RDC-Elections: A Butembo, des « élections parallèles »

Les congolais ne manquent pas d’humour pour décrire la tragi-comédie politique congolaise. Depuis la publication des résultats partiels par la CENI, des résultats qui differeraient de ceux figurant sur les PV des observateurs de l’opposition, un nouveau vocabulaire vient d’apparaitre à Butembo, à savoir, les  » Elections Parallèles ».

Le peuple congolais avait vu venir un hold-up électoral et il l’a vu. La législature qui s’achève dans la nuit du mardi à mercredi 7 décembre s’était illustré dans ce que le peuple congolais avait qualifié de gouvernement parallèle dont la mission était l’hypothèque des ressources du sol et du sous-sol congolais. A l’allure où le peuple congolais découvre des camions bourrés des bulletins de vote en provenance des pays voisins, les observateurs beniluberois concluent que cette activité clandestine qu’ils qualifient d’ « élections parallèles » ou de « deuxièmes élections » est l’œuvre du gouvernement parallèle. Les derniers arrivages des bulletins de vote en provenance de l’Afrique du Sud dont un lot a atterri à Lubumbashi et un autre à Kinshasa où les résultats des premières élections auraient complètement battus en brèche toutes les attentes et tous les pronostics, auraient servis aux élections parallèles qui porteraient le sceau de la certification de la CENI. Les résultats des premières élections sont là pour confirmer ou infirmer les résultats des élections parallèles. A la CENI de faire attention car sa crédibilité est en jeu.

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A Butembo, un groupe des mouvanciers qui se présentent comme les représentants du Rais ont déclaré aux bubolais qui jubilaient devant la percée de leurs candidats selon les résultats de la compilation des observateurs des partis politiques que « la carte des élus de Beni-Lubero se joue non à Butembo mais à Kinshasa ». Aliye na masikio ya kusikia, asikie…

Le va-et-vient nocturne des militaires et des candidats au bureau de la CENI Butembo a été dénoncé par les militants du Quartier Vungi au Président de la CENI-Butembo, Mr Eugène RUGUYEREKA ABIMANA. Notez que Mr RUGUYEREKA est venu de Rutshuru lors de la dernière mise en place au sein de la CENI pour remplacer la dame de fer Georgette Kibendelwa qui s’attira une foudre de sa hiérarchie quand elle livra aux beniluberois la mèche des bureaux d’enrôlement mobiles.

A Mr RUGUYEREKA, les bubolais ont déjà dit qu’il se rappelle que Butembo n’est pas Rutshuru, et qu’il doit faire son travail correctement s’il veut éviter des problèmes. Le problème porté à son attention est celui des bulletins de vote sauvés de justesse de l’holocauste de Kasindi le lundi 28 novembre 2011 par le Lt Col Kakolele. Les fins limiers des bubolais ont dit avoir suivi le mouvement de ces bulletins et être sûrs et certains que ces bulletins ont été déposés au Bureau de la CENI de Butembo le 1er décembre 2011. Les bubolais surveillent toutes les routes qui mènent vers le bureau de la CENI et Mr RUGUYEREKA a été prévenu.

Les candidats à la députation nationale de la ville de Butembo sont entrain de rassembler les photos des PV des bureaux de vote pour servir de preuve lors de la contestation des résultats qui se profile a l’horizon depuis la publication par la CENI des résultats parallèles différents de ceux des PV des observateurs. Ce matin du 3 décembre 2011, le constat vient d’être fait que certains PV ont étés arrachés de portes des bureaux de vote. Une liste complète est en cours d’élaboration pour servir de preuve contradictoire des résultats des élections parallèles. La CENI Kinshasa ne convaincra pas les congolais si elle ne publie pas les résultats des tous les bureaux de vote.

Dans la ville de Butembo, les observateurs ont découvert 10 bureaux de vote fictifs. En territoire de Beni, on avait découvert en partant de la liste sur internet, 4 bureaux de vote itinérants. La question qui se pose est celle de savoir comment le premier scrutin a eu lieu dans les bureaux fictifs et les bureaux itinérants.

A KIWANJA en Territoire de Rutsuru, il y a eu crépitement des balles ce samedi 3 décembre à partir de 7h30. Pour cause : Un camion FUSO rempli des bulletins de vote déjà cochés au profit des candidats bien connus et en provenance de Kichanga au Masisi, était intercepté par la population. Depuis que la population a perdu toute confiance dans la police et l’armée, le reflexe est de bruler tout matériel électoral suspect car faire appel à la police c’est comme appeler l’ami de ton tueur à ton secours. Ce Camion au contenu suspect était escorté par la Monusco. Quand la population a voulu mettre ce camion à feu, la police est intervenue pour disperser les arçonneurs. Le crépitement des balles a fait de Kiwanja une cité en guerre.

Correspondance particulière de Vungi/Butembo et de Kiwanja/Rutshuru

direct.cd