- Après l’agression des militants et cadres de son parti politique par les militants aussi bien du PPRD que de l’UDPS, le Président national du Congrès National Congolais (CNC), M. Claude Ibalanky appelle les membres de son parti politique à l’apaisement. Au peuple congolais Claude Ibalany demande de faire confiance à ce jeune parti qui, en l’espace de quatre mois a réussi à s’implanter sur l’ensemble du territoire national et aligner environ 200 candidats aux élections législatives du 28 novembre 2011. Il l’a dit le 10 novembre 2011 au cours d’une interview accordée à l’Agence catholique de presse DIA.
DIA : M. Claude IBALANKY, vous êtes le Président national du Congrès National Congolais (CNC), nous venons d’apprendre qu’il y a eu des accrochages entre vos militants et ceux de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), que s’est-il exactement passé ?
Claude Ibalanky : Il y a eu effectivement accrochage entre nos militants et ceux de l’UDPS. Mais, bien avant cet incident, un cadre de notre parti politique a été victime d’agression de la part des membres du PPRD. Ces derniers ont même proféré des menaces de mort à l’égard de notre camarade du CNC. Nous ne comprenons pas ce déploiement de violences de la part des militants de certains partis politiques. On signale ça et là des actes de violence et de vandalisme qui mettent en péril le processus électoral en cours que nous avons appelé de tous nos vœux et que nous souhaitons apaisé par surcroît.
Le dernier incident en date a eu lieu le dimanche 06 novembre 2011. Des jeunes militants du CNC qui revenaient de Ngaba où ils étaient partis afficher les banderoles et placarder les affiches de leur candidat à la députation dans cette circonscription ont été attaqués par des militants se réclamant de l’Opposition.
Pas plus tard que le lundi 07 novembre dernier, un jeune homme qui venait d’afficher les banderoles aux environs de la 10ème rue a été tabassé par les mêmes combattants de l’UDPS. Il n’a trouvé son salut qu’en allant se réfugier dans l’enceinte d’une église. Le lendemain, c’est-à-dire, le 08 novembre, un militant du CNC a été violemment agressé à N’Djili par des militants d’un parti qui lui reprochaient de battre campagne pour un candidat qui n’est pas le leur. Tous ces actes ne relèvent que de la violence gratuite et inutile.
DIA : Comment interprétez-vous le fait que les membres de votre parti soient agressés aussi bien par les membres d’un parti de la Majorité et ceux de l’Opposition ?
Claude Ibalanky : A mon sens, cela révèle que le CNC est très actif sur le terrain. Il faut dire que notre camarade qui a été menacé par les membres du PPRD est un ancien membre de ce parti politique. On ne peut pas reprocher à quelqu’un d’avoir quitté un parti politique.
DIA : Qu’est ce que le CNC a de spécifique ?
Claude Ibalanky : Contrairement à ce que l’on constate dans plusieurs partis politique de notre pays, qui sont personnalisés au point que si le fondateur ou les fondateurs ne sont plus là, le parti meure ou s’émiette. En créant le CNC, nous voulons qu’il vive au-delà de ceux qui l’ont mis en place. C’est ce vent nouveau que nous apportons. C’est dans cette optique qu’au niveau du parti, les jeunes évoluent à côté des plus vieux pour s’imprégner de leur expérience et être rodé en politique. Au CNC, nous aspirons à l’idéal du changement démocratique, nous adhérons et défendons les valeurs du progrès, notamment le droit collectif, la responsabilité, la tolérance, la laïcité de l’Etat, le pluralisme politique, le respect de la nature, le respect de l’Etat de droit et des spécificités provinciales.
DIA : M. Ibalanky, votre parti est de quelle tendance ? Majorité ou Opposition ?
Claude Ibalanky : Nous ne sommes ni de l’Opposition ni de la Majorité. Aujourd’hui, on peut se réclamer de l’une ou l’autre tendance par rapport à quoi ? Les compteurs sont à zéro et tous les partis et candidats (y compris les candidats présidents de la République) ont les mêmes chances. Il n’y a de garantie pour personne et la donne peut changer et faire basculer les choses en faveur ou contre un camp. Nous ne pouvons pas nous afficher pour quelque chose qui n’existe pas encore. C’est seulement après les élections que nous prendrons position tout en tenant compte du programme que nous prônons. Pour le moment, nous luttons pour gagner le plus de sièges possible au Parlement afin d’être capable d’influencer les actions du Gouvernement et même du Président de la République. Les alliances, nous en parlerons après les élections.
DIA : Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer les actes de violence tant physique que verbale qui caractérisent cette période pré-électorale. Avez-vous une réaction à ce sujet ?
Claude Ibalanky : Le CNC condamne la violence d’où qu’elle vienne et la manière dont elle est exprimée ; il souhaite un processus électoral pacifique pour un Congo prospère et émergent.
Nous condamnons donc tous faits et gestes à même de mettre en péril notre jeune démocratie.
DIA : Votre parti a-t-il aussi un groupe de sportifs pour se protéger ?
Claude Ibalanky : Nous n’avons pas besoin d’un groupe de sportifs pour nous défendre ou nous protéger. Partageant la vision et les idéaux qui sont les nôtres, tous nos militants font preuve de non-violence et respectent les lois du pays. Nous avons signé le Code de bonne conduite qui prescrit la ligne à suivre pendant ce processus électoral. Avec les agressions dont nous avons été victimes, nous avons porté plainte devant la CENI. Car, si on ne nous laisse pas battre campagne comme les autres, c’est une manière d’influencer les résultats du vote.
Cependant, il faut noter que c’est au gouvernement de la République que revient la responsabilité de protéger les citoyens ainsi que leurs biens, en période électorale comme en période ordinaire. Nos Constitutions nous garantissent ce privilège.
DIA : M. Claude Ibalanky, vous n’êtes pas candidat, qu’est ce qui se passe ? Vous attendez 2016 pour la présidentielle ?
Claude Ibalanky : L’essentiel n’est pas de se présenter à tout prix mais de servir notre peuple. Si nos objectifs sont atteints, le président que je suis se présentera à un niveau ou à un autre pour les élections de 2016. On n’y est pas encore là.
DIA : Avez-vous un message pour vos militants ou pour vos compatriotes, en général ?
Claude Ibalanky : A nos militants et à tous nos compatriotes, c’est un message d’apaisement que je voudrais leur lancer ici. Je les invite à plus de retenue pour ne pas céder au démon de la violence ou de la vengeance. Le CNC est un parti qui prône la social-démocratie, pour nous, tout projet de développement doit mettre l’homme au cœur des préoccupations et au centre de toute l’action. Tout acte de violence ou de barbarie est un refus notoire de croire en l’homme.
Le CNC lance donc un cri d’alarme aux autorités du pays qui sont censées protéger les uns et les autres, peu importe leurs tendances politiques, leur origine ethnique ou tribale. En cette période électorale, nos autorités devront redoubler de vigilance, lorsqu’on sait que des actes de provocation se multiplient à longueur de journée et que la campagne électorale est émaillée d’injures et de quolibets. Au CNC, nous condamnons l’intolérance politique.
Propos recueillis par Marthe Bosuandole
dia-afrique.org
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