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lundi 4 mai 2015

RDC : La population d’Irumu n’en finit pas de subir les affres des conflits armés récurrents

La population du territoire d’Irumu, particulièrement celle habitant la partie sud, n’en finit pas de subir les affres des conflits armés récurrents, dont elle est victime depuis plus d’une décennie déjà. Une situation liée à l’insécurité permanente entretenue par la présence de différents groupes armés.
Contrainte à se déplacer régulièrement pour fuir les attaques et les exactions de la part des hommes armés, la population ne peut plus vaguer librement à ses occupations habituelles. L’une des conséquences de cette insécurité, constatent les acteurs humanitaires, est la dégradation de la situation alimentaire dans le territoire.
Le rapport d’analyse du 12ème  cycle du Cadre intégré de la classification de la sécurité alimentaire (IPC), rédigé en décembre dernier, révèle que le territoire d’Irumu, particulièrement les zones de santé de Geti, Komanda, Boga et Tchabi, est en insécurité alimentaire aiguë.
Les experts en sécurité alimentaire ont classifié cette région en phase 4 d’urgence alimentaire au dernier semestre 2014, alors qu’au premier trimestre elle était en phase 3. Dans son bulletin du mois d’avril,  le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), justifie cette insécurité alimentaire entre autres, par des conflits armés ayant entrainé d’importants mouvements de population et gravement nuit aux moyens d’existence des populations.
Près de 260 000 personnes dont les personnes déplacées, retournées ainsi que les communautés locales, souligne-t-on, sont affectées par cette insécurité alimentaire. L’accès à leurs champs est restreint à cause de l’insécurité créée par des groupes armés encore actifs dans cette zone.
Une enquête nutritionnelle, effectuée au mois d’octobre dernier par le Gouvernement, au travers le Programme national nutritionnel (PRONANUT) dans la zone de santé de Geti, a relevé que le taux de malnutrition enregistré de 12,1 %  dépasse les seuils d’urgence établis à 10 % pour la malnutrition aigüe globale.
Actuellement, les organisations humanitaires font face  à plusieurs contraintes. Avec de nouvelles attaques menées par des Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) contre des rebelles ougandais de l’Alliance des forces démocratiques (LRA) dans la province du Nord-Kivu qui s’étendent sur le district de l’Ituri, les besoins des personnes déplacées internes (PDI) ne cessent de croître.

La mobilisation des ressources additionnelles requise pour une réponse multisectorielle

Ainsi, pour prendre en compte cette situation, la mobilisation des ressources financières additionnelles est requise pour une réponse multisectorielle en faveur des personnes déplacées internes (PDI) et retournées du Sud Irumu, sans oublier des personnes déplacées venues du Nord Kivu à cause des exactions des rebelles ougandais.
Depuis le déclenchement de la crise au Sud Irumu en 2013, les acteurs humanitaires ne ménagent aucun effort pour venir en aide à plus de 250 000 personnes.
C’est dans ce cadre que plus de 50 000 personnes (déplacées, retournées, communauté d’accueil) ont bénéficié en 2014 de l’assistance du mécanisme de Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP). Cette assistance se poursuit  dans les zones encore accessibles dans le Sud Irumu.
Par ailleurs, grâce au financement d’ECHO, CESVI a assisté plus de 46 000 personnes déplacées et retournées en eau, hygiène et assainissement dans les zones de santé de Geti et Komanda, entre mars 2014 et février dernier. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et les organisations INTERSOS, COOPI, ALDI et Solidarités international sont parmi les nombreuses organisations qui ont effectué des projets en sécurité alimentaire.
Dans le secteur de la santé, MEDAIR appuie 95 000 personnes en soins de santé dans les zones de santé de Boga et Geti. Cette assistance financée sur fonds propre de MEDAIR s’étale sur une année, soit d’avril 2014 à avril 2015.
Beaucoup d’analystes de la situation politico-sécuritaire en Ituri,  estiment le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le retour d’une paix durable dans cette partie du district passe par l’implication des autorités gouvernementales à la résolution de cette crise, vieille de plus d’une décennie.
Pour ce faire, la reprise des négociations sur le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des éléments du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), l’un des groupes armés les plus actifs dans cette zone, est vivement souhaitée et constitue aussi un des leviers indispensables à la désescalade des violences.
Des opérations militaires, indique-t-on, même si à long terme pourraient faire plier les miliciens, ne font qu’accentuer la vulnérabilité des populations civiles, condamnées à l’errance et à la dépendance de l’aide humanitaire. Le Gouvernement a donc le choix à faire. Engager de nouvelles discussions avec les miliciens ou privilégier l’option militaire. Si la première option l’emporte sur la seconde, soutient-t-on, cela consacrera peut-être à moyen terme le renforcement de la résilience communautaire et la mise en place des programmes de transition. C’est seulement de cette manière  insiste-t-on, que cette riche région redeviendra la locomotive de la relance économique du district de l’Ituri.

Des programmes de relèvement précoce pour la résilience communautaire entravés

Dans l’entre-temps, constate-t-on dans la  collectivité de Walendu Bindi, la précarité du contexte sécuritaire et la pérennisation des hostilités entravent la mise en œuvre des programmes de relèvement précoce, de transition et le renforcement de la résilience communautaire. A cause de cette situation malheureusement la relance des projets de développement à l’heure actuelle est en veilleuse. Le Sud Irumu reste donc à ce jour tributaire de l’aide humanitaire.
[Dovin Ntelolo Diasonga]

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