du 28 novembre -deux scrutins à un tour-, des heurts ont opposé des militants de la majorité et de l'opposition notamment à Lubumbashi (sud-est), Mbuji-Mayi (centre), où une fillette a été tuée, ou Kikwit (sud-ouest).
Etienne Tshisekedi est l'un des onze candidats à la présidentielle, avec le chef de l'Etat Joseph Kabila.
Dans le cadre de leur campagne, les deux hommes sont arrivés lundi à Goma (est), le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une région instable où des groupes armées sont toujours actifs.
Ils ont chacun tenu des réunions politiques qui ont rassemblé des milliers de personnes, mais l'assistance était plus nombreuse à celle de M. Kabila, a constaté un photographe de l'AFP.


(©AFP / 14 novembre 2011 20h45)
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