RDC – Faustin Munene réclame l’organisation de nouvelles élections

Exilé en France, l’ancien chef d’état-major des FARDC salue la dernière prise de position de l’épiscopat catholique sur le déroulement du processus électoral. S’exprimant au lendemain de la prise de position des évêques catholiques qui ont dénoncé les graves irrégularités ayant entaché le processus électoral, le général Faustin Munene a loué cet engagement des princes de l’Église et prône ce qu’il appelle « l’évangile de libération ». C’était au cours d’une audience accordée à un collectif des journalistes de la diaspora, selon le journal en ligne « Bakolokongo ».

Tout en se félicitant de cette initiative, l’ancien chef d’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a invité les autres confessions religieuses à emboiter le pas à l’épiscopat catholique et prouver qu’elles évangélisent réellement pour la vérité, la justice et le salut du peuple. « L’Église de la RDC a la mission et le devoir religieux et patriotique de prêcher l’évangile de libération au peuple congolais pour sauver la démocratie et faire respecter la volonté du peuple », a déclaré cet officier en rupture de ban avec la hiérarchie militaire de son pays.
Pour lui, le courage des évêques catholiques mérite d’être salué pour autant qu’ils ont pris le risque de dénoncer publiquement le régime actuel et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui, dit-il, « mettent en péril l’édification d’un État démocratique et veulent construire un État de droit dans une culture de tricherie, de mensonge et de terreur, de militarisation et d’atteinte flagrante à la liberté d’expression ».
Il est d’avis que l’Église a un rôle important à jouer dans le processus de libération du peuple congolais et des institutions de la République prises en otage du fait de l’usurpation du pouvoir au détriment de ceux que le peuple a réellement élus. Sur la même lancée, l’ex vice-ministre de l’Intérieur de Mzee Laurent Désiré Kabila pense qu’il est temps que l’opposition se redynamise et se consolide autour d’une vision commune de lutte pour unir ses efforts et « achever la mission noble lui assignée pour libérer décisivement la patrie ».
Le général Faustin Munene plaide, en outre, pour la requalification des élections du 28 novembre 2011 dont il demande à la communauté internationale de rejeter les résultats en bloc. Le schéma qu’il propose s’articule, entre autres, autour de la démission de la Céni et la mise en place d’un nouveau processus pour l’organisation de nouvelles élections. C’est, à ses yeux, la seule alternative susceptible d’éviter au pays les travers d’une crise postélectorale dont les prémices sont déjà perceptibles. Le leader de Armée de résistance populaire (ARP) a, par ailleurs, interpellé toutes les forces de défense et de l’ordre et les a invitées à se ranger du côté du peuple en ralliant son mouvement de résistance pour sauver la patrie en danger.
Ces déclarations font suite à un récent communiqué de l’ARP publié au lendemain de la prestation de serment du président proclamé, Joseph Kabila, et celle d’Étienne Tshisekedi « président autoproclamé », dans lequel ce mouvement de résistance annonçait la vacance du pouvoir d’État en RDC pour cause de déficit de légitimité au niveau de la magistrature suprême. Réfugié au Congo voisin après la destruction de ses résidences à Kinshasa, le général Faustin Munene a ensuite gagné la France où il s’est exilé.

Alain Diasso

direct.cd