Fraude électorale en RD Congo ?

Le résultat de l’élection présidentielle est ouvertement rejeté par l’opposition.

Le candidat d’opposition, Étienne Tshisekedi, s’est proclamé vendredi chef de l’État de la République démocratique du Congo (RDC), prétendant l’avoir emporté lors de l’élection présidentielle. Mais la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) donne le chef de l’État sortant, Joseph Kabila, vainqueur avec 48,95 % des voix, contre 32,33 % pour le chef de file de l’opposition. Ce dernier « rejette en bloc » ces chiffres en arguant au contraire qu’il l’aurait emporté avec 54 % des suffrages, contre 26 % pour Kabila.
Les résultats officiels « manquent de crédibilité », affirme de son côté la mission de l’ONG Carter Center, qui sur invitation de la Céni observe le processus de dépouillement et de compilation des bulletins des scrutins législatif et présidentiel. Le rapport relève que les principaux problèmes ont été rencontrés à Kinshasa, fief de Tshisekedi, où quelque 2 000 résultats de vote ont été perdus, et Lubumbashi, où Kabila a fait des scores très élevés se rapprochant parfois des 100 %. Un avis qui tend à renforcer les nombreuses suspicions de fraude électorale. Ces irrégularités ont nourri à leur tour un climat de tension, plus principalement à Kinshasa, ou l’on compte déjà quatre morts. Selon Radio Okapi (parrainé par l’ONU), six personnes auraient même perdu la vie dans la capitale.
Le bras de fer entre le leader de l’opposition et Joseph Kabila ne fait que s’intensifier. La communauté internationale, très mesurée pour l’instant sur le cas congolais, aura un rôle important à jouer pour éviter que le pays, qui sort d’une période de conflits internes très sanglants ne replonge dans les règlements de compte et les exactions.

Antonin Dupont Kennedy

humanite.fr