(L'Observateur (RDC) 04/04/2013)
Depuis la deuxième République, notre pays traîne une triste
réputation au niveau interne : les masses populaires ont comme l'impression, la
nette impression, que ceux qui occupent les rênes du pouvoir travaillent contre
elles, c'est-à-dire qu'ils font juste le contraire de ce à quoi ils sont
normalement appelés.
On a ainsi vu des ministres, mais également bien
d'autres mandataires, qui avaient la faveur des populations pour avoir posé tel
ou tel autre acte positif être remerciés dans les heures qui avaient suivi,
alors que ceux qui se distinguaient par des malversations financières, des
détournements éhontés des deniers publics (un musicien congolais vient juste de
chanter qu'il s'agit-là d'un mot pour travestir la vérité, qu'il faut bien
parler, là aussi, de vol), ceux-là donc, disions-nous, étaient encensés,
promus.
Lorsque le scandale était trop gênant, on les mettait quelques
temps au garage avant de leur faire prendre l'ascenseur.
Conséquence des
élections couplées de novembre 2011, c'est la majorité formée autour du
Président Joseph Kabila qui est au pouvoir présentement en RDC, et cela pour
cinq ans, comme le veut la Constitution qui régit ce pays. Le choix du Chef de
file de cette majorité et Chef de l'Etat, pour le premier d'entre les ministres,
s'est porté sur Augustin Matata Ponyo.
Mais ce monsieur dérange. Et pour
cause, les politiciens de carrière, dans ce pays, confondent sciemment
militantisme et compétence. Les politiciens de carrière reprochent à Matata
Ponyo de " ne pas servir la majorité ou le PPRD ". Le fait est que le Premier
ministre, tout en étant un fidèle de Joseph Kabila, tout en appartenant bel et
bien à la majorité, n'est pas un militant, au sens où le MPR nous avait
habitués. C'est-à-dire, des gens qui passent leur temps à louer, glorifier le
Chef de l'Etat, même pour rien, des gens qui excellent dans la délation et la
flagornerie.
Je reste persuadé que la meilleure façon de remercier un
chef ou de le soutenir est de s'acquitter correctement, techniquement comme
moralement, des tâches qu'il vous a confiées.
Depuis les indépendances
africaines, les Chefs d'Etat qui ont été vomis ont d'abord été victimes des
comportements négatifs de leurs entourages respectifs. C'est parmi ceux-ci qu'on
trouve les militants. Le temps du militantisme, où l'élévation dépendait de
l'activisme militant, est révolu et doit être définitivement rangé dans les
oubliettes.
Le non-dit, dans ce qu'on reproche à Matata Ponyo, est, à
n'en point douter, sa rigueur. Lorsqu'on lui reproche de ne pas assez servir la
majorité ou le PPRD, ce qu'il faut lire entre les lignes est qu'il a fermé les
robinets, qu'il a ôté le pain à la bouche de ceux qui sont habitués à se servir
à satiété pour rien dans les caisses de la République, sans jamais se rassasier,
pendant que le peuple continue à croupir dans une misère
crasseuse.
Matata Ponyo est méticuleux et a toujours un œil regardant sur
les factures fantaisistes qui sont confectionnées dans des laboratoires des
fossoyeurs de l'économie nationale.
Matata dérange parce qu'il n'est pas
un jouisseur. Il est atypique, alors que des jouisseurs ont décidé de bloquer
indéfiniment l'essor de ce pays en l'orientant vers la danse et les
applaudissements.
Matata sort des sentiers battus. Malgré les faiblesses
inhérentes à la nature humaine, on sent la présence d'un gouvernement et de son
chef, contrairement à l'immobilisme auquel on était habitué.
Il marque
des points. Il force l'admiration, même de l'opposition. Car le peuple se
retrouve en lui. Et si le trou n'était pas aussi profond, le peuple, qui est
dans l'opposition comme dans la majorité, aurait déjà retrouvé ne fut-ce qu'un
petit sourire.
Tous ces faits, à son actif, dérangent, ne peuvent que
déranger, ceux qui sont à ses antipodes. C'est-à-dire ceux qui s'imaginent
qu'être au pouvoir veut dire s'accaparer, pour leur intérêt personnel, ce qui
revient à l'Etat, c'est-à-dire au peuple.
Le chef de l'Etat, garant de la
nation, ne tombera pas dans le piège que lui tendent les ennemis de cette
nation, ces envieux qui prennent le pays pour leur boutique privée leur laissée
par leurs ancêtres, dans laquelle ils ne doivent que puiser inlassablement, sans
même chercher à la faire fructifier.
Plusieurs personnes, même des
compatriotes, même certaines autorités, déçues par la gestion calamiteuse de la
RDC depuis la deuxième République, haussent le ton, se demandant de plus en plus
si le soleil poindra encore dans ce pays que nous avons transformé en nuit
noire.
Matata Ponyo est la preuve par neuf qu'il peut venir quelque chose
de bon de la RDC. Ceux qui le combattent résistent en réalité contre le bonheur
du peuple pour lequel, lui au moins, travaille.
Le Président, qui sait
que la réussite de Matata est en fait sa réussite à lui, l'initiateur du
programme gouvernemental, sait bien distinguer le bon grain de l'ivraie, la
racaille. Le Chef de l'Etat était à la recherche de 15 oiseaux rares. Matata
n'en est-il pas un de trouvé? Et de mieux trouvé.
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