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jeudi 29 novembre 2012

RDC: les Nations unies prolongent l’interdiction de la vente d’armes aux groupes armés

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, mercredi 28 novembre, une résolution prolongeant jusqu’en 2014 l’interdiction de la vente et de la livraison d’armes aux groupes armés actifs en République démocratique du Congo notamment le Mouvement du 23 mars (M23), les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les Maï-Maï. Pour Ileka Atoki, ambassadeur de la RDC en France et envoyé spécial congolais au Conseil de sécurité, ces mesures permettront de créer les conditions rapides d’un retour à la paix sur le sol congolais.

Selon lui, ces sanctions permettront également d’empêcher « l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la RDC sur fond de rébellion soutenue par des puissances extérieures ».
La résolution proposée par la France exige au M23 et à d’autres groupes armés, y compris les FDLR, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), les milices Maï-Maï, les Forces nationales de libération (FNL) et l’Alliance des forces démocratiques (FDA) de mettre immédiatement fin à toutes formes de violence et autres activités déstabilisatrices. Ces groupes sont appelés à liberer immédiatement tous les enfants soldats dans leurs rangs.
Elle  interdit également tout soutien à ces groupes et décide de reconduire les sanctions financières et les restrictions de déplacement contre les responsables politiques et militaires des groupes armés étrangers opérant en RDC, décidées par la résolution 1807 de 2008.
Le 13 novembre dernier, les Etats-Unis et l’Onu ont annoncé des sanctions contre Sultani Makenga, chef des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), accusé d’être à l’origine des violations des droits de l’homme et de violer l’embargo sur les armes en RDC. il s’agit notamment du gel de ses avoirs aux Etats-Unis.
Au sujet de la rébellion du M23 qui sévit actuellement dans l’Est de la RDC, Ileka Atoki a déclaré que «le soutien démontré du Rwanda au M23 est une violation flagrante de la Charte des Nations Unies menée contre les principes de la coexistence pacifique ». Mais il a indiqué que son pays est ouvert au dialogue avec le Rwanda. Il a demandé aux Nations unies de faciliter ce dialogue.
Un rapport des experts de l’Onu accuse le Rwanda et l’Ouganda d’apporter un soutien militaire, logistique et humain aux rebelles du M23 qui contrôlent plusieurs localités et villes du Nord-Kivu dont Goma, la capitale régionale.
« Le gouvernement du Rwanda continue de violer l’embargo sur les armes en apportant un soutien militaire direct aux rebelles du M23, en facilitant leur recrutement, en encourageant et facilitant les désertions au sein des FARDC [armée congolaise, NDLR], ainsi qu’en fournissant des armes, des munitions, des renseignements et des conseils politiques », indique ce rapport.
Réaction du Rwanda
Pour sa part, le premier conseiller à la mission onusienne du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, nie toute implication de son pays dans le conflit dans l’Est de la RDC.
« Permettez-moi de redire ici haut et fort que le Rwanda n’est ni la cause de cette crise dans l’Est de la RDC ni partie à ce conflit », a-t-il déclaré.
Selon lui, la RDC et le Rwanda sont «des frères de sang et l’on va continuer à aplanir nos différends et assurer une paix durable dans la région ».
« Outre notre engagement indéfectible au sein du processus régional, je voudrais vous informer que les présidents Kabila et Kagame sont en contact très régulier sur cette question et que les relations sont restées cordiales », a révélé Olivier Nduhungirehe.
Il a ajouté que le Rwanda appuie les efforts déployés par le secrétaire général de l’Onu et toute initiative qu’il mettra en place «pour un dialogue entre Congolais s’attaquant aux causes profondes des conflits incessants qui déchirent ce pays».
Le représentant rwandais dit attendre « avec intérêt » l’entrée effective au Conseil. « Nous nous tenons naturellement disposés à travailler avec toutes les bonnes volontés au sein du conseil pour résoudre la crise en RDC ainsi que bien d’autres dont souffre ce monde », a-t-il affirmé.
Le Rwanda a été élu en octobre dernier membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu. Cette élection a été contestée par certaines organisations dont Human Right Watch à cause de cette implication supposée du Rwanda dans la crise dans l’Est de la RDC.

radiookapi.net:

mercredi 28 novembre 2012

M23 vs Kabila : un coup d’Etat annoncé ?

(Afrik.com 28/11/2012) La prise de Goma par les mutins du M23 marque le point d’orgue du conflit au Nord-Kivu. La médiation ougandaise, menée par son président Yoweri Museveni, n’a pas totalement calmé les ardeurs des ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ces derniers, divisés, n’ont toujours pas quitté la capitale du Nord-Kivu et réclament au président Joseph Kabila de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle de novembre 2011 et de céder sa place à Etienne Tshisekedi, son concurrent à la magistrature suprême. Sous peine d’être renversé par la force.
L’étau se resserre sur Kabila. Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) n’ont toujours pas quitté Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Et, surtout, l’administration politique de la rébellion exige le départ de Joseph Kabila qui, selon elle, n’est pas légitime. Pour laisser la place à Etienne Tshisekedi, son concurrent déchu à l’élection présidentielle de novembre 2011.
Au début de la rébellion, au mois de mai, les ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) exigeaient leur réintégration dans les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) mais surtout une reconnaissance militaire en matière de grades. Certains d’entre eux voulaient devenir généraux ou colonels. Cette dernière revendication n’a pas été satisfaite par l’armée congolaise. Qui, en outre, voulait livrer le général Bosco Ntaganda, leur leader, à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ce qui fut l’élément déclencheur de la rébellion.
Ce mardi, les mutins du M23 ont tenu une conférence de presse. Interrogé par Afrik.com, un journaliste signale qu’« ils (les rebelles, ndlr) ne quitteront pas Goma tant que les négociations ne s’ouvrent pas avec les autorités de Kinshasa ». Mais surtout, le représentant de la branche politique du M23, Jean-Marie Runiga, exhorte le président congolais Joseph Kabila à « reconnaître sa triche lors de l’élection présidentielle de 2011, à dissoudre la commission électorale, et à rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi ». Qui se trouverait actuellement en liberté surveillée à Kinshasa. Pire, « Kabial devra céder le pouvoir à Etienne Tshisekedi », a-t-il dit.
Risques d’un coup d’Etat
Même si le chef militaire du M23, le général Makenga, a promis de libérer Goma d’ici jeudi. La branche politique de la rébellion, menée par Jean-Marie Runiga, ne l’entend pas de cette oreille.
« Kabila doit répondre point par point à leurs revendications. A commencer par rétablir les droits d’Etienne Tshisekedi. Et se débarrasser des forces négatives, c’est-à-dire les groupes armés qui opèrent en RDC, la Force démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et L’armée de résistance du Seigneur (ARS) », rapporte notre correspondant qui a assisté à la conférence de presse tenue ce mardi par les rebelles.
Si Joseph Kabila ne lâche pas du lest, les mutins promettent de poursuivre leur chemin jusqu’à Kinshasa, afin de le renverser. Une éventualité qui, selon le politologue et sociologue Michel Galy, est plausible.
Kabila peut-il craindre un renversement ? « Ce conflit rappelle la situation de son père. Qui est parti à la conquête de Kinshasa, en commençant par le Kivu, région frontalière de l’Ouganda et le Rwanda », constate-t-il. Et d’ajouter : « Même si les gens n’ont plus envie de revivre une guerre de type guerre inter-africaine des années 90, à partir du moment où t’as un régime faible, contesté, qui n’est pas légitime sur le plan électoral, tout peut arrivé [...] l’opposition au régime de Kabila est tellement forte que le M23 est devenu une alternative ».
« Ras-le-bol, crainte et résignation »
Si la prise de Goma inquiète tout le monde, c’est à cause du risque de contagion que l’avancée des mutins du M23 laisse présager. En 2001, Laurent-Désiré Kabila, père de Joseph Kabila, est arrivé au pouvoir chassant Mobutu Sese Seko grâce à la coalition Rwanda-Ouganda durant la première guerre du Congo. A Kinshasa, le sentiment des habitants oscille entre ras-le-bol, crainte et résignation.
Contacté par Afrik.com, un Kinois nous raconte l’ambiance générale qui règne dans la capitale congolaise : « le peuple kinois ressent une profonde indignation et un sentiment de ras-le-bol. D’aucuns pensent que le gouvernement de Kabila y est pour beaucoup dans cette affaire », témoigne-t-il.« On accuse le gouvernement soit de trahison, soit d’irresponsabilité car la situation dans l’Est du pays perdure depuis près de 20 ans », poursuit-il. Avant de relativiser :« Mais tu sais, le fait que cette guerre ait lieu à plus de 1000 km de la capitale atténue un peu la crainte de l’opinion générale ». « Mais, conclue-t-il, certains qui gardent encore les traumatismes des violences précédentes ont peur que la guerre arrive a Kinshasa ».
Selon Michel Galy, le danger de l’embrasement de la situation à Kinshasa c’est « l’alliance qui se dessine entre le M23 et l’opposition congolaise, car le représentant politique de la rébellion, Jean-Marie Runiga, a fait des déclarations en faveur d’Etienne Tshisekedi ainsi que pour la démocratisation du pays ». D’autant que « ce n’est pas tant l’armement mais la détermination (des rebelles, ndlr) qui est plus importante que celle des FARDC et de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) », précise le politologue et sociologue.
L’hypothèse d’un renversement de Joseph Kabila est, donc, plus que réel. Tout dépendra des négociations probables entre le président congolais et les rebelles. La communauté internationale, qui a d’ores et déjà commencer à se mobiliser notamment l’ONU, a également son rôle à jouer.

mercredi 28 novembre 2012

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En RDC, l'avancée du M23 accentue l'isolement de Joseph Kabila


Joseph Kabila (à droite), en compagnie du président ougandais Yoweri Museveni (au centre) et de Paul Kagamé (à gauche).
Joseph Kabila (à droite), en compagnie du président ougandais Yoweri Museveni (au centre) et de Paul Kagamé (à gauche). | REUTERS/HANDOUT

Il n'y a guère que sur les banderoles déployées dans les rues de Kinshasa depuis le Sommet de la francophonie du mois d'octobre que l'on peut voir le président de la République démocratique du Congo (RDC) affichant, sous sa fine moustache, un grand sourire commercial. Dans un pays secoué à ses confins orientaux par une rébellion tenace, qui a humilié l'armée régulière, le temps n'est sûrement pas à la rigolade. Mais, qu'il soit grave ou rieur, le visage du président Kabila est de toute façon absent de la scène publique. Malgré la gravité d'une crise dont il peut craindre de sortir durablement affaibli.

Depuis l'apparition, en avril, du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe de militaires mutins dominé par des Tutsi congolais et fortement appuyé par le Rwanda voisin, le président jurait qu'il ne négocierait jamais avec ces hommes issus – déjà – d'une précédente rébellion et dont l'échec de leur intégration dans l'armée loyaliste (les FARDC) a provoqué les dernières violences. "On ne discute pas avec des bandits", répétait l'entourage du président. Samedi 24 novembre, dans la capitale ougandaise Kampala, Joseph Kabila a pourtant dû s'asseoir à la même table qu'eux et "avaler son chapeau, sa chemise et ses bottes", selon l'expression d'un diplomate étranger.
Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés Il faut dire que les nouvelles du terrain n'étaient pas bonnes. Quatre jours auparavant, Goma, la capitale du Nord-Kivu, était tombée entre les mains du M23. L'armée congolaise ainsi que les casques bleus de la Monusco chargés de l'appuyer se faisaient ridiculiser par cette offensive éclair, qui mettait fin à plusieurs semaines de statu quo durant lesquelles le M23 semblait contenu dans une petite poche de territoire gonflant jusqu'à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma.
 
Des soldats du M23, le 20 novembre à Goma.
Des soldats du M23, le 20 novembre à Goma. | AFP/PHIL MOORE

Une fois la poche percée, Joseph Kabila n'a guère eu le choix. D'autant que les chefs d'Etats de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL, organisation régionale), réunis d'urgence à Kampala, adoptaient une déclaration – signée par Kinshasa – imposant, notamment, au gouvernement congolais d'"écouter, d'évaluer et de résoudre les revendications légitimes du M23". Le principe des négociations avec les "bandits" était ainsi entériné. Ce qui ne signifie pas qu'elles commenceront demain. Le M23 demande que les discussions précèdent leur retrait de Goma. Kinshasa pose le départ des rebelles en préalable à tout dialogue.
Mais quel que soit l'avenir de l'accord de Kampala, il est perçu comme une défaite pour le président. "Cette déclaration légitime l'action du M23. Il dédouane aussi l'Ouganda et le Rwanda en présentant cette crise comme une affaire intérieure à la RDC", critique Arsène Mwaka, député d'opposition originaire du Nord-Kivu. Pas un mot, en effet, de la CIRGL sur les soutiens politique, financier, logistique et humain fournis au M23 par Kampala et Kigali (la capitale du Rwanda), mis en lumière par un rapport des Nations unies. "Ils jouent aux faiseurs de paix mais ils soutiennent la RDC comme la corde soutient le pendu", s'étrangle un opposant.
Car "l'accord de Kampala" illustre l'isolement du régime congolais. "Qui veut lui faire confiance dans la région ? Il les a trop roulés, analyse un diplomate européen. Et sur la scène internationale, il ne peut plus guère compter que sur la France." A New York, Paris compense la passivité diplomatique congolaise en tenant la plume pour les résolutions au Conseil de sécurité dénonçant l'"agression extérieure" dont la RDC est victime.
 
Jean-Marie Runiga, chef du M23 (à gauche), le 27 novembre à Goma.
Jean-Marie Runiga, chef du M23 (à gauche), le 27 novembre à Goma. | REUTERS/JAMES AKENA

Pendant ce temps, à Kinshasa, l'opposition espère que la crise dans l'Est emportera ce président mal réélu en novembre 2011 à l'issue d'un scrutin qui avait tout du chaos organisé. "On repère la route de Goma ! Les téléphones chauffent entre la capitale du Nord-Kivu et Kinshasa", lâche un politicien engagé dans ces tractations.
Dans le même temps, le M23 politise son discours. Les anciens soldats mutins tutsi du Kivu prétendent aujourd'hui se battre "pour la bonne gouvernance" à la tête de l'Etat et demandent le départ de Joseph Kabila. Mais la ficelle est grosse. Et si l'opposition "démocratique", bien que morcelée, partage cet objectif, son opportunisme a des limites. Le M23, dont certains chefs sont recherchés par la justice internationale, a en effet menacé de marcher sur Bukavu, Kisangani et Kinshasa. Ce serait la réédition de l'offensive rouge sang de 1997 qui avait porté au pouvoir Laurent-Désiré Kabila, avant que son assassinat, quatre ans plus tard, n'ouvre la voie au "règne" de son jeune fils Joseph.
Sauf que pour le moment, la menace du M23 n'est guère réaliste au regard de ses forces – environ 3 000 hommes – et de la distance à parcourir, 1 600 kilomètres au coeur d'une nature hostile.
 
Des soldats de l'armée régulière de la RDC, le 25 novembre à Minova, à 70 km au sud de Goma.
Des soldats de l'armée régulière de la RDC, le 25 novembre à Minova, à 70 km au sud de Goma. | AFP/TONY KARUMBA

Bien sûr, l'opposition ne veut pas rater le train du M23 si celui-ci se mettait en marche. Mais il n'y a pas que l'épaisseur des forêts ou les marécages des rives du Congo qui la font réfléchir. " Comment défendre les valeurs démocratiques et s'appuyer sur un mouvement armé pour faire passer ses revendications ? Il faut arrêter le cycle des guerres", plaide M. Mwaka.
Pas sûr non plus que les pays voisins aient envie de voir s'enflammer l'immense RDC. Une guerre civile pourrait réveiller des rébellions mal éteintes, ruiner leurs ambitions prédatrices sur le sous-sol congolais ou de les submerger sous des flots de réfugiés. "Le Rwanda, l'Ouganda, l'Afrique du Sud ou l'Angola n'aiment pas Kabila mais ce sont peut-être ses meilleurs alliés : au chaos, ils préfèrent un président faible qui leur sera redevable de sa survie", lâche un expert de la Monusco.
Quant à la rue, le combat quotidien pour la survie la prive des forces nécessaires pour contester le pouvoir. Le président est impopulaire et affaibli mais musclé par ses services de sécurité. Comme un boxeur, Kabila est compté debout. Pas encore KO.

© Le Monde.fr

mardi 27 novembre 2012

RDC: la rébellion accepte de se retirer de Goma, le gouvernement attend de voir

Soumise à une forte pression diplomatique, la rébellion congolaise du M23 a finalement accepté mardi de quitter Goma, à l'expiration du délai fixé pour son retrait de cette ville stratégique de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) qu'elle occupait depuis une semaine. (c) Afp
GOMA (RDCongo) (AFP) - Soumise à une forte pression diplomatique, la rébellion congolaise du M23 a finalement accepté mardi de quitter Goma, à l'expiration du délai fixé pour son retrait de cette ville stratégique de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) qu'elle occupait depuis une semaine.
"Demain ou après demain (...), au plus tard dans trois jours, on va quitter Goma", a déclaré à l'AFP le général Sultani Makenga, chef d'état-major du Mouvement du 23 mars (M23), composé d'ex-rebelles qui avaient intégré l'armée en 2009 avant de se mutiner au printemps dernier en arguant que les accords du 23 mars 2009 n'avaient pas été respectés.
"On nous a demandé de nous retirer à 20 kilomètres et nous allons le faire", a assuré le chef militaire du mouvement.
Il a ensuite annoncé que le M23 commençait à transférer sa "logistique" - "munitions, nourriture, médicaments..." - de Goma vers le territoire de Rutshuru où les positions des rebelles sont adossées au Rwanda et à l'Ouganda.
Cependant, le chef de la branche politique du M23, Jean-Marie Runiga, a déclaré de son côté depuis Goma: "Nous continuons à exiger des négociations directes" avec le président Joseph Kabila.
Prudent, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dit à l'AFP attendre "de voir l'effectivité du retrait avant d'y croire". "Une fois qu'ils (les rebelles) se seront retirés, le président (Kabila) va les écouter, il va procéder à un réexamen des accords de 2009, et il va répondre aux griefs qu'il juge légitimes (...) nous nous y sommes engagés", a-t-il ajouté.
Les chefs d'état-major des armées des pays de la région des Grands Lacs se réuniront vendredi à Goma pour s'assurer du respect de ses engagements par le M23, a annoncé le chef de l'armée ougandaise Aronda Nyakairima.
A Goma, les habitants étaient partagés mardi, après l'annonce de ce départ des rebelles. S'ils "font de bonnes choses, ils peuvent rester", disait Alphine, 18 ans, rappelant qu'ils avaient "promis d'amener l'électricité et de faire de bonnes routes" et assurant même qu'elle se sentait plus en "sécurité" depuis leur arrivée. Mais un vendeur contestait vivement sa version et lançait: "Le M23, c'est des voleurs", alors que les rumeurs de pillages, de viols et de disparitions de civils restaient difficiles à prouver, faute de témoins.
Samedi, quatre chefs d'Etat de la région des Grands Lacs réunis en Ouganda - les présidents Kabila (RDC), Yoweri Museveni (Ouganda), Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya Kikwete (Tanzanie) - avaient sommé le M23 d'arrêter la guerre et de quitter avant mardi la capitale de la riche province minière du Nord-Kivu. En échange, Kinshasa s'était engagé à "prendre en compte les revendications légitimes" des mutins.
L'Union africaine (UA), le chef de l'ONU et l'Union européenne (UE) avaient pressé les rebelles de se conformer aux décisions du sommet de Kampala.
Les soldats du M23, essentiellement des tutsi congolais, avaient à l'origine diverses revendications. Ils exigeaient notamment de rester dans leur région du Kivu pour protéger leurs familles, au lieu d'être envoyés dans des régiments sur tout le territoire.
Mais leur chef politique a posé mardi de nouvelles "conditions" au retrait, en réclamant "une enquête sur la tentative d'assassinat d'une médecin au Sud-Kivu"- le gynécologue Denis Mukwege, réputé pour son aide aux femmes violées -, "la liberté de mouvement pour l'opposant Etienne Tshisekedi" ou encore "la dissolution de la Commission électorale".
La RDC a déjà été le théâtre de deux guerres régionales (1996-97 et 1998-2003). Le second conflit a opposé Kinshasa, soutenue par le Zimbabwe et l'Angola, à différentes rébellions soutenues par les armées rwandaise, ougandaise et burundaise.
Cette fois encore, le Rwanda et l'Ouganda sont accusés par Kinshasa et l'ONU de soutenir le M23, ce qu'ils démentent.
Mardi, l'émissaire des Etats-Unis pour l'Afrique et ses homologues français et britannique ont rencontré à Kinshasa le président Kabila. Selon une porte-parole de la diplomatie américaine, ils venaient promouvoir "un processus viable de négociation" sur "le statut de la région Est" de la RDC. Ces diplomates devaient ensuite se rendre à Kigali.
L'armée rwandaise a affirmé mardi que des combats l'avaient opposé le matin même à "plus de cent" rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus au Rwanda depuis l'est de la RDC où ils sont basés. Kigali a assuré que les FDLR tentaient de "tirer avantage de l'instabilité dans l'est de la RDC".

© Le Nouvel Observateur

Les rebelles congolais du M23, qui combattent l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu, dans l'est du pays, ont accepté de se retirer de Goma, capitale de la province du Nord Kivu, ainsi que de la ville voisine de Sake. C'est ce qu'a affirmé mardi l'un de leurs responsables, sans préciser à quelle date. Un retrait manifestement conditionné à l'ouverture de négociations avec le président congolais.

Chaos en RDC

Depuis la reprise des violences au printemps 2012, l'est de la République Démocratique du Congo (RDC) semble à nouveau s'enfoncer dans le chaos. Quels sont les enjeux de ce conflit récurent et polymorphe ? Qui sont les principaux acteurs ? A quoi ressemble le quotidien de la population locale ? Comment agissent et réagissent les Etats voisins et lointains ?
(De Goma, RDC) J’ai trouvé sur un champ de bataille vers Munigi, à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu (à l’est de la République démocratique du Congo), un carnet de notes.
Le document (il ne s’agit pas d’un manuel) appartient à un soldat de l’armée régulière – les Forces armées de la RDC, FARDC – qui l’a probablement perdu avec sa vie. Extraits.

Le carnet du soldat (Joao Durbek)

Le AK-47

« Historique : auparavant, nos ancêtres utilisaient plusieurs moyens pour se défendre. Par exemple : pierre taillée, lance, couteau… Mais on a toujours évolué, c’est ainsi que nous avons l’arme AKA47.
Destination : l’arme AKA47 ou FA est une arme d’origine russe fabriqué par M. André Kalachninikov en 1947 [il s’agit en fait de Mikhaïl Kalachnikov, ndlr]. Beaucoup de pays du monde ont repris la fabrication sous licence tel que : la Chine, Corée, la RDC à Likasi (Gecamines). C’est une arme individuelle pour chaque combattant, avec une portée efficace de 200 m, pour éliminer les effectifs ennemis. Elle est munie d’une baïonnette pour le combat au corps à corps, si vous êtes dépourvu de munitions.
Données numériques :
  • Calibre : 7,62 mm ;
  • Poids de l’arme avec chargeur garni : 3,800 kg ;
  • Poids de l’arme avec chargeur non garni : 3,500 kg ;
  • Vitesse initiale : 710 m/s ;
  • Portée efficace : 200 m ;
  • Portée maximum : 3 600 m ;
  • Longueur de l’ame avec baïonnette : 110 cm ;
  • Longueur de l’arme sans baïonnette : 87 cm ;
  • Capacité du chargeur : vingt à trente cartouches. »

Extrait du carnet du soldat (Joao Durbek)

Les caractéristiques de la discipline militaire

  • « Elle est la première qualité du militaire ;
  • Elle définit l’obéissance et régit l’exercice de l’autorité ;
  • Elle s’applique à tous sans distinction de rang ;
  • Elle précise à chacun son devoir et aide à prévenir les défaillances ;
  • Elle est la règle qui guide chacun dans l’accomplissement de devoirs. »

La faute militaire

« Le mensonge, l’ivresse, la grossièreté, l’inobservation des règles relatives au manque de respect dû à un supérieur et aux honneurs à rendre, les brutalités et expressions blessantes à l’égard d’un inférieur, la négligence dans l’entretien des effets et des armes, l’inattention aux exercices, la négligence est le mauvais vouloir dans l’accomplissement des devoirs, le retard aux appels et rassemblement, l’absence aux appels, l’absence irrégulière de la garnison, du camp ou du cantonnement, la querelle, la dispute, le joue, l’inexécution ou l’exécution mauvaise ou incomplète des consignes ou des ordres reçus, la négligence dans l’exercice du commandement ou de fonction… »
Extrait du carnet du soldat (Joao Durbek)

Le commandant

« Réflexion : “ Un cavalier attentionné peut amener son cheval à une source, mais il ne lui est pas possible de boire à sa place. ”
Le commandant est donc l’ensemble de la PERSUASION (conviction) et des EXEMPLES.
C’est cette combinaison qui fait que les subalternes remplissent la volonté (ordre) de leur chef (commandant) si bien qu’ils ne veulent pas de cette mission. Cependant beaucoup de choses peuvent être faites (beaucoup d’ordres peuvent être exécutés) si le chef persuade, encourage et donne de beaux exemples à ses hommes.
Les qualités d’un commandant :
  • Le courage : un commandant (chef) doit être physiquement et mentalement courageux afin de surmonter ou confronter la peur pendant les temps durs (mauvais moment) et être un bon exemple devant ses hommes.
  • La volonté (will power) : le commandant (chef) volontaire accepte toutes les difficultés, quelque soit la mission, qui lui arrivent et les affronter correctement afin d’atteindre son objectif.
  • Sens de l’autorité : celui-ci est indispensable au commandant car il lui permet de pouvoir planifier des avant-plans bien avant afin de les exécuter à la longue, sans même attendre les ordres émanent de l’échelon supérieur (initiative et appréciation) et ceci pendant la période de guerre comme celle de la paix. Un chef est celui qui sait avoir de l’autorité et prendre ses responsabilités. Il est indispensable qu’il ait de l’imagination assez intelligente.
  • La fidélité (intégrité) : la fidélité est l’ensemble de la vérité (sincerity), l’intégrité (n’est pas égoïste), l’obéissance (obéir aux ordres). Avec la combinaison de ces trois facteurs, vous serez un commandant très respectueux et même confiant à l’échelon supérieur et même de vos collègues commandants.
Conclusion : Le commandement est appris comme une leçon en classe mais aussi il s’apprend auprès des autres commandants (collègues) à partir de leur vécu quotidien (beaux exemples). »

RDC: les rebelles du M23 quitteraient Goma ce vendredi

Les rebelles congolais du M23, qui combattent l'armée de République démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu, dans l'est du pays, ont accepté de se retirer de Goma, capitale de la province du Nord Kivu, ainsi que de la ville voisine de Sake. C'est ce qu'a affirmé mardi l'un de leurs responsables, sans préciser à quelle date. Un retrait manifestement conditionné à l'ouverture de négociations avec le président congolais.

Interrogé par l'AFP sur un accord conclu dans la capitale ougandaise Kampala entre la rébellion et une médiation des pays des Grands Lacs, menée par l'Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : "C'est vrai".
Les rebelles du M23 ont cependant mis plusieurs conditions à leur retrait des villes de Goma et de Sake. Malgré les messages contradictoires, il semblerait bien qu'ils maintiennent leurs exigences, dont l'ouverture de négociations nationales préalables avec le président Joseph Kabila.
Les insurgés exigent également la libération de prisonniers politiques et la dissolution de la commission électorale, a indiqué leur chef politique. Jean-Marie Runiga a précisé que si le président Kabila accédait à ces demandes, le retrait de Goma s'effectuerait "rapidement".
Messages contradictoires
Plus tôt dans la matinée, le chef d'état-major de l'armée ougandaise, qui a eu lundi soir des entretiens avec le chef militaire des rebelles, le colonel Sultani Makenga, avait cependant annoncé que celui-ci était d'accord pour un retrait immédiat et sans condition. "Ils nous ont demandé de nous retirer de Goma pour commencer les négociations avec le gouvernement, " a-t-il poursuivi.
Un peu avant lui, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, avait aussi affirmé que les rebelles, ex-membres de l'armée de RDC qui se sont mutinés au printemps, avaient accepté de quitter la capitale du Nord-Kivu, qu'ils ont prise le 20 novembre. Lui non plus n'a pas donné d'indication temporelle.
La situation ne semble pas claire: samedi, les pays des Grands Lacs avaient donné 48 heures aux mutins du M23 pour quitter Goma. L'accord pour un retrait de Goma serait cependant intervenu avant une incursion, tôt mardi matin, en territoire rwandais, de rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus de RDC où ils sont basés. Cette incursion, dénoncée par l'armée rwandaise et non confirmée d'autre source à ce stade, aurait donné lieu à des combats avec des soldats rwandais. Ce qui pourrait expliquer la prise de position plus dure du  chef politique des rebelles, Jean-Marie Runiga.
"Une farce", dit le gouvernement congolais
Aussitôt l'annonce du M23 connue, le gouvernement de Kinshasa a qualifié ces demandes de "farce". "C'est une farce, c'est le mot. Un document a été adopté par la région. Si chaque jour ils viennent avec de nouvelles exigences, ça devient ridicule. On n'est plus dans le domaine du sérieux", a déclaré le porte-parole de RDC, Lambert Mende.
Quoi qu'il en soit, la dernière déclaration en date du M23 ce mardi évoque un retrait total de Goma, d'ici vendredi. Le chef d'état major ougandais parle, lui, de jeudi midi. Les chefs d’état-major des Grands Lacs devraient se rendre vendredi à Goma, pour vérifier le retrait.
Des précisions semblent cependant encore nécessaires.

W. F., avec agences

Congo/RDC: Atelier à Brazzaville sur le projet du pont route-rail sur le fleuve

Un atelier de restitution des rapports de la première phase de l'étude du pont route-rail Brazzaville-Kinshasa et du prolongement du chemin de fer Kinshasa- Ilebo, s'est ouvert mardi à Brazzaville, a constaté Xinhua sur place.
L'atelier qui prend fin le 30 novembre prochain, va se prononcer, pour le pont sur le fleuve congo, sur le site d'implantation de l'ouvrage, la solution technique de franchissement, les principales caractéristiques et une estimation des coûts de l'ouvrage, les aspects sociaux et environnementaux à prendre en compte. Et pour le chemin de fer Kinshasa-Ilebo, sur le choix de la variante de tracé.
"Projet phare et intégrateur pour l'Afrique centrale et l'Union africaine, le pont route rail est un maillon essentiel et déterminant du corridor de la route transafricaine TAH3 Tripoli- Windhoek-Le Cap", a déclaré le ministre congolais chargé de l'aménagement du territoire, Jean Jacques Bouya.
Le pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa et le prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo en République Démocratique du Congo (RDC), constituent, au titre d'un consensus régional, un même et seul projet.
Pour l'étude du projet, les gouvernements du Congo et de la RDC ont obtenu le 13 mai 2008 de la Banque Africaine de Développement (BAD) un don de 8 millions USD. Un don complémentaire de 1,070 million USD a été accordé au secrétariat général de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), organe d'exécution du projet désigné par les deux pays, le 20 avril 2012 pour permettre le bouclage du financement du projet qui s'élève à 4,7 milliards de F CFA. La contribution du Congo et de la RDC s'élève à 331 millions de F CFA.
Ce projet est l'un des projets prioritaires du plan d'action à court terme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) en Afrique centrale. Il figure dans le premier programme prioritaire du plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale.

© Radio Chine Internationale

Les rebelles du M23 acceptent de quitter Goma

La capitale du Nord-Kivu a été prise le 20 novembre par ces ex-membres de l'armée congolaise, qui se sont mutinés.

Les rebelles congolais du M23, qui combattent l’armée de république démocratique du Congo (RDC) dans la riche province minière du Nord-Kivu (est), ont accepté de se retirer de la capitale provinciale Goma, a affirmé ce mardi l’un de leurs responsables, sans préciser à quelle date.
Interrogé par l’AFP sur un accord conclu dans la capitale ougandaise, Kampala, entre la rébellion et une médiation des pays des Grands Lacs, menée par l’Ouganda, sur un retrait de Goma, le colonel Antoine Manzi a répondu : «C’est vrai.» «Ils nous ont demandé de nous retirer de Goma pour commencer les négociations avec le gouvernement», a-t-il poursuivi.
Un peu avant lui, le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, avait aussi affirmé que les rebelles, d’ex-membres de l’armée de RDC qui se sont mutinés au printemps, avaient accepté de quitter la capitale du Nord-Kivu, qu’ils ont prise le 20 novembre. Lui non plus n’a pas donné d’indication temporelle.
Samedi, les pays des Grands Lacs avaient donné 48 heures aux mutins du M23 pour quitter Goma. Malgré l’expiration du délai, les rebelles, qui jusqu’ici exigeaient d’entamer des discussions directes avec le président de RDC, Joseph Kabila, avant tout retrait, étaient toujours ce mardi matin dans la capitale du Nord-Kivu.
L’accord pour un retrait de Goma serait cependant intervenu avant une incursion, tôt mardi matin, en territoire rwandais, de rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), venus de RDC où ils sont basés. Cette incursion, dénoncée par l’armée rwandaise et non confirmée d’autre source à ce stade, aurait donné lieu à des combats avec des soldats rwandais.
«A l’heure où nous parlons, certains se sont repliés en RDC», d’autres seraient encore en territoire rwandais, a affirmé le porte-parole de l’armée rwandaise, le général Joseph Nzabamwita.
Les commandants des FDLR ont fui dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, auquel ils sont accusés par Kigali d’avoir pris part. Le FDLR continue d'être opposé à l’actuel régime du président rwandais Paul Kagame, qui a mis fin au génocide. Kigali accuse Kinshasa de soutenir le FDLR. La RDC et l’ONU affirment elles que le M23 est soutenu par Kigali.

(AFP)
© Libération

lundi 26 novembre 2012

RDC: un arsenal abandonné à Goma

L'armée a abandonné 24 containers d'armes et de munitions lorsqu'elle a fui Goma, ville stratégique de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), tombée le 20 novembre aux mains des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), a déclaré aujourd'hui un porte-parole de la rébellion."Cet arsenal d'armes et munitions a été abandonné (...) après la débandade des FARDC (Forces armées congolaises) lors de la prise" de la capitale de la province du Nord-Kivu (est), a affirmé le colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23.
Ces armes sont stockées à l'aéroport et au port de Goma, ainsi qu'au camp militaire de Katindo, a-t-il précisé. Selon lui, l'armée a notamment laissé trois canons d'une portée de 80 kilomètres et quatre lance-roquettes multiples (LRM) dont les projectiles peuvent être lancés à une distance de 120 kilomètres.
"On s'interroge sur les objectifs du gouvernement de (Joseph) Kabila", le président de la RDC, a expliqué le porte-parole. "C'est le genre d'armes utilisées pour engager une guerre contre un pays, pas pour chasser un simple groupe d'hommes armés qui revendiquent leurs droits", a-t-il estimé.
"La vérité est que les FARDC (forces armées congolaises) ont un équipement complet capable d'embraser toute la sous-région des Grands Lacs", si bien que les rebelles "ne parviennent pas à comprendre comment" les soldats loyalistes "ont pu les perdre et les lâcher", a-t-il soutenu.

lefigaro.fr

Les rebelles du M23 imposent leur loi sur Goma et Sake

(Le Figaro 26/11/2012) REPORTAGE - Les chefs d'État de la région des Grands Lacs, soutenus par l'Union africaine, exigent des rebelles qu'ils quittent Goma et ses alentours avant la fin de la journée. Sur le terrain, c'est le statu quo.
Après avoir pris Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, les rebelles du M23 ont continué d'avancer. Vendredi soir, ils ont conquis Saké après plusieurs heures de combats violents. La ville s'est vidée en quelques heures, les habitants fuyant les tirs et les bombardements.
Dimanche matin, sur la route entre Goma et Sake, toujours ces longues files de femmes, lourdement chargées. Un bébé, des sacs de nourriture sur le dos, elles avancent. Des minibus remplis de déplacés, des matelas attachés à l'arrière, les doublent en klaxonnant bruyamment. Les enfants sont mis à contribution, certains tiennent des chèvres en laisse, d'autres portent leurs cadets. Après avoir dû quitter Saké en urgence, les habitants commencent à revenir. Une jeune femme, une casserole remplie de riz sur la tête est suivie de deux jeunes enfants. «On nous a dit que la situation s'était calmée, alors on rentre. La vie dans le camp est trop difficile. Un peu plus loin sur la route, les soldats rebelles du M23 ont rétabli le poste de douane afin de taxer les camions de marchandises qui entrent et qui sortent de Goma.
Jean-Claude, au volant de sa voiture, n'a pas de carte d'électeur pour témoigner de son identité, alors le douanier s'énerve. «Les bonnes habitudes reviennent vite», ironise le jeune homme. Après deux jours de no man's land, la vie reprend son cours, presque normal.
Un verrou statégiqueLa ville de Saké est stratégique. C'est de là que partent deux axes importants: l'un, au sud, mène à Bukavu, la capitale du Sud-Kivu et l'autre à l'ouest vers le Masisi, une des zones où se déroulent actuellement les combats. «Quand ils sont partis, les FARDC (les Forces armées de la République démocratique du Congo) ont tout pillé sur leur chemin, ils ont tout pris. Il ne nous reste plus rien, même pas un matelas ou une casserole», raconte une femme tout de jaune vêtue. Elle veut nous montrer sa maison, ou plutôt ce qu'il en reste et les photos de ses enfants blessés lors des combats. Elle vient du quartier de Birere, devenu un champ de batailles. Plusieurs maisons ont été détruites dans les combats. Les cicatrices sont profondes et certains trous d'obus témoignent encore de ces violences. «Je n'ai plus rien et nulle part ailleurs où aller, alors je vais attendre. Mes voisins m'aident, pour le moment ça va».
Un homme intervient et lui coupe la parole. «Ce n'était pas la sécurité avant, les FARDC volaient tout ce qu'ils voulaient, on avait tout le temps peur pour nos biens et nos familles», assure-t-il. Personne n'est plus là pour le contredire. Des soldats du M23 patrouillent dans la ville, fusil à la main. À côté d'eux, les femmes installent leurs petits étals de nourriture à vendre sur le marché. Elles déplient de grands tissus remplis de beignets ou de légumes. Les enfants préparent leurs cartables, les écoles rouvrent peu à peu leurs portes. Les représentants du M23 n'ont de cesse de répéter qu'ils vont restaurer la paix dans la région. Les habitants de Saké, du moins ceux qui sont revenus, veulent y croire.
Par Edith Bouvier
Envoyée spéciale à Sake
Par Edith Bouvier Mis à jour le 26/11/2012 à 12:47


© Copyright Le Figaro

dimanche 25 novembre 2012

LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE A L'EST DE LA RDC


DECLARATION DE KAMPALA


Manifestation Congolaise à Bruxelles pour reclamer le départ de Jo...


Droit de Cité: Les patriotes congolais entament une grève de la faim co...

par
Roger Musandji à reçu les membres du Rassemblement pour la Nation Congolaise qui déclarent: "Compte tenu de la situation qui prévaut à l'est du Congo, nous patriotes congolais avons décidé d'entamer une grève de la faim à partir du 1er décembre 2012 devant le parvis de l'assemblée nationale jusqu'à ce que nos revendications soient entendus.
Nous vous invitons à vous joindre à nous afin de soutenir cette action.
Si en tant que congolais, tu te sens concerné, merci de relayer cet appel."

Pour tout renseignement, veuillez contacter le 0652379122 ou par mail à: contact_rnc@yahoo.fr


RDC: le chef du M23 dit avoir rencontré Kabila à Kampala pour des négociations directes

KINSHASA - Le président du mouvement rebelle congolais M23 a déclaré à l'AFP avoir rencontré samedi à Kampala le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila pour des négociations directes dont les modalités sont à définir.
Des négociations directes sont prévues entre nous (le M23) et Kabila, et demain (dimanche) nous allons discuter de tout ça. Demain on va parler sur les modalités de ces négociations et sur les points qui seront à l'ordre du jour, a déclaré Jean-Marie Runiga, interrogé au téléphone à Kampala.
Des chefs d'Etat africains réunis samedi en sommet à Kampala sur le conflit dans l'est de la RDC ont demandé au Mouvement du 23 mars (M23) de se retirer de Goma d'ici 48 heures, assurant qu'en échange Kinshasa serait prêt à écouter, évaluer et prendre en compte les revendications légitimes de la rébellion.
Interrogé sur cet ultimatum de 48H00 laissé au M23 pour quitter Goma, le chef rebelle a déclaré ne pas en avoir été officiellement informé. Cependant, il a souligné que se retirer de Goma ne peut être que le fruit de ces négociations entre son mouvement et le président Kabila.
Considérer le retrait de Goma comme préalable aux négociations, ce serait ne pas chercher à vouloir régler le problème du Congo, a-t-il estimé, avant d'avertir que le M23 se défendra en cas d'attaque de l'armée congolaise sur ses positions.
D'après lui, les pourparlers devraient concerner les accords de paix du 23 mars 2009: le M23 demande leur pleine application, mais Kinshasa affirme avoir rempli sa part du contrat. La rébellion veut également parler d'autres questions de fond qui concernent la vie nationale.
Jean-Marie Runiga a dit n'avoir pas été invité au sommet mais que samedi après-midi, après la rencontre, il a parlé directement avec Joseph Kabila, la médiation étant assurée par le président ougandais Yoweri Museveni. C'est là que le principe de négociations directes aurait été acté.
L'ambiance était tendue mais après, chacun a dépassionné le débat parce que ce ne sont pas des problèmes personnels (qu'il faut régler), mais les problèmes du pays. Je crois que la réunion s'est très bien passée, a jugé Jean-Marie Runiga.


(©AFP / 24 novembre 2012 21h02)
romandie.com

RDC : Que négociera le M23 avec Kabila ?

Après 7 mois de conflits, le président Joseph Kabila a fini par accepter de négocier avec la rébellion du M23. Le président du mouvement rebelle, Jean-Marie Runiga, affirme avoir eu l'assurance de Joseph Kabila d'entamer dès dimanche 25 novembre des négociations à Kampala. Pour négocier quoi ? Voici quelques pistes.

carte RDC Afrikarabia Kampala.jpg
"Négocier avec un groupe rebelle ? Jamais !", avait souvent répondu Joseph Kabila. Mais depuis la chute de Goma, tombée aux mains du M23 mardi 20 novembre et la prise de Sake le lendemain, le président congolais n'avait plus guère le choix. Pour se sortir de l'ornière, Joseph Kabila ne peut plus compter sur son armée, qui n'a (pour le moment) jamais été en mesure d'inquiéter les rebelles puisqu'elle fuit pratiquement sans combattre, ni compter sur les casques bleus (Monusco) qui ont assisté à la prise de Goma… les bras croisés.

"L'obligation" de négocier

Samedi à Kampala, les chefs d'Etat de la région des Grands Lacs ont tenté de trouver une solution au conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Les participants du Sommet ont exigé le retrait des rebelles de Goma sous 2 jours et ont appeler le gouvernement congolais à entamer des négociations avec le M23. Les rebelles avaient prévenu qu'ils ne se retireraient pas de Goma avant d'avoir négocié avec le président Kabila. Tout convergeait donc pour que Jean-Marie Runiga, le président du M23 et Joseph Kabila se retrouvent autour d'une table.

Appliquer les accords du 23 mars

Négocier quoi ? Il est étonnement difficile d'y répondre, tant les revendications du M23 ont évolué depuis la création de la rébellion en avril 2012. Au coeur des discussions, nous trouverons évidemment les fameux accords du 23 mars 2009 (qui ont donné leur nom au M23). Dans ces accords, la rébellion de l'époque, le CNDP (dont sont issus les membres du M23), demandaient l'incorporation des rebelles dans l'armée régulière (FARDC) et l'intégration politique de leur mouvement dans les institutions congolaises. Pour les rebelles, ces deux exigences n'ont été pas été correctement respectés par Kinshasa. Ils accusent notamment le président Kabila d'avoir voulu éloigner ses soldats de leurs fiefs du Kivu et de ne pas avoir maintenu tous les officiers dans leur grade. Concernant le Kivu, le M23 a deux raisons de ne pas s'en éloigner. La première parce que la région est richement pourvue en minerais divers, or, coltan, cassitérite… qui constituent la principale source de financement de leur mouvement. La deuxième raison est ethnique. Le M23 entend défendre la communauté tutsie, souvent réprimée et menacée, notament par la milice hutue des FDLR. Côté politique, l'ex-CNDP, devenu M23, n'a jamais pu avoir accès aux institutions politiques de RDC.

Le cas Ntaganda

A la table des négociations, le M23 évoquera sans doute la situation du général Bosco Ntaganda, inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Intégré dans l'armée régulière en 2009, Ntaganda a d'abord fait le jeu de Joseph Kabila, en se retournant d'abord contre Laurent Nkunda, le patron du CNDP, en 2009 et ensuite en assurant une forte "victoire" dans les Kivus du candidat Kabila aux élections frauduleuses de novembre 2011. Mal élu, Joseph Kabila a décidé d'arrêter Bosco Ntaganda, en avril 2012, afin de donner de redorer son blason aux yeux de la communauté internationale. La fuite de Ntaganda a donné lieu à la création du M23. Il est donc fort probable que Jean-Marie Runiga veulent protéger Ntaganda de toute tentative d'arrestation.

Chasser Joseph Kabila

Loin de ces revendications "corporatistes", le M23 s'est rapidement doté d'une branche politique, affirmant des ambitions plus grandes. Un "cabinet fantôme" a été créé pour administrer les territoires occupés par la rébellion : le poste-frontière de Bunagana et la ville de Rutshuru. Très vite, le M23 a revendiqué "la vérité des urnes" à propos des élections chaotiques de novembre 2011. Le terme même de "vérité des urnes" provient du candidat malheureux à l'élection présidentielle, Etienne Tshisekedi, qui a toujours contesté la réélection de Joseph Kabila et a même déclaré sa "victoire". Le M23 pourrait-il faire alliance avec Tshisekedi ? Pour l'instant les contacts n'ont rien donné et l'UDPS est très réticente face à cette rébellion dont tout le monde sait que le Rwanda est derrière. Du côté du M23, on affiche aujourd'hui clairement la couleur : la chute du président Kabila. La rébellion en a-t-elle les moyens ? Militairement, pas complètement. Pour aller jusqu'à Kinshasa, les rebelles devront avoir l'aide direct d'un pays tiers. On voit mal, pour le moment, le Rwanda voisin ou l'Ouganda se lancer dans l'invasion de la RDC. Trop risqué diplomatiquement. Selon des observateurs, seule "une révolution de palais" pourrait débarquer le président Kabila.

Que peut lâcher Kabila ?

Difficile à dire, tant la situation militaire est versatile. Tant que le président Kabila n'arrive pas à reprendre la main sur le terrain militaire (et c'est actuellement le cas), il sera dans l'obligation de faire quelques concessions sur l'application des accords du 23 mars (localisation des soldats intégrés dans les Kivus, grades, versements des soldes… ). Au niveau politique, Joseph Kabila pourrait peut-être concéder une intégration politique au niveau provincial du M23 et, pourquoi pas, un poste au gouvernement. On parle également à Kinshasa de la possibilité de former un "gouvernement d'unité nationale" qui permettrait à Joseph Kabila de pratiquer une "ouverture politique" qui lui permettrait toutefois de se maintenir à la présidence. Mais dans le jeu de poker menteur des négociations dans la région des Grands Lacs, seule la situation militaire donnera l'avantage à l'une des deux parties. Pour l'instant, l'avantage militaire tourne au M23, mais depuis samedi, des renforts de l'armée régulière sont annoncées dans la zone, notamment autour de Bukavu, la prochaine cible annoncée des rebelles.

Christophe RIGAUD - Afrikarabia
afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com

RDC : Quelles réformes institutionelles contre la balkanisation




La publication en juin 2012 de l’annexe au rapport des experts de l’ONU imputant au Rwanda de soutenir militairement et politiquement le groupe armé M23 qui contrôle une partie de l’Est de la RDC, a éveillé chez les Congolais un élan patriotique face à ce qui apparait être, de toute évidence, l’irrédentisme rwandais sur les provinces minières des Kivus. Comme un seul homme, les Congolais de toutes ethnies confondues se sont dressés contre le complot visant le dépiéçage de leur pays. Sous quel prisme faut-il voir cette éclosion de l’anti-partitionnisme ? Est-ce un réflexe fugace devant un danger imminent ?
Ou peut-être l’amorce d’une prise de conscience de l’urgence à opérer une double métamorphose : bâtir un État-nation institutionnellement solide, capable de défendre son intégrité territoriale face aux assauts hégémoniques de ses voisins et, simultanément, marquer une rupture avec le mécanisme actuel de captation-redistribution des rentes minières qui confine plus de 70% de sa population dans une pauvreté absolue.
Classée parmi les 25 pays les plus pauvres au monde, la RDC détient des réserves en ressources naturelles évaluées à plus de 25 000 milliards de dollars. Le hic est que ces ressources n’ont jamais aidé à répondre aux besoins de sa propre population. Cinquante ans d’indolence généralisée, de mégestion, d’incurie institutionnelle et d’absence de vision à long terme de la part de ses leaders d’hier comme d’aujourd’hui, ont fini par rendre ce pays mortellement vulnérable face à la convoitise de ses voisins.
Et, pendant ce temps, qu’observe-t-on du côté de ses assaillants ?
Il ne s’agit pas d’une fiction mais bien d’une réalité : pendant que le géant Congo en situation de crise endémique tourbillonne dans une « révolution de la modernité », le minuscule Rwanda enregistre une croissance soutenue de 6% en moyenne depuis 2001 essentiellement tirée par les minerais de contrebande provenant du sous-sol congolais ! 2020 est l’année butoir fixé par ce pays pour réaliser sa transition vers une économie émergente en orientant la rente générée par l’exportation des « minerais du sang » vers l’investissement dans l’éducation et la santé, socle d’une stratégie de développement fondée sur l’émulation du capital humain.
Aussi dure qu’elle soit, cette réalité se traduit dans les chiffres : en 2011, le Rwanda affichait un IDH de 0,429 avec un revenu par habitant de 1133 US$, la part de budget accordée à l’éducation étant de 4,7% du PIB. Ces valeurs sont de 0,286, 280 US$ et 0,2% respectivement pour le Congo [PNUD, 2012].
N’en déplaise aux Congolais et aux pyrrhoniens, toutes autres choses étant égales par ailleurs, cet avantage comparatif dans l’aptitude à transformer la « disponibilité physique » des ressources en « disponibilité économique » afin d’en faire des atouts pro-croissance marquera à jamais les futurs rapports de force dans les Grands Lacs. Dès lors, l’anti-balkanisation ne saurait être bénéfique au Congo que si elle débouche sur une transformation de la structure institutionnelle en place. Faut-il s’entêter à promouvoir un État centralisateur languissant ou opter pour un État fédéral puissant ?
Le modèle centralisateur actuellement en vigueur a clairement montré ses limites sur plusieurs plans : insécurité généralisée sur l’ensemble du territoire, répartition inégale du revenu national, couverture déficiente des services essentiels à la population. Avec ce modèle, le Congo se reproduit typiquement comme un « État rentier » qui vit et survit grâce à la redistribution clientéliste de la rente issue des minerais, sa finalité étant d’alimenter le pouvoir en place, de perpétuer le système de prédation-corruption-impunité.
On est loin du modèle de l’État développementiste et catalyseur à la Botswana où la rente diamantifère sert à la mobilisation de l’épargne interne et au financement de l’investissement dans les secteurs clés. Au Congo au contraire, la gestion du secteur minier a abouti à « la politique de saucissonnage du portefeuille minier de l’Etat » essentiellement « pour satisfaire les besoins immédiats d’argent des autorités gouvernementales » [Rapport Lutundula, 2005:6]. Des politiciens à Kinshasa qui lobbient logiquement pour un État centralisateur, tout en ne fournissant pas les services de l’État aux citoyens, seront certainement hostiles à un changement de structure. L’émergence d’un État fédéral impliquant pour eux la perte de leur pouvoir sur l’affectation et les rétributions des matières premières des provinces riches.
Le modèle fédéral présente des avantages réels. Il permettrait à la fois de respecter l’idéal d’unité nationale fondée sur la diversité ethnoculturelle mais tout en préservant une conscience nationale. Il ouvrirait la voie à la mise en valeur, au service de toute la nation, des richesses tirées de diversités régionales. Et, du fait des distances, ce modèle serait sans doute le plus efficace pour stimuler des échanges commerciaux interprovinciaux fondés sur les avantages comparatifs. En mettant la démocratie plus près des gens, il favorise la bonne gouvernance, la reddition des comptes.
Toutefois, il faudrait inventer, à l’exemple du Canada, des mécanismes de transfert entre provinces, de telle sorte que les provinces les moins prospères soient à même de fournir à leurs résidents des services publics sensiblement comparables à ceux des provinces les mieux nanties. Cela passe par une union fiscale et budgétaire qui institutionnalisera ces transferts fiscaux via le gouvernement central dont le rôle central est d’imposer l’état de droit sur tout le territoire.
Le revers de la médaille de ce modèle est de craindre que sa mise en place ne puisse paradoxalement mener plus facilement à la balkanisation et que des dictateurs locaux, soudoyés par des intérêts extérieurs puissants (comme au Katanga en 1960), s’installent au pouvoir pour faire session et piller tranquillement les richesses nationales. Étouffer ces appétences dans l’œuf sera ici le grand défi à relever.
Avec la crise Rwanda-M23, le Congo a atteint le point où la transition du mode de partage autocratique extractif vers un mode de partage démocratique inclusif constitue une condition sine qua non pour la protection efficace de son territoire et, implicitement de son existence comme État-nation prospère. La crédibilité de l’anti-partitionnisme sera mesurée à l’aune de l’éveil de la conscience des Congolais pour opérer ce passage.

Remy K. Katshingu est Professeur d’économie au Collège de Saint-Jérôme, Canada.
Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org
© Afrik.com - 2012

RDC: des dirigeants africains en sommet à Kampala, sans Kagame

Le gouvernement de Kigali est accusé par les Nations unies de soutenir le mouvement rebelle du M23 qui a pris mardi la ville de Goma et des objectifs stratégiques dans l'est de la RDC (riche en ressources minières et frontalier du Rwanda), avait décidé de ne pas participer au sommet de Kampala.

Des dirigeants africains se réunissent samedi en sommet à Kampala, en l'absence du président rwandais Paul Kagame, pour tenter de résoudre le conflit dans l'est de la RDC, où des rebelles viennent de s'emparer de cibles stratégiques, faisant craindre une propagation du conflit.
Le président de la RD Congo, Joseph Kabila, est arrivé samedi matin au centre touristique de Munyonyo, près de Kampala, où la réunion doit débuter en début d'après-midi. Son homologue rwandais, Paul Kagame, quant à lui, n'a pas fait le déplacement dans la capitale ougandaise.
Des responsables ougandais avaient assuré auparavant que MM. Kagame et Kabila devaient y assister, sinon le sommet serait "inutile".
"Kagame ne vient pas", a déclaré samedi à l'AFP un haut responsable du ministère ougandais des Affaires étrangères, James Mugume, qui a précisé que le chef de l'État rwandais serait représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.
Le gouvernement de Kigali est accusé par les Nations unies de soutenir le mouvement rebelle du M23 qui a pris mardi la ville de Goma et des objectifs stratégiques dans l'est de la RDC (riche en ressources minières et frontalier du Rwanda). Ces accusations ont toujours été rejetées par le gouvernement rwandais.
Des experts de l'ONU ont également accusé l'Ouganda de soutenir militairement cette rébellion, ce que Kampala a démenti catégoriquement.
Joseph Kabila et Paul Kagame se sont rencontrés mardi et mercredi à Kampala avec le président ougandais Yoweri Museveni, quelques heures après la chute de la ville stratégique de Goma (capitale du Nord-Kivu dans l'est de la RDC, frontalier du Rwanda) aux mains des rebelles, et ont publié un communiqué commun demandant au M23 de mettre fin à son avancée et de se retirer de Goma.
Une délégation du M23 se trouve aussi à Kampala, mais pas dans le centre où se doit se tenir le sommet. Des représentants des rebelles devraient avoir des discussions séparées samedi après-midi avec le président ougandais.
Les chefs d'Etats présents à Kampala doivent discuter d'un plan que leurs chefs d'état-major ont discuté durant la nuit de vendredi à samedi et destiné à mettre en oeuvre un retrait du M23 de Goma, a déclaré devant des journalistes avant l'ouverture du sommet le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa.
"Nous travaillons sur un plan (...) pour parvenir à leur retrait (des rebelles)", a-t-il ajouté sans toutefois donner davantage de précisions.
M. Kutesa a par ailleurs appelé les forces armées de la RD Congo à stopper leurs attaques contre le M23 afin de faciliter la mise en oeuvre d'un plan de paix.
Le M23 a refusé de se retirer de Goma, réclamant des négociations de paix directes avec le président Kabila.
Les présidents Mwai Kibaki du Kenya et son homologue tanzanien Jakaya Kikwete doivent également assister au sommet, présidé par le chef de l'Etat ougandais Yoweri Museveni, a indiqué le porte-parole ougandais.
De son côté, le président congolais Denis Sassou Nguesso s'est rendu samedi à Kigali pour rencontrer Paul Kagame sur la crise dans l'est de la RD Congo, selon la présidence à Brazzaville.
Il est est parti "pour une visite de travail" et il aura des entretiens avec M. Kagame "au sujet de la stabilité de la région des Grands Lacs", indique un communiqué de la présidence du Congo.
M. Sassou Nguesso est accompagné par son ministre des Affaires étrangères Basile Ikouebé et son conseiller à la paix et à la sécurité en Afrique, le général Jean-Marie Michel Mokoko, selon la présidence congolaise.
Lors du sommet de la Francophonie à Kinshasa mi-octobre, M. Sassou Nguesso avait rencontré les responsables de l'opposition et le président du Sénat en RDC Léon Kengo Wa Dondo, qui lui avaient demandé de s'impliquer dans la résolution des crises que connaît ce pays qui partage une longue frontière avec le Congo-Brazzaville.

© Le Point.fr

RDC: les dirigeants des Grands Lacs lancent un appel au M23

Les dirigeants des Etats de l'Afrique des Grands Lacs, réunis en sommet en Ouganda, ont invité samedi les rebelles congolais du M23 à cesser d'étendre les combats dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Ils pressent aussi les rebelles d'évacuer Goma.
Dans une déclaration, les dirigeants, rassemblés à Kampala, ont demandé aux insurgés congolais de cesser de menacer de renverser le gouvernement élu de Kinshasa et de "mettre un terme à toutes ses activités de guerre et de se retirer de Goma".
Les insurgés du M23, soupçonnés par les experts de l'Onu d'être soutenus par le Rwanda voisin, ce que nie ce dernier, se sont emparés cette semaine de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Ils ont également menacé de "libérer" la RDC.
Le sommet de Kampala vise à trouver une solution pacifique aux violences qui embrasent les provinces congolaises des Kivu et menacent de s'étendre au-delà des frontières de la RDC.
D'autre part, le ministère congolais de l'intérieur a interdit "momentanément" les manifestations contre la guerre dans l'est de la RDC en raison d'incidents qui se sont produits ces derniers jours, a indiqué samedi à l'AFP une source au sein du ministère.
Après que le Mouvement du 23 mars (M23) a pris mardi Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, des manifestations ont par exemple été organisées à Kinshasa, à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, ou à Kisangani, dans le centre-est, la capitale de la province orientale où 3 personnes sont mortes, selon Radio Okapi, parrainée par l'ONU.
Ces marches ont souvent été l'occasion de critiquer, voire d'attaquer à jets de pierres, la Mission de l'Onu pour la stabilisation de la RDC (Monusco), qui appuie l'armée régulière et n'a pu stopper l'avancée du M23, malgré d'intenses bombardements.


sda-ats
swissinfo.ch

RDC : le colonel Kahasha fait de nouveau défection

Par RFI
Après le limogeage du général Amisi accusé de s’être livré à du trafic d’armes avec des groupes rebelles, un nouveau chef de l’armée de terre a pris ses fonctions le 24 novembre au sein de l’armée congolaise. Il s’agit du général Olenga qui s’est immédiatement rendu à Bukavu. Et cela bouge décidément au sein de l’armée puisque l’on a appris le même jour à Bukavu qu’un colonel a pris la fuite : le colonel Albert Kahasha. Cet officier avait fait parler de lui puisqu’il avait déjà fait défection avant de rentrer dans les rangs tout récemment.
Jusqu'au 13 novembre dernier, le colonel Kahasha faisait partie de la hiérarchie de la rébellion du M23.

Au début de l’année, le colonel Albert Kahasha surnommé Foka Mike qui commandait un régiment des FARDC, Forces armées de RDC, dans la région de Béni au Nord-Kivu avait fait défection avec une trentaine d’hommes, des armes et des munitions. Il avait rejoint le groupe de miliciens Mayi-Mayi Lafontaine qui veut en découdre avec le régime de Kinshasa.
Au mois de mai, se créait le M23, et l’on retrouvait Kahasha, -originaire du Sud-Kivu-, dans la hiérarchie du mouvement jusqu’à ce coup de théâtre le 13 novembre dernier. Kahasha revenait au bercail avec sa trentaine de compagnons. Il disait alors avoir eu de graves divergences avec le M23.
Le gouvernement s’en était réjoui. Son retour avait été célébré en grande pompe à Bukavu, on avait sacrifié sept vaches pour festoyer. Il devait aller à Kinshasa pour régulariser sa situation puisqu’il avait été entre-temps exclu de l’armée. Et puis là, on apprend qu’il est à nouveau en cavale, mais sans ses hommes. Dans quel but ? Une rébellion ou craint-il de tomber aux mains du M23 ? On l’ignore.

rfi.fr

RDC: l'Union africaine appelle les rebelles à cesser les combats

L'Union Africaine (UA) a appelé dimanche les rebelles du M23 qui se sont emparés de la ville de Goma (est de la RDC) à se conformer aux décisions du sommet de Kampala de samedi, notamment à cesser les combats, et a salué "l'engagement" de Kinshasa à prendre en compte les revendications des rebelles. (c) Afp
ADDIS ABEBA (AFP) - L'Union Africaine (UA) a appelé dimanche les rebelles du M23 qui se sont emparés de la ville de Goma (est de la RDC) à se conformer aux décisions du sommet de Kampala de samedi, notamment à cesser les combats, et a salué "l'engagement" de Kinshasa à prendre en compte les revendications des rebelles.
La présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma, "salue l'engagement du gouvernement de la RDC à écouter, évaluer et prendre en compte toute revendication légitime du M23, selon un communiqué. Elle demande instamment au M23 de prendre les mesures appropriées, en accord avec les décisions de Kampala".
"Le sommet (...) a dressé un plan en dix points qui prévoit le retrait immédiat des éléments du M23 de tous les endroits qu'ils ont récemment occupés ainsi que l'établisssement d'arrangements de sécurité pour suivre la situation sur le terrain", ajoute le communiqué.
Les participants au sommet de Kampala ont demandé dans leur déclaration finale aux rebelles d'arrêter la guerre, de se retirer de Goma, et enjoint à Kinshasa de prendre en compte leurs revendications. Les rebelles doivent se retirer au moins à 20 km au nord de Goma, ville qu'ils avaient prise mardi.
Pour sa part, Jean-Marie Runiga Lugerero, président du M23, a confirmé samedi qu'il avait eu une rencontre préliminaire avec le président de la RDC, Joseph Kabila, après le sommet de Kampala.
Mme Dlamini Zuma a réitéré d'autre part "la grande préoccupation de l'UA sur l'aggravation de la situation humanitaire sur le terrain et les abus commis contre la population civile".

Le Nouvel Observateur

La RDC exclut de négocier avec M23 sans retrait de Goma

Rebelles du M23 à Goma. Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a exclu dimanche de négocier avec eux tant qu'ils ne se seront pas retirés de cette ville de l'est du pays. /Photo prise le 23 novembre 2012/REUTERS/James Akena (c) Reuters
GOMA, RDC (Reuters) - Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a exclu dimanche de négocier avec les rebelles du M23 tant que ces derniers ne se seront pas retirés de Goma.
Le président Joseph Kabila a rencontré samedi pour la première fois des représentants des rebelles à Kampala, en Ouganda, et il s'est une nouvelle fois dit prêt à écouter leurs revendications, a dit un porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
"Les négociations débuteront après le retrait (du M23) de Goma. Même si nous voulons négocier, cela ne peut se faire avant 48 heures", a-t-il dit, en allusion au délai donné aux rebelles par les dirigeants de la région pour se retirer de cette ville de l'est de la RDC.
Un porte-parole du M23 a confirmé que Joseph Kabila s'était entretenu samedi avec le chef politique des rebelles, Jean-Marie Runiga, après une réunion à Kampala entre les chefs d'Etat de la RDC, de l'Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie.
Ces derniers ont invité les rebelles à cesser d'étendre les combats dans le nord-est de la RDC et à évacuer sous 48 heures la ville de Goma, dont ils se sont emparés mardi. Ils leur ont aussi demandé de ne plus menacer de renverser Joseph Kabila, sans préciser les conséquences éventuelles pour le M23 d'un rejet de ces exigences.

Jonny Hogg, Bertrand Boucey pour le service français
© Le Nouvel Observateur

samedi 24 novembre 2012

KINSHASA: Les Femmes Congolaises protestent devant le siège de la MONUSCO


M23 JOSEPH KABILA à genoux chez Edouardo do Santos pour l'aider !

par
AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l'actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l'actu internationale. deux Kasai.
Rédacteur en Chef : BONGOS Roger



RDC LA MORT DE TSHEBEYA


Rebelles et soldats se battent autour de Sake


Al Qarra - L'armée congolaise aurait repris le contrôle de la ville de Sake, située dans l'est de la République démocratique du Congo. C'est en tout cas ce qu'a annoncé le Porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.

guerre au RDC


Kabila de la violencia en la RDC


Finaliste Miss Afrique Montréal 2013: Nahema de la R.D.C


FAC apelle a un dialogue inter-Congolaise pour sauver la RDC (Chute...


jeudi 22 novembre 2012

RDC: la rébellion exige un dialogue avec le président, la situation humanitaire préoccupante

Un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs (CIRGL), consacré à la situation en République démocratique du Congo (RDC) se réunira samedi à Kampala, en présence notamment des présidents du Rwanda Paul Kagame et de RDC Joseph Kabila. (c) Afp
GOMA (RDCongo) (AFP) - Les rebelles congolais du M23 ont exigé jeudi un dialogue avec le président Joseph Kabila avant tout retrait de la ville stratégique de Goma, dans l'est la République démocratique du Congo (RDC) où la situation de dizaines de milliers de personnes déplacées suscite l'inquiétude.
Les présidents Joseph Kabila, Paul Kagame (Rwanda) et Yoweri Museveni (Ouganda) avaient exigé, mercredi, à l'issue d'une réunion à Kampala, que le Mouvement du 23 mars (M23) cesse "immédiatement" son offensive et se retire de Goma, la capitale du Nord-Kivu qu'il avait prise mardi.
Jeudi, le président du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, est allé dans la capitale ougandaise pour "discuter" avec le président ougandais Yoweri Museveni, à la demande de ce dernier, a déclaré à l'AFP Amani Kabasha, chargé de communication du M23.
Auparavant, le chef politique de la rébellion avait posé comme "préalable" à tout retrait du M23 de Goma de "dialoguer" avec le président Kabila.
"Il faut se mettre autour d'une table avec la société civile, la diaspora, l'opposition, le gouvernement, qu'on puisse parler de tous les problèmes des Congolais. On attend une offre du président Kabila pour le dialogue", a déclaré M. Runiga Lugerero à l'AFP, sans donner de précisions sur l'arrêt ou la poursuite de l'offensive rebelle.
"Il y a des problèmes et des revendications spécifiques au M23, mais il y a aussi le problème de la démocratie en RDC, des problèmes de gouvernance, des problèmes sociaux, des problèmes concernant les droits de l'Homme", a-t-il énuméré.
Combats autour de Sake
Un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs, consacré à la situation en RDC, se tiendra samedi à Kampala en présence de MM. Kagame et Kabila.
L'ONU et Kinshasa accusent le M23 d'être une force supplétive du Rwanda dans l'est de la RDC. Des experts de l'ONU ont récemment accusé également l'Ouganda de soutenir militairement cette rébellion. Kigali et Kampala démentent catégoriquement.
Les rebelles du M23 combattent l'armée de RDC depuis le printemps. Après avoir pris Goma mardi sans rencontrer de résistance de l'armée, ils ont fait tomber mercredi Sake, localité située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville.
Leur porte-parole militaire avait affirmé mercredi matin qu'ils iraient "jusqu'à Bukavu, Kisangani (capitale de la province orientale au Nord Ouest) et Kinshasa".
Jeudi en milieu de journée, des combats ont eu lieu autour de Sake, à l'arme légère et au mortier. Des explosions d'obus ont été entendues et des panaches de fumée sont montés à proximité vers 14H00 locales (12H00 GMT), a constaté l'AFP.
Selon une source militaire occidentale, les combats auraient opposé des rebelles du M23 à des soldats réguliers et à deux milices locales d'autodéfense Maï Maï.
"Il semble que le M23 a rencontré des résistances, alors que certains de ses éléments se dirigeaient vers Minova", localité de la province du Sud-Kivu frontalière du Nord-Kivu, selon une source onusienne.
Populations déplacées et redéplacées
Ces affrontements ont provoqué la fuite de milliers de personnes parties à pied, portant matelas ou ballots sur la tête, de Sake vers un camp de déplacés à Mugunga (à une dizaine de kilomètres de Goma), a constaté un photographe de l'AFP.
"Des dizaines de milliers de personnes ne cessent d'êtres déplacées et redéplacées. Leur insécurité alimentaire est aggravée par le climat d'extrême violence. Quelles que soient les négociations au niveau international, celles-ci n'auront aucun impact sur le terrain", a affirmé à l'AFP un représentant de l'ONG World Vision, Mugunga Dominic Keyzer.
Dans la ville commerçante de Goma, la vie avait repris son cours jeudi. Les patrouilles du M23 qui circulaient sur les principales artères depuis leur arrivée mardi avaient disparu. Mais la distribution de l'eau, interrompue en raison de coupures d'électricité, n'avait pas repris.
"Les gens vivent dans des conditions effroyables. Sous le coup de pénuries d'eau et d'électricité à Goma, des milliers de personnes ont été s'approvisionner dans le lac Kivu" faisant craindre la propagation notamment du choléra, s'est inquiété l'ONG Oxfam.
L'organisation humanitaire estime à 120.000 le nombre de personnes nécessitant une aide d'urgence au Nord-Kivu, après les récents combats.
Les évêques catholiques de 34 pays africains, réunis à Kinshasa, se sont dits "indignés et choqués" par ce "drame humain majeur". "Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, victimes des affres de cette guerre qui leur est imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement total", ont dit les religieux dans un texte commun. Ils ont appelé à faire cesse "l'exploitation illégale des ressources naturelles", "principale cause de cette guerre".
Depuis une vingtaine d'année, la région est le théâtre de conflits quasiment ininterrompus en raison de ses ressources minières et agricoles que se disputent le gouvernement congolais, des mouvements rebelles et les pays voisins (Ouganda, Rwanda et Burundi).

© Le Nouvel Observateur
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