Rfi. La CENI a du mal à donner les détails de ses résultats bureau par bureau et centre de compilation par centre de compilation. Cela n’entache-t-il pas la crédibilité de votre victoire ?
Evariste Boshab : Il me semble que la CENi a mis  à la disposition un DVD reprenant bureau par bureau, les résultats, pour permettre une grande transparence. Ce qu’ils ont appelé une traçabilité parfaite. Quiconque aurait  des preuves différentes des résultats communiqués n’aurait qu’à consulter les documents fournis par la CENI et aurait les moyens pour pouvoir- si jamais il y avait une quelconque revendication-les prévaloir devant la justice. Nous pensons que le travail fait par la CENI est un bon travail. 
Rfi : 89,9% pour Kabila dans la province du Katanga. Est-ce crédible ? R. Quand il s’agit de 75% pour un autre candidat dans les Kasaï, pourquoi vous ne posez pas la question. Il s’agit là des résultats sincères. Même si on peut démontrer par le fait qu’un autre candidat ait eu beaucoup de voix dans le Bas-Congo et que la donne tribale est entrain d’être mise en cause, mais elle a été déterminante. Un autre candidat qui n’a pas eu des voix partout ailleurs si ce n’est que dans la province de l’Equateur, c’est aussi la donne tribale qui a joué. Pourquoi lorsque cette donne joue en faveur de Joseph Kabila ça serait un problème et lorsque c’est  ailleurs, le problème ne se poserait pas. Deux poids , deux mesures. 
Rfi : Etienne Tshisekedi estime que ces résultats sont une provocation et se considère comme le président élu de la RDC. Que lui répondez-vous ? 
E.B : C’est la énième fois qu’il se proclame président. C’était prévisible. Comme, pour lui, les lois de son pays n’existent pas alors qu’un leader politique devrait d’abord se caractériser par une certaine élégance vis-à-vis des lois de son pays, il est dans son camp. Lorsqu’il s’est autoproclamé, ce n’était pas le peuple qui avait décidé. Aujourd’hui, de quel peuple  peut-il se prévaloir parce qu’il n’a aucun respect vis-à-vis de ce peuple. Lorsqu’il s’était autoproclamé à partir de l’Afrique du Sud, y avait-il eu élection ? Pourquoi ça nous étonnerait aujourd’hui ? On le connaît. Ce n’est pas la première fois  qu’il s’est autoproclamé et ça ne sera pas la dernière. 
Rfi : Et cet appel de la communauté internationale pou éviter un bain du sang. Seriez-vous d’accord pour une médiation ? 
E .B : Je ne comprends pas. Quel sens voudra-t-on donner aux élections en Afrique ? Partout ailleurs, lorsqu’il y a compétition électorale, il y a un vainqueur et un vaincu. Le vainqueur met en place le gouvernement  pour mettre à l’œuvre son projet de société. Pourquoi, s’agissant de l’Afrique, ceux qui perdent n’acceptent pas de cette proposition. Ils prétendent qu’ils doivent quand même participer à l’exercice du pouvoir. Nous disons qu’il y a eu un vainqueur  et un perdant. Il n’est pas question qu’on puisse miser sur une médiation qui tendrait à quoi ?  A mouiller la volonté du peuple qui s’est exprimé. 
Q. Pas donc de main tendue à l’opposition perdante ? 
R. On ne peut donc pas demande à la RDC de violer sa propre constitution. Lorsque la majorité sera dégagée au sein de l’assemblée nationale, on pourra voir  si, éventuellement,  oui ou non, s’il faudra tendre la main à l’opposition. On ne peut pas, d’emblée, au mépris de  la constitution, dire qu’on va devoir tendre la main.
 
Décryptage/ KHAL/MMC
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