ELECTIONS EN RDC : Lubumbashi vit au ralenti dans l'attente des résultats

Syfia Grands Lacs/RD Congo) A Lubumbashi, la capitale du Katanga, au sud de la RD Congo, seuls les policiers de plus en plus nombreux arpentent les rues. Les habitants préfèrent rester chez eux à discuter politique interminablement dans l'attente des résultats des présidentielles. (2700 s)

A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, au sud de la RD Congo, la police quadrille les principaux points de la ville "pour maintenir l’ordre et la tranquillité", selon le gouvernement provincial. Mais cette forte présence policière fait peur aux habitants qui préfèrent rester chez eux : pas d’écoliers sur les routes, pas de travailleurs aux arrêts de bus. La circulation est réduite, les attroupements interdits par le conseil provincial de ministres. De la station de péage sur chaussée Laurent Désiré Kabila au centre-ville, des groupes de policiers bien équipés sont déployés aux endroits stratégiques, chaque jour plus nombreux.
Ça et là, dans les parcelles de petits groupes de gens parlent politique, la plupart n’arrivent pas s'expliquer l’avance qui serait prise par Kabila au Katanga. "J’ai les résultats des centres de la commune Kamalondo. Dans la majorité des bureaux, le numéro 11 [celui de Tshishekedi, Ndlr] venait largement en tête", déclare un observateur de l’Ong Congo Alternatives qui se dit surpris de ce que publie la CENI. "Je peux te prouver le contraire parce que Kamalondo n’est pas le Katanga", lui réplique un jeune homme, témoin d’un candidat à la députation nationale pour le compte du PPRD.
Sur Kasavubu, dans la commune de Lubumbashi, le siège de l’UDPS est scellé depuis le 5 décembre. Les sympathisants qui s’y trouvaient se sont vus encerclés par des éléments de la police leur demandant de vider le lieu. "La police a frappé certains de nos membres, quatre s’en sont tirés avec des blessures", déclare un membre du cabinet politique du vice-président fédéral de l’UDPS Katanga.
"Nous avons reçu pour mission d’empêcher tout débordement lors de la publication des résultats des élections présidentielles, mais aussi de sévir contre tous ceux qui troublent l’ordre public et la paix", martèle un officier de la PNC s’adressant à l’équipe sous son ordre. A deux kilomètres du siège de l'UDPS gardé par des hommes en arme, il règne un calme étrange au siège du PPRD fédération du haut Katanga.
Au gouvernorat en revanche, de même qu’à la mairie, c’est un jour comme les autres. Tous les services fonctionnent. Le chef de l’exécutif provincial, lui, sillonne les différentes communes de la ville, appelant ses administrés à accepter les résultats des urnes."Le Congo est un pays de droit avec toutes les institutions en place, lance Moïse Katumbi à un groupe de jeunes de la commune de Katuba. Je vous invite à ne pas céder à la violence lors de la proclamation des résultats. Quiconque se sentira lésé par les résultats qui seront publiés par la CENI, je l’invite à saisir à Kinshasa la Cour suprême de justice, car le Katanga n’a pas besoin de compter des morts… ".

Maurice Mulamba

syfia-grands-lacs.info