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jeudi 12 juillet 2012

FLORIBERT CHEBEYA : D’embarrassantes révélations pour Kinshasa

(Guineeconakry.info 12/07/2012) Plutôt mal élu à l’issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2011, Joseph Kabila n’en finit pas de trainer des casseroles. On aurait pu penser qu’entre la rébellion à l’est du pays et la controverse autour du prochain sommet de la Francophonie, la RDC avait suffisamment de soucis à se faire, pour ne point deriver. Mais à ces deux préoccupations fondamentales, s’ajoutent désormais les accablantes révélations dans l’affaire dite de Floribert Chebeya, du nom de l’ancien dirigeant de l’ONG « La Voix des sans voix ».
Fortement soupçonné dans l’assassinat du militant des droits humains et de son chauffeur, Fidèle Bazana, le 1er juin 2010 à travers l’inspecteur général de police d’alors, John Numbi Kinshasa s’est jusqu’ici abrité derrière une prétendue absence de preuves évidentes, pour protéger le chef de la police. Mais si les témoignages de Paul Mwilambwe venaient à être authentifiés, les autorités congolaises se retrouveraient dans une mauvaise posture.
Doli Ibefo, le successeur de Floribert Chebeya à la tête de l’ONG « La voix des sans voix », doit être conforté dans ses sentiments. En effet, lui a toujours été convaincu de la responsabilité directe du chef de police dans l’assassinat du militant des droits de l’homme et de son chauffeur.
Mais en réalité, cette responsabilité est quasiment évidente. Parce qu’au lendemain de la disparition de Chebeya, son épouse était catégorique quant au rendez-vous auquel il avait à répondre. « C’était hier vers 17 heures, mon mari m’a appelée pour me dire qu’il avait rendez-vous à l’IG (NDLR: Inspection générale de la police), et que le Général Numbi (NDLR: l’inspecteur général de la police) devait le recevoir vers 17 heures 30. Il m’a appelée, nous avons parlé au téléphone. Après quelque temps, il m’a envoyé un SMS pour confirmer qu’on allait le recevoir vers 17 heures 30 ». De ce rendez-vous, Floribert Chebeya ne reviendra jamais. Le lendemain, on retrouvait même son corps à l’intérieur de son véhicule dans un quartier périphérique de la capitale congolaise.
Pourtant, malgré ce lien des plus évidents, l’Etat congolais n’a pas consenti à livrer le responsable de la police. Les pressions des avocats, des militants des droits humains et plus largement de l’ensemble de l’opinion publique n’y ont rien changé. Kinshasa est demeurée sourde à tous les appels en faveur de la manifestation de la vérité. A peine, on avait accepté le sacrifice de quelques seconds couteaux. Plus globalement, les autorités congolaises ont manifesté une certaine nervosité avec tout ce qui se rapprochait du dossier de Floribert Chebeya. C’est ainsi que le réalisateur belge Thierry Michel, auteur du film "L’Affaire Chebeya : Crime d’Etat ?" par l’intermédiaire duquel se manifeste ce rebondissement, a été refoulé de la RDC.
Parce que le nouvel accusateur, venant lui-même de l’intérieur de la police, est plutôt précis. Ainsi, il parle de 500 000 dollars américains que le général Numbi aurait promis au major Christian Ngoy pour l’élimination de Chebeya. Ayant lui-même assisté via les caméras de surveillance à la double exécution, il décrit celle-ci avec force détails. Mieux, Paul Mwilambwe donne les mobiles de l’assassinat. Ces derniers consisteraient dans des informations sur les massacres des adeptes de la secte Bundu ya Kongo, perpétrés par des policiers en 2007 et 2008 et que le militant des droits de l’homme s’apprêtaient au remettre au roi belge.
Mais si les accusations de Paul Mwilambwe se confirment, Kinshasa aura du mal à continuer feindre l’indifférence.

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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