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jeudi 28 mai 2015

RDC : La honte d’un régime criminel

Fosse commune de Maluku, Joseph Kabila démasqué pour crimes contre l’humanité, qu’attend la CPI pour appliquer la rigueur de la loi ? Il faut que Joseph Kabila rende des comptes à la Nation congolaise, qui l’a accueilli, naïvement, un certain 17 Mai 1997 et pour comble même, comme libérateur !
La Radiotélévision Belge Francophone (RTBF) a diffusé ce samedi 2 Mai 2015, à 19h30, un reportage inédit, pour tenter d’élucider le mystère de la « Fosse commune de Maluku », un charnier dans lequel furent ensevelis, à la totale surprise de sourciers anonymes, 425 corps dont 300 fœtus et 125 corps d’indigents, non identifiés donc ! Découverte supplémentaire, le cimetière Fula-Fula, à Maluku, bien que désaffecté, ne serait pas davantage, un des seuls à abriter une fosse commune dans le pays.
La situation serait comparable à N’sele, Benseke, Kimwenza et à Mbanza-Ngungu, dans la périphérie de la Ville de Kinshasa, et à Kimbembe, et dans celle de Lubumbashi, au Katanga. Cette pratique macabre, d’enterrer des citoyens congolais dans une fosse commune serait l’œuvre des forces dites de sécurité, et des membres de la garde présidentielle, qui, souvent, emportent ainsi les corps sans vie de leurs victimes. Ceci, dans le but d’effacer toutes traces de leur vie antérieur, et ainsi leur laisser toute conscience tranquille. C’est la honte d’un régime criminel, qui assure ainsi leur acquittement, par l’impossibilité de toute enquête, du fait de l’absence totale de toutes traces de preuve.
Pour confronter la réalité vécue aux faits déclarés, l’animateur de l’émission a projeté, en complément, un film où clairement on a pu voir un camion de l’Armée congolaise, en stationnement, devant la morgue de l’hôpital Général de Kinshasa ex. Mama Yemo, avec des militaires aux alentours, veillant sans compassion, à l’évacuation des corps sans vie, et ensanglantés, pour les déposer en conservation dans des chambres froides, préalablement réservées à cette fin.
Tout étant « caporalisé », en République Démocratique du Congo, cette opération de « déchargement des corps sans vie », s’est effectué dans la plus stricte discrétion. Il s’agit, évidemment, du spectacle d’un génocide programmé, dans lequel la responsabilité des femmes et hommes politiques congolais, avides et œuvrant pour ce régime, semble être engagé, avec complicité avérée, et crime de non-assistance à des personnes en danger de mort.
Le comble est que nul ne sait, jusqu’à ce jour, la provenance des corps enterrés à Maluku et quelles seraient les causes de leur décès ? Peut-on croire à la version des officiels congolais, déclarant qu’il s’agirait des fœtus et des mort-nés, enterrés ensemble avec des indigents ? Peut-on croire qu’un fœtus ou un mort-né peut garder sur lui une barbiche pimentée, une calvitie, et comment expliquer que certains morts-nés étaient même en cravate ?
Par ailleurs, les voix s’élèvent du côté de celles et ceux qui, pour une raison ou une autre, ont perdu parents ou fils, lors des manifestations du 19, 20 et 21 janvier 2015. Si l’on en croit les rumeurs, ce sont les corps de ces infortunés patriotes qui furent enterrés dans une fosse commune à Maluku, nuitamment, et loin des regards indiscrets, et surtout loin de la tendresse des leurs !
S’il faut comptabiliser toutes les opérations du genre, à travers tout le pays, pendant 14 ans de règne de Joseph Kabila, il est à craindre qu’avec un tel système, on arrive à réduire l’essor démographique de la population congolaise, et que même, également, on arrive à manquer d’espace pour enterrer les morts, naturels ou non, d’ici 5 ou 10 ans ! En conclusion, le Congo Kinshasa n’est pas très loin de l’apocalypse et/ou de sa disparition ontologique, puisqu’il assiste, en fait, à un génocide savamment orchestré du peuple congolais !
Bien que le Gouvernement congolais aie chargé Ghyslain Kahozi, Procureur de la République de Matete, de mener des enquêtes judiciaires, afin d’éclairer l’opinion publique sur ces découvertes de groupes importants de morts inexpliqués, ce magistrat, me semble-t-il, est inféodé par la maladie de la corruption. L’homme tient un discours décousu, et il fait preuve d’un amateurisme déconcertant !
Pourtant, lui comme moi, avons appris au cours de nos études universitaire, que le juriste doit être la seule personne au monde, qui ne croit qu’après examen et vérifications minutieuses à la mort d’une personne humaine découverte sur la place publique !Dès lors, comment ce fameux Procureur de la République peut-il valablement mener des enquêtes fiables sans authentifier ce qui est dans le trou, c’est-à-dire dans la fosse commune ? A-t-il pu confronter la liste reprenant l’identité de toutes les victimes, pour connaître, par conséquent, le nombre de fœtus, et/ou morts nés, et, séparément, celui des indigents ? A-t-on procédé au teste systématique de l’ADN de chaque corps déterré ?
Au regard de ce qui précède, ne serait-il pas souhaitable que la Cour Pénale Internationale relève la flagrance des manquements et ordonne des poursuites ? En examinant les enquêtes de Ghyslain Kahozi, Procureur de la République en charge du dossier de la fosse commune de Maluku, cela restera probablement sans résultat ! Comme d’ailleurs, dans les enquêtes précédentes de l’Etat : Fidèle Bazana, Armand Tungulu et autres, ont été tués par la Police et les services dits de sécurité, mais les corps de ces vaillants et illustres compatriotes n’ont pas été retrouvés ! Et peut-être ne le seraient-ils jamais !
Il faut que Joseph Kabila rende des comptes à la Nation congolaise, qui l’a accueilli, naïvement, un certain 17 Mai 1997 et pour comble même, comme libérateur !
[Bamba-di-Lelo]

vendredi 22 mai 2015

RDC : A qui profitent les tueries de Beni ?

La réponse à cette question est, indubitablement, à tous ceux qui trouvent leurs comptes dans l’entretien du guêpier du grand Kivu. Une des catégories citées, deux, trois d’entre elles ou elles toutes. Certes, au grand dam du pouvoir dont la bonne appréciation passe par l’extinction du boucher du grand Kivu et qui est même déjà inculpé de ne pas prendre à cœur la pacification de Kivu. Les trahisons au sein de l’armée, parmi les cadres congolais ainsi que même la collaboration du peuple avec les pilleurs et meurtriers compliquent la tâche du gouvernement qui veut éradiquer l’insécurité dans le grand Kivu ayant lancé l’opération Sukola 1 en dotant les FARDC de moyens conséquents.
Le constat fait est tel que des tueries attribuées aux forces négatives étrangères persistent à sévir au Nord-Kivu. Un nouveau massacre de civils a été perpétré dans la nuit du mardi à mercredi 12 mai 2015 par des hommes armés à Mapiki et Sabu, deux villages du secteur de Beni–Mbau situés à près de 30 Kilomètres au nord-ouest de la ville de Beni (Nord-Kivu).
A en croire la société civile locale, une vingtaine de personnes y ont été tuées à la machette. Il est rapporté  que c’est aux environs de 19 heures locales le mardi, que des hommes armés ont commis leur forfaiture à Mapiki et Sabu. Des sources locales, l’on a appris que les assaillants ont découpé à la hache et à la machette plusieurs habitants tuant une vingtaine d’entre eux. D’après la version du Président de la société civile du territoire de Beni, Teddy Kataliko, il y a sept civils tués à Mapiki et quinze autres à Sabu. L’administrateur du territoire de Beni, Amisi Kalonda, outre » qu’il confirme ce massacre, précise, toutefois qu’uniquement une dizaine de corps, à moins de nouvelles trouvailles, ont été ramassés par les services de sécurité dépêchés sur les lieux.
A la mi-mai 2015, il est fait état de plus 400 personnes, parmi lesquels plusieurs enfants, massacrées  par des hommes armés depuis début octobre 2014 dans les localités du territoire de Beni situé dans le Nord-Kivu. A propos d’effets consécutifs à ces massacres, le tableau n’est guère brillant. Il est fait état, en effet, des milliers de déplacés. En Ituri dans la Province Orientale, se sont réfugiés plus de 3 500 déplacés venant Nord Kivu depuis octobre 2014, constitués en grande partie des femmes et des enfants. A Komanda, à 80 km au sud-ouest de Bunia, où ces réfugiés se sont établis privés de tout pour avoir tout laissé dans leur fuite subite, leurs récits des peines endurées décrivent des scènes funestes d’une rare sauvagerie vécues.
Cependant l’histoire tueries de la population du territoire de Beni fait penser à toutes celles survenues dans le grand Kivu depuis l’arrivée, en 1994, des réfugiés Hutus rwandais. Cet effort de mémoire permet de se rendre compte de combien les Congolais du grand Kivu font l’objet des tueries. Dans les récents massacres, ce sont les rebelles ougandais d’ADF Nalu qui sont sur le banc des accusés.
Les politiques congolais se sont mêlés de ces tueries pour élaborer des théories explicatives à base d’impostures ou d’intox ou en font carrément des fonds de commerce politiciens pour essayer de rebondir politiquement. Au nombre de ces politiques, des noms comme Vital Kamerhe, Mbusa Nyamwisi et d’autres noms des opposants sont cités. La prise de position de ces politiques amène à se poser la question pour connaître les bénéficiaires de ces tueries. Le Gouverneur du Nord-Kivu et certains députés de l’opposition battent en brèche le Premier-ministre accusé de ne s’occuper que de l’économie sans se soucier du sort du peuple de Béni.
Par le passé, les Hutus ayant élu domicile à Goma tuaient les Zaïro-congolais. Il a été rapporté que les  rebelles Hutus avaient la gâchette facile puisque parmi les Zaïro-congolais comme il y avait des personnes armées parmi ceux-là.
La guerre dite de libération menée par l’Alliances des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, AFDL, avait sonné le glass pour bien des Congolais de l’Est, obligés à cause d’elle, de fuir qui vers l’intérieur du pays, qui vers l’extérieur. Nombreux ainsi d’entre eux ont trouvé la mort.
Avec le début, le 2 août 1998, de la guerre du Rassemblement Congolais pour la démocratie, RDC-Goma, les Congolais, civils comme militaires, ont aussi, nombreux, trouvé la mort. La guerre du RDC-Goma a donné lieu au foisonnement des rébellions, les unes toutes aussi meurtrières et pillardes que les autres.
Après  le dialogue inter-congolais, l’insécurité créée par la bande à Jules Mutebusi et Laurent-Nkunda a continué à envoyer ad patres des Congolais du grand Kivu. Le Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP, de Laurent-Nkunda a mis le comble à cette tragédie et s’est fait succéder au rôle terroriste par le Mouvement du 23 mars, le M23.
Il sied, cependant de reconnaître qu’il n’y a pas que ces mouvements politico-militaires majeurs qui ont tué et désemparé les Congolais du Kivu. A côté d’eux, sévissent également toutes les forces négatives répertoriées qui se livrent aux viols, exactions, violences, pillages divers, carnage des peuplades kivutiennes, etc. Les plus négativement célèbres parmi elles sont les forces négatives étrangères FDLR, les ADF-Nalu, les APLC, les FNL, etc. ; ainsi que des forces négatives nationales Cobra Matata, Raia Mutomboki, etc.
Quant au bilan humain des actions nocives de ces forces négatives, des sources ne s’accordent guère, mais l’on estime à plus de 6 millions des morts, les victimes humaines de ce cycle pernicieux des violences et hécatombes au grand Kivu.

Des théories explicatives diverses

Il y en a qui estiment, se fondant sur l’existence d’un projet de balkanisation de la RDC, qu’une bonne partie de l’Est de la RDC est convoitée par l’Ouganda, le Burundi ainsi que et surtout le Rwanda. Aussi s’activent-ils à rendre infernale la vie aux Congolais du Kivu pour que, soit ils fuient les terres pour que les habitants desdits pays les occupent, soit excédés et embrouillés, ils demandent carrément à faire partie des susnommés pays.
D’aucuns estiment que le plus virulent d’entre les pays qui ambitionnent de prendre des terres à la RDC, c’est le Rwanda. Celui-ci s’emploie à créer toutes les conditions de la création de la république du volcan qui, d’abord réclamera son autonomie à l’endroit de la RDC, avant de se rattacher au Rwanda par la suite. Les dernières tueries dans le territoire de Beni ont été précédées par une entrée éclair des militaires rwandais au Nord de Goma au Nord-Kivu et des voix, dont celle du gouverneur Julien Paluku, faisaient état d’une réactivation du M23 sous une nouvelle appellation. Et le M23 est connu comme une émanation rwandaise.
Une troisième interprétation fait valoir les envolées mercantilistes des prédateurs impérialistes qui, voulant s’approvisionner à leur guise des matières précieuses du grand Kivu, choisissent de collaborer avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi qui entretiennent de pseudo-rebellions en RDC ou des groupes armés nationaux comme étrangers. Ces puissances, représentées par la Monusco, gèreraient les choses de manière à pérenniser le statu quo. Il semble qu’il y ait des aérodromes dans les brousses de l’Est à partir des quels atterriraient et décolleraient des avions qui emportent les minerais et autres richesses de sang et d’entretien du guêpier est-congolais.
Une autre explication veut que le guêpier soit entretenu par tous ceux qui en profitent pour se livrer à l’exploitation et à la commercialisation des minerais et autres richesses du grand-Kivu. Aussi entretiennent-ils le guêpier pour des raisons d’enrichissement ou de cupidité. Aux prétentions et indiscrétions de beaucoup, des Congolais, civils comme militaires noircissent aussi leurs mains dans cette histoire.
Les gens de Béni ont aussi été accusés de collaborer avec leurs assaillants pour des fins inavoués mais qu’on peut deviner et qui se trouvent dans les cas ci-haut épinglés. Ainsi, ils ne dénoncent pas les assaillent et tant s’en faut ils leur vouent une collaboration contre la paix, la stabilité et la concorde sur leurs propres terres et contre leurs propres frères, sœurs, parents et enfants.

A qui profitent les tueries ?

La réponse à cette question est, indubitablement, à tous ceux qui trouvent leurs comptes dans l’entretien du guêpier du grand Kivu. Une des catégories citées, deux, trois d’entre elles ou elles toutes. Certes, au grand dam du pouvoir dont la bonne appréciation passe par l’extinction du boucher du grand Kivu et qui est même déjà inculpé de ne pas prendre à cœur la pacification de Kivu. Les trahisons au sein de l’armée, parmi les cadres congolais ainsi que même la collaboration du peuple avec les pilleurs et meurtriers compliquent la tâche du gouvernement qui veut éradiquer l’insécurité dans le grand Kivu ayant lancé l’opération Sukola 1 en dotant les FARDC de moyens conséquents.
Aujourd’hui, face à la persistance du mal, les ennemis croient réussir leurs visées. Le peuple est déjà appelé à se prendre en charge. Mais cet appel, pour le gouvernement ne signifie pas le signe précurseur d’un ras le bol populaire qui conduirait à la demande d’autonomie des peuples de Kivu. Pour les ennemis, tel Bertrand Bisimwa, le président de l’ex M23, un tel appel est intrigant et l’indexe comme à l’origine des tueries qui forcent le peuple au désarroi. L’opposition qui, dans son analyse méconnaît tous les facteurs concourant à ce guêpier, ne brandit que l’incompétence du gouvernement et en profite pour en appeler à sa démission. Cependant, le guêpier du grand Kivu est une mer archi-profonde qu’il sied d’observer avec délicatesse et circonspection.
[Samy BOSONGO]

RDC, un dialogue qui risque de déboucher vers un glissement du calendrier électoral

L’opposition a rejeté lundi le "dialogue politique" proposé par le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, y voyant une manoeuvre pour permettre au chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat. "L’opposition politique congolaise ne trouve pas d’opportunité [à] un dialogue qui risque de nous entraîner dans un chemin de transition" et de déboucher vers un "glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution", ont fait savoir dans une déclaration publique quelques dizaines d’opposants de divers partis, réunis à Kinshasa.  La déclaration a été lue notamment au nom de dirigeants du Mouvement de libération du Congo (MLC) et de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), deux des trois principales formations de l’opposition représentées à l’Assemblée nationale.
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Dialogue mort-né

Où en sont les préparatifs du «Dialogue» entre la mouvance kabiliste et les représentants des forces politiques les plus significatives de l’opposition ? Deux semaines après les contacts amorcés, le 2 mai dernier, par Kalev Mutond, l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), avec les plus hauts responsables de l’UDPS, l’UNC et le MLC, le constat est là : les pourparlers annoncés sont toujours au point de départ. Le « format », le 
« moment » et les « termes de référence » restent à définir de commun accord. La réunion de la «majorité présidentielle» tenue le mercredi 13 mai, à la ferme de Kingakati, sous la présidence de «Joseph Kabila», risque de gêner aux entournures la démarche confiée au chef barbouze Kalev Mutond. Pour la mouvance kabiliste, le calendrier électoral publié le 12 février 2015 n’est pas négociable. L’UDPS, l’UNC et le MLC sont d’un avis contraire. Ces formations politiques restent ouvertes au dialogue tout en insistant sur leur attachement au respect de la Constitution. Une nuance : le parti cher à «Tshitshi» continue à considérer la « vérité des urnes » sur les élections de 2011 comme un préalable aux discussions. C’est un secret de Polichinelle : « Joseph Kabila » tient à rester calife à la place du calife après 2016. L’homme - qui mène des actions assimilables à une pré-campagne électorale - paraît prêt à recourir à la force ou à la ruse pour atteindre son objectif. On peut gager qu’il a suivi et continue de suivre avec le plus grand intérêt les réactions de la « communauté internationale » à l’égard de dérive dictatoriale du régime burundais de Pierre Nkurunziza. Des réactions qualifiées par de "molles" par des analystes...

Dialogue sans objet 

Deux semaines après le passage du patron de l’ANR au siège de l’UDPS, de l’UNC et du MLC, le dialogue annoncé reste au point de départ. Faute d’arbitre ou médiateur pour donner le coup de "gong". La semaine qui commence sera cruciale pour fixer l’opinion sur la viabilité et le sérieux des discussions annoncées. Certains analystes parlent déjà d’un « dialogue mort-né ». Les calculs, la méfiance et les exigences maximalistes des uns et des autres pourraient handicaper toute idée de compromis.
Mercredi 13 mai, «Joseph Kabila» a réuni dans sa ferme de Kingakati quelques bonzes de la "majorité présidentielle". C’est le cas notamment des membres du bureau politique et des présidents des groupes parlementaires. Le président sortant a été, comme à son habitude, incapable de donner l’impulsion. Encore moins de fixer un cap. 
A l’issue de cette rencontre, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku - qui est également le secrétaire exécutif de la majorité présidentielle -, a fait une déclaration de nature à rendre le dialogue claironné sans objet. Selon Minaku, la majorité présidentielle «soutient le calendrier électoral tel que fixé par la CENI». Autrement dit, le processus électoral est et reste tel que prévoit le chronogramme de la CENI : le vote commence par les élections locales, urbaines et municipales. Au grand dam de l’opposition. Une opposition qui a déposé, début mars, une contre-proposition de calendrier donnant préséance à l’élection présidentielle et aux législatives. 

« Joseph Kabila » le calculateur… 

Près de deux ans après les «Concertations nationales», certains acteurs politiques et de la société civile ont difficile à digérer ce qu’ils considèrent comme du mépris de la part de « Joseph Kabila ». En cause, le fait que celui-ci ait passé par «pertes et profits» les 679 recommandations issues de ces assises en général et les «100» qui ont été sélectionnées à son intention, en particulier. Pour ces acteurs socio-politiques, le « dialogue » en gestation ne pourrait être qu’une "entourloupette" de plus. 
En septembre 2013, Joseph Kabila avait appelé à la cohésion nationale au moment où il faisait face aux combattants du M23. Ceux-ci avaient à l’époque le vent en poupe. Dès que la menace est passée, le "raïs" s’est empressé de "s’asseoir" sur les résolutions censées renforcer la cohésion. On comprend que certains observateurs le suspecte de rejouer le même scenario avec pour objectif de contourner la pression internationale sur l’idée d’un troisième mandat.
Echaudée par cette situation précitée, la secrétaire générale du MLC (Mouvement de libération du Congo), Eve Bazaïba Masudi a dit tout le mal qu’elle pense. Dans une interview accordée mercredi 13 mai à radio Okapi, Bazaïba a dit sa disponibilité pour le «dialogue permanent» et le «débat». Elle a, en revanche, crié son horreur à toutes ces grandes réunions non-suivies de résultats. Tel a été, selon elle, le cas des Concertations nationales initiées en septembre 2013 par « Joseph Kabila ». « Dans le contexte actuel, nous avons besoin des élections et non d’un nouveau forum», a-t-elle souligné.

Au commencement était la « Cohésion nationale »

Lorsque « Joseph Kabila » eut l’idée d’organiser les concertations nationales en vue de « renforcer la cohésion nationale », il faisait face aux rebelles du M23. Des rebelles qui étaient en position de force. « Notre devoir aujourd’hui est d’être, chacun, un ardent partisan de la paix et de la cohésion nationale, déclarait-il devant les deux Chambres du Parlement. Nous devons bannir toute attitude, tout propos et tout comportement de nature à exacerber la division entre Congolais.
Agir autrement serait faire le jeu des ennemis de notre pays ». C’était le 7 septembre 2013. 
Clôturant, le 26 novembre 2013, les travaux de ces assises, « Joseph Kabila » dira que « l’objectif assigné à ces assises, forum d’échanges entre fils et filles de notre pays, dans un esprit républicain et de tolérance mutuelle, était de « dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne ». «Je réaffirme mon engagement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces assises, de façon méthodique, mais en évitant toute précipitation», ajoutait-il.
Dix-huit mois après, aucune des cent recommandations transmises à la Présidence de la République n’a connu le moindre début d’application. « La première recommandation prohibait toute révision constitutionnelle, a souligné Eve Bazaïba. La seconde préconisait l’ouverture de l’espace médiatique et politique ». Plusieurs médias proches de l’opposition sont réduits au silence depuis plusieurs années. De même, plusieurs personnalités de l’opposition croupissent dans les cellules de la prison de Makala ou dans les cachots de l’ANR.

« Glissement »

Depuis la publication du très controversé ouvrage «De la révision constitutionnelle à l’inanition de la nation» d’Evariste Boshab, «Joseph Kabila» et les «durs» de son régime ne cessent de multiplier des subterfuges pour faire passer dans l’imaginaire collectif la "pilule" d’un troisième mandat. La "réponse" de la population à Kinshasa et à Goma a été bruyante. C’était aux cours des journées des 19, 20 et 21 janvier.
Depuis son avènement à la tête de l’Etat congolais, un certain 26 janvier 2001, "Joseph Kabila" n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour la «démocratie locale». En 2006 et 2011, les élections locales, urbaines et municipales ont été proprement ignorées. "Il n’ y a pas d’argent", entend-on dire.
Contre toute attente, le « calendrier électoral et global » rendu public le 12 février dernier par la CENI prévoit la "première place" aux élections locales, suivies des provinciales. Ces scrutins sont fixés au mois d’octobre prochain.
Une anecdote. Lors d’une réunion tenue le 22 mars à Kingakati entre les «faucons» et les «frondeurs» de la majorité présidentielle (Ndlr : Dany Banza Maloba, AC ; José Endundo Bononge, PDC ; Olivier Kamitatu, ARC ; Gabriel Kyungu wa Kumwanza, UNAFEC ; Charles Mwando Nsimba, UNADEC ; Pierre Lumbi Okongo, MSR ; Christophe Lutundula Apala, MSSD), l’ancien ministre de l’Intérieur, Richard Muyej a lancé une phrase lourde de sous-entendus : « Vous refusez les élections locales alors que ce sont ces élections qui vont permettre au ’Chef’ d’obtenir le glissement du calendrier électoral». Muyej sera immédiatement recadré par Aubin Minaku : «Le chef de l’Etat ne nous a pas donné mandat pour parler du glissement ».
Depuis plusieurs mois, «Joseph Kabila» affiche l’attitude d’un politicien en pré-campagne électorale. Fuite en avant ? Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo (coût : 280 millions $) dont la première récole a eu lieu le 8 mars, le marché international de Maluku dont la première pierre a été posée le 7 mars par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, la réhabilitation d’un tronçon routier de 15 kilomètres sur la route Boma-Matadi. Ce sont là les quelques actions très médiatisées menées par celui qui peine à se comporter en "président sortant". Il y a lieu d’ajouter la récente « campagne médicale » à Lubumbashi sous le patronage de la « Mama présidente » Olive Lembe di Sita. Une campagne financée, semble-t-il, par la Fondation Dan Gertler. Il se murmure à Lubumbashi que plusieurs patients ont perdu la vie suite à des interventions chirurgicales bâclées.

« Deal secret » entre L’UDPS et le PPRD : info ou intox ?

Au total, l’UDPS, l’UNC et le MLC soutiennent la position officielle ci-après : «Oui au dialogue pour pacifier le processus électoral, mais non à toute idée de prolonger le mandat de Joseph Kabila via un partage du pouvoir ». La Société civile et des organisations de défense des droits humains ne disent pas autre chose.
Dans un communiqué publié le 20 avril, les partis de l’opposition exigent notamment l’inscription de nouveaux majeurs dans le fichier électoral et le renvoi des élections locales après novembre 2016. Ils ont, par ailleurs, fustigé « l’improvisation et la précipitation » avec lesquelles « Monsieur Kabila » a décidé d’installer les nouvelles provinces et entités territorialement décentralisées. 
Selon un cadre de l’UNC (Union pour la Nation Congolaise), joint au téléphone samedi 16 mai, à Kinshasa, les élections provinciales doivent être fixées après 2016. Sauf si le vote a lieu uniquement dans les onze provinces actuelles. 
«Comment pourrait-on organiser les élections provinciales dans les 26 nouvelles provinciales alors que la nouvelle territoriale n’est même pas mise en place ? », s’est-il interrogé. 
Depuis fin janvier dernier, des informations difficiles à vérifier font état de «tractations secrètes» entre la direction de l’UDPS et la Présidence de la République. A Kinshasa, des sources laissent entendre que "Joseph Kabila" aurait instruit Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale, d’engager des pourparlers avec la direction de l’UDPS. But : négocier la formation d’un gouvernement de transition avec Félix Tshisekedi Tshilombo comme Premier ministre. «C’est de la foutaise!», aime rétorquer l’intéressé. Un cadre de l’UDPS contacté récemment de renchérir : «Ce ne sont que des rumeurs!».
Comme pour tordre le cou à ces "rumeurs", dans un communiqué daté du 8 mai 2015, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba renvoie l’émissaire de «Joseph Kabila» à la «Feuille de route» publiée le 14 février 2015. Pour l’essentiel, il exige, avant toute chose, de régler le "contentieux électoral" de novembre 2011. Lors de l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011, des observateurs tant nationaux qu’internationaux avaient dénoncé de nombreuses irrégularités. Pour Tshisekedi, importe d’«identifier les responsables de la fraude électorale (…) ». Des responsables qu’il faudrait écarter « de la gestion du pays à tous les nouveaux et du déroulement du processus électoral en cours ». "Tshitshi" sera-t-il entendu? On peut en douter.
Après avoir souffler le froid, le même communiqué de souffler le chaud en mettant l’accent "sur la nécessité de préparer de manière consensuelle des élections libres et transparentes, dans un climat apaisé". « Dans l’intérêt de la Nation, nous tenons à éviter les pertes de temps inutiles ainsi que les manœuvres dilatoires visant à contourner les exigences constitutionnelles régissant les échéances électorales et à favoriser un éventuel glissement ».
Les positions des principaux partis de l’opposition étant connues, il reste à scruter l’attitude de «Joseph Kabila». L’homme est réputé peu respectueux de la parole donnée. Pire, il ne fait rien sans calcul. Pour lui, le dialogue «initié» vise en réalité à desserrer l’étau international contre l’idée d’un troisième mandat. Un "glissement" du calendrier électoral ferait l’affaire par la mise en place d’un "gouvernement de transition". Un gouvernement qui aura notamment pour mission de rédiger une nouvelle Constitution. Bonjour, la présidence à vie!
En tous cas, la position définitive de la « communauté internationale » à l’égard du dictateur burundais Pierre Nkurunziza ne manquera pas servir de « jurisprudence » aux autres satrapes du continent décidés à s’accrocher au pouvoir...

[Congoindépendant]

vendredi 15 mai 2015

La RDC fait face à un complot qui ne dit pas son nom

Face à la dégradation et aux contradictions de la situation politique générale et sécuritaire à l’Est de la RDC, l’on n’exagérerait pas si l’on conclut, face à la succession de ces faits et de bien d’autres, que, dans le fond, la République Démocratique du Congo fait face à un complot qui ne dit pas son nom. En effet, il est impossible, voire paradoxal, qu’un pays qui relève la tête sur tous les plans et qui en reçoit la reconnaissance objective des partenaires, se trouve entravé dans ses efforts par ces mêmes partenaires.
C’est ici que l’on se souvient du témoignage de Kengo Wa Dondo, ancien Premier Ministre, qui, en  2001, avait déclaré et démontré combien la communauté internationale, l’ONU en tête, avait entravé les initiatives pour le retour des réfugiés hutus rwandais dans leur pays. Cela se répète jusqu’à aujourd’hui.
L’on n'exagérerait pas non plus, de trouver la base des contradictions politiques de l’opposition dans des officines stratégiques de l’Occident. Tout indique que le pays est aujourd’hui victime d’une stratégie de pourrissement, comme si quelqu’un cherchait quelque part et de force à éditer un printemps sous les tropiques congolaises.
Tout ceci se joue autour du contrôle du pouvoir qui a pour prolongement les richesses de la RDC sur lesquelles l’on cherche à faire main basse. A ce sujet, on peut dire, sans crainte d’être contredit, que ce pays avait rompu avec la paix le jour où, las des conditionnalités de l’Occident pour le financement du développement, il s’était tourné vers l’Orient pour de nouveaux partenariats sous le format gagnant-gagnant.
Pour tout ceci et pour le salut de la Nation aujourd’hui à nouveau menacée dans ses fondements, il revient aux Congolais, et aux Congolais seuls, d’ouvrir l’œil et le bon.
La République Démocratique du Congo traverse actuellement une période trouble, confuse et chargée d’incertitudes quant au lendemain. Trouble et confuse en raison du croisement d’événements et d’initiatives qui rendent perplexes les observateurs les plus objectifs. La situation dure, d’ailleurs, depuis au moins huit mois et coïncide avec certains incidents dont la situation présente semble être la conséquence. Et cette situation revêt une double implication ou origine, à savoir les Congolais eux-mêmes et des partenaires (ou officines, c’est selon) extérieurs.
De quoi voulons-nous parler ?

1. Du volet politique

S’il faut remonter à la genèse de la situation sociopolitique interne, l’on partirait du sortir même des élections de 2011. C’est depuis lors, et suite aux différentes réactions sur les résultats des élections et la qualité de celles-ci, que l’on a à faire avec les comportements actuels d’une frange de l’opposition et de la société civile, soutenue en cela, par des axes extérieurs du mal. C’est depuis lors aussi que le pays fait face à des agressions récurrentes déguisées en rébellions internes qui, cependant, opèrent avec force renforts de l’extérieur dans une indignation hypocrite d’une communauté internationale plutôt encline à des négociations stériles qu’à l’application des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies au sujet des agressions interétatiques.

Aux origines de la crise électorale

Au sortir des élections de 2011, le pays fait face à une vague de contestation des résultats aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. L’opposition y va de sa fougue, la société civile de même. Mais le tsunami vient de Mgr Monsengwo qui, sans considération des données techniques et statistiques de la Commission justice et paix de l’Eglise catholique qui reconnaît n’avoir couvert que 25% de la cartographie électorale d’alors, Monsengwo donc qui décrète, sans aucune démonstration technique, que les résultats de la présidentielle ne sont conformes ni à la justice, ni à la vérité.
Pendant ce temps, la communauté internationale parle de « nombreuses irrégularités » qui ont émaillé les élections. Cependant, la Fondation Carter, la seule à avoir couvert la plus large part de la cartographie électorale, et le groupe des partenaires électoraux de l’Union Européenne tiennent le même discours des irrégularités, mais ajoutent qu’elles n’ont pas affecté l’ordre d’arrivée des résultats.

Connexions et implications sur le présent

On en restera là jusqu’à ce jour, à l’orée de la fin de la mandature de 2011 où l’on assiste à une agitation qui ne dit plus son nom. En effet, si le discours dominant est à l’opposition contre un troisième mandat pour l’actuel Chef de l’Etat, contre le glissement du calendrier électoral, contre le calendrier électoral lui-même, mais à la fois contre tout ce qui précède et un dialogue inclusif préalable, l’on ne comprend plus les rebuffades qu’affichent l’opposition radicale et une frange de la société civile.
Le cas le plus troublant est la volte-face de l’aile radicale du MLC qui, il y a une dizaine de jours, a transmis, avec l’UDPS et l’UNC, un mémo au Chef de l’Etat demandant un dialogue inclusif, mais qui, hier mardi 12 mai 2015, se rétracte pour préférer les élections au dialogue.
Avant cela, l’aile radicale de l’opposition s’est laissé aller aux chants des sirènes  qui leur ont fait miroiter la « libération » par un « écourtement » du mandat présidentiel actuel par des actions prétendument citoyennes, mais qui s’avèrent avoir été des initiatives insurrectionnelles. C’est alors que l’on voit venir en RDC des membres des mouvements dits pro-démocratie du Burkina Faso et du Sénégal, présentés comme modèle d’initiation à la participation à la gouvernance.
On en connaît la suite, mais personne ne semble faire attention à la suite de ces mouvements dans leurs pays d’origine.
Au Burkina Faso, Blaise Compaoré s’en est allé, bien entendu, mais la transition instaurée reste contrôlée, dans une large part, par les caciques de son régime. Pire encore, la loi électorale adoptée exclut de l’éligibilité les anciens membres du régime Compaoré, comme s’ils n’étaient plus des Burkinabés, mais la communauté internationale – la France en tête – qui avait soutenu et salué l’insurrection burkinabée, demeure aussi muette qu’aveugle sur cette dérive et ce déni de démocratie qui se déploie sous nos yeux comme un éléphant sur le nez d’une mouche.
Au Sénégal, Abdoulaye Wade avait, certes, tenté de réaménager la Constitution pour se taper l’opportunité de se représenter pour une troisième mandature. Le soulèvement populaire avait enrayé sa tentative, mais il s’était quand même présenté aux élections et avait été battu par Macky Sal au second tour, ce qui, sociologiquement, démontre que Wade jouissait du soutien d’une bonne part de l’électorat sénégalais.
La légitimité a un socle sociologique avant d’être cimentée par la légalité…
Par la suite, pour son mandat actuel, Sal avait fait une promesse électorale de faire réviser la constitution afin de modifier la durée du mandat présidentiel. Il fut élu, entre autres, pour cette promesse qu’avant lui, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade avaient faites également. Cependant, au soir, pratiquement, de son mandat actuel, Macky Sal exhume cette promesse et veut réviser la durée du mandat présidentiel. Les constitutionnalistes les plus avisés savent qu’en retouchant ce point d’une constitution, qui est l’un des principaux piliers d’une République, toutes les dispositions et compteurs antérieures tombent à l’eau pour donner au Président en place la possibilité de se relancer sur le nouveau décompte des mandatures.
Sur ça aussi, notre chère communauté internationale demeure muette, sourde et aveugle…

Come-back en RDC

Revenons en RDC. Après une série d’échauffements dans un slalom jalonné de suspicions, de soupçons et de procès d’intention quant à l’intention du Chef de l’Etat, l’opposition a embarqué l’électorat dans un flou indescriptible avant d’aller au casting présidentiel chez Herman Cohen qui renverra tout le monde aux études.
Après l’échec des initiatives insurrectionnels, l’opposition se retrouve à la croisée des chemins, ne sachant pas lequel emprunter entre aller aux élections et à un dialogue inclusif qu’elle a, elle-même, toujours réclamé depuis le sortir des élections de 2011. Même à propos des élections, l’opposition ne nous indique pas clairement comment elle entend s’y rendre, à part l’exigence préalable et prioritaire des législatives et de la présidentielle, reléguant ainsi les locales aux calendes grecques. Pourtant, c’est cette même opposition qui, lors d’un conclave tenu en juillet 2012, en avait appelé au renversement de la pyramide pour commencer le prochain cycle électoral à la base.
Ne parlons pas, alors, de cette guéguerre sur le glissement ou pas d’un calendrier électoral global réclamé à cor et à cri mais disqualifié à sa publication au motif qu’il serait irréaliste. Irréaliste simplement parce qu’il ne satisfait pas à l’exigence de l’opposition qui veut, avant tout, la présidentielle et les législatives nationales.

Dialogue inclusif contre élections

C’est sur ces entrefaites que remonte à la surface la question d’un dialogue inclusif. L’UDPS, l’UNC et le MLC transmettent au Chef de l’Etat leurs mémos respectifs qui se recoupent sur leurs ordres du jour. On retient, pour l’essentiel, que ce dialogue est un préalable à la poursuite du processus électoral. On retient aussi que, pour ces trois partis, ce dialogue ne doit déboucher ni sur un partage du pouvoir ni sur un glissement de mandat.
Mais, paradoxalement, on retient, d’une part, que, selon la jurisprudence des négociations politiques en RDC, les négociations finissent toujours sur une transition qui rime avec le « partage équitable et équilibré du gâteau », et, d’autre part, qu’au regard du cahier des charges de ce dialogue inclusif, un glissement de mandat est incontournable et que, quel que soit le calendrier électoral que l’on peut confectionner, le même glissement de mandat serait incontournable.
On veut donc une chose et son contraire à la fois !!!

2. Du volet sécuritaire

Sur le volet sécuritaire, l’on se souvient de la vaillance de l’armée régulière manifestée depuis la mise en déroute du Mouvement du 23 mars. Jusque-là, cette force était présentée comme le ventre mou des grands lacs, traversée aussi bien par des trahisons internes que par l’affairisme de ses chefs, l’indiscipline de ses hommes de troupes et la désorganisation générale, sans compter le manque de confiance de la population qu’elle est censée protéger.
En quelques trois mois d’offensive, les FARDC, sous la houlette de son Commandant Suprême Joseph Kabila, ont affiché un nouveau visage, forçant l’admiration, aussi bien des Congolais que des partenaires extérieurs. On se souvient de ces haies humaines qui, à l’Est, se formaient au passage de ces vaillants soldats, leur offrant aussi bien de l’eau que du peu de réserves alimentaires que pouvaient encore avoir ces populations longtemps martyrisées par l’insécurité.
Il serait ingrat d’ignorer l’apport, dans ces victoires successives de la collaboration entre l’armée nationale et la Brigade onusienne d’intervention qui est venue, elle aussi, redorer le blason terni de la mission onusienne elle-même qui, installée en RDC depuis au moins 15 ans pour, principalement, protéger les populations civiles, aura plutôt excellé en statistiques sur les bilans des combats et des tueries aveugles dues à l’insécurité ambiante, mais aussi sur des rapports relatifs aux violations des droits de l’homme. Tout ceci sans compter leurs dénonciations de l’affairisme des chefs militaires congolais pendant que les casques bleus et leurs chefs s’y livraient aussi à cœur joie, tel que le renseignent, de temps en temps, des rapports au Conseil de Sécurité.

Dégradation des rapports et connexion avec la montée de l’insécurité

On en était à la cordialité des rapports entre l’Etat congolais et la mission onusienne jusqu’au moment de l’assaut décisif contre les forces négatives. Les préparatifs vont bon train jusqu’à ce que les choses se gâtent.
Premier acte : le commandement militaire onusien exige un plan des opérations, alors que les préparatifs pour ce faire se faisaient conjointement.
Deuxième acte : au moment où la hiérarchie politique et militaire décide de la mise en place d’un nouveau commandement à l’Est, la mission onusienne remet en cause deux des officiers généraux qui venaient d’être affectés, justement pour les opérations en préparation. Mis en cause au motif non démontré de leur probité douteuse sur les droits de l’homme.
Tollé général dans le camp du Gouvernement qui n’a jamais eu vent d’un tel rapport. Qu’à cela ne tienne, l’ONU franchit le rubicond de la brouille à partir de son Chef même. C’est, en effet, Ban Ki Moon en personne, Secrétaire Général de l’ONU de son état, qui décide de la suspension de la collaboration de la force onusienne dans les opérations militaires en vue.
Réponse du berger à la bergère, c’est le Chef de l’Etat congolais, Commandant Suprême des forces armées de son état, qui, las des rodomontades de la communauté internationale, décide et annonce que les FARDC se passeront désormais de la collaboration des forces onusiennes dans les opérations militaires à l’Est, opérations qui seront lancées dans les heures qui suivaient.

Qui veut salir la RDC et ses FARDC ?

L’armée régulière évoluait depuis avec succès, faisant montre d’un professionnalisme remarquable, jusqu’au déclenchement des tueries aveugles qui, en quelques trois mois, feront plus de 300 morts, plus même que les dégâts directs et/ou collatéraux des combats militaires sur les populations civiles.
Qui sont ces tueurs, d’où viennent-ils et que revendiquent-ils ? Autant de questions essentielles qui ne trouvent pas encore de réponse, alors que ces assassinats barbares commencent à ternir l’image de l’armée régulière et du régime en place. Pendant que l’on continue à se poser des questions, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader.
D’une part, alors que les FARC sont en pleines opérations, un autre rapport fuite au Conseil de sécurité, faisant état de l’indexation de 7 autres officiers militaires et de la police déclarés potentiellement susceptibles de graves violations des droits de l’homme.
D’autre part, alors que, malgré les opérations militaires, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader avec des tueries aveugles, l’on apprend des incursions de militaires rwandais et ougandais en territoire congolais. L’on apprend aussi que des réunions d’ex-M23 se tiennent en Ouganda et au Rwanda pour le lancement d’une nouvelle rébellion.
D’ordinaire, ce genre d’accusations pique au vif les autorités rwandaises qui ne tardent jamais à réagir. Mais cette fois-ci l’on a droit à un silence peuplé d’interrogations. C’est, cependant, sur ces entrefaites que Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du M-23 défait, se fend d’une déclaration dans laquelle il déplore la situation sécuritaire à l’Est, en attribue la responsabilité aux insuffisances, selon lui, du Gouvernement, demande la démission du Gouverneur du Nord-Kivu et appelle la population à « se prendre en charge ».

Suspectes coïncidences

Ceci explique-t-il cela ? Au moins, cette sortie médiatique a le mérite de sortir quelque peu le loup des bois. On se souvient, en effet, de l’offensive diplomatique de l’ONU pour un dialogue visant la reprise de la collaboration entre les forces onusiennes et l’armée congolaise contre les forces négatives. Hervé Ladsous, Secrétaire d’Etat adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, a même fait le déplacement de Kinshasa pour cela. L’insécurité galopante à l’Est serait-elle l’initiative des stratèges onusiens pour amener le Gouvernement à céder à l’offensive diplomatique onusienne ?
En tous cas, toutes les hypothèses demeurent ouvertes, surtout que l’on sait qu’avant même la crise actuelle entre la RDC et l’ONU, la mission onusienne disposait de tous les moyens nécessaires, jusqu’à des drones, pour assurer et renforcer la surveillance sécuritaire à l’Est, mais cela n’a presque jamais aidé à la rétablir et la maintenir…

Considérations finales et retour aux prolégomènes

A tout prendre, l’on n’exagèrerait pas si l’on conclure, face à la succession de ces faits et de bien d’autres, que, dans le fond, la République Démocratique du Congo fait face à un complot qui ne dit pas son nom. En effet, il est impossible, voire paradoxal, qu’un pays qui relève la tête sur tous les plans et qui en reçoit la reconnaissance objective des partenaires, se trouve entravé dans ses efforts par ces mêmes partenaires.
C’est ici que l’on se souvient du témoignage de Kengo Wa Dondo, ancien Premier Ministre, qui, en  2001, avait déclaré et démontré combien la communauté internationale, l’ONU en tête, avait entravé les initiatives pour le retour des réfugiés hutus rwandais dans leur pays. Cela se répète jusqu’à aujourd’hui.
L’on n’exagèrerait pas non plus, de trouver la base des contradictions politiques de l’opposition dans des officines stratégiques de l’Occident. Tout indique que le pays est aujourd’hui victime d’une stratégie de pourrissement, comme si quelqu’un cherchait quelque part et de force à éditer un printemps sous les tropiques congolaises.
Tout ceci se joue autour du contrôle du pouvoir qui a pour prolongement les richesses de la RDC sur lesquelles l’on cherche à faire main basse. A ce sujet, on peut dire, sans crainte d’être contredit, que ce pays avait rompu avec la paix le jour où, las des conditionnalités de l’Occident pour le financement du développement, il s’était tourné vers l’Orient pour de nouveaux partenariats sous le format gagnant-gagnant.
Pour tout ceci et pour le salut de la Nation aujourd’hui à nouveau menacée dans ses fondements, il revient aux Congolais, et aux Congolais seuls, d’ouvrir l’œil et le bon.
[Pascal Debré Mpoko]

RDC: près de 130 femmes violées selon MSF

Des hommes armés ont violé 127 femmes lors d'un raid le 1er mai dernier dans la ville de Kikamba, dans l'est de la République démocratique du Congo, a dit hier l'organisation Médecins sans Frontières (MSF). Les viols ont été perpétrés par une soixantaine de miliciens, ajoute MSF, qui n'identifie pas le groupe armé responsable. Kikamba est située dans la province du Sud-Kivu, dans la région de Shabunda. Des dizaines de milices opèrent dans l'est du Congo, où la guerre de 1998-2003 a fait des millions de morts, de faim ou de maladie dans leur grande majorité. Les forces gouvernementales comme les rebelles sont accusés depuis longtemps par les organisations humanitaires d'utiliser le viol comme arme de guerre. En novembre, le général congolais Jerôme Kakwavu a été condamné à dix ans de prison par un tribunal militaire pour des viols commis lorsqu'il commandait une unité rebelle dans le nord-est de la RDC entre 2003 et 2005. 

 lefigaro.fr

mercredi 13 mai 2015

RDC : L’Opposition doit éviter de faire le lit de « Joseph KABILA »

Jean de Dieu NGUZ A KARL-I-BOND

En politique, lorsqu’il y a une crise, il faut toujours chercher un moyen pour la résorber. Si, aujourd’hui, le dialogue devient une nécessité, c’est simplement parce que les Concertations nationales n’avaient pas été bien organisées. Car, au lieu d’inclure les partis ayant opignon sur rue dans les rangs de l’Opposition, des forces actuellement incontournables avaient été sacrifiées sur l’autel de certains intérêts. S’il est vrai que le MLC, deuxième force politique de l’Opposition, était au rendez-vous, il est aussi vrai que l’UDPS, première force, ainsi que l’UNC, troisième force, n’avaient pas du tout pris part au dialogue. Résultat : là où il était possible de résorber la crise politique, elle s’est plutôt empirée au point de justifier la tenue du dialogue aujourd’hui.
Jean de Dieu Nguz a Karl-i-Bond. Voilà un nom que les Congolais n’oublieront pas de sitôt. Car, l’ancien président national de l’UFERI aura vécu une vie politique pleine de la deuxième République à la transition dirigée par le maréchal Mobutu. Nguz a été, durant sa longue carrière, plusieurs fois ambassadeur de la RDC à l’étranger, ministre des Affaires étrangères et de la Défense, vice-Premier ministre et Premier ministre. De plus, durant la transition mobutienne, il fut le seul acteur politique à avoir dirigé la grande Opposition et la famille politique du Maréchal Mobutu. On se souviendra de son livre "Mobutu le mal zaïrois " paru à Bruxelles, en Belgique, où il s’était exilé durant la deuxième République. C’est cette personnalité qui s’invite au débat autour du dia logue qui pointe à l’horizon.

Il y a un dialogue politique qui pointe à l’horizon en RDC, pensez-vous que cela soit encore nécessaire au moment où l’on s’approche des élections et surtout après les Concertations nationales ?

En politique, lorsqu’il y a une crise, il faut toujours chercher un moyen pour la résorber. Si, aujourd’hui, le dialogue devient une nécessité, c’est simplement parce que les Concertations nationales n’avaient pas été bien organisées. Car, au lieu d’inclure les partis ayant opignon sur rue dans les rangs de l’Opposition, des forces actuellement incontournables avaient été sacrifiées sur l’autel de certains intérêts. S’il est vrai que le MLC, deuxième force politique de l’Opposition, était au rendez-vous, il est aussi vrai que l’UDPS, première force, ainsi que l’UNC, troisième force, n’avaient pas du tout pris part au dialogue. Résultat : là où il était possible de résorber la crise politique, elle s’est plutôt empirée au point de justifier la tenue du dialogue aujourd’hui.

Mais, pourquoi un dialogue à l’approche des élections ? 

C’est justement pour permettre aux uns et aux autres d’aller aux élections dans un climat apaisé. L’Opposition pose des préalables avant la tenue du scrutin. Il faut en tenir compte. Tout comme pour le calendrier électoral et le budget même des élections, parce que rien n’indique que la RDC trouvera facilement le montant exigé, soit plus d’un milliard USD. Faut-il privilégier simplement les élections provinciales, législatives et présidentielle ? C’est autant de questions dont il faut discuter pour des scrutins apaisés. Car, la Majorité présidentielle n’a aucun intérêt à aller seule aux élections qui ne seront jamais jugées crédibles, libres et transparentes comme on le souhaiterait. Surtout au moment où, constitutionnellement parlant, le président de la République ne peut briguer un troisième mandat. Je crois que c’est tout cela qui doit faire l’objet des discussions au dialogue tant réclamé.

Ne craignez-vous pas que ce dialogue accouche d’une nouvelle transition et consacre, par ce fait, le glissement tant redouté ?

C’est de bonne guerre en politique. Car, si le chef de l’Etat compte rester encore quelques années au pouvoir, là où la Constitution de la République l’interdit, il ne lui reste, logiquement, que le dialogue afin de gagner le pari avec la bénédiction de l’Opposition. Surtout si les choses se passent comme à l’époque de Mobutu avec l’appât d’une Primature revenant à l’Opposition. Car, si jamais cela était le cas, les opposants risqueront de mordre à l’hameçon en optant pour une transition qui permettra à Joseph Kabila de gagner du temps comme l’avait fait le Maréchal Mobutu. D’ailleurs, rappelez-vous qu’à l’époque, c’est-à-dire en 1990, la transition était prévue pour seulement un an, soit jusqu’en 1991. Mais, elle a finalement pris sept ans avec l’appât de la Primature et on a, en fin de compte, connu huit Premiers ministres au nom du principe " personne n’ayant gagné les élections, partageons le pouvoir ". Je crois qu’avec le dialogue qui s’annone, l’Opposition doit éviter de faire le lit de Kabila. Sinon, elle portera seule la responsabilité du glissement qu’elle a attribué à Joseph Kabila et à la Majorité présidentielle. Dès lors, l’Opposition sera discréditée à l’extérieur comme à l’époque de Mobutu. Comme le disait quelqu’un autrefois, lorsqu’on est à table avec le diable, il faut avoir une longue fourchette pour éviter de se faire avoir aussi facilement.

Croyez-vous, vous qui aviez pris part à toutes les négociations sous la transition de Mobutu, que la tenue effective du dialogue permette de mettre fin à la crise ?

Mettre fin à la crise politique, je ne le pense pas. C’est pourquoi, je parle de résorber la crise. C’est-à-dire obtenir une accalmie pendant un bon bout de temps. Pour le cas d’espèce, cela peut aider à aller aux élections dans un climat apaisé. Car, apparemment, le règlement d’une crise en Afrique, réunit très souvent les conditions d’une nouvelle crise avec tous les déçus ou lésés du dialogue. A la seule différence qu’à l’époque de Mobutu, on n’avait pas eu l’occasion d’aller réellement aux élections. Mais, aujourd’hui, le pays est en plein processus électoral après les deux législatures enregistrées. L’accalmie qu’aurait apportée le dialogue pourra utilement être mise à profit pour entamer une troisième législature. L’Opposition doit savoir ce qu’elle veut pour ne pas se retrouver un jour le dindon de la farce. Puisque vous l’avez évoqué, autrefois, lorsque je conduisais la délégation de l’Opposition ou de la famille politique de Mobutu, je cherchais d’abord à savoir ce qu’il fallait gagner avant de m’embarquer dans les négociations. L’Opposition doit d’abord savoir déterminer ses intérêts et être capable de les défendre jusqu’au bout pour ne pas rater le coche.

Selon vous, qu’est-ce que l’Opposition devrait surtout viser lors du dialogue ?

Si je faisais partie de l’Opposition actuelle, ce que je viserai en ce moment, c’est la modification du calendrier électoral pour ne retenir que les élections provinciales, législatives et présidentielle. De la sorte, les élections locales, municipales et urbaines devront être renvoyées à l’après 2016. En plus de cela, je ne viserai pas la Primature et donc pas une nouvelle transition afin d’éviter de cautionner le glissement. Car, dans le cadre de la recherche du glissement, la seule carte politique qui reste à la Majorité présidentielle, après l’échec de la révision constitutionnelle et de la révision tendancieuse de la loi électorale, c’est bel et bien le dialogue. Si cette astuce n’était pas du tout nécessaire, Joseph Kabila n’aurait jamais pris des initiatives pour consulter les forces politiques de l’Opposition. L’Opposition doit donc se préparer sérieusement pour ne défendre que l’essentiel au dialogue.

Autre chose à ajouter ?

C’est seulement d’inviter la Majorité et l’Opposition à éviter au pays une nouvelle catastrophe. Il est temps de permettre au peuple congolais de continuer à rêver d’un avenir meilleur. Surtout qu’au terme du processus électoral, le peuple choisit aujourd’hui les dirigeants qu’il veut. On doit aussi éviter d’enregistrer beaucoup d’irrégularités lors des élections. Il faut, pour cela, bien tirer des leçons des élections de 2006 et 2011, afin de réaliser en 2016 des scrutins réellement crédibles, c’est-à-dire celles qui rassurent afin de consolider la stabilité de la RDC. Tout cela est bien possible si les uns et les autres le veulent.
[M. M.]

Thomas Luhaka en danger?

Le vice-Premier ministre et ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologie de l’information et de la communication (PT-NTIC) de la RD Congo, Thomas Luhaka, est visé par une motion de défiance à l’Assemblée nationale.
Les 52 députés nationaux signataires de cette motion lui reprochent d’avoir « porté atteinte aux droits et libertés fondamentaux de la personne, amateurisme et incompétence caractérisée dans la gestion des télécommunications en RDC notamment pendant les événements du 19 au 25 janvier 2015, ayant entrainé la coupure des signaux Internet, du service de messagerie instantanée (SMS) ainsi que le bouchage des numéros de téléphone de nombreuses personnalités, principalement de l’Opposition et de la Société civile, en violation totale des textes en vigueur en la matière ».
« Ces mesures liberticides ne peuvent en aucune façon être justifiées par des raisons fallacieuses de sécurité nationale, comme évoqué par le gouvernement et ne sont en aucune façon excusables », affirment-ils.
« Plusieurs répercussions négatives »
Pour les initiateurs de la démarche visant à obtenir la déchéance de Thomas Luhaka, l’action invoquée a « entrainé plusieurs répercussions négatives ».
Ils citent notamment « la fragilisation de l’économie du pays avec le manque à gagner chiffré en des centaines de milliards de francs congolais, enregistré à cause de l’absence de l’internet, et l’exposition de certains sites à l’insécurité pour des cas des dispositifs d’alarmes s’appuyant sur la technologie GSM par lequel des SMS sont transmis aux numéros configurés en cas de problème ».
« La privation au peuple congolais d’un moyen facile d’accès à la formation et à l’information » s’ajoute à ces griefs.
« Le vice-Premier ministre en charge de ce secteur ne peut se dérober ni se départir de sa responsabilité qui est évidente, en arguant, qu’il n’aurait pas été associé à cette prise de décision », soulignent-ils.
 direct.cd

Le « dynamique Moïse Katumbi » organise une messe pour la guérison de Jean-Claude Muyambo

Une messe d’action de grâce pour la « guérison » du bâtonnier Jean-Claude Muyambo, actuellement incarcéré à Kinshasa, avec une jambe en piteux état, a été organisé le jeudi 7 mai 2015 de 18h00 à 18h45 à Lubumbashi.
Cette messe a été organisée à l’initiative de « Dynamique Moïse Katumbi ».
Jean-Claude Muyambo, président de « SCODE » était membre de la majorité présidentielle jusque mi-2014.
Il avait claqué la porte de cette plateforme suite aux manœuvres de la MP d’accorder un éventuel troisième mandat à monsieur Joseph Kabila. Le geste de Muyambo occasionnera une vague d’antikabilisme au Katanga au point qu’aujourd’hui, l’opinion générale de la province s’est radicalisée contre monsieur Kabila.
Lors des manifestations du 19 au 21 janvier 2015 contre la loi électorale, Me Muyambo avait été parmi les membres de l’opposition et de la société civile arrêtés puis jetés à la prison de Makala.
Son départ de la mouvance présidentielle est la véritable raison de ses pseudo-déconvenues judiciaires.
 direct.cd/

mercredi 6 mai 2015

Glissement de trois ans : Kabila en voie d’obtenir un quitus des principaux opposants

S’achemine-t-on vers un glissement consensuel ? La question vaut son pesant d’or depuis que le patron des renseignements dépose, depuis trois jours, dans les quartiers généraux de principaux partis de l’opposition un document reprenant les propositions du président Kabila pour un dialogue inclusif, qui ouvrirait la voie à une transition de trois ans. Après le parti de Tshisekedi dont le fils s’empresse à gouter au miel du pouvoir, Kalev Mutond a remis le même document à l’Unc de Kamerhe, au Mlc de Jean Pierre Bemba et au groupe des libéraux démocrates socialistes dirigé par José Makila en l’absence de Mbusa Nyamwisi.
D’après les informations des opposants eux-mêmes, Kalev a transmis le message du président Kabila. Il m’a chargé de vous dire, rapporte-t-on qu’il veut un dialogue dont les termes de référence seront élaborés pour vous-mêmes de l’opposition. Les travaux doivent avoir lieu rapidement pour aboutir à un accord consensuel de gestion de la transition. Les mêmes sources ajoutent que Kalev s’est voulu très conciliant laissant trop d’initiatives aux opposants. Le deal voudrait que les deux camps s’accordent uniquement à l’organisation des provinciales pour créer une dynamique institutionnelle où l’opposition et la majorité se partageraient les provinces. Les autres scrutins viendraient après trois ans, a précisé un participant de la réunion. Avec les libéraux, la réunion avec l’émissaire de Kabila s’est tenue au laboratoire médical de l’opposant docteur Matusila à Kasavubu. Le groupe de Makila ayant refusé Béatrice Hôtel proposé par Kalev. Si à l’Udps, le schéma est accepté, les autres Unc, Mlc et libéraux murissent encore la reflexion. Une réflexion de façade, indique une source proche de la direction du Mlc.
Tous les opposants sont prêts à se noyer dans l’eau pour les postes ministériels. L’appât de Kabila est tellement accrochant que personne dans cette bouillabaisse ne veut rater l’occasion. D’ailleurs, les
opposants assoiffés du pouvoir risquent de bloquer la machine à cause de leur guerre de positionnement qui a déjà commencé. Dans les laboratoires kabilistes, l’option a été levée pour que la primature soit confiée à l’Udps. Félix Tshisekedi se sentirait déjà successeur de Matata. Il dit à qui veut l’entendre que son père, hors course en 2016, l’Udps n’aura aucun financement pour les élections. D’où, l’offre salvatrice de cogérer avec Kabila la transition pour se graisser la patte, fourbir les armes avant les scrutins à venir. La difficulté, c’est maintenant de trouver un poste à Kamerhe. Les Kabilistes se cassent les nerfs.
Ils l’ont vu et l’ex-Sg du Pprd est preneur mais il a mis mis la barre très haut. Pour VK qui connait mieux le système Kabila et ses méthodes, seule la primature lui conviendrait et rien d’autre. Les négociations vont se poursuivre pour arriver au compromis, nous-a-t-on laisser croire. L’objectif de Kabila est d’obtenir un glissement en douceur avec les partis de l’opposition qui comptent pour fermer la bouche à la communauté internationale qui tire les ficelles sur le respect de la constitution. Ça ne sera pas facile d’opérer ce passage, rappelle le radical Franck Diongo pour qui le débauchage des opposants ne va pas pérenniser le règne de Kabila après 2016. Un autre bloc est en train de se constituer et n’attend que le fameux dialogue pour tout saborder et envoyer le peuple dans la rue pour désavouer la kabilyie et surtout l’Udps, l’Unc, le Mlc ou tout autre parti de l’opposition qui s’embarquerait dans cette aventure suicidaire pour la démocratie congolaise. Des cartons rouges leur seront brandis et ils risquent d’être exclus du vote comme les pro-Campaoré qui payent les frais du glissement avec le nouveau code électoral.
7sur7.cd

RD Congo: la fosse commune de Maluku révélera-t-elle ses secrets?

En République démocratique du Congo, la découverte d'une fosse commune continue de susciter bien des questions. La nuit du 19 au 20 mars dernier, 421 cadavres ont été inhumés dans un cimetière à près de 100 km de Kinshasa. Qui sont les personnes qui ont été enterrées dans cette fosse ? S'agit-il d'indigents, comme le dit le pouvoir, ou d'opposants politiques, comme d'autres le suspectent. Une enquête a été ouverte sur place mais permettra-t-elle de faire la lumière? Nombreux sont ceux qui doutent de l’impartialité de la justice. L'affaire témoigne en tout cas du manque de confiance d'une partie grandissante des Congolais envers le pouvoir en place et des peurs liées à la brutalité des services de renseignement.
La police scientifique a confiné la zone. Une barricade a été dressée à hauteur d'homme, sur à peu près 25m². A cet endroit, désormais sous surveillance, 421 corps sortis de la morgue de Kinshasa ont été ensevelis. La nuit de l'inhumation, entre 2 et 4 heures du matin, l’odeur des cadavres était apparemment à ce point pestilentielle, que les voisins auraient été sortis de leur sommeil. Ils auraient immédiatement alerté les Nations unies.
Sur place, nous accompagnons le procureur chargé de l'enquête. Un chapeau Stetson vissé sur la tête, l'homme à la barbichette soignée est affable. Il entend jouer la transparence. Autour de lui, un escadron d'officiers de police judiciaire, blouse blanche siglée sur le dos, nous escorte.
D'emblée pourtant, une réponse du procureur interpelle. Plus d'un mois après les faits, Ghislain Mwehu Kahozi ne semble toujours pas savoir précisément qui a été enterré ici en pleine nuit. "L’identité au sens strict, je pense qu'il serait prématuré pour moi de pouvoir vous le confirmer".
Le procureur a pourtant publié un rapport d'enquête intermédiaire qui semble éloigner toute hypothèse suspicieuse quant aux corps ensevelis à Maluku alors que cette question primordiale de l’identité des dépouilles n'est pas élucidée.
Lors de cette visite, clairement organisée, pour ne pas dire mise en scène, pour notre équipe, nous sommes suivis de près. Toutes nos questions sont consignées par l'un des magistrats instructeurs présents sur le site. L'un des experts scientifiques en blouse de laboratoire nous filme ostensiblement, en permanence.
Est-ce une manière de nous montrer que l'enquête est en de bonnes mains, que rien n'est laissé à l'approximatif et que le procureur prend l'affaire au sérieux? L'homme se dit en tout cas déterminé à établir la vérité. "Si les enquêtes révèlent qu'il faut procéder à une exhumation, nous procéderons à l'exhumation", affirme-t-il.
Alors, qui est enterré dans cette fosse commune? Certains imaginent qu'on pourrait y trouver quelques uns des manifestants et opposants politiques qui ont disparu après leur arrestation lors des manifestations en début d'année à Kinshasa.
Trois jours durant, entre le 19 et le 21 janvier, les partis d'opposition et certaines associations des droits humains ont défilé dans la capitale congolaise pour s'opposer aux velléités de modification de la loi électorale qui aurait pu permettre au Président Kabila de se représenter pour un troisième mandat. Il y a eu de nombreuses interpellations. Certaines personnes ne seraient plus réapparues depuis.
Indigents ou opposants politiques?
Au parlement congolais, la fosse commune de Maluku prend des allures d'affaire d'état. Interpellations, questions orales, les députés demandent que le mystère lié à cet enterrement collectif nocturne soit levé.
"Nous sommes convaincus que ce sont les corps des manifestants arrêtés que l'on a enfouit en terre", s'exclame Albert Lucien Puela, un député de l'opposition du Parti pour la Renaissance du Congo (Reco).
"Si l'on n'a rien à cacher, pourquoi aller enterrer des gens nuitamment? Il y a anguille sous roche!". Pour seule explication les députés ont obtenu un document de la morgue. A la date du 19 mars 2015, on peut lire que 421 personnes ont été inhumées dont 23 abandonnés, 34 indigents, 300 bébés morts-nés et puis surtout 64 personnes non identifiées.
"Les 64 corps non identifiés, ce sont quels corps?", s'interroge Martin Fayulu, le chef de file du Parti d'opposition Ecidé, "C'est un charnier parce qu'on a mis 421 corps ensemble dans une fosse commune! C'est une opération criminelle réalisée en catimini. On a tué des gens lors des opérations Likofi (NDLR : opération de "nettoyage" de la ville en vue de la débarrasser de ses voleurs, menée fin 2013) et lors des manifestations du 19 janvier 2015. Le gouvernement, l’Assemblée nationale veulent étouffer cette affaire. Nous demandons donc une enquête indépendante avec prise d'ADN". Le député affirme n'avoir toujours pas vu ou lu aucune liste présentant les noms des personnes inhumées à Maluku.
"Figurez qu'il y a des ratures sur ce document" surenchérit Samy Badibanga, député UDPS. "Il y a des chiffres tapés à la machine et d'autres qui sont écrits à la main. Nous savons tous que pendant les événements de janvier il y a eu des morts. Nous sommes allés jusqu'à l'hôpital central et la morgue était fermée et protégée par des militaires en tenue et donc nous ne savons pas ce qu'ils ont fait de ces corps. Tout est possible. Nous voulons donc l'intervention d'un légiste à Maluku. Les corps enterrés là sont-ils morts par balle ou pas?".
Et cet autre député d'opposition de trancher : "S'ils n'ont rien à se reprocher qu'on puisse faire des autopsies! Mais dès lors qu'ils refusent l'autopsie, cela veut dire quoi? Qu'il y a des cas tendancieux!". Jean Claude Vuemba Luzamba de l'UDPS se fait même accusateur : "Nous sommes persuadés qu'il y a les nôtres qu'on a tués et qui sont là! Alors qu’un test ADN sorte et que leurs identités viennent".
Les députés de l'opposition demandent qu'une enquête internationale et indépendante soit ouverte.
La mission des nations unies au Congo (Monusco) et plusieurs partenaires internationaux, dont la Belgique, font d'ailleurs pression dans le même sens.
"Ce sont les populations elles-mêmes, incommodées par les odeurs nauséabondes, qui ont averti la Monusco", explique le Directeur des informations publiques de la Monusco, Charles Bambara. "Nous avons en tout cas quelques interrogations", poursuit-il, "beaucoup de gens ont des interrogations. Et il faut éclaircir le débat pour taire les rumeurs et en finir avec ce dossier. Je crois que c'est important. Nous avons déjà demandé une exhumation. Les autorités disent "si cela est nécessaire, nous le ferons" donc nous attendons de voir".
L'enterrement de routine d'indigents
Le gouvernement congolais ne l'entend pas de cette oreille. "Je crains que le crédit de la Monusco ne soit pas toujours mérité", tranche Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement.
"C'est une dénonciation politique de la Monusco qui a pris pour habitude ici de dénoncer, puis de chercher des explications après". Pour le ministre de l'information il n'est pas question d'exhumer.
L'enterrement d'indigents en tombe commune serait la routine dans une mégalopole de 11 millions d'habitants. "Dans cette ville, il meurt 600 personnes chaque jour. On enterre beaucoup d'indigents. Nous aurions voulu que les familles puissent s'occuper de leurs morts, tel n'est pas toujours le cas. Cette tombe commune est un cas parmi des centaines d'autres depuis l'année 1952. Il n'y a aucune activité criminelle qui soit lié à cet enterrement du 19 mars dernier", conclut le ministre.
Mais pourquoi s'opposer à une exhumation si la procédure est réglementaire et que cela permettrait de dissiper les rumeurs et les suspicions? Lambert Mende a une réponse claire : "On ne déterre parce qu'un journaliste demande qu'on déterre! On ne déterre pas parce qu'un Ministre en Belgique veut se donner le beau rôle en disant qu'il faut déterrer. On déterre parce qu'on a des raisons de croire qu'un crime a été commis. Alors, où est la raison? Où est la dénonciation? Où est le nom de la personne qui a disparu?
Des disparus et des plaignants, il y en a pourtant beaucoup."Nous avons enregistré une centaine de familles qui recherchent le leur", explique l'avocat Georges Kampiamba, de l'ACAJ, l'Association congolaise pour l'accès à la Justice. "La plupart ont disparu durant l'opération Likofi. Mais nous avons aussi 45 autres personnes manquantes depuis les manifestations de janvier".
L'avocat nous présente une femme dont le fils a été arrêté chez lui, la nuit, lors d'une opération musclée des services secrets. Il n'a plus donné signe de vie depuis 17 mois. Nul ne sait s'il est emprisonné ou s'il a été abattu. La famille n'a jamais pu voir son corps. Ce père de famille a vécu pour sa part une opération identique : "On a jeté mon fils dans la Jeep, sans plaque d'immatriculation. Les policiers avaient des cagoules". Et Georges Kampiamba de conclure : "Nous sommes en face de crimes contre l'humanité dont il faut s'occuper sérieusement!"
Le défenseur des droits de l'Homme, Jean-Claude Katende affirme quant à lui posséder une trentaine de noms de personnes portées disparues, sans aucune trace. Elles ne sont ni dans les prisons, ni dans les bureaux des services secrets ou de l'agence nationale de renseignement (ANR). "Toute personne qui irait se plaindre auprès des services de sécurité, serait victime de représailles", affirme même le Président de l’Association africaine des droits de l'Homme (ASADHO), "les gens sont dans la peur. Ils n'ont plus confiance dans les institutions judiciaires".
Volonté de transparence du gouvernement
Les autorités congolaises affirment que cet enterrement collectif s'est passé dans le respect des procédures, conformément à une réglementation de l'époque coloniale de 1952.
Le ministre de la Justice évoque d'ailleurs une enquête de routine. Il dénonce des allégations mensongères, des manœuvres politiques à quelques mois d'échéances électorales majeures dans le pays.
"Je pense que des gens ont le goût du sensationnel, et voudraient trouver un scandale", affirme Alexis Thambwe Mwamba. "Au total, on a dix familles qui disent ne pas savoir où sont les membres de leur famille".
Est-ce insuffisant pour ouvrir la fosse commune? "Mais on peut alors ouvrir toutes les tombes de Kinshasa", tranchera le ministre de la Justice. Il se veut d'ailleurs rassurant quant aux craintes exprimées par ceux qui affirment ne pas oser porter plainte.
Une vidéo extrêmement dérangeante circule pourtant depuis quelques jours. Tournée de toute évidence à la morgue centrale de Kinshasa, à une date indéterminée.
On y voit une dizaine de cadavres ensanglantés, renversés par des policiers militaires sur des brancards et emmenés à l'intérieur de la morgue. Cette vidéo témoigne selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), de certaines pratiques pour le moins brutales. "Cela montre un système où les gens peuvent être tués par les forces de sécurité, rassemblés dans des camions et jetés à la morgue", explique Ida Sawyer, chercheuse pour HRW, en mission au Congo. "Donc, il est possible que les victimes de la répression des forces de sécurité de l’État se trouvent dans la fosse commune à Maluku".
Alors Maluku crime contre l'humanité ou évacuation habituelle d'une morgue engorgée où défilent près de 600 corps par jour? L'issue de l'enquête reste entre les mains du procureur. L'homme clame son indépendance. Il affirme qu'il ira au bout de son investigation sans contrainte ni pression. Pourtant, les proches des personnes disparues risquent bien de très vite se confronter à une certaine absurdité du système judiciaire congolais.
"Il faut pas seulement alléguer que telle personne est portée disparue, il faut d'abord prouver l'existence de cette personne sur cette terre", explique Ghislain Mwehu Kahozi en faisant référence à la procédure imposée par le code de la famille en vigueur en RDC. "Donc, ceux qui allèguent que les leurs ont été enterrés ici, doivent d'abord prouver que ces personnes ont réellement existé ". Pour prouver que les disparus ont bel et bien disparu, les familles devront d'abord décrocher une décision de justice qui confirmera la disparition. Ce n'est que sur cette base que le procureur chargé de l'enquête pourrait ordonner l'exhumation des corps.
La fosse commune de Maluku pourrait bien garder ses secrets éventuels à jamais...
Régis De Rath
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