La Commission électorale indépendante (Ceni) a annoncé vendredi la victoire du président sortant, Joseph Kabila, avec un confortable score de 49%. Son rival à l'élection présidentielle en un tour,
Étienne Tshisekedi, est pour sa part crédité de 32,3% des voix. Ce triomphe sans surprise, largement dévoilé ces derniers jours par des chiffres partiels, est tombé dans un grand silence.
Les rues de Kinshasa s'étaient vidées dès midi, chacun se calfeutrant chez lui, redoutant la réaction de la foule des perdants. Au fil des minutes, quelques militants du parti au pouvoir ont tenté de lever la chape de plomb, hurlant dans les artères vides des slogans à la gloire du «Raïs». Dans les quartiers pauvres de la ville, largement acquis à l'opposition dans ce scrutin qui a pris un tour largement social, des petits groupes d'hommes, les bras croisés semblaient remâcher leurs frustrations sous les yeux des policiers en patrouilles incessantes. Au-dessus des toits de tôle de l'immense bidonville de Massina, les fumées noires des pneus enflammés servaient à mesurer la colère. Mais aucun affrontement n'avait été signalé. Chacun semblait attendre les mots du vieux leader Étienne Tshisekedi.
Sur Radio France internationale (RFI), ce dernier a immédiatement rejeté le verdict, qualifié de «véritable provocation pour le peuple congolais», pour se proclamer à son tour gagnant. «Je me considère comme le président élu» a-t-il ajouté. «Le Tshi» a, dans la foulée, appelé ses supporteurs à «rester calmes», tout en demandant aux siens, énigmatique, «d'être prêts quand il donnera le mot d'ordre».
Scrutin douteux
Des paroles étonnamment mesurées pour cet habitué des déclarations fracassantes qui ont lui largement aliéné les bailleurs et les pays occidentaux. Or il semble aujourd'hui décidé à jouer la carte d'une médiation. «La communauté internationale doit trouver des solutions pour éviter que le sang des Congolais coule à nouveau», a-t-il réclamé.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs évoquant l'arrivée d'un médiateur pour tenter de désamorcer une crise post-électorale se font plus fortes. Une option que l'entourage de Joseph Kabila ne semble pas, pour l'heure, prendre en considération. «Il n'en est pas vraiment question», explique un diplomate qui souligne que «l'urgence est maintenant de juger de la crédibilité des résultats».
Jeudi, dans un communiqué, l'Église catholique du Congo a sérieusement mis en doute la transparence du vote. Pour endiguer les contestations, le président de la Ceni a publié hier les résultats par bureaux de vote afin de rendre possibles d'éventuelles vérifications.
Par ailleurs, les experts qui se sont penchés sur les données publiées s'étonnent des scores réalisés par le président sortant dans certaines provinces, notamment dans son bastion du Katanga, qui lui offre plus de 90% des suffrages. «Ces chiffres sont étonnants, mais pour l'instant rien ne permet de les dénoncer», tempère un spécialiste de l'ONU.
La France a, pour sa part, appelé les autorités à «assurer l'ordre public dans le respect de l'État de droit» dans un communiqué qui ne fait mention nulle part de la victoire de Joseph Kabila.
lefigaro.fr
Étienne Tshisekedi, est pour sa part crédité de 32,3% des voix. Ce triomphe sans surprise, largement dévoilé ces derniers jours par des chiffres partiels, est tombé dans un grand silence.
Les rues de Kinshasa s'étaient vidées dès midi, chacun se calfeutrant chez lui, redoutant la réaction de la foule des perdants. Au fil des minutes, quelques militants du parti au pouvoir ont tenté de lever la chape de plomb, hurlant dans les artères vides des slogans à la gloire du «Raïs». Dans les quartiers pauvres de la ville, largement acquis à l'opposition dans ce scrutin qui a pris un tour largement social, des petits groupes d'hommes, les bras croisés semblaient remâcher leurs frustrations sous les yeux des policiers en patrouilles incessantes. Au-dessus des toits de tôle de l'immense bidonville de Massina, les fumées noires des pneus enflammés servaient à mesurer la colère. Mais aucun affrontement n'avait été signalé. Chacun semblait attendre les mots du vieux leader Étienne Tshisekedi.
Sur Radio France internationale (RFI), ce dernier a immédiatement rejeté le verdict, qualifié de «véritable provocation pour le peuple congolais», pour se proclamer à son tour gagnant. «Je me considère comme le président élu» a-t-il ajouté. «Le Tshi» a, dans la foulée, appelé ses supporteurs à «rester calmes», tout en demandant aux siens, énigmatique, «d'être prêts quand il donnera le mot d'ordre».
Scrutin douteux
Des paroles étonnamment mesurées pour cet habitué des déclarations fracassantes qui ont lui largement aliéné les bailleurs et les pays occidentaux. Or il semble aujourd'hui décidé à jouer la carte d'une médiation. «La communauté internationale doit trouver des solutions pour éviter que le sang des Congolais coule à nouveau», a-t-il réclamé.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs évoquant l'arrivée d'un médiateur pour tenter de désamorcer une crise post-électorale se font plus fortes. Une option que l'entourage de Joseph Kabila ne semble pas, pour l'heure, prendre en considération. «Il n'en est pas vraiment question», explique un diplomate qui souligne que «l'urgence est maintenant de juger de la crédibilité des résultats».
Jeudi, dans un communiqué, l'Église catholique du Congo a sérieusement mis en doute la transparence du vote. Pour endiguer les contestations, le président de la Ceni a publié hier les résultats par bureaux de vote afin de rendre possibles d'éventuelles vérifications.
Par ailleurs, les experts qui se sont penchés sur les données publiées s'étonnent des scores réalisés par le président sortant dans certaines provinces, notamment dans son bastion du Katanga, qui lui offre plus de 90% des suffrages. «Ces chiffres sont étonnants, mais pour l'instant rien ne permet de les dénoncer», tempère un spécialiste de l'ONU.
La France a, pour sa part, appelé les autorités à «assurer l'ordre public dans le respect de l'État de droit» dans un communiqué qui ne fait mention nulle part de la victoire de Joseph Kabila.
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