Amnesty International a appelé, mardi 9 octobre, la République démocratique du Congo (RDC) à faire cesser les violences dans l'est de son territoire, alors qu'une attaque à la grenade a fait un mort et une vingtaine de blessés lundi à Goma, dans l'est du pays.
"Des inconnus ont lancé une grenade dans le quartier de Mapendo, faisant 22 blessés dont l'un a succombé à ses blessures durant la nuit", a dit à Reuters le colonel Edouard-Simon Makiadi. Une autre grenade a été lancée mais n'a pas explosé.Ces dernières semaines, des attentats ont fait au moins 18 morts à Goma, faisant craindre une offensive des rebelles du M23 qui tiennent des positions à une trentaine de kilomètres de la ville.
"UNE ESCALADE DE LA VIOLENCE"
"Le gouvernement congolais doit prendre de toute urgence des mesures pour faire cesser les violences dans l'est du pays et amener tous les responsables présumés de ces actes à rendre des comptes", affirme dans un communiqué Amnesty International. Une délégation de l'ONG de défense des droits humains, de retour de l'Est, a "recueilli des informations sur des cas de viol, d'exécutions sommaires, de recrutement forcé de civils, y compris d'enfants, de pillages et de collecte illégale d'impôts par différents groupes armés", poursuit le texte.
L'ONG évoque une "escalade de la violence", ainsi qu'une "multiplication" des violences ethniques et des "violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains". Elle regrette que l'"impunité pour les violations du droit international" soit "devenue la règle en RDC".
"SITUATION INACCEPTABLE"
Alors qu'approche le sommet de la francophonie, du 12 au 14 octobre à Kinshasa, les Etats participant "ne peuvent pas fermer les yeux sur le contexte dans lequel le sommet se déroule", explique Audrey Gaughran, directrice du programme Afrique d'Amnesty International, citée dans le communiqué. Ils doivent condamner dans les "termes les plus forts les nombreuses violations" et ont le "devoir d'intervenir auprès des autorités congolaises" pour qu'elles agissent et amènent les "responsables présumés à rendre compte de leurs actes", a-t-elle ajouté.
Le président François Hollande, qui se rend ce week-end à Kinshasa, a estimé mardi que sur le plan de la démocratie en RDC "la situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l'opposition", lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Amnesty International pense notamment au général radié Bosco Ntaganda, que la Cour pénale internationale (CPI) recherche pour plusieurs crimes, dont l'enrôlement d'enfants soldats, et qui est soupçonné par certaines ONG de liens directs avec la rébellion Mouvement du 23 mars (M23). L'armée affronte depuis mai le M23 dans un territoire frontalier du Rwanda et de l'Ouganda. Les combats ont causé plus de 300 000 déplacés. Par ailleurs, des milices locales ou des groupes étrangers en rébellion contre leur pays d'origine gagnent du terrain. Ces groupes profitant de la concentration des efforts de l'armée sur la lutte contre le M23, accusé d'être soutenu par le Rwanda, qui dément.
http://www.lemonde.fr/afrique/a
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...