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dimanche 24 mars 2013

RDC : Vers un déploiement d'une brigade d’intervention rapide aux Kivu ?

La rapidité avec laquelle les événements se sont déroulés dans l’Est de la RDC, avec notamment la scission du M23 et la reddition de Bosco Ntaganda à l’ambassade des Etats-Unis à La Haye, pousse le Conseil de sécurité à reconsidérer sa position par rapport au déploiement d’une brigade spéciale d’intervention dans cette partie de la RDC. Après les divergences de ces derniers jours, le Conseil de sécurité devait probablement statuer sur ce sujet à la fin de ce mois de mars.
La proposition française de renforcement de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo, en créant une force d’intervention rapide chargée de «neutraliser» les groupes armés opérant dans l’Est du pays, suscite interrogations et réticences.
Le projet de résolution mis au point par Paris et soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité s’inspire des recommandations du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et des résultats de l’accord régional d’Addis-Abeba du 24 février, censé pacifier l’Est de la RDC, en proie à des rébellions depuis deux décennies. Il doit encore être discuté par les experts des 15 pays avant un vote en avril.
Mais plusieurs pays du Conseil se demandent s’il est faisable, et même s’il est encore nécessaire, de créer cette «brigade d’intervention» - qui compterait quelque 2 500 hommes - après la scission du mouvement M23 et la reddition de son chef Bosco Ntaganda. Ce général congolais rebelle recherché par la Cour pénale internationale pour crimes est depuis quelques heures en détention à La Haye.
Le M23, un des principaux groupes rebelles actifs dans la région minière du Nord-Kivu, avait pris brièvement le contrôle de Goma, la capitale régionale, en novembre dernier avant de se retirer mais ses forces restent stationnées autour de Goma. Le projet de résolution « condamne fermement la présence du M23 dans les environs immédiats de Goma » et réclame que toutes les milices « déposent les armes ».
Renforcée par une « Brigade d’intervention », indique le texte, la Monusco aura désormais aussi pour tâche de « mener des opérations offensives et ciblées », seule ou aux côtés des forces gouvernementales congolaises, pour « stopper le développement de tous les groupes armés, (les) neutraliser et les désarmer». Elle devra cependant «tenir pleinement compte de la nécessité de protéger les civils et de limiter les risques ».

Quelle articulation avec le reste de la mission ?

Jusqu’à présent, la principale mission de la Monusco était la protection des civils mais elle avait été critiquée pour n’avoir pas réussi à stopper la progression du M23 vers Goma et les exactions qui avaient suivi.
La Monusco se voit aussi dotée de drones pour surveiller les frontières de la RDC avec le Rwanda et l’Ouganda. Ces deux pays ont été accusés par des experts de l’ONU d’aider et d’équiper le M23, ce qu’ils démentent.
La Brigade est créée « pour une période initiale d’un an » et reste sous l’autorité du commandant en chef de la Monusco. Basée à Goma, ses effectifs seront inclus dans l’effectif maximal autorisé de la Mission, soit 19 815 soldats. L’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Mozambique sont prêts à lui fournir des troupes.
Kinshasa demande depuis plusieurs mois le renforcement de la Monusco. Mais selon des diplomates, les pays du Conseil qui ont des troupes dans la Mission (Guatemala, Pakistan) redoutent des représailles contre leurs Casques bleus, tandis que la Russie et la Chine soulèvent des objections de principe sur le thème de la non ingérence.
Les Etats-Unis, de leur côté, doutent que la Monusco même renforcée soit capable de chasser les groupes rebelles du Kivu. Kigali, signataire des accords d’Addis-Abeba, a des relations privilégiées avec Washington.
« Nous sommes inquiets » de ce projet de Brigade, a expliqué à des journalistes l’ambassadeur pakistanais Masood Khan. « Il faut voir quel genre d’unité, comment elle s’articulera avec le reste de la Mission ». « Les pays contributeurs de troupes se demandent si tout cela est vraiment nécessaire désormais», note un diplomate. « Mais la brigade est censée lutter contre tous les groupe armés, si ce n’est pas le M23 ce sera un autre groupe et la situation ne va pas s’améliorer comme par magie », ajoute-t-il.
En prévision de l’examen de la résolution, le président rwandais Paul Kagame a effectué une visite à New York mercredi où il a rencontré notamment Ban Ki-moon. Au cours de l’entretien, M. Ban « a accueilli favorablement la reddition de Bosco Ntaganda », selon l’ONU, et a invité Kigali à coopérer avec la nouvelle envoyée spéciale de l’ONU pour la région des Grands Lacs Mary Robinson. Le Rwanda doit prendre la présidence tournante du Conseil de sécurité le 1er avril.

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