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vendredi 13 juillet 2012

RDC: les mutins menacent de reprendre les villes où l'armée est revenue


Les mutins du M23, dont des bases ont été visées la veille par des tirs d'hélicoptères de l'armée congolaise et de l'ONU dans l'est de la République démocratique du Congo, ont menacé vendredi de reprendre des villes qu'ils avaient quittées. | Michele Sibiloni

Les mutins du M23, dont des bases ont été visées la veille par des tirs d'hélicoptères de l'armée congolaise et de l'ONU dans l'est de la République démocratique du Congo, ont menacé vendredi de reprendre des villes qu'ils avaient quittées.
Les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) ont qualifié d'"inacceptable" le retour des Forces armées congolaises (FARDC) notamment à Rutshuru, la plus importante de la demi-douzaine de localités prises dimanche par les rebelles tutsi dans la province du Nord-Kivu.
Cette "offensive" des soldats loyalistes est "un défi lancé contre nos forces (...) et une humiliation pour les habitants (...) qui ont subi les exactions de cette armée lors de sa fuite", a ajouté le M23 dans un communiqué.
Ils demandent aux FARDC de quitter "sans délai" ces villes, "faute de quoi elles seront rendues responsables de toutes les conséquences relatives à leur présence dans ces entités".
"Si leurs forces sont là-bas, nous allons reprendre ces villes", a affirmé à l'AFP le porte-parole du M23, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama.
"Nos bases sont à Mbuzi, Tshanzu et Runyoni (ndlr, sur des collines). Ce sont les populations qui ont été prises pour cible. Deux civils ont été tués", a affirmé Vianney Kazarama.
Jeudi des hélicoptères de l'ONU et des FARDC ont tiré sur Nkokwe et Bukima, deux positions rebelles à la frontière du parc des Virunga, à l'est de Rumangabo.
Le M23 est formé d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans les FARDC dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa le 23 mars 2009, dont ils réclament la pleine application. Les rebelles sont soutenus par le Rwanda, d'après un rapport des Nations unies.
Le 6 juillet, les mutins ont pris Bunagana, important poste-frontière avec l'Ouganda, après des combats avec les FARDC, dont 600 soldats on fui en Ouganda. L'armée congolaise est appuyée par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), dont un Casque bleu avait été tué.
Deux jours après, les mutins ont pris Rutshuru (70 km au nord de la capitale provinciale Goma), la cité voisine de Kiwanja et d'autres localités plus au sud, jusqu'à 50 km de Goma. Dans leur fuite, les FARDC ont commis des pillages à Kiwanja.
Le M23 s'est officiellement retiré lundi de ces villes mais contrôle toujours Bunagana, à 25 km au sud-est de Rutshuru, tout près de ses bases dans les collines du parc national des Virunga, adossé au Rwanda et à l'Ouganda.
L'armée congolaise a ensuite affirmé en milieu de semaine avoir repris position à Rutshuru, Kiwanja -où elle a deux camps- et repris les autres localités prises dimanche.
Les mutins ont dit s'être retirés, mais un journaliste de l'AFP en a vu une demi-douzaine vendredi matin à Rumangabo (50 km au nord de Goma), et vêtus en treillis FARDC. Aucun soldat loyaliste n'était présent.
Depuis mercredi, des blindés de l'ONU et des FARDC sont positionnés à 25 km au nord de Goma, pour prévenir toute attaque de cette ville de 500.000 habitants. Les mutins ont répété jusque-là que leur objectif n'était pas de prendre Goma.
Si Kigali a toujours démenti appuyer les mutins, de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, sont accusés dans un rapport d'experts de l'ONU d'avoir aidé directement le M23 en lui fournissant armes, munitions, recrues...
Le Rwanda, la RDC et leurs neuf voisins régionaux ont condamné jeudi à Addis Abeba les du M23, lors d'une réunion de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL), la structure qui les réunit.
"Toutes les forces négatives, en particulier le M23, devraient immédiatement cesser leurs activités armées et aucun appui ne devrait leur être accordé pour déstabiliser la région, et plus particulièrement l'est de la RDC", selon un communiqué des 11 pays membres.
"C'est une grande avancée. Jusque-là le Rwanda refusait de considérer le M23 comme une force négative", a commenté une source sécuritaire congolaise.
AFP
leparisien.fr

jeudi 12 juillet 2012

RDC: l'armée et l'ONU bombardent les positions des mutins


Des hélicoptères de l'armée congolaise et de l'ONU bombardaient jeudi des positions des mutins du M23 dans la province du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo. | Marc Hofer

Des hélicoptères de l'armée congolaise et de l'ONU bombardaient jeudi des positions des mutins du M23 dans la province du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo.
Trois hélicoptères de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) et deux autres des Forces armées congolaises (FARDC) ont été vus au-dessus de la zone de Nkokwe et Bukima, où des explosions étaient entendus, selon la même source.
Les FARDC et l'ONU ont confirmé à l'AFP que des bombardements étaient en .
"Les FARDC sont en train de bombarder nos positions, mais ils ne savent pas où nous sommes. il n'y a pas de problèmes", a affirmé à l'AFP un colonel des mutins.
La localité de Nkokwe et la colline de Bukima se trouvent entre 5 et 10 km à l'est de la route qui va de Rusthuru à Goma, à environ 50 km au nord de la capitale du Nord-Kivu.
Ces deux lieux se situent la frontière ouest du parc national des Virunga, adossé à l'est au Rwanda et à l'Ouganda, où les mutins tiennent depuis mai plusieurs collines, malgré des bombardements fréquents des FARDC et de la Monusco.

Rose Mefalessi : « Si par chance je suis élue, je vais beaucoup œuvrer pour le Congo »


La Belge, d’origine congolaise, est candidate aux municipales
Rose Mefalessi, née au Congo et arrivée en Belgique à l’âge de quatorze ans, est aujourd’hui candidate aux élections municipales belges dans la ville de Bruxelles. Attachée-juriste à la trésorerie du ministère de la région Wallonne, elle pourrait devenir conseillère municipale voire maire-adjointe. Tout dépendra des résultats.
Afrik.com : Pour commencer, pourquoi vous êtes-vous engagée en politique ?
Rose Mefalessi :
Parce que cela allait de soi. Dans ma famille, on s’est toujours engagés en politique. Je viens d’une famille où la politique est une chose courante. Comme je viens de Kisangani, on était entourés des gens qui faisaient de la politique, notamment de la famille de Lumumba. Ma sœur, par exemple, s’est mariée avec le frère de Lumumba. Et j’ai fait de la politique quand j’étais jeune. A huit ans déjà, je distribuais des tracts. Lumumba était notre héros. Je pense que cette fibre là est restée. La politique, c’est dans mon ADN. Lorsque j’ai terminé mes études, je me suis dit pourquoi ne pas m’intéresser à la politique belge, car le Congo, à l’époque ne me plaisait pas, il y avait beaucoup de restrictions de droits car une dictature était au pouvoir. J’ai donc décidé de faire ma vie ici. Je me suis mise à chercher une formation politique qui défendait mes valeurs. C’est-à-dire la défense des droits fondamentaux et des libertés. C’est pourquoi je me suis tournée vers le parti libéral, le Mouvement réformateur.
Afrik.com : Comment se positionne votre parti ?
Rose Mefalessi :
C’est un parti optimiste. Le parti libéral n’est pas un parti conservateur. On cherche à pousser les individus à donner le meilleur d’eux-mêmes, et à comprendre que le fatalisme peut être combattu. L’idée c’est de se demander : qu’est-ce que je peux faire pour donner un plus à la société et ne pas nécessairement attendre quelque chose de la société.

Afrik.com : Est-ce un aboutissement d’être candidat aux élections municipales ?
Rose Mefalessi :
C’est un début. J’espère que j’irai au-delà. Je veux faire quelque chose pour la société belge. La politique s’intéressait à moi, et maintenant je ne veux plus la quitter. Après les municipales, il y a les régionales. Tout dépendra de l’issue de ma campagne. Je verrai si mes idées font mouche ou pas, si le programme que je vais mettre en place sera apprécié ou non par les Bruxellois.

« Lumumba était notre héros. »

Afrik.com : Quel programme défendez-vous ?
Rose Mefalessi :
Il faut plus de sécurité pour les commerces. Il y a un grand souci avec la sécurité des commerçants. Ils manquent cruellement de contact public avec les responsables municipales. Par ailleurs, il y a beaucoup d’incivisme lié au manque de visibilité de la police. Il faudrait que la police fasse un travail préventif et que les commissariats soient ouverts 24/24h. En outre, la prostitution de rue est insoutenable. Enfin, Il faut essayer de rénover le logement public. Si les libéraux passent au mois d’octobre, il y aura un grand changement. Les rues seront plus propres et je mettrai notamment en place une structure d’accueil pour la petite enfance.

Afrik.com : Vous êtes une candidate du changement et pourtant vous êtes conservatrice ?
Rose Mefalessi :
C’est ce que les gens disent. Etre libéral ce n’est pas être conservateur. Comme son nom l’indique, le Mouvement réformateur est en mouvement permanent, c’est-à-dire qu’on va vers le futur et on progresse. Alors que les conservateurs s’enferment dans leurs traditions, nous libéraux, on est dynamiques et on se fixe l’avenir comme objectif. On n’est pas du tout conservateurs.

Afrik.com : Si vous n’êtes pas conservatrice, vous n’êtes pas contre l’immigration et l’homosexualité ?
Rose Mefalessi :
Il y a certaines valeurs familiales qui sont individuelles. En ce qui me concerne moi, je respecte les autres et j’essaye de les comprendre. Même si je ne partage pas les mêmes opinions qu’eux, ce n’est pas pour autant que je vais me mettre à les agresser gratuitement. En ce qui concerne l’immigration, plus une société évolue, plus elle est amenée à accepter les valeurs des autres. Un pays qui ne reçoit pas d’immigrés est un pays qui est mort. Il faut juste contrôler et réprimer l’immigration de masse. De toute façon, aucun pays ne peut ouvrir ou fermer totalement ses frontières. Depuis que le monde existe, l’immigration a été une grosse richesse et ça le restera. C’est une plus-value. En ce qui concerne l’homosexualité, je n’adhère pas à ce qu’ils revendiquent mais tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs.

« Les obstacles ne doivent pas être un frein et nous devons être des modèles pour la génération à venir. »

Afrik.com : Vous avez échoué il y a six ans. Quel est votre état d’esprit à trois mois du scrutin ?
Rose Mefalessi :
Exacte. Si j’échoue, ce n’est pas grave, j’irai de l’avant. Le monde ne va pas s’écrouler si je ne suis pas élue. Je me bats, avec quelques députés libéraux, contre les violences et les viols à l’Est de la République démocratique du Congo. Si on est élus, on aura plus de visibilité pour condamner ce qui se passe dans la région du Nord-Kivu. C’est mon combat, j’avais d’ailleurs publié une pétition en ligne pour dénoncer ces massacres et fustiger les viols qui sont utilisés comme une arme à part entière. Si j’échoue, je continuerai toujours à défendre ces causes. Sinon, il y a d’autres moyens.

Afrik.com : Vous êtes née au Congo. Quel effet cela fait-il d’être devenue une politique belge de premier plan ?
Rose Mefalessi :
C’est notre pays d’origine, notre cœur se trouve là-bas. La Belgique aussi c’est mon pays. Quand ça va mal au Congo, on est touchés de toutes nos forces. Le Congo et la Belgique c’est vraiment un couple qui ne peut pas se séparer. Si par chance je suis élue, je vais beaucoup œuvrer pour le Congo. En 1999, les libéraux ont été les premiers à pousser les instances internationales à s’intéresser à la cause congolaise. Avec une congolaise qui est députée belge, partageant des valeurs comme la liberté d’expression et des droits individuels, le Congo ne peut que mieux se porter. Je réunirai les députés qui ont les mêmes valeurs afin d’œuvrer en faveur de mon pays d’origine. On a la possibilité de faire beaucoup de choses. C’est grâce à la bonne volonté des gens, qu’on a mis en place le système d’assurances qui accorde une couverture sociale spéciale aux Congolais restés au pays.

Afrik.com : Comment êtes-vous devenue une femme politique belge ?
Rose Mefalessi :
On se bat. Comme je dis toujours, il y avait des obstacles mais la persévérance paye. Je suis issue d’une famille de politiques, donc des battants. Je suis arrivée ici, j’ai fait des études et je n’ai jamais succombé aux obstacles. Grâce à ma foi foncièrement chrétienne, je me suis reposée sur Dieu, avec lui on peut faire de grandes choses. Dans le parti auquel j’appartiens, il y a une grande liberté, j’ai la liberté totale de pratiquer ma religion. Ils le respectent. Moi, je respecte leurs convictions.


© afrik.com

Insécurité à l’Est : Bans Ki-Moon entretient le flou

(L'Avenir Quotidien 12/07/2012)
Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, a invité les présidents Paul Kagame et Joseph Kabila, à poursuivre le dialogue afin de mettre fin à la crise provoquée par une rébellion au Nord-Kivu qui serait armée par le Rwanda *Et pourtant, l’ONU dont les experts ont publié un rapport ainsi que ses annexes qui démontrent noir sur blanc comment Kigali apporte son appui à la bande à Bosco Ntaganda, devait avoir un langage ferme et demander aux troupes rwandaises de quitter le territoire de la Rd Congo *Entre-temps, Goma a été hier une " ville morte " en réaction à la violence récurrente au Nord et au Sud-Kivu. Après une gigantesque marche de protestation, une lettre ouverte a été déposée à la représentation de la Monusco au Nord-Kivu.Nous venons d’apprendre que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé hier mercredi les présidents rwandais et congolais pour tenter de « trouver des mesures possibles pour résoudre la crise » provoquée par la rébellion en République Démocratique du Congo. M. Ban a demandé à MM. Paul Kagame et Joseph Kabila de « poursuivre le dialogue afin de réduire les tensions et mettre fin à la crise », a précisé le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky. M. Ban a exprimé aux deux présidents « sa grande inquiétude devant les informations selon lesquelles les rebelles du M23 (..) reçoivent une aide extérieure et sont bien armés, entraînés et équipés », a ajouté M. Nesirky. Le secrétaire général a aussi souligné la « nécessité de tout faire pour dissuader le M23 de continuer à gagner du terrain et pour mettre fin aux combats immédiatement ».
Le silence coupable de Ban
Si le secrétaire général de l’ONU, M. Ban a appelé les deux présidents, c’est au regard de la dernière attaque de la bande à Bosco Ntaganda qui leur a permis de gagner certains territoires, dont le plus important demeure Bunagana. Et pourtant, M. Ban oublie que ce sont ses experts qui ont mené une enquête et qui ont informé toute la Communauté internationale qu’il y avait des preuves suffisantes démontrant l’implication du Rwanda. Avec cet appel aux deux présidents, c’est comme s’il ignore qu’il y a d’un côté un agresseur, le Rwanda, et un agressé, la Rd Congo. A l’agresseur, le langage ne devait pas être le même. On devait demeurer ferme à son égard. Soit, il serait prudent pour lui de se taire, s’il s’est avéré qu’il est incapable et de condamner le Rwanda ou de l’exiger à récupérer ses troupes de la Rd Congo.
D’autant que par la bouche de son représentant spécial en Rd Congo, M. Roger Meece, il s’est avéré que les troupes de la bande à Bosco Ntaganda ont une uniforme qui n’a rien à voir avec celle des FARDC, parlent anglais et ont des tactiques de combats qui sont tout à fait différentes de celles des FARDC. Ces propos de Roger Meecetenus le 10 juillet dernier, corroborés au rapport des experts des Nations Unies devaient donner matière à réflexion à son secrétaire général qui semble jouer à la distraction. Car, si le Gouvernement ose suivre la recommandation de M. Ban, il y a risque que la ville de Goma tombe entre les mains de cette bande à Bosco Ntaganda constituée en majorité des personnes poursuivies par la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir commis des crimes graves.
De l’histoire de la guerre, nous apprenons que le moment n’est pas indiqué pour le Gouvernement de la République de négocier, lorsqu’on sait que ce sont les mutins qui sont en avantage sur terrain et la ville de Goma serait même menacée. En plus, qu’est-ce que la Rd Congo va dire au Rwanda qui n’a pas été dit dans le rapport des experts des Nations Unies ? Malheureusement, cet appel au dialogue intervient au moment où le peuple n’est pas prêt à accepter le dialogue, peu importe où il sera organisé et qui en sera l’initiateur. Cet appel au dialogue intervient aussi au moment où il existe une forte pression contre la Monusco, lui demandant de sortir de sa torpeur et de mettre en exécution le fameux Chapitre VII.
La Rd Congo ne pourra pas accepter de dialoguer la queue entre les pattes, comme pour dire que les FARDC et la Monusco réunies ont été incapables de mettre hors d’état de nuire les troupes rwandaises ainsi que leurs marionnettes de M23 ? Si tel est le cas, la présence de la Monusco ne se justifie à rien et méritent d’être déployer dans d’autres pays qui ont grandement besoin. Et là au moins, peut-être qu’ils montreront de quoi ils sont capables.
Négocier quoi ?
Après le temps de la démonstration de force s’annonce celui de la négociation. Et c’est Addis-Abeba qui a été choisi hier mercredi pour abriter une session spéciale de la Conférence internationale sur la sécurité dans les Grands Lacs permettant donc aux délégués ministériels congolais et rwandais de se retrouver face à face.
Une réunion dont l’issue est déjà connue, dans la mesure où il n’y a aucun résultat de bon auquel il faut s’attendre. Et ce, lorsqu’on sait qu’entre les deux pays, le dialogue n’était jamais rompu. Pour preuve, pendant qu’il était annoncé des défections au sein des FARDC, les deux pays se rencontraient toujours à Goma, même si en dernière minute le Rwanda n’a pas voulu signer le procès-verbal, pendant qu’il avait participé à tous les travaux. Démontrant par là sa mauvaise foi.
De même, que pouvons-nous encore attendre de ces assises lorsque déjà les experts des Nations Unies vous donnent de la matière. Ils vous disent que c’est le voisin Rwanda qui recrute, équipe, envoie au front et assiste lui-même la bande à Bosco Ntaganda. Comment alors de ce fait négocier avec un adversaire qui s’est dévoilé et dont on connait déjà ce qu’il représente.
En réalité, sur quoi devait porter la réunion d’hier mercredi, lorsqu’on sait qu’il n’y a pas un problème direct susceptible de mettre les deux pays en conflit. Si pas la convoitise des ressources naturelles et de l’espace vital de la part du Rwanda très mal loti par le Créateur. Si c’est ce problème qu’il faut résoudre, le cadre bien indiqué ne devait être que les différentes commissions qui existent entre les deux pays.
Goma « ville morte »
Un peu comme nous l’avons annoncé dans notre édition d’hier, les organisations de la société civile de deux provinces du Nord et du Sud-Kivu avaient projeté une marche qui devait aboutir à la remise de la lettre ouverte au Représentant spécial de Ban Ki-Moon en Rd Congo. Des sources sûres, nous apprenons que la marche a eu lieu et Goma a ressemblé à une ville morte dans la mesure où tous les magasins et autres services publics n’ont pas ouvert leurs portes.
A travers cette marche, la population voulait exprimer son ras-le bol face à une Monusco incapable depuis plusieurs années à appliquer correctement son fameux Chapitre VII. « Nous, organisations de la société civile, ne pouvons plus comprendre ni accepter qu’avec 17.000 casques bleus, les Nations Unies ne puissent pas appuyer efficacement les FARDC face à l’agression du Rwanda. Nous ne pouvons ainsi comprendre comment avec des unités spéciales népalaises, pakistanaises, les hélicoptères de combat, les chars..., vous n’apportez pas suffisamment d’appui aux FARDC », indiquait la lettre ouverte adressée à Roger Meece, avant de lui rappeler que le peuple en avait marre et que si la situation continue, elle n’hésiterait pas à se prendre en charge.
Et de rappeler, « prenez donc vos responsabilités. Arrêtez l’invasion des troupes rwandaises, car la patience de notre peuple a atteint ses limites. Nous gardons confiance aux Nations Unies. Nous gardons malgré tout confiance à la MONUSCO et savons qu’elle peut faire beaucoup plus qu’elle ne fait aujourd’hui. Nous attendons d’elle une action rapide et conséquente ».
Parlant de la prise en charge, il faut rappeler que déjà le lundi dernier, toute la ville de Goma était agitée, d’autant qu’on a constaté un mouvement des jeunes qui voulaient être ravitaillés en armes afin d’en finir avec les Rwandais. La réalité est que tous les Congolais en ont marre et voudraient cette fois-ci en finir avec un pays aux ambitions démesurées.

L’Avenir


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FLORIBERT CHEBEYA : D’embarrassantes révélations pour Kinshasa

(Guineeconakry.info 12/07/2012) Plutôt mal élu à l’issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2011, Joseph Kabila n’en finit pas de trainer des casseroles. On aurait pu penser qu’entre la rébellion à l’est du pays et la controverse autour du prochain sommet de la Francophonie, la RDC avait suffisamment de soucis à se faire, pour ne point deriver. Mais à ces deux préoccupations fondamentales, s’ajoutent désormais les accablantes révélations dans l’affaire dite de Floribert Chebeya, du nom de l’ancien dirigeant de l’ONG « La Voix des sans voix ».
Fortement soupçonné dans l’assassinat du militant des droits humains et de son chauffeur, Fidèle Bazana, le 1er juin 2010 à travers l’inspecteur général de police d’alors, John Numbi Kinshasa s’est jusqu’ici abrité derrière une prétendue absence de preuves évidentes, pour protéger le chef de la police. Mais si les témoignages de Paul Mwilambwe venaient à être authentifiés, les autorités congolaises se retrouveraient dans une mauvaise posture.
Doli Ibefo, le successeur de Floribert Chebeya à la tête de l’ONG « La voix des sans voix », doit être conforté dans ses sentiments. En effet, lui a toujours été convaincu de la responsabilité directe du chef de police dans l’assassinat du militant des droits de l’homme et de son chauffeur.
Mais en réalité, cette responsabilité est quasiment évidente. Parce qu’au lendemain de la disparition de Chebeya, son épouse était catégorique quant au rendez-vous auquel il avait à répondre. « C’était hier vers 17 heures, mon mari m’a appelée pour me dire qu’il avait rendez-vous à l’IG (NDLR: Inspection générale de la police), et que le Général Numbi (NDLR: l’inspecteur général de la police) devait le recevoir vers 17 heures 30. Il m’a appelée, nous avons parlé au téléphone. Après quelque temps, il m’a envoyé un SMS pour confirmer qu’on allait le recevoir vers 17 heures 30 ». De ce rendez-vous, Floribert Chebeya ne reviendra jamais. Le lendemain, on retrouvait même son corps à l’intérieur de son véhicule dans un quartier périphérique de la capitale congolaise.
Pourtant, malgré ce lien des plus évidents, l’Etat congolais n’a pas consenti à livrer le responsable de la police. Les pressions des avocats, des militants des droits humains et plus largement de l’ensemble de l’opinion publique n’y ont rien changé. Kinshasa est demeurée sourde à tous les appels en faveur de la manifestation de la vérité. A peine, on avait accepté le sacrifice de quelques seconds couteaux. Plus globalement, les autorités congolaises ont manifesté une certaine nervosité avec tout ce qui se rapprochait du dossier de Floribert Chebeya. C’est ainsi que le réalisateur belge Thierry Michel, auteur du film "L’Affaire Chebeya : Crime d’Etat ?" par l’intermédiaire duquel se manifeste ce rebondissement, a été refoulé de la RDC.
Parce que le nouvel accusateur, venant lui-même de l’intérieur de la police, est plutôt précis. Ainsi, il parle de 500 000 dollars américains que le général Numbi aurait promis au major Christian Ngoy pour l’élimination de Chebeya. Ayant lui-même assisté via les caméras de surveillance à la double exécution, il décrit celle-ci avec force détails. Mieux, Paul Mwilambwe donne les mobiles de l’assassinat. Ces derniers consisteraient dans des informations sur les massacres des adeptes de la secte Bundu ya Kongo, perpétrés par des policiers en 2007 et 2008 et que le militant des droits de l’homme s’apprêtaient au remettre au roi belge.
Mais si les accusations de Paul Mwilambwe se confirment, Kinshasa aura du mal à continuer feindre l’indifférence.

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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L’or noir au Congo: risque d’instabilité ou opportunité de développement?

(Le Potentiel 12/07/2012) L’intérêt renouvelé pour le pétrole en République démocratique du Congo (DRC) risque de nourrir les ressentiments communautaires, exacerber les dyna-miques de conflit et fragiliser la cohésion nationale.
Met en garde contre la « malédiction du pétrole » dans un pays post-conflit toujours fragile. La prospection pétrolière à l’Est et dans la Cuvette centrale pourrait aggraver le conflit dans les zones à haut risque des Kivus, et réveiller des velléités séparatistes, entretenues par l’échec de la décen-tralisation et le différend financier entre l’Etat central et les provinces. Si les réserves pétrolières sont avérées, elles pourraient redéfinir la géopolitique du pays, et notamment remettre en cause la prépondérance politique de la riche province minière du Katanga.
« Dans le contexte d’une course à l’or noir en Afrique de l’Est et centrale, le flou autour des frontières, notamment dans la région des Grands Lacs, constitue une menace considérable pour la stabilité », selon Marc-André Lagrange, analyste principal de Crisis Group pour l’Afrique centrale. « Les réserves pétrolières situées aux frontières du Congo avec l’Ouganda et l’Angola sont déjà sources de tensions ».
L’Est de la RDC est peuplé de groupes rebelles qui se livrent, à l’instar de l’armée congolaise, à l’exploita-tion illégale des ressources naturelles. En avril 2012, la mutinerie avortée du général Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale depuis 2006 pour crimes de guerre, et l’émergence d’un nouveau mouvement armé (le M23) sont de nouvelles manifestations de cette instabilité chronique.
A l’Ouest, la RDC conteste la démarcation des frontières maritimes avec l’Angola alors que la production pétrolière offshore a déjà commencé au profit de Luanda.
La mauvaise gouvernance caractérise le secteur pétrolier depuis la reprise des prospections. L’or noir est déjà la première source de revenus budgétaires, et pourtant, malgré le développement des explorations, la réforme du secteur pétrolier a pris plusieurs années de retard. Au lieu d’établir un cadre légal transparent et des institutions solides, les précédents gouvernements ont agi comme des spéculateurs.
L’incapacité de l’Etat à réguler les intérêts divergents et potentiellement conflictuels des entreprises pétrolières et des communautés démunies nourrit des ressentiments susceptibles de provoquer des conflits locaux. Certaines concessions pétrolières accordées aux compagnies se situent dans des parcs naturels et englobent un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Le gouvernement doit oeuvrer, avec les Etats voisins et grâce au soutien de l’Union africaine, à la création d’un cadre de gestion des réserves transfrontalières et au lancement d’un programme de délimitation de ses frontières. Il doit réformer le secteur pétrolier, déclarer un moratoire sur l’exploration dans les zones dangereuses et associer les provinces dans les principales décisions concernant le pétrole.
« Dans un contexte de pauvreté extrême, d’Etat faible, de mauvaise gouvernance et d’insécurité régionale, la ruée vers l’or noir peut avoir un effet déstabilisateur important », selon Thierry Vircoulon, le directeur du projet Afrique centrale de Crisis Group. « Pour éviter ce scénario catastrophe, le gouvernement doit, au niveau régional, favoriser le dialogue avec ses voisins, et, au niveau national, réguler la prospection pétro-lière pour améliorer la gouvernance et la responsabilité ».



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Nord-Kivu : les combats ont fait plus de 700 000 déplacés, selon la Croix Rouge

(Radio Okapi 12/07/2012)
Plus de sept cent mille déplacés sont enregistrés après des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les groupes armés dans la province du Nord-Kivu. Dans un communiqué de presse rendu public mercredi 11 juillet, le Comité international de la croix rouge (CICR) qui donne ces chiffres se dit aussi préoccupé de la situation humanitaire et sécuritaire « dramatique et imprévisible » dans la province.

« La situation humanitaire dans le Nord-Kivu est vraiment préoccupante. Il y a des déplacés de suite des affrontements qui se déroulent dans le sud de Lubero et à Rutshuru entre les FARDC et les groupes armés. Plusieurs sources parlent aujourd’hui de plus de 700 000 déplacés », a déclaré le chargé de communication du CICR/Nord-Kivu, Ananie Lulimushi.
Il a affirmé que ces déplacés vivent dans des conditions déplorables et sont exposés à l’épidémie de cholera.
« Le CICR essaye d’intervenir en évacuant les blessés et travaille en collaboration avec l’hôpital de Rwanguba pour lutter contre le cholera. Le CICR est intervenu en faveur de 17 500 personnes déplacées », a ajouté Ananie Lulimushi.
Selon lui, le CICR ne parvient pas à atteindre tous les déplacés faute des routes et à cause de l’insécurité.
Plusieurs familles de déplacés ont été reçues samedi 7 et dimanche 8 juillet dans le camp Mugunga 3, au sud-ouest de Goma (Nord-Kivu).
L’administrateur de ce camp, Claude Rumazimisa, affirme que ces personnes provenant de Rutshuru ont fui les récents affrontements des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les FARDC dans les localités de Rumangabo, Kabaya et Rugari.
Il précise que pour le moment, il n’est pas en mesure de donner un chiffre exact de ces déplacés parce que d’autres sont reçus dans des familles d’accueil. Ces déplacés demandent au gouvernement de rétablir la sécurité dans leur milieu pour favoriser leur retour.


 


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Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a reçu le ministre Centrafricain de l’Energie et Hydraulique

(L'Avenir Quotidien 12/07/2012)
Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a reçu dans son cabinet de travail M. Léopold Mboli Fatran, ministre Centrafricain de l’Energie et Hydraulique. Il était porteur d’un message du Comité des Ministres de la CICOS. « Nos entretiens ont tourné autour de la question de la CICOS qui joue un rôle très important dans la navigation intérieure du bassin du Congo », a-t-il indiqué, avant d’ajouter qu’il est aussi à Kinshasa pour une mission de sensibilisation justement parce que la CICOS a son siège à Kinshasa.
Mais l’impression qu’il a , que peu de monde connait la CICOS. C’est donc une opportunité qui lui est accordée aujourd’hui pour dire au peuple congolais que depuis 1999, la Rdc est partie prenante de l’accord signé pour créer la CICOS, c-à-dire, la Commission Internationale du bassin Congo, Oubangi, Sanga. Quant à la question de savoir ce que la population congolaise qui aspire à l’amélioration de sa condition de vie peut-elle attendre de la CICOS, M. Léonard Mboli mentionné que la CICOS joue un rôle important parce qu’elle a deux missions. La première mission, c’est sur la gestion du transport fluvial et la deuxième mission, c’est la gestion des ressources en eau.
« J’aimerais aussi vous rappeler qu’en matière de transport fluvial, s’il faut parler seulement de mon pays, la RCA, il importe presque la totalité de ses produits pétroliers à partir du port de Matadi. C’est pour expliquer aujourd’hui l’importance de l’instrument que nous avons créé », dit-il. En effet, la CICOS qui doit être comme je l’ai dit au bénéfice de la population rencontre d’importants problèmes au niveau de transport en ce qui concerne le transport intérieur et la CICOS aujourd’hui est l’instrument qui permet à améliorer les conditions de navigation sur le fleuve Congo.
Qu’attendre de la Rd Congo ?
Devant la presse, il a dit que naturellement, il a été très satisfait de la réponse que lui a donnée le Premier Ministre. « J’ai vu un homme qui est très déterminé et qui a donné des instructions claires. Je pense que ça va permettre surtout à la population de connaître la CICOS qui a son siège ici à Kinshasa et que tout le monde sache qu’il y a un important instrument à sa disposition ».

JMNK

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RDC: la Force de l'ONU n'a pas quitté ses positions au Nord-Kivu

(Xinhuanet 12/07/2012) La Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) n'a pas quitté ses positions dans le Nord-Kivu (est), a déclaré mercredi, à Kinshasa, le porte-parole de la MONUSCO, Madnodje Mounoubai."La Force de la MONUSCO n'a pas quitté les zones où elle est postée pour assurer la protection des civils, notamment après l' occupation de Rutshuru-centre et Bunagana, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), par les mutins de M23", a-t-il dit.
Le chef de la division de l'information publique de la MONUSCO a expliqué que la protection des civils n'est pas à confondre avec celle des localités, affirmant que dans le cas où il y a des combats, la Force de la MONUSCO crée des couloirs et des zones de sécurité pour mettre à l'abri les populations.
Réagissant à un communiqué des rebelles de M23, Madnodje Mounoubai a fait valoir que la MONUSCO n'a pas négocié avec les mutins du M23 pour les remplacer dans quelques localités.
Dans une déclaration à la presse, un responsable des mutins avait fait savoir que ces derniers s'étaient retirés de Rutshuru- centre pour laisser place à la police et à la MONUSCO.
Suite à l'attaque du M23 contre les positions FARDC sur les hauteurs de Bunangana, proche de la frontière avec l'Ouganda, la Force de la MONUSCO a déployé un cordon sécuritaire composé de véhicules blindés autour de la localité, dans le but de protéger les populations civiles.


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RDC: diminution significative des activités de la LRA en province Orientale

(Xinhuanet 12/07/2012) La mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), a annoncé mercredi à Kinshasa, une diminution significative des activités de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) dans le triangle Bangadi-Ngilima-Niangero, en province Orientale, où l'environnement sécuritaire est jugé stable.
Selon la même source, la Force de la MONUSCO et les Forces armées de la RDC poursuivent leurs opérations conjointes dénommées "Bienvenue la paix" et "Poing d'acier", visant à faciliter la reddition volontaire des éléments de la LRA, et à sécuriser la région.
Le bataillon marocain des casques bleus, les forces spéciales guatémaltèques et le détachement aérien bangladais ont conduit des patrouilles de reconnaissance aérienne au-dessus de Niangara, Napopo, pour y évaluer la situation sécuritaire.
Par ailleurs, depuis le 2 juillet, les casques bleus assurent l'escorte d'une équipe de protection conjointe en mission de travail d'Epulu, vers Nia Nia, à 162 km à l'est de Mambasa. Cette station de réserve d'Okapi avait été attaquée par les rebelles de la LRA et par certains groupes armés qui opèrent dans le nord-est de la province Orientale.
 
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Situation de plus en plus précaire dans le Nord Kivu

(Le Vif 12/07/2012)
Les affrontements continuent entre les forces gouvernementales de la République démocratique du Congo et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23).
Le Comité International de la Croix Rouge donne l’alarme. La situation humanitaire et la sécurité de milliers d'habitants de la province du Nord-Kivu deviennent de plus en plus imprévisibles et précaires en raison des affrontements qui se poursuivent entre les forces gouvernementales de la République démocratique du Congo (FARDC) et le Mouvement du 23 mars (M23), a déploré mercredi le Comité International de la Croix Rouge (CICR).
Ces derniers jours, le CICR et la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (CRRDC) ont évacué du territoire du Rutshuru vers Goma, 32 blessés de guerre (31 militaires et 1 civil) qui nécessitaient des soins d'urgence. « La violence touche d'autres territoires de la province, au nord de Ntoto, dans le Masisi par exemple, a déclaré Frédéric Boyer, chef de la sous-délégation du CICR à Goma. À cet endroit, nous avons pu évacuer deux femmes malades et quatre blessés de guerre par hélicoptère. Nous avons également évacué quatre enfants séparés de leurs parents, dont un bébé dont la mère a été tuée».
Toujours dans le Masisi, 17 500 personnes déplacées à Katoyi ont reçu le 6 juillet dernier des biens de première nécessité incluant des bâches et des couvertures. Dans le sud du territoire de Lubero, au nord de la province, trois personnes capturées et remises au CICR ainsi qu'un blessé de guerre ont pu être évacués de la zone de combats par le CICR.
« Aujourd'hui, dans les territoires où les troupes du M23 et des FARDC sont présentes, certaines personnes ont fui les combats, mais d'autres commencent à revenir. Pour répondre au plus vite aux besoins les plus pressants, nos équipes de spécialistes en santé, eau et hygiène notamment, sont auprès des populations des villes de Bunagana, Kinyoni, Ntamugenga, et Kiwanja et des alentours », poursuit Frédéric Boyer.
Afin d'éviter tout risque de propagation du choléra qui sévit actuellement dans la région de Rwanguba, le CICR a approvisionné l'hôpital de cette localité en eau potable. Le fait que toutes les parties en conflit reconnaissent le CICR comme étant un acteur humanitaire neutre et indépendant est essentiel pour agir en faveur de ceux qui en ont le plus besoin. Dans la province du Nord-Kivu, les délégués du CICR poursuivent également leurs visites aux personnes détenues en raison du conflit, afin d'évaluer les conditions de détention et le traitement réservé qui leur est réservé.
Le CICR continue de rappeler à toutes les parties du conflit qu'elles ont l'obligation de respecter les blessés, les personnes détenues et les civils, ainsi que leurs biens.
Le Mouvement du 23 mars (M23)
Le M23 est constitué d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans les forces armées de la République démocratique du Congo, dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa signé le 23 mars 2009.
Le M23 réclame la pleine application de cet accord, dénonçant notamment les conditions de vie des militaires.Le général Bosco Ntaganda, ex-chef d'état-major du CNDP, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour recrutement d'enfants soldats, est accusé d'être à la tête de la mutinerie.
Par contre, le M23, dirigé officiellement par le colonel Sultani Makenga, ex-N.3 du CNDP, a toujours démenti tout lien avec Ntaganda.Au cours des deux dernières semaines, les mutins sont passés de 1 000 à 2 000 combattants et ont pris plusieurs localités. Ce regain de violence a fait plus de 200 000 déplacés et plus de 30 000 réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
La réaction de la communauté internationale
L’Union européenne s’est déclarée, ce mardi 10 juillet, « très préoccupée » par la situation dans l’est de la RDC. Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, a appelé le Rwanda à « cesser tout soutien aux groupes armés » actifs dans la région. Le Rwanda a été pointé du doigt par le gouvernement congolais à la suite des rapports de l’ONU et d’organisations non gouvernementales affirmant que Kigali soutenait le M23.
, de leur côté, se sont montrées préoccupées par des informations persistantes selon lesquelles les mutins du M23 reçoivent « de l’aide extérieure et sont bien armés, équipés et entraînés ».Une réunion interministérielle des pays de la région des Grands Lacs est prévue pour aujourd’hui, à Addis-Abeba pour tenter de réduire précisément la tension entre Kinshasa et Kigali.

Le Vif.be avec Belga


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mercredi 4 juillet 2012

La peste fait rage en RDC

La terrible maladie a déjà emporté plusieurs centaines de moutons
Une maladie virulente sévit dans le pays et ravage le cheptel ovin et caprin. Celle-ci a déjà causé la mort de 75 000 chèvres. L’organisation des Nations-unis pour l’alimentation et l’Agriculture (FAO) se mobilise pour mettre fin à l’épizootie.
La République démocratique du Congo (RDC) doit faire face à la peste des petits ruminants (PPR). La peste des petits ruminants est causée par un virus similaire à la rougeole chez l’homme ou à la peste bovine. Cette maladie qui affecte les chèvres et les moutons a déjà contaminé des milliers de chèvres. Au moins 75 000 ont déjà péri des suites de la maladie. L’Organisation des Nations-Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) prévoit de mettre en place une aide d’urgence afin d’enrayer la propagation de cette épizootie qui risque d’engendrer une crise alimentaire dans le pays.
Selon le représentant de la FAO en RDC, Ndiaga Gueye, « il s’agit de la plus grave épidémie de bétail que connaît le pays depuis plus de 10 ans ». Le gouvernement estime qu’un million de chèvres et 600 000 moutons de plus risquent de contracter la peste des petits ruminants ce qui représente un quart du cheptel caprin et deux tiers du cheptel ovin de tout le pays. Les éleveurs sont de pauvres agriculteurs qui craignent pour la survie de leur bétail et par conséquent de leur activité professionnelle. Ils ont moins de possibilité d’encaisser les pertes énormes engendrées par cette maladie et risquent de perdre tous leurs biens avec la mort de leur bétail. L’organisation recommande donc aux éleveurs de moutons et de chèvres d’éloigner leur bétail des villages contaminés et de les garder dans des endroits où la maladie ne s’est pas encore déclarée, rapporte Afriquinfos.
Aide d’urgence pour enrayer la propagation
Pour faire face à ce fléau, la FAO a donc décidé de lancer un projet d’urgence, qui financera la vaccination d’un demi-million d’ovins et de caprins dans les zones non encore touchées, les limitations des mouvements des animaux, en les empêchant de se déplacer vers les zones de pâturage communales et en suspendant temporairement la vente et le transport des animaux. Dans le cadre de ce projet, la FAO sensibilisera la population locale par le biais de la radio rurale et de réunions villageoises afin d’éduquer les agriculteurs aux mesures qu’ils peuvent prendre pour conjurer la maladie. L’organisation s’emploiera également à renforcer la surveillance active dans toute la région et à former les vétérinaires et para-vétérinaires au dépistage de la PPR.
La RD Congo est infectée par ce virus depuis 2008 et les pays voisins, comme le Congo, le Gabon, le Kenya et la Tanzanie, sont également touchés par la PPR. La Communauté de développement de l’Afrique Australe, qui comprend L’Angola, le Botswana et la Zambie, ont fait du contrôle de la propagation de la PPR une priorité nationale. Dans les pays les plus vulnérables du monde, son éradication est considérée comme clé afin de réduire la pauvreté.

© afrik.com

mardi 3 juillet 2012

RDC: François Hollande hésite à aller au 14e sommet de la Francophonie

Ira ? N'ira pas ? Le président français hésite à aller au 14e sommet de la Francophonie, qui est prévu le 12 octobre prochain à Kinshasa. En effet, après les élections de novembre dernier au Congo Kinshasa, la mission de l'Union européenne a dénoncé de « graves irrégularités ». Depuis quelques jours, l'Elysée et le quai d'Orsay multiplient les contacts sur cette question. Visiblement, François Hollande n'ira qu'à certaines conditions.

Au Congo, on pense à la façon dont les élections se sont passées; on pense aux droits de l'homme et à certains procès; et tout cela conditionnera la présence ou non du président français à Kinshasa », confie un proche du chef de l'Etat français dans une allusion claire au procès en cours des responsables de la mort de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana.
« La liberté de la presse, c'est aussi fondamental. Quand un journaliste est assassiné et que son assassin n'est pas jugé, ce journaliste est assassiné deux fois », ajoute ce conseiller français. « Quant aux élections générales, c'est vrai, elles sont derrière nous », dit-il, « mais il y a des élections provinciales à venir et, au niveau de la Céni, la Commission électorale, les choses pourraient se passer plus correctement ».
Pour ou contre, les initiatives se multiplient. Pour ce sommet avec François Hollande, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, est venu mercredi dernier à Paris, où il a rencontré le secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, et la ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui.
Contre ce sommet, l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social) d’Etienne Tshisekedi, l'Apareco (Alliance des patriotes pour la refondation du Congo) d'Honoré Ngbanda et l'ARP (Armée de résistance populaire) de Faustin Munene ont annoncé leur volonté commune d'en perturber la tenue, s'il a lieu à la date prévue. François Hollande hésite toujours. Pas sûr qu'il prenne sa décision avant la rentrée, en septembre.


Source: RFI
pressafrik.com

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