En mettant sous son contrôle les enveloppes budgétaires destinées aux ministères, le duo « Kabila »-Matata tente-t-il de faire main basse sur quelques milliers de dollars avant le sauve-qui-peut général ? Matata oserait-t-il soumettre "Joseph Kabila" au même "régime minceur"? Est-il vrai que la primature verse à la Présidence de la République une somme mensuelle estimée à 20 milliards de FC soit 22 millions USD? «Il règne une étrange ambiance de fin de règne. Le duo Kabila-Matata ne sait plus où donner de la tête. Il est manifestement en panne d’imagination. Il y a comme une volonté de grappiller les quelques dollars qui restent. Des dignitaires du régime commencent à vendre - pour ne pas dire liquider - leurs biens immobiliers, commente un analyste kinois. D’autres ont expatrié leurs familles en pleine année scolaire...».
Une ambiance de fin de régime règne à Kinshasa. «Joseph Kabila» ne va quasiment plus - alors plus jamais - au Palais de la nation où se trouve son lieu de travail. Il ne s’y rend désormais que pour recevoir les lettres de créance d’un ambassadeur ou un envoyé étranger. Le « raïs » « travaille » à domicile. Des délégations étrangères sont reçues à la résidence présidentielle dite ex-GLM. C’est en ce lieu que les ministres belges Didier Reynders (Affaires étrangères) et Alexander De Croo (Coopération au développement) ont pu s’entretenir avec lui. Loin des caméras et des micros. Lorsqu’il n’est pas à Kinshasa, le président sortant va se prélasser dans sa ferme de Kingakati. Pendant ce temps, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo fait mine de travailler. Il arrive au bureau à 6 heures du matin pour repartir vers minuit. En fait de travail, l’homme, surnommé "Monsieur croissance", ne fait qu’improviser. En dehors du fameux slogan présidentiel dit "la révolution de la modernité", il n’y a aucune feuille de route. Ni repères. Dans une lettre adressée aux membres du gouvernement, Matata s’arroge le pouvoir de cogérer les crédits des ministères. Le "chef" du gouvernement et son patron de Président semblent découvrir que le budget 2015 ne contient aucune rubrique destinée au financement de l’installation de nouvelles provinces d’une part et de l’organisation des élections générales, de l’autre. Ambiance!
Près d’un mois après la découverte de 421 cadavres dans une fosse commune à Maluku, les voyageurs en provenance de la capitale congolaise sont unanimes : «Il règne une ambiance délétère à Kinshasa à l’image d’un volcan avant l’éruption… ». «Il y règne une ambiance de fin de régime, ajoutent-ils. Les Kinois ont vomi Joseph Kabila et ils ne le dissimulent plus dans leurs conversations. Kabila le sait».
Le Congo-Kinshasa baigne dans l’incertitude. Des sources proches des services de renseignements font état de « grogne » perceptible dans les camps militaires de la capitale. « Sauf au camp militaire Tshatshi, le Quartier général des éléments privilégiés de la garde présidentielle », assurent ces sources. A l’Est, des observateurs redoutent une alliance entre les miliciens hutu des FDLR et les bandes armées qui fleurissent dans les provinces du Kivu.
Qu’en est-il de l’enquête ouverte sur la fosse commune de Maluku?. «Il faut être naïf pour espérer connaître la vérité sur l’enquête en cours », indiquent ces sources. La raison est simple : les enquêteurs font partie des organismes publics mis en cause dans les exécutions extrajudiciaires et autres «disparitions». Les investigateurs sont donc juges et parties.
Contrairement aux premières informations, il semble que ce sont des militaires d’une unité non identifiée qui auraient « tuyauté » des agents de la Monusco sur les corps ensevelis au cimetière désaffecté de Fula Fula à Maluku. Ce serait encore des militaires qui répandraient l’information sur l’existence d’une autre fosse commune au camp militaire Kimbembe à Lubumbashi. De là à conclure que les langues commencent à se délier, il n’y a qu’un pas à franchir.
Comme pour combler cette «lacune», le «Premier» Matata a pris sa plus belle plume. Dans une lettre circulaire n°CAB/PM/CFJAD/J.NK/2015/2489 datée du 20 avril 2015 adressée à tous les membres du gouvernement - avec copie pour le Président de la République -, il écrit : « Les évolutions récentes de l’économie mondiale ainsi que certaines facteurs conjoncturels endogènes ont entraîné une baisse drastique de nos recettes qui requiert du gouvernement la responsabilité d’ajuster ses dépenses et d’observer davantage de circonspection et rigueur dans l’affectation et l’utilisation des ressources disponibles surtout face aux impératifs de mise en place et l’installation de nouvelles structures et entités ainsi qu’aux échéances politiques à venir ».
Matata de poursuivre : « (…), toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations et fonctionnement, devront être soumises à mon appréciation et obtenir préalablement mon aval. Il en est ainsi notamment des dépenses liées aux déplacements, à l’organisation de manifestations, forums, séminaires, etc. ». Et de conclure : « (…), je demande à Messieurs le ministre d’Etat du Bugdet et le ministre des Finances de veiller, dans l’exercice de leurs prérogatives en matière d’exécution des dépenses, en strict respect des présentes directives ».
Dans ce Congo démocratique où plus de la moitié du budget de l’Etat est destinée à la paie des émoluments du personnel politique, il faut être de mauvaise foi pour ne pas applaudir toute volonté tendant à la réduction du train de vie de l’Etat.
« Le ministre est responsable de son département (…)», stipule l’article 93-1 de la Constitution. On ne pourrait cependant s’empêcher de relever l’absence de base juridique sur laquelle le « Premier » Matata s’est fondé pour légitimer sa démarche. Une démarche qui fait de lui une sorte de cogestionnaire des ministres tout en réduisant le ministre du Budget et son collègue des Finances au rang de « ministres délégués » chargés de veiller au strict respect de ses directives.
« Le Congo est un Etat de droit », déclarait récemment Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale. Le numéro un de la représentation nationale semblait « justifier » la garde à vue, bien au-delà du délai constitutionnel, de militants pro-démocratie des groupes de pression Filimbi et Lucha (Lutte pour le changement). L’Etat de droit n’est-il pas finalement un Etat qui respecte ses propres lois et les conventions internationales ?
Que voit-on ? Au Congo démocratique, les lois et les règlements sont foulés aux pieds par les plus hautes autorités du pays, ceux-là mêmes qui ont pour mission de les observer et les défendre.
Arbitraire, l’acte posé par le Premier ministre Augustin Matata rappelle une démarche tout aussi arbitraire menée par «Joseph Kabila». En personne.
Dans une lettre datée du 28 mai 2009 - revêtue de la signature de son directeur de cabinet de l’époque, Adolphe Lumanu Mulenda -, le «raïs» instruisait le Premier ministre d’alors, Adolphe Muzito, en ces termes : «(…), j’ai l’honneur de vous informer que sur instruction de la «haute hiérarchie», désormais, tout ordonnancement des dépenses publiques devra, avant paiement, requérir l’autorisation préalable de son excellence Monsieur le président de la République. Il en est de même des plans de trésorerie mensuels». Le Premier ministre était ainsi dépossédé de ses prérogatives constitutionnelles - dont la gestion du compte du trésor - au profit du chef de l’Etat. Celui-ci est pourtant politiquement irresponsable et n’est nullement tenu de rendre compte à la représentation nationale. Dieu seul sait si les finances publiques du Congo démocratique sont, depuis, mieux gérées.
En mettant sous son contrôle les enveloppes budgétaires destinées aux ministères, le duo « Kabila »-Matata tente-t-il de faire main basse sur quelques milliers de dollars avant le sauve-qui-peut général ? Matata oserait-t-il soumettre "Joseph Kabila" au même "régime minceur"? Est-il vrai que la primature verse à la Présidence de la République une somme mensuelle estimée à 20 milliards de FC soit 22 millions USD? «Il règne une étrange ambiance de fin de règne. Le duo Kabila-Matata ne sait plus où donner de la tête. Il est manifestement en panne d’imagination. Il y a comme une volonté de grappiller les quelques dollars qui restent. Des dignitaires du régime commencent à vendre - pour ne pas dire liquider - leurs biens immobiliers, commente un analyste kinois. D’autres ont expatrié leurs familles en pleine année scolaire...».
[Baudouin Amba Wetshi/Congoindépendant]
Une ambiance de fin de régime règne à Kinshasa. «Joseph Kabila» ne va quasiment plus - alors plus jamais - au Palais de la nation où se trouve son lieu de travail. Il ne s’y rend désormais que pour recevoir les lettres de créance d’un ambassadeur ou un envoyé étranger. Le « raïs » « travaille » à domicile. Des délégations étrangères sont reçues à la résidence présidentielle dite ex-GLM. C’est en ce lieu que les ministres belges Didier Reynders (Affaires étrangères) et Alexander De Croo (Coopération au développement) ont pu s’entretenir avec lui. Loin des caméras et des micros. Lorsqu’il n’est pas à Kinshasa, le président sortant va se prélasser dans sa ferme de Kingakati. Pendant ce temps, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo fait mine de travailler. Il arrive au bureau à 6 heures du matin pour repartir vers minuit. En fait de travail, l’homme, surnommé "Monsieur croissance", ne fait qu’improviser. En dehors du fameux slogan présidentiel dit "la révolution de la modernité", il n’y a aucune feuille de route. Ni repères. Dans une lettre adressée aux membres du gouvernement, Matata s’arroge le pouvoir de cogérer les crédits des ministères. Le "chef" du gouvernement et son patron de Président semblent découvrir que le budget 2015 ne contient aucune rubrique destinée au financement de l’installation de nouvelles provinces d’une part et de l’organisation des élections générales, de l’autre. Ambiance!
Près d’un mois après la découverte de 421 cadavres dans une fosse commune à Maluku, les voyageurs en provenance de la capitale congolaise sont unanimes : «Il règne une ambiance délétère à Kinshasa à l’image d’un volcan avant l’éruption… ». «Il y règne une ambiance de fin de régime, ajoutent-ils. Les Kinois ont vomi Joseph Kabila et ils ne le dissimulent plus dans leurs conversations. Kabila le sait».
Le Congo-Kinshasa baigne dans l’incertitude. Des sources proches des services de renseignements font état de « grogne » perceptible dans les camps militaires de la capitale. « Sauf au camp militaire Tshatshi, le Quartier général des éléments privilégiés de la garde présidentielle », assurent ces sources. A l’Est, des observateurs redoutent une alliance entre les miliciens hutu des FDLR et les bandes armées qui fleurissent dans les provinces du Kivu.
Qu’en est-il de l’enquête ouverte sur la fosse commune de Maluku?. «Il faut être naïf pour espérer connaître la vérité sur l’enquête en cours », indiquent ces sources. La raison est simple : les enquêteurs font partie des organismes publics mis en cause dans les exécutions extrajudiciaires et autres «disparitions». Les investigateurs sont donc juges et parties.
Contrairement aux premières informations, il semble que ce sont des militaires d’une unité non identifiée qui auraient « tuyauté » des agents de la Monusco sur les corps ensevelis au cimetière désaffecté de Fula Fula à Maluku. Ce serait encore des militaires qui répandraient l’information sur l’existence d’une autre fosse commune au camp militaire Kimbembe à Lubumbashi. De là à conclure que les langues commencent à se délier, il n’y a qu’un pas à franchir.
Lettre-circulaire
Après avoir précipité la mise en œuvre du découpage territorial pour une raison connue de lui seul, «Joseph Kabila» dont la «philosophie» semble se résumer à «agir d’abord et réfléchir après», aurait « découvert » finalement ce que tout le monde savait déjà. A savoir que l’installation de nouvelles entités décentralisées nécessite non seulement le transfert des compétences mais surtout des moyens humains et financiers. Le « raïs » a réalisé que rien n’a été prévu dans le budget 2015 pour ce faire.Comme pour combler cette «lacune», le «Premier» Matata a pris sa plus belle plume. Dans une lettre circulaire n°CAB/PM/CFJAD/J.NK/2015/2489 datée du 20 avril 2015 adressée à tous les membres du gouvernement - avec copie pour le Président de la République -, il écrit : « Les évolutions récentes de l’économie mondiale ainsi que certaines facteurs conjoncturels endogènes ont entraîné une baisse drastique de nos recettes qui requiert du gouvernement la responsabilité d’ajuster ses dépenses et d’observer davantage de circonspection et rigueur dans l’affectation et l’utilisation des ressources disponibles surtout face aux impératifs de mise en place et l’installation de nouvelles structures et entités ainsi qu’aux échéances politiques à venir ».
Matata de poursuivre : « (…), toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations et fonctionnement, devront être soumises à mon appréciation et obtenir préalablement mon aval. Il en est ainsi notamment des dépenses liées aux déplacements, à l’organisation de manifestations, forums, séminaires, etc. ». Et de conclure : « (…), je demande à Messieurs le ministre d’Etat du Bugdet et le ministre des Finances de veiller, dans l’exercice de leurs prérogatives en matière d’exécution des dépenses, en strict respect des présentes directives ».
Dans ce Congo démocratique où plus de la moitié du budget de l’Etat est destinée à la paie des émoluments du personnel politique, il faut être de mauvaise foi pour ne pas applaudir toute volonté tendant à la réduction du train de vie de l’Etat.
« Le ministre est responsable de son département (…)», stipule l’article 93-1 de la Constitution. On ne pourrait cependant s’empêcher de relever l’absence de base juridique sur laquelle le « Premier » Matata s’est fondé pour légitimer sa démarche. Une démarche qui fait de lui une sorte de cogestionnaire des ministres tout en réduisant le ministre du Budget et son collègue des Finances au rang de « ministres délégués » chargés de veiller au strict respect de ses directives.
Etat de droit
La démarche de Matata serait-elle motivée par la baisse du cours du pétrole - depuis juillet 2014 - laquelle exerce, depuis janvier dernier, un impact négatif sur le cours du cuivre?« Le Congo est un Etat de droit », déclarait récemment Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale. Le numéro un de la représentation nationale semblait « justifier » la garde à vue, bien au-delà du délai constitutionnel, de militants pro-démocratie des groupes de pression Filimbi et Lucha (Lutte pour le changement). L’Etat de droit n’est-il pas finalement un Etat qui respecte ses propres lois et les conventions internationales ?
Que voit-on ? Au Congo démocratique, les lois et les règlements sont foulés aux pieds par les plus hautes autorités du pays, ceux-là mêmes qui ont pour mission de les observer et les défendre.
Arbitraire, l’acte posé par le Premier ministre Augustin Matata rappelle une démarche tout aussi arbitraire menée par «Joseph Kabila». En personne.
Dans une lettre datée du 28 mai 2009 - revêtue de la signature de son directeur de cabinet de l’époque, Adolphe Lumanu Mulenda -, le «raïs» instruisait le Premier ministre d’alors, Adolphe Muzito, en ces termes : «(…), j’ai l’honneur de vous informer que sur instruction de la «haute hiérarchie», désormais, tout ordonnancement des dépenses publiques devra, avant paiement, requérir l’autorisation préalable de son excellence Monsieur le président de la République. Il en est de même des plans de trésorerie mensuels». Le Premier ministre était ainsi dépossédé de ses prérogatives constitutionnelles - dont la gestion du compte du trésor - au profit du chef de l’Etat. Celui-ci est pourtant politiquement irresponsable et n’est nullement tenu de rendre compte à la représentation nationale. Dieu seul sait si les finances publiques du Congo démocratique sont, depuis, mieux gérées.
Duo en panne d’imagination
En s’octroyant un droit de regard sur «des dépenses liées aux déplacements, à l’organisation de manifestations, forums, séminaires », en vue notamment de faire « face à l’impératif de prévision de la mise en place et l’installation de nouvelles structures et entités ainsi qu’aux échéances politiques à venir », le Premier ministre Matata fait un triple aveu. Primo : l’Etat congolais navigue plus que jamais à vue. Secundo : l’intérêt général se confond désormais avec les intérêts d’un homme : «Joseph Kabila». Enfin : l’installation de nouvelles collectivités territoriales n’est en réalité qu’une opération de "neutralisation" de quelques rivaux potentiels. L’impréparation en témoigne.En mettant sous son contrôle les enveloppes budgétaires destinées aux ministères, le duo « Kabila »-Matata tente-t-il de faire main basse sur quelques milliers de dollars avant le sauve-qui-peut général ? Matata oserait-t-il soumettre "Joseph Kabila" au même "régime minceur"? Est-il vrai que la primature verse à la Présidence de la République une somme mensuelle estimée à 20 milliards de FC soit 22 millions USD? «Il règne une étrange ambiance de fin de règne. Le duo Kabila-Matata ne sait plus où donner de la tête. Il est manifestement en panne d’imagination. Il y a comme une volonté de grappiller les quelques dollars qui restent. Des dignitaires du régime commencent à vendre - pour ne pas dire liquider - leurs biens immobiliers, commente un analyste kinois. D’autres ont expatrié leurs familles en pleine année scolaire...».
[Baudouin Amba Wetshi/Congoindépendant]
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