Le candidat Mobutu Nzanga lance sa campa­gne électorale ce week­-end à travers le Bas­-Congo avec comme am­bition de figurer parmi les trois premiers à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011.
Selon des sources pro­ches de l’Union des dé­mocrates mobutistes (Udemo) son parti, le fils du maréchal Mobutu empruntera la route pour présenter les candidats députés nationaux de son parti politique dans les contrées de la province littorale tout en sollicitant leurs suffra­ges et pour lui et pour les postulants députés. Ces derniers se redéploieront alors à travers les villes et bourgades de leurs cir­conscriptions électorales pendant que le candidat n°9 poursuivra son périple électoral.
Revenu le dimanche soir du Maroc ou il est allé enterrer son frère cadet, Mobutu Nzanga devrait dans les 48 heu­res libérer le finance­ment de campagne promis à ses partisans avant de démarrer. Les indis­crétions en provenance de cette formation politique assurent que les candidats officiels auront entre 4 et 40.000 dollars selon les circonscriptions électorales et le poids politique de chacun.
Le nouveaux mobutistes clament haut et fort que leur lea­der Mobutu Nzanga sera parmi les trois premiers au classement final. Rappelant au passage à qui veut les entendre que personne ne les at­tendaient à la quatrième place aux élections de 2006 avec 808.397 voix, il affirment avoir boutiqué une stratégie de campagne basée sur l’attachement de certai­nes contrées à la per­sonne de feu Maréchal Mobutu Sese Seko.
Quatorze ans après avoir quitté le pouvoir, les réalisations de ce dernier sont mieux app­réciées par les popula­tions qui n’attendent qu’un héritier pour leur continuation. C’est le cas des provinces de l’Equa­teur et l’Orientale où ils comptent mettre le pa­quet pour rafler le gros de leurs suffrages. Des provinces comme le Nord-Kivu et le Sud-Kivu ayant beaucoup bénéfices de la paix sous Mo­butu sont des lieux pro­pices pour leur discours. Ces entités ainsi que le Maniema n’étaient que des territoires de la pro­vince du grand Kivu. Aux dires des partisans de l’Udemo, le découpage territorial de 1982 est à la base du développe­ment de ces provinces.
Nulle part les néo­mobutistes ne parlent de battre campagne dans les Kasaï ou au Katanga, fiefs apparemment impre­nables par d’autres can­didats.
A l’Udemo, l’on estime que beaucoup de candi­dats font du spectacle. La stratégie électorale de cet ex-allié de la Majo­rité présidentielle compte sur les téléphones rouges qu’il faut actionner pour arracher les suffrages des électeurs à l’instar des chefs coutumiers et autres notabilités oubliés par le régime kabiliste et ses ennemis.
Mobutu Nzanga et ses partisans estiment avoir plus de chances aussi grâce à leur image plus soft que les adversai­res revanchards qui pas­sent le gros de leur temps à injurier et promettre la foudre aux vaincus.
Quand les néo­mobutistes estiment qu’ils occuperont une place parmi les trois pre­mières, on les voit à la deuxième ou à la troisième. Car, tous les son­dages sérieux donnent Joseph Kabila en pre­mière position tandis que Tshisekedi et Kamerhe se permutent aux deuxième et troisième places. Mais, obtenir une marche sur les trois du podium ne sera pas une mince af­faire pour le leader de l’Udemo.
On sait qu’il avait ob­tenu 808.397 voix au pre­mier tour de l’élection présidentielle de 2006. Ces voix comptaient pour tout le territoire national. Ses outsiders valent pro­bablement plus.
Tshisekedi qui avait sé­ché les élections passées semble avoir la main mise sur les deux Kasaï et la diaspora de ces provinces très visible à Kins­hasa et à Lubumbashi.
Mais, Kamerhe qui avait pris 93.000 voix rien qu’à Bukavu peut en faire davantage pour tout le Sud-Kivu et grappiller plus loin sur le territoire grâce à ses alliances avec les députés nationaux populaires de la mandature finissante.
Les 11 candidats pré­sidents de la République se battant pour un seul siège, la place de deuxième ou troisième est honorifique donc. Dans un contexte d’une élection présidentielle à un seul tour, sa seule valeur est de positionner son occupant comme chef de file de l’opposition au cas où il aurait beaucoup de députés nationaux. C’est sans doute La rai­son pour laquelle l’Udemo prend très au sérieux ses candidats à la députation nationale. La présence de Mobutu Nzanga à leur présentation est une cau­tion morale dans les contrées où l’image du Ma­réchal Mobutu a été restaurée.

La République

(GTM/Ern./GW/Yes)