Les appels des pieds des uns et des autres tendant à pousser le président et le
Gouvernement à contourner le souverain primaire, pour des conciliabules aux
contours tellement flous, qu’on ne les voit même pas au-delà des frontières
nationales, sont irrecevables. La République ne négocie pas pour plaire à telle
ou telle autre vedette de la scène politique. Aucune démarche ne peut écarter à
ce jour la RDC de la voie tracée par son peuple à travers les textes fondateurs
de la jeune démocratie. Toutes ces phrases, signées Lambert Mende, en disent
long sur la position tranchée du gouvernement quant au sens à donner aux
consultations nationales. Le débat sur la nature de cette intervention musclée
hier, mercredi, devant la presse, le porte-parole du Gouvernement a joué au
recadrage des choses. Pour lui, il n’y aura pas de dialogue national. Ce concept
réveille les démons du partage dit « équitable et équilibré » du pouvoir. Ce qui
serait un schéma anticonstitutionnel auquel le Gouvernement ne peut en aucun cas
adhérer. Les congolais et congolaises sont, plutôt, attendus dans un cadre de
concertations nationales en vue de renforcer la cohésion nationale face aux
menaces qui se dressent contre le pays.
« Aucune démarche ne peut écarter à ce jour la RDC de la voie tracée par
son peuple à travers les textes fondateurs de sa jeune démocratie. La
restauration et la consolidation de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du
territoire national de même que le règlement des questions sécuritaires sont à
ce prix », a précisé Lambert Mende dans un point de presse avec Raymond
Tshibanda, ministre des Affaires étrangères, Coopération Internationale et
Francophonie.
Au cours de cette rencontre, le porte-parole du Gouvernement a eu des mots
justes sur les objectifs fermes des concertations nationales convoquées par le
Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Il ne s’agit pas, dit-il, d’un Sun-City
qui remettrait en cause l’ordre constitutionnel. Au-delà de toutes les
considérations particulières, il est plutôt question de donner à la RDC une
seconde chance de redevenir un pays souverain, en paix avec lui-même et son
environnement régional, respectueux de ses propres lois.
La participation aux concertations « ne peut être conditionnée par des
arrangements au mépris de la légalité républicaine ». Celui qui pense que
la République ne peut obéir à la logique de « show business » de certains
acteurs politiques, déplore une attitude antipatriotique de « conditionner
la survie de la nation à des intérêts personnels ».
Très étendu dans son discours, Lambert Mende a tenu à répondre à chaque
courant hostile au schéma du président de la République. S’agissant des
résolutions de l’accord-cadre qui notamment appellent le gouvernement à la
réconciliation nationale, Mende écarte toute ambigüité : « Il ne s’agit
certainement pas du partage hors constitution du pouvoir qui ne serait rien
moins qu’antipatriotique. »
Il en est de même pour les pourparlers de Kampala : « On a par ailleurs
entendu dire que Kampala aurait était un fiasco du fait de l’absence de quelques
personnalités dont il faudrait absolument satisfaire les désidératas pour qu’une
initiative soit couronnée de succès. Une pure présomption de la part d’acteurs
politiques à l’ego surdimensionné qui croient que sans eux le Congo n’existerait
pas et qui voudraient la recherche des solutions aux vrais problèmes de notre
pays dans la réponse à leurs frustrations individuelles. »
« Cela devait être dit pour tordre le cou une bonne fois pour toutes au
syndrome de substitution qui envahit certains cercles particuliers de notre pays
dès qu’une initiative institutionnelle majeure est annoncée dans le pays et qui
constitue en quelque sorte le degré zéro de la démocratie représentative.
Certains acteurs de l’Opposition politique souhaiteraient que le forum convoqué
par le Chef de l’Etat aborde les questions générales du pays » . Il s’agit
notamment des frustrations nées des élections « bâclées » de 2011. C’est le
point de vue soutenu également par Vital Kamerhe, dans son intervention de
mardi. Ce que le Gouvernement n’entend pas admettre. « Ni la communauté
internationale, ni le président de la RDC n’ont à aucun moment fait du
rétablissement de l’autorité de l’Etat et de la bonne gouvernance dans ce pays
une question de partage dit « équitable et équilibré du pouvoir », estime
Mende.
Socrate Nsimba
Kinshasa, 28/02/2013 (La Prospérité, via
mediacongo.net)
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