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mercredi 9 novembre 2011

EDITORIAL : Inquiétudes

(Le Potentiel 09/11/2011)

Dans un communiqué de presse publié le mardi 8 novembre 2011 à Kinshasa, l’Union européenne joint sa voix à celle de tous ceux qui, depuis plusieurs semaines, expriment des inquiétudes à l’analyse des propos et attitudes des leaders de partis politiques et de leurs partisans.

Elle « s’inquiète de derniers développements de la campagne électorale en République démocratique » et déclare avoir « pris note des actes de violence et des propos tenus en public ces derniers jours appelant au non respect de la loi, et susceptibles de conduire à un climat de violence et de tensions politiques, sociales et ethniques ».
Mais, sera-t-elle entendue par les acteurs politiques congolais qu’elle appelle à « s’engager sans réserve sur un processus électoral apaisé, respectueux de tous, et permettant des élections libres, transparentes et crédibles » ? Là, réside la gageure, parce que leurs « préoccupations majeures » sont ailleurs.
Avec une calculette figée sur un seul objectif, ils ne pensent qu’à « comment être élu président de la République ou député national » le 28 novembre 2011. Pour la plupart des leaders de partis politiques, les prochaines élections n’auraient pour finalité que « la victoire » de leur poulain à la présidentielle ou « le chaos ».
Et comme la présidentielle et les législatives sont couplées, il faut craindre que la tension continue à monter sur la scène politique, plutôt qu’à baisser.
Dans ce brouhaha, il y a tout de même quelques acteurs politiques qui modulent leurs ambitions, disant haut et fort que le véritable pouvoir réside surtout à l’Assemblée nationale où, aux termes des articles 101 et 78 de la Constitution, « le député national représente la Nation » et « le président nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci ».
Lorsque tout le monde aura intériorisé cette donne, ce sera alors sur la prochaine « majorité parlementaire » que vont porter les « calculs ». Ayant été établi que celle issue des législatives de 2006, avec ses 350 députés contre 150 de l’Opposition, est devenue fluctuante lors des votes relatifs à des questions ultrasensibles.
Tant et si bien qu’on a assisté à des affrontements entre partis de la Majorité présidentielle, notamment au Katanga. Durant la campagne électorale en cours, ce sont des partisans de deux autres partis de la même plate-forme politique qui se sont rentrés dedans dans le Maniema.
Sans donc une application stricte de la Loi électorale et de l’ensemble des dispositions réglementant le processus électoral en RDC, la violence ira crescendo. Les uns se sentant « sacrifiés » au bénéfice des « hommes du pouvoir ».
Ainsi, tant que les banderoles des « candidats du pouvoir » demeureront apposées sur les édifices publics et que celles des « candidats de l’Opposition » seront visiblement « interdites » d’affichage sur les places telles que celle du « rond-point Victoire » sans aucune sanction légale, les inquiétudes persisteront.

Par Le Potentiel
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