(L'Avenir Quotidien 02/11/2012) *Pour cet exercice, un accent est mis sur les ressources innovantes, c’est-à-dire, celles issues du crédit carbone, des entreprises structurantes, du partenariat public-privé, des budgets annexes et des comptes spéciaux tels que le Fonds national d’entretien routier, etc.
*La solidarité de tous les députés de la Majorité Présidentielle est nécessaire et elle ne devra pas se tromper d’adversaire. Il y a nécessité d’un débat franc sur ce budget, même si chaque député doit jouer son rôle. C’est en principe aujourd’hui que le Premier ministre Matata Ponyo doit présenter et défendre le budget 2013 au Parlement.
Comme il faut bien le rappeler, ce budget a été élaboré au moment où le pays est confronté à une situation de guerre dans sa partie Est. La résolution du conflit implique l’amorce de plusieurs initiatives et actions sécuritaires et diplomatiques. De même, les élections sénatoriales et provinciales étant programmées en 2013, le projet du budget aligne des crédits nécessaires pour leur couverture.
En effet, le projet du budget 2013 situe les recettes à 6.973,9 milliards de FC contre des dépenses de l’ordre de 7.078,2 milliards de FC, soit un gap (déficit) de 104,3 milliards de FC pour lequel un financement est à rechercher au cours de l’exercice.
Les recettes de l’exercice 2013 sont évaluées à 6.973,9 milliards de FC et dégagent un taux d’accroissement de 1,3% par rapport à leur niveau de 2012 fixé à 6.609,2 milliards de FC. Les dépenses de l’exercice 2013 elles, sont évaluées à 7.078,2 milliards de FC, représentant 36,7% du PIB et un taux d’accroissement de 7,1% comparativement à leur niveau de 2012 fixé à 6.609,2 milliards de FC.
Toujours dans ce budget, un accent a été mis sur les ressources innovantes, c’est-à-dire, celles issues du crédit carbone, des entreprises structurantes, du partenariat public-privé, des budgets annexes et des comptes spéciaux tels que le FONER, etc.
Ce budget qui sera présenté aux élus du peuple, mérite d’être soutenu pour plusieurs raisons. D’abord, il tient compte des besoins réels de chaque institution et ministère par rapport aux recettes mobilisées. Ceci pour dire que lorsque le pays n’aura pas produit assez d’efforts pour mobiliser plus de recettes, il n’aura des dépenses qu’au prorata des recettes réalisées.
En suite, le circuit de payement par avoie bancaire qui a été utilisé peut permettre de soulager pas mal de fonctionnaires et agents de l’Etat, à travers le reliquat engrangé par le Gouvernement. Enfin, les recettes issues du Go Pass sont attendues fiévreusement par les élus du peuple qui avaient déjà élaboré des recommandations à cet effet lors de la législature passée.
Un budget réaliste
Pour plusieurs observateurs de la scène politique, le budget tel que va le présenter le Premier ministre est un budget réaliste, celui qui tient compte de la réalité. Matata imprime un nouvel élan à travers ce budget qui prévoit un gap, lequel il faut le rechercher au cours de cet exercice. Ceci pour dire que le Premier ministre ne travaille qu’avec les recettes sûres, même si la comptabilité publique veut que l’Etat songe d’abord aux dépenses.
Il reviendra donc à son gouvernement de chercher l’argent pour compenser ce gap. Le premier ministre n’a pas voulu miroiter aux honorables députés des recettes qui seront difficilement mobilisées. Mais il veut présenter la situation telle qu’elle se présente, mais en exigeant la discipline au niveau de tous les services mobilisateurs des recettes.
Au regard de tout ce tableau qui vient d’être dressé, disons que la solidarité de toute la Majorité Présidentielle est nécessaire, lorsqu’on sait dans quelles circonstances a été élaboré le budget. De même, les députés nationaux de tous les bords ne devront pas se tromper d’adversaire, car l’adversaire est connu : c’est la pauvreté qui décime plus d’une moitié de la population congolaise. « Ici, l’adversaire n’est pas un député d’une obédience différente à la vôtre, l’adversaire est celui qui ne veut pas que le budget se dote d’un budget en vue de son développement. »
Pour arriver à réaliser tous ces défis, il est préférable que chacun joue effectivement son rôle. Le parlement demeure l’autorité budgétaire par excellence. La population voudrait tout simplement qu’il exerce son mandat afin de lui donner un budget capable d’améliorer sensiblement ses conditions de vie. Il est établi que le Parlement est composé de la Majorité Présidentielle et de l’Opposition.
Même si par nature l’Opposition doit voter contre, il faut quand même reconnaitre que parmi les membres de cette opposition il y a des personnes de bon sens, celles qui votent un budget comme celui-ci lorsqu’elles se rendent compte que l’intérêt du pays est en jeu.
Quid de l’exécution du budget 2012
omme il est de coutume, avant de pouvoir débattre d’un budget, il est toujours prudent de jeter un regard sur le budget précédent. Dans le cas d’espèce, il s’agit du budget 2012 dont on renseigne qu’à fin juin 2012, les recettes totales réalisées se chiffrent à 1.966,1 milliards de FC, contre une prévision établie de l’ordre de 3.304,6 milliards de FC toutes sources confondues, soit un taux de réalisation de 59,5%. Ce montant, renseigne-t-on au niveau du Gouvernement, est constitué de recettes internes de l’ordre de 1.652,5 milliards de FC des recettes extérieures chiffrées à 313,6 milliards de FC.
Quant aux dépenses, disons qu’au terme du 1er semestre, elles se sont chiffrées globalement à 1.504, 8 milliards de FC contre une prévision linéaire de 3.304,6 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 45,5%. Elles sont financées par les ressources internes à concurrence de 1.304,0 milliards de FC, par les ressources extérieures à raison de 156,0 milliards de FC. Il convient de noter également que 44,7 milliards de FC ont été exécutés au titre de PPTE.
Après les élections des gouverneurs de provinces et où la Majorité Présidentielle ne s’est pas retrouvée derrière un candidat, il est de l’intérêt de la famille politique du chef de l’Etat de resserrer les rangs derrière Matata Ponyo. Le Premier ministre mérite la confiance de tout le monde, surtout des élis légitimes du peuple, au regard des efforts qu’il ne cesse de fournir.
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