(L'Observateur Paalga 07/12/2011)
C’est l’histoire d’une élection dont aucun des principaux candidats ne semble avoir besoin des résultats officiels, puisque chacun, depuis longtemps, a les siens propres bien avant même la tenue du scrutin :Joseph Kabila Kabangué d’abord, au pouvoir depuis l’assassinat de son père, Laurent Désiré, en 2001 qui a juste entrebâillé la porte démocratique pour ne pas courir le moindre risque, car dans un scrutin présidentiel à un tour, on ne voit effectivement pas comment le sortant pourrait réussir l’exploit de ne pas gagner; Etienne Tshisekedi ensuite, auréolé de son statut d’opposant historique sûr de sa popularité et pour qui son adversaire ne peut rafler la mise qu’en trichant forcément.
Dans ces conditions, l’élection, déjà émaillée de violences durant la campagne, ne pouvait déboucher que sur la même violence et on n’aura pas eu besoin d’attendre la proclamation officielle des résultats pour allumer la première mèche ; seulement puisqu’il faut malgré tout sacrifier à la formalité, le verdict des urnes devait être livré par la CENI, mais jusqu’en début de soirée, c’était toujours l’attente ; sans suspense dans la mesure où, depuis quelques jours, des données, d’abord partielles, puis de grosses tendances confirmaient ce qu’on savait déjà : la réélection de Kabila fils.
Etant donné que l’issue ne laissait pas de place au doute, la grande interrogation qui est en même temps une inquiétude, c’est comment celui qui aura été déclaré perdant va prendre la chose. Et si ses partisans vont faire contre mauvaise fortune bon cœur.
En fait tout semble indiquer que la déflagration est inévitable si on en juge par la peur panique qui anime les Congolais depuis quelques jours. Et depuis, les plus sceptiques ont commencé à quitter Kinshasa pour Brazzaville.
Le chef de l’Etat lui-même n’ajoute-t-il pas à la psychose vu qu’il s’est retranché avec des milliers de Katangais et qu’il serait aux abonnés absents pour ne pas subir une pression de ses pairs ? Il aurait voulu se préparer au pire qu’il ne s’y serait pas pris autrement. En contribuant du même coup à alimenter la peur. Hier devait être le mardi de tous les dangers, mais le rendez-vous n’ayant pu être respecté, ce qui a contribué à alourdir le climat, déjà pesant, l’on se demande désormais de quoi sera faite la journée de demain.
Par Kader Traoré
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