(Xinhuanet 02/11/2012)
KINSHASA -- La ville Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu a connu le 31 octobre une paralysie générale, à la suite du mot d'ordre d'une journée Ville Morte lancé par le bureau de la société civile du Sud-Kivu.
Les organisateurs ont dit avoir organisé cette action pour protester contre la dégradation de la situation sécuritaire dans les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
En l'espace d'une semaine ; au mois 5 personnes ont été tuées dans la ville de Bukavu. Le jeudi 25 octobre dernier, le Dr Denis Mukwenge, spécialisé dans le traitement des femmes victimes de viols et autres violences sexuelles a été attaqué par des hommes armés qui ont fini par tuer sa sentinelle.
"C'est la raison pour laquelle nous avons tenu à organiser cette journée Ville Morte", a expliqué M. Raymond Hamisi, membre de la société civile du Sud-Kivu.
Selon la société civile du Sud-Kivu, son appel est suivi par 70% des habitants de Bukavu et de ses environs. "Tôt le matin, les élèves qui dirigeaient vers leurs écoles respectives, ont vite rebroussé chemin. Il n'y a eu pas d'enseignants. Les travailleurs, qui ont l'habitude d'envahir l'artère principale de la ville en direction de leurs lieux de travail, n'ont pas été aussi nombreux que d'habitude", a déclaré le 31 octobre M. Hamisi.
Plusieurs magasins et boutiques étaient fermés pendant toute la journée. Au niveau du marché de Nyawera, les marchands étaient présents. Mais, ils n'ont pas étalé leurs marchandises, non par respect du mot d'ordre de la société civile, mais plutôt par crainte d'éventuels pillages.
Par cette journée ville morte, la société civile entend dénoncer l'insécurité qui a fait surface dans la ville de Bukavu en particulier et dans les deux provinces du Kivu en général. Selon les organisateurs, cette situation est caractérisée notamment par l'activisme des groupes armés, les enlèvements et assassinats ciblés, la multiplicité des taxes ainsi que la paupérisation de la population.
Pour plusieurs observateurs, les assassinats et tentatives d'assassinat observés ces jours ci à Goma s'inscrivent dans une logique bien claire, celle qui consiste à créer un climat de terreur dans la province de Sud-Kivu en général, dans la ville de Bukavu en particulier.
Ce climat de terreur profite bien entendu à tous ceux qui se livrent sans ménagement aux pillages des richesses du pays, au trafic et au commerce illégal d'armes ainsi qu'aux groupes armés qui se comportent en véritables terroristes dans une région, où il faut le reconnaître, il y a une absence de l'autorité de l'Etat.
L'autre face de ce climat de terreur consiste à éliminer physiquement les symboles de la lutte contre les violences, dont notamment des personnalités du genre de docteur Denis Mukwenge, des journalistes et des défenseurs des droits de l'Homme.
Un total de 12 journalistes et défenseurs des droits de l'Homme sont déjà tués dans l'est de la RDC depuis 2009. Par conséquent, les assassinats actuelles visent à créer une psychose de peur de tous ceux qui luttent pour l'émergence de l'Etat et de la démocratie en RDC.
A la lumière de ces faits, une chose reste vraie, c'est que le retour à la paix dans la province du Sud-Kivu passe par la restauration de l'autorité de l'Etat. Il appartient donc au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités en garantissant la sécurité des personnes et de leurs biens dans cette partie de la RDC, longtemps restée aux mains des groupes armés, qui, sa foi et moral, pillent, tuent, violent et massacrent des innocents, sans inquiétude de conscience.
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