(Direct.cd 13/04/2012)
GOMA (RDCongo) – Le président de la RD Congo Joseph Kabila a
estimé mercredi à Goma (est) qu’il y avait des raisons d’arrêter le général
Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), mais affirmé
qu’il n’agissait pas sous pression de la communauté internationale.
Il y
a un certain Bosco Ntaganda, qui a un mandat d’arrêt de la CPI et qui est
recherché. Nous avons plus d’une centaine de raisons pour l’arrêter, et nous ne
manquerons pas de force et de moyens pour l’arrêter. Mais je ne travaille pas
sous la pression de la communauté internationale, a déclaré le chef de l’Etat
devant la société civile du Nord-Kivu, après un mouvement de défection
d’officiers ex-rebelles proches du général Ntaganda, lui-même
ex-rebelle.
Ma position reste la même. Sachez que tout ce que nous ferons
pour le dossier de cet officier sera pour l’intérêt du Nord-Kivu en particulier,
et du peuple congolais en général, a ajouté le président qui répète depuis 2009
au sujet du cas Ntaganda que la paix prévaut sur la justice.
Cette
indiscipline qui s’est manifestée dans l’armée, cette fois-ci je viens de régler
ça. A la prochaine, que ce soit Bosco Ntaganda ou n’importe quel autre officier,
ils seront arrêtés et déférés devant la justice, a-t-il prévenu.
Si le
général était arrêté, le président a évoqué la possibilité de le juger en RDC, à
Goma ou Kinshasa.
Plus d’une dizaine d’officiers supérieurs, ex-membres
de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ont fait
défection de l’armée régulière avec quelques centaines d’hommes, ces derniers
jours dans les provinces instables du Nord et du Sud-Kivu.
Ces officiers
sont des proches de Bosco Ntaganda, ex-chef d’état-major du CNDP, intégrés comme
lui dans l’armée régulière début 2009 après un accord de paix avec
Kinshasa.
Plusieurs officiers ont déjà réintégré leurs unités ou se sont
rendus et seuls quelques-uns sont toujours traqués par les forces loyalistes,
selon une source militaire.
Les officiers impliqués seront traduits
devant une commission de discipline et les responsables jugés, a-t-on
ajouté.
Le président Kabila a également annoncé la suspension des
opérations militaires menées dans les deux Kivu contre les groupes armés
étrangers et locaux actifs dans cette région, pour réorganiser le commandement
de ces opérations.
En fin de journée, le chef de l’Etat a quitté Goma
pour Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Basé à Goma, Ntaganda, connu aussi
sous le surnom de Terminator, est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la
CPI pour enrôlement d’enfants quand il était dans une autre milice au début des
années 2000.
Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a annoncé mi-mars
qu’il allait demander un nouveau mandat d’arrêt lui pour des crimes
supplémentaires de viols et meurtres, commis, selon des ONG des droits de
l’homme, quand il était au CNDP et depuis son intégration dans
l’armée.
Officiellement chargé de l’intégration des ex-rebelles, Ntaganda
était en fait le numéro 2 des opérations dans l’est où les civils sont victimes
d’exactions et condamnés à des déplacements incessants.
Dans un rapport
publié fin 2011, des experts mandatés par l’ONU notaient la persistance, dans
l’est, de structures de commandement parallèle (au sein de l’armée) dans
lesquelles le général Ntaganda jouait un rôle de plus en plus
important.
Publié par La Rédaction, le 12 avril 2012
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