(Digitalcongo.net 25/04/2013)
C’est une magistrale machination politique qui se trame dans
la traque qui s’observe contre le Premier ministre apparu simple bouc émissaire
d’un ténébreux et double coup d’Etat qu’est occupé à perpétrer l’opposant
Kamerhe et son clan contre Tshisekedi d’abord, ensuite contre Joseph Kabila, la
cible principale.
En vérité, en vérité je vous le dis : le président de
l’Unc est en train de liquider subtilement le vieux lider maximo avec sa vieille
Udps, car il réalise que faute de leadership véritable au sein de l’Opposition,
le moment est venu d’en finir avec la non moins vieille garde constituée de
personnalités comme Kengo, Kiakwama, Anzuluni et autres Idambuito, en même temps
qu’il est déterminé à écraser la nouvelle garde composée d’acteurs comme Luhaka,
Lisanga, Diomi, Fayulu et autres Sessanga. Des acteurs d’une Opposition dont le
poids, sur la scène politique, se sent de moins en moins dans le débat
politique, tellement qu’ils sont préoccupés par le spectacle !
Alors que
les retombées de la motion de censure initiée par le député national Unc
Baudouin Mayo Mambeke contre le Premier ministre Augustin Matata Ponyo marquent
encore la chronique politique congolaise, voici le député national Unc
André-Claudel Lubaya revenir à la charge avec une question écrite adressée à la
même personne.
Il est évident qu’aux termes de l’alinéa 3 de l’article
146 de la Constitution, Baudouin Mayo ne peut pas rempiler puisqu’une nouvelle
motion de censure ou de défiance ne peut pas être envisagée au cours de la même
session.
Il est tout aussi évident qu’étant fondée sur l’article 138 de
la Constitution, l’initiative de Lubaya est tout à fait légale. Augustin Matata
Ponyo va devoir y répondre dans un délai de 15 jours, à dater de la
saisine.
Les deux démarches ont certainement reçu la caution du président
du parti, Vital Kamerhe, ex-candidat à la présidentielle du 28 novembre 2011,
candidat potentiel au poste de porte-parole de l’Opposition. Le député Unc
continue d’engager la responsabilité du Chef de l’Etat dans le « blocage » de la
procédure de désignation de Vital Kamerhe.
Averti ou pas, l’observateur
de la scène politique congolaise a tout le loisir de le constater : Vital
Kamerhe, Baudouin Mayo et André-Claudel Lubaya sont tous des « anciens » du
Pprd. Grâce à ce parti, le premier a exercé les fonctions de président du Bureau
de l’Assemblée nationale, le deuxième de directeur de cabinet du premier et le
troisième de gouverneur de la province du Kasaï Occidental, poste acquis déjà à
l’époque de M’Zee Laurent-Désiré Kabila. Ils connaissent évidemment la « maison
Pprd » et savent que celle-ci les connaît aussi.
Façonner la nouvelle
Opposition politique
Il faut d’emblée le noter : l’Unc ne viole ni la
Constitution de la République, ni le règlement intérieur de l’Assemblée
nationale. Les actes posés jusque-là (motion de censure et question écrite) sont
légaux, même ils peuvent se révéler létaux !
Seulement voilà : au-delà de
la légalité, il y a la morale. C’est, en effet, malsain que de voir la vie
politique nationale devenir tributaire d’un conflit interne – d’aucuns diraient
fratricide – aux Pprdiens et aux ex-Pprdiens. Car c’est bien de cela qu’il
s’agit aujourd’hui.
Cette polarisation ou focalisation n’est pas sans
rappeler la transition conflictuelle Mobutu-Tshisekedi qui, entre 1990 et 1997,
a systématiquement détruit le pays, sous le fallacieux prétexte de
démocratisation.
Au départ, il y a eu - comme dans toute famille - une
entente parfaite, suivie d’une entente brisée des suites des intrigues de la
cour. D’où l’émergence, au sein du Mpr Parti-Etat, d’un courant progressiste
animé par des personnalités comme Makanda, Ngalula et Tshisekedi, face au
courant conservateur animé par des personnalités comme Kithima, Mpinga Kasende,
Nzuzi wa Mbombo, Vunduawe Te Pemako... L’Udps est née du courant
progressiste.
Pendant la période hypersensible de la transition, on
assista à un déchirement poignant avec, d’un côté, les Mobutistes déterminés à
empêcher les ex-Mobutistes de conquérir le pouvoir et, de l’autre côté, les
ex-Mobutistes résolus à empêcher les Mobutistes de conserver le pouvoir, même en
optant pour le partage équitable et équilibré des postes.
La suite est
connue : l’Afdl vint « dégager » les uns et les autres ! Qu’on veuille bien
l’admettre ou pas, le paysage politique congolais a radicalement changé de
visage.
Eternel recommencement, l’histoire est en train de se répéter
sous nos yeux. Plus qu’une impression, la conviction qui se dégage est que
voulant en découdre avec le Pprd qu’elle considère comme le courant
conservateur, l’Unc se découvre la vocation de l’Udps-courant progressiste de
l’époque Mpr Parti-Etat, et Vital Kamerhe celle d’Etienne Tshisekedi.
En
bon animal politique, le « carnassier » Kamerhe a besoin d’étendre son
territoire. Il le sait terminé, le règne des acteurs de la génération Tshisekedi
au sein de l’Opposition actuelle, avec ses acteurs majeurs comme Kengo,
Kiakwama, Anzuluni, Kamanda, Idambwito etc. Il le sait aussi hypothétique, le
règne des jeunes Turcs comme Luhaka, Olenghankoy, Diomi, Lisanga, Sessanga, Busa
etc. Il sait surtout que l’avenir de la Majorité et de l’Opposition du Congo se
trouve dans la génération post-17 mai 1997. Tout est là, rien que là
!
Aussi, à l’instar de Tshisekedi qui se faisait passer pour l’homme qui
comprenait mieux le Mobutu intérieur, Kamerhe se fait-il passer pour l’homme qui
comprend mieux le Kabila intérieur ! Comme Tshisekedi qui devint le protégé de
l’Occident contre Mobutu au point de se présenter en meilleure pièce de rechange
(au cas où…), Kamerhe se bat pour devenir le protégé de l’Occident contre Kabila
au point de se présenter, lui aussi, en meilleure pièce de rechange (au cas
où…).
De la candidature à la présidentielle de 2011 (qu’il ne pouvait
nullement gagner en se mettant sur le dos Kabila, Tshisekedi et Kengo) à
l’actionnement de la motion de censure Mayo et de la question écrite Lubaya, en
passant par la candidature au poste de porte-parole de l’Opposition et par la
multiplication des plans dits de sortie de crise), Vital Kamerhe se positionne
en interlocuteur incontournable devant Joseph Kabila.
Il est capable, en
cas de force majeure, de jouer la carte d’une longue transition escomptée du
Dialogue national, pour peu qu’on lui trouve un rôle majeur. Tshisekedi – c’est
juste un rappel – offrit au maréchal 6 ans de bonus à la tête du pays alors que
le dernier mandat électif de Mobutu se terminait en 1991 !
Mais, pour y
parvenir, il faut faire disparaître (au figuré bien entendu) tout ce qui
s’apparente à Mobutu et à Tshisekedi, quelle que soit la
génération.
Aussi, le « harcèlement » qu’opère l’Unc sur la personne
morale du Premier ministre Augustin Matata vise certes le Président Joseph
Kabila, mais en réalité l’objectif premier est ailleurs : façonner la nouvelle
Opposition à son image ! C’est cela son nouveau combat…
Omer Nsongo die
Lema/MMC
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