«Apple, si vous lisez ceci, s'il vous plaît donner à ma famille et mon peuple une chance d'un avenir meilleur en devenant le leader d'un commerce propre des minérais dans l'Est du Congo», affirme Delly Mawazo Sesete dans une tribune éditoriale dans le Guardian.
Riche en minérais tels que l'or, l'étain, mais aussi le tungstène et le tantale, cette province est le théâtre d'atrocités commises par des bandes armées qui sèment la terreur au sein des populations locales pour régner en maîtres dans la région. Ces bandes armées rivales n'hésitent pas à commettre des meurtres, à utiliser le viol comme arme d'intimidation pour contrôler les populations locales, mais aussi à exploiter les enfants qui travaillent dans les mines dans des conditions extrêmement dangereuses. Afin d'éveiller les consciences, Delly Mawazo Sesete a voulu impliquer les consommateurs de produits multimédia dans sa démarche.
«Ces minerais font parti de votre vie quotidienne. Ils permettent à votre ordinateur de fonctionner pour que vous puissez surfer sur Internet. Ils enregistrent vos scores de hauts niveaux sur votre Playstation. Ils font vibrer vos téléphones quand quelqu'un vous appelle», affirme-t-il.
Ces minerais servent principalement à l'élaboration des nouveaux outils de communications, à commencer par l'industrie de la téléphonie mobile. Le marché des nouvelles technologies alimentent par conséquent ces conflits, où rien que pour le coltan, —un minerai utilisé pour la création des téléphones portables—, 80% de la production mondiale provient de RDC. Le commerce congolais de l’or, de l’étain, du tungstène et du tantale totalise de 300 millions à 1,4 milliard de dollars (de 495 à 990 millions d'euros) par an, et la plupart des minerais sont «taxés» par des soldats en arme à un moment ou un autre de leur trajet.
Depuis cinq semaines que la campagne a été lancée, 50.000 personnes réparties sur 75 pays ont déjà signé la pétition de Delly Mawazo Sesete.
En 2007, des initiatives avaient déjà été prises pour sensibiliser les populations occidentales et tenter d'arrêter ce conflit. John Prendergost, un ancien directeur du Conseil de sécurité nationale de l'ONG américaine International Crisis Group, avait créé Enough Project, un projet dont le but était de rendre accessible la compréhension des conflits en RDC en se concentrant sur deux thèmes: la violence sexuelle et les conflits sur les minerais. En mêlant ces deux aspects, ils avaient présenté le conflit d’une façon plus abordable, et en même temps, ils avaient impliqué les consommateurs américains en inventant des slogans comme:
«Vous ne voulez pas que votre téléphone portable alimente la guerre en RDC? Dites-le à Obama!»Lu sur The Guardian
© SlateAfrique
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